UNE MISSION D’EVALUATION DE L’ONUCI ET DES FORCES DE SECURITE IVOIRIENNES A SAKRE

4 mai 2012

UNE MISSION D’EVALUATION DE L’ONUCI ET DES FORCES DE SECURITE IVOIRIENNES A SAKRE

Taï, le 04 mai 2012...L'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) a mené jeudi 3 mai 2012, une mission conjointe à Taï, avec des responsables des Forces de défense et de sécurité ivoiriennes conduites par Alexis Ahonzo, Directeur de cabinet du Ministre délégué à la Défense.

Cette équipe était allée rencontrer les populations qui se sont réfugiées à Taï, à la suite de l'attaque dans la nuit du 24 au 25 avril 2012 du village de Sakré situé à 30 km de cette Sous-préfecture de l'Ouest ivoirien par des supposés mercenaires libériens. L'objectif de cette mission était de se rendre compte des réalités sur le terrain après cet incident qui avait fait 8 morts, de nombreux blessés et deux maisons incendiées.

Rencontrant la délégation, Pierre Paulet, le patriarche de Taï où les populations ont trouvé refuge après l'attaque de leur village, a lancé un cri du cœur. Il a notamment souligné le ras-le-bol des populations qui ont subi la cinquième attaque depuis juin 2011 et qui aujourd'hui ne savent plus à quel saint se vouer. Selon lui, ces raids meurtriers perpétrés par des mercenaires se réclamant du Libéria voisin, met particulièrement à mal la cohésion sociale entre autochtones et allogènes qui premières victimes, estiment que les attaques proviennent des seconds. « Nous sommes entre le marteau et l'enclume. Nous sommes attaqués par les Libériens, les Allogènes, les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) et les Dozos. Nous avons donc décidé de fermer la route, pour empêcher tout déplacement », a lancé excédé M. Paulet.

Après avoir écouté les populations éplorées, M. Ahonzo leur a apporté la compassion du Gouvernement et rappelé à cette occasion que la Côte d'Ivoire sort d'une grave crise qui sapé les fondements de ses institutions. Il a également noté que la situation sécuritaire de Taï était prise en compte par les autorités et que des efforts avaient été faits, tant en hommes qu'en moyens permettant d'assurer la mobilité des forces de l'ordre pour assurer la sécurité des populations. Selon M. Ahonzo, en sus des efforts menés avec les partenaires tels que l'ONUCI, le Président de la République a donné des instructions pour que le tronçon Taï-Grabo soit rapidement réfectionné, afin de permettre aux hommes de se déplacer plus rapidement et de faire des patrouilles. Toutefois, a-t-il estimé, la situation à Taï, ville située non loin de la frontière avec le Libéria rend la situation complexe. « Si on exerce sans discernement un droit de poursuite contre les malfaiteurs, cela risque de poser des problèmes entre les deux Etats voisins. Je vous demande toutefois de sécher vos larmes. Le gouvernement travaille afin que ce genre de situation puisse être évité, et cela en liaison avec le Libéria et avec nos partenaires, c'est à dire l'ONUCI et la Mission des Nations Unies dans ce pays », a souligné M. Ahonzo.

Le Directeur de cabinet du Ministre délégué à la Défense a également tenu à saluer les actions menées par l'ONUCI qui, selon lui ne ménage pas ses efforts pour rassurer les populations.

Pour le lieutenant-colonel Abdoulaye Diabalaga, Officier de liaison militaire à l'ONUCI, il est évident que les FRCI sont confrontés à un problème de moyens logistiques et à la dégradation des routes, toutes choses qui rallongent les délais d'intervention dans cette zone de forêt dense. « L'ONUCI arrive quand même par le biais du Bataillon marocain, à jouer sa partition en apportant l'appui nécessaire aux forces ivoiriennes et à la population. La Mission souhaite cependant que la réforme du Secteur de sécurité se fasse rapidement afin que les forces ivoiriennes soient à même de remplir leurs fonctions régaliennes », a estimé le lieutenant-colonel Diabagala.