Abidjan, le 22 janvier 2010... Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire présente ce jeudi le 23e rapport du Secrétaire général devant le Conseil de sécurité, a annoncé jeudi à Abidjan, le Porte-parole der l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire, Hamadoun Touré.

S'exprimant lors du point de presse hebdomadaire de la mission, M. Touré a indiqué que ce rapport serait l'occasion pour M. Choi, « de discuter de l'évolution du processus de paix ivoirien et de mesurer le chemin qui reste à parcourir, face notamment aux défis de la marche vers les élections ».

Par ailleurs, a rappelé M. Touré, l'ONUCI a constaté la mise en place progressive du Comité de suivi depuis sa création le 12 janvier dernier. Elle espère, dans cet ordre d'idées, que le délai arrêté d'accord parties dans le chronogramme relatif à la validation des données sera effectivement respecté. M. Touré a ajouté que l'ONUCI a toutefois constaté que si certains tribunaux continuaient d'examiner les réclamations, d'autres avaient de leur côté clôturé cette phase.

Le Porte-parole a rappelé que la mission onusienne suivait avec un intérêt majeur toutes les opérations visant à la consolidation de la liste électorale, notamment le débat actuel autour du fichier électoral. A cet effet, a dit M. Touré, le Représentant spécial Adjoint principal, Abou Moussa, a eu des discussions mercredi, dans le cadre des rencontres périodiques avec les structures nationales chargées des élections, une équipe du Conseil Constitutionnel conduite par le vice-président de cette institution, Ahoua Nguetta. « Les échanges ont porté sur l'évolution du processus électoral et les deux parties ont souligné la nécessité de mener le processus électoral à bon port » a-t-il souligné.

A une question sur l'une enquête judiciaire sur le fichier de 429.000 personnes produits par la Commission Electorale Indépendante (CEI), le Porte-parole a rappelé que l'ONUCI suivait attentivement ce dossier mais que d'autres efforts étaient en cours en vue de trouver une solution. « Nous suivons les deux phases de cette question. Le côté judiciaire qui a été ouvert mais également le côté des consultations ». Il a indiqué que l'ONUCI encourageait les Ivoiriens à recourir au triptyque soutenant l'Accord Politique de Ouagadougou, à savoir l'appropriation nationale, la facilitation régionale et l'accompagnement international. du processus de paix.

M. Touré a précisé que l'ONUCI n'avait pas été préalablement saisie par la CEI en vue de la confection de la liste sujette à débat. Il a annoncé dans la même foulée que la mission n'avait pas non plus été saisie à l'effet de diligenter une enquête internationale à ce sujet. « Nous l'avons appris sur le plan public, à travers les médias, mais officiellement l'ONUCI n'a pas été saisie ».

M. Touré a ensuite donné la position de l'ONUCI à propos du ré-enrôlement de 42.000 personnes dont la décision a été prise le 12 janvier dernier en présence du Premier ministre et stipulant que cette phase serait finalement effectuée après la présidentielle. « Nous avons pris acte de cette décision en étant assurés qu'elle n'aura aucun impact négatif sur la certification, étant entendu que la certification concerne la liste définitive qui sera produite après la phase de traitement du contentieux ». Il a également rappelé que l'ONUCI souhaitait que cet incident ne compromette pas les acquis du processus électoral et ne retarde pas le chronogramme annoncé à l'issue de la réunion du Cadre Permanent de Concertation (CPC), le 3 décembre dernier à Ouagadougou.

Concernant le volet militaire du processus de sortie de crise, M. Touré a déclaré que la mission se félicitait du lancement des opérations d'intégration des 5000 Volontaires pour l'Armée Nouvelle (VAN). Et dans cet ordre d'idées, il a rappelé que l'ONUCI qui travaille étroitement avec les autorités compétentes ivoiriennes pour la mise en œuvre du 4è Accord Complémentaire à l'Accord Politique de Ouagadougou, contribuait à la réhabilitation de sites pour accueillir les Volontaires à Bouaké, à Séguéla, à Man et à Korhogo. « Nous les encourageons à poursuivre le travail commencé hier et nous estimons qu'il est très important pour la réunification. Et il est conforme au 4e Accord Complémentaire de l'APO qui parle justement du désarmement, de la réforme du secteur de sécurité et globalement de la réunification ».

Sur un autre aspect, à savoir le sport auquel l'ONUCI accorde une large place au comme facteur de Paix, le Porte-parole a annoncé la diffusion par la Mission de la Coupe d'Afrique des Nations de Football au profit des populations ivoiriennes. Ainsi, des projections publiques sont organisées dans plusieurs villes, notamment Man, Bondoukou, Bouaké, Yamoussoukro, Korhogo ou Adzopé. A ces occasions, les représentants du Bureau de l'Information Publique, soutenus par leurs collègues des Droits de l'Homme, des Affaires Civiles, de l'Etat de Droit ou du VIH/SIDA « s'appuient sur cette plateforme pour sensibiliser leurs invités sur leur contribution à un environnement électoral apaisé et sur les activités que mène de façon spécifique, la mission » a expliqué M. Touré. Selon lui, cette stratégie de communication est devenue une tradition pour l'ONUCI qui avait déjà procédé ainsi lors des rencontres du Mondial 2006, de la CAN 2008 et du CHAN 2009, en attendant le Mondial 2010 prévu en Afrique du Sud à partir de juin prochain.

Le Porte-parole a saisi l'occasion pour remercier les autorités locales pour leur implication dans la mise en œuvre de cette activité sportive qui fait référence à la paix. « Le sport par son caractère fédérateur nous permet d'insister sur le fair-play; le respect de l'adversaire, le respect des règles et du maître du jeu et l'acceptation du résultat. A quelques semaines du rendez-vous électoral attendu par tous les ivoiriens et la communauté internationale, il est opportun de rappeler qu'une élection est une compétition, une forme de jeu qui répond aussi à ces éléments précités » a-t-il insisté avant de rappeler une assertion du Représentant spécial, Y.J Choi : « L'ONUCI s'associe au Sport, car il représente toutes les valeurs que nous appuyons. Le sport est une source de fierté pour la Côte d'Ivoire qui est en train de retrouver la paix et la stabilité durable par les élections ».