BERT KOENDERS INVITE LES MEDIA IVOIRIENS A JOUER UN ROLE CENTRAL DANS LA RECONCILIATION ET LES ACTEURS POLITIQUES A POURSUIVRE LE DIALOGUE DIRECT EN COURS

30 jan 2013

BERT KOENDERS INVITE LES MEDIA IVOIRIENS A JOUER UN ROLE CENTRAL DANS LA RECONCILIATION ET LES ACTEURS POLITIQUES A POURSUIVRE LE DIALOGUE DIRECT EN COURS

Abidjan, le 29 janvier 2013 – En ouvrant ce mardi, un atelier d'une journée rassemblant les professionnels des media ivoiriens sur le thème de la « contribution des media à la réconciliation nationale pour un environnement apaisé », le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire, Bert Koenders, a appelé les media à jouer un rôle central dans la réconciliation nationale et, évoquant les discussions en cours entre le Gouvernement et l'opposition, a lancé un appel aux acteurs politiques ivoiriens pour qu'ils poursuivent le dialogue direct en cours.

« Je salue les initiatives et les efforts entrepris de part et d'autre qui ont permis de franchir ce cap important. Je lance un appel à tous les acteurs pour qu'ils poursuivent leurs discussions approfondies en vue de la normalisation de la situation en Côte d'Ivoire». a dit Bert Koenders. « L'enjeu est important : il s'agit de faire en sorte que ces discussions débouchent sur des actes constructifs de nature à faire avancer le processus de sortie de crise et sur l'installation d'un cadre de dialogue politique permanent inclusif, qui permette de continuer à faire progresser la réconciliation nationale dans les mois et les années à venir » a-t-il ajouté, rappelant que « le dialogue politique inclusif, comme la tenue d'élections locales inclusives étaient deux demandes formulées par le Conseil de sécurité au Gouvernement et à l'opposition, au titre de la Résolution 2062, adoptée en juillet 2012 ».

« La contribution des media sera essentielle pour encourager le débat et appuyer le processus de réconciliation, ainsi que la mise en œuvre des autres grands chantiers de la Côte d'Ivoire », a par ailleurs dit le Représentant spécial, appelant les media à aider à faciliter la compréhension par le grand public des enjeux que représentent des grandes réformes telles que celles du secteur de la sécurité, le processus de démobilisation, de désarmement et de réintégration des ex-combattants, le renforcement de l'état de droit, ou encore le respect des droits de l'Homme.

Cet atelier a rassemblé une trentaine de professionnels des media, journalistes de toutes tendances, représentants des organes de régulation et d'autorégulation, ainsi que les représentants de plusieurs sections de l'ONUCI. Le Chef de Cabinet de la Ministre de la Communication et Porte-parole adjoint du Gouvernement, M. Issiaka Konate, a également participé à cette rencontre, qu'il a conjointement ouverte avec le Représentant spécial, au nom de la Ministre Affoussiata Bamba Lamine. Au cours de cette rencontre, les professionnels de la presse, conviés par l'ONUCI en collaboration avec l'Union des Journalistes de Côte d'Ivoire (UNJCI), ont discuté du rôle qu'ils étaient amenés à jouer dans la promotion du processus de paix ivoirien, et des voies et moyens de renforcer leur contribution a la réconciliation nationale pour un environnement apaisé, sur base des axes prioritaires de la Résolution 2062 du Conseil de sécurité, feuille de route pour tous les acteurs impliqués dans la sortie de crise de la Côte d'Ivoire.

Ils ont en particulier discuté de trois thématiques : la première portait sur les médias face aux enjeux de la réconciliation nationale dans le respect de leur ligne éditoriale, et a été présentée par le Président de l'Union des journalistes de Côte d'Ivoire (UNJCI), Traoré Moussa. La seconde thématique s'intéressait aux enjeux de la réforme du secteur de sécurité, et a été présentée par le Chef de la Division Réforme du Secteur de la Sécurité (RSS) de l'ONUCI, Ely Dieng. La troisième traitait des moyens de concilier les impératifs de réconciliation nationale, le professionnalisme de la presse et le financement du secteur, et a été présentée par le Président du Conseil National de la Presse (CNP), Raphaël Oré Lakpé.

A l'issue des échanges francs et constructifs, les participants ont formulé plusieurs recommandations. Ils se sont entre-autres engagés au respect de l'éthique et de la déontologie, en privilégiant les faits avec un traitement professionnel et équilibré de l'information. Ils ont également assuré qu'ils éviteraient de diffuser des propos et écrits appelant à la violence ou incitant à la haine et se sont engagés à contribuer à dépolitiser le débat et à développer une culture de la tolérance; ainsi qu'à œuvrer à dépassionner le débat politique et à favoriser dans leurs colonnes et sur leurs antennes l'expression des différentes sensibilités politiques et culturelles dans le cadre de la restauration de la confiance et le rapprochement des populations. Les journalistes ont aussi souligné le besoin de renforcer leurs capacités, à travers des formations. Ils ont par ailleurs invité les organisations patronales de la presse à conjuguer leurs efforts pour donner plus de chance à l'autonomisation des entreprises de presse ivoiriennes et crédibiliser davantage le secteur. Les médias ont proposé de vulgariser la Résolution 2062. L'ONUCI pour sa part, continuera de leur explique cette Résolution. Les journalistes se sont résolument engagés à accompagner le processus de réconciliation nationale et à ne pas mettre à mal la cohésion sociale par leurs productions. Ils ont également appelés les hommes politiques à tenir des propos allant dans le sens de l'apaisement.

Les recommandations ont été lues en présence du Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies pour la Côte d'Ivoire, Arnauld Akodjénou et du Président du Conseil national de la presse (CNP), Raphael Lakpé. Relevant « la position unique, risquée, parfois inconfortable des médias », M Akodjénou a souligné leur pouvoir d'influer sur les évènements. Evoquant les recommandations, le Représentant spécial adjoint a dit avoir compris « qu'en dépit des différentes lignes éditoriales, les journalistes ont démontré qu'ils ont en commun la volonté de pratiquer leur noble métier de façon professionnelle, de gagner leur autonomie, de vivre pleinement de leur art et de contribuer à une sortie de crise durable pour la Côte d'Ivoire.