L'ONUCI souhaite l'accélération du processus des audiences foraines sur tout le territoire

« Il serait souhaitable d'avoir une plus forte mobilisation des équipes des audiences foraines afin que le processus puissent s'accélérer car nous constatons que les chiffres sont assez bas », a déclaré jeudi à Abidjan, la directrice de l'information de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI). Mme Margherita Amodeo.

S'exprimant au cours du point de presse hebdomadaire de la mission, Mme Amodeo s'est félicitée de ce que les audiences foraines aient recommencé dans la plupart des juridictions. Cependant, elle a lancé, au nom de l'ONUCI, un appel à tous pour qu'ils aident les autorités à s'assurer que le calme règne, afin que tout ceux qui y ont droit, aient la possibilité de retirer leur jugement supplétif sans obstruction.

-Commémoration du 7e anniversaire de la résolution 1325

La directrice de l'Information a par ailleurs annoncé que la célébration du 7e anniversaire de la résolution 1325 sur les femmes, la paix et la sécurité sera marquée par une table ronde organisée par l'Unité Genre de l'ONUCI le 23 octobre. Cette table ronde a pour but de souligner les défis qui se posent à la mise en œuvre de la résolution : Celle-ci invite les pays notamment à inclure la voix des femmes lors des négociations et de les impliquer dans les processus de paix ainsi que dans les instances de prise de décisions. Il s'agit également, pour l'Unité Genre de les aider à avoir un cadre de référence en ce qui concerne l'inclusion de la femme dans la gestion de sortie de crise en Côte d'Ivoire. Mme Amodeo a fait remarquer que l'Accord de Ouagadougou n'avait pas pris en compte le genre, malgré plusieurs demandes des organisations des femmes de Côte d'Ivoire, et que la représentation des femmes dans les instances de prise de décisions du pays reste très faible.

Elle a également annoncé la tenue par l'ONUCI d'une table ronde à Yamoussoukro, le 31 octobre 2007, dans le cadre des activités que la mission organise pour célébrer la Journée des Nations unies.

La conférence de presse a également été animée par le Directeur Pays du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) en Côte d'Ivoire, M. André Carvalho, et la Représentante de l'Organisation mondiale pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) en Côte d'Ivoire, Mme Marie-Noëlle Koyara.

-Les pauvres comme acteurs du changement

M. Carvalho a entretenu les journalistes sur le thème retenu pour la journée de la pauvreté célébré hier : « Les pauvres comme acteurs de changement ». Il a indiqué que le taux de pauvreté en Côte d'Ivoire s'était empiré et qu'il se situerait en 2007 aux alentours de 43%, une augmentation de 4 points par rapport à 2002. Selon M. Carvalho, du fait de la guerre, l'objectif de réduire de moitié la pauvreté en Côte d'Ivoire d'ici l'an 2015 serait très difficile à atteindre sauf si les énergies sont mobilisées et qu'un élan est donné avec un signal sans détour. « La Côte d'Ivoire était un des seuls pays où on avait espoir que les objectifs du millénaire pourraient être atteints », a-t-il rappelé. « la crise en a décidé autrement, mais il est temps de pouvoir se rattraper ».

-Célébration de la Journée mondiale de l'alimentation

Pour sa part, Mme Koyara a annoncé que la Journée mondiale de l'Alimentation sera célébrée le 22 octobre à Songon M'bratté (40 km d'Abidjan) sur le thème : « Le droit à l'alimentation ». Dans ce cadre, un comité de scientifiques ivoiriens est en atelier pour étudier notamment les conditions et les problèmes qui se posent au niveau du droit à l'alimentation en Côte d'Ivoire et comment le pays doit intégrer ce droit dans sa constitution. Mme Koyara a indiqué que l'insécurité alimentaire est en nette augmentation en Côte d'Ivoire, où elle devient de plus en plus une préoccupation.