Atelier sur les lois, la chefferie et le foncier rural : les participants optent pour une meilleure résolution des conflits

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12 juin 2015

Atelier sur les lois, la chefferie et le foncier rural : les participants optent pour une meilleure résolution des conflits

Cent vingt-cinq leaders traditionnels et de communauté, responsables d'associations de jeunesse et des femmes des 32 villages de Blolequin (environ 580 km à l'ouest d'Abidjan), ont pris part, les 10 et 11 juin 2015, à un atelier sur les lois régissant la chefferie et le foncier rural, organisé par l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI).



Selon la Coordonnatrice de la Division des Affaires civiles de l'ONUCI à Toulepleu, Hélène Sylvie Zomahoun Ekouedjin, cet atelier visait à informer les participants sur le contenu des différentes lois sur la chefferie et le foncier, à apporter des réponses à leurs préoccupations et à proposer des solutions aux difficultés rencontrées sur ces deux thématiques.



Ainsi, les participants ont vu leurs capacités renforcées sur ces deux problématiques à travers différentes communications. Le Sous-préfet central de Blolequin, Claude Koffi Yao Kan, a traité le thème portant sur ''La loi relative à la chefferie : rôle et fonctions du chef de village dans la cohésion sociale et le processus électoral'' à travers la loi Nº 2014-428 du 14 juillet 2014, portant statut des rois et chefs traditionnels.



Pour leur part, les représentants de la Clinique juridique, du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC), du Projet d'appui post-crise (PAPC), de la Société de développement de la forêt (SODEFOR) et de l'ONG Développement rural et agricole de l'ouest (DRAO) se sont appesantis sur la loi No 98-750 du 23 décembre 1998.



Edouard Munyeshuli de la Division des droits de l'Homme de l'ONUCI a abordé les questions liées au droit international sur la propriété et l'accès des femmes à la terre.



Les échanges qui ont suivi ces communications et les travaux de groupe, ont permis de mettre en avant les problèmes récurrents rencontrés par les populations. Pour ce qui concerne la chefferie, les participants ont relevé des maux tels que la contestation de l'autorité du chef, la mauvaise gouvernance de certains leaders traditionnels, la vulnérabilité financière du chef et l'immixtion inopportune des cadres dans la gestion de la chefferie. Au niveau du foncier, les participants ont noté l'occupation illégale des forêts et des plantations, les ventes illicites des terres, l'expropriation des personnes qui ont quitté leurs villages pour se réfugier à l'extérieur, la non-immatriculation des terres et la mauvaise délimitation des terroirs.



L'exécution de sketchs sur le foncier et sur la chefferie par les 3 groupes de participants leur ont permis de proposer eux-mêmes de bonnes leçons à mettre en pratique. Les leaders traditionnels et de communauté, responsables d'associations de jeunesse et des femmes, ont donc pris l'engagement de procéder à une gestion consensuelle et collégiale des affaires du village et à respecter les différentes lois sur la chefferie et le foncier, pour une meilleure résolution des conflits.



Au terme de l'atelier, le Secrétaire général de la préfecture de Blolequin, Kouamé Ouffoué, a remercié l'ONUCI pour son implication constante dans la recherche de solutions durables aux problèmes liés au foncier et à la chefferie. Aux participants, il a lancé cet appel : « La qualité des différentes communications me permet de dire que vous avez été bien formés et avez reçu des informations utiles sur ces sujets de chefferie et de foncier rural. Je vous encourage donc à en assurer une large diffusion auprès de vos parents restés dans les villages. Et surtout, mettez en pratique les bonnes leçons apprises, afin de promouvoir la paix et la réconciliation ».



Signalons que cet atelier fait suite à une recommandation formulée lors de la table ronde sur les défis liés à la cohésion sociale, initiée par l'ONUCI à l'intention des leaders communautaires de Blolequin, les 20 et 21 avril 2015 et dont la cérémonie de clôture avait vu la participation de la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour la Cote d'Ivoire, Mme Aïchatou Mindaoudou.