TROIS PROJETS DE L’ONUCI POUR SOUTENIR LES EFFORTS DE RECONCILIATION DES POPULATIONS ET LE RENFORCEMENT DE LA COHESION SOCIALE A MAGBEHIGOUEPA, PRES D’OURAGAHIO

20 sep 2010

TROIS PROJETS DE L’ONUCI POUR SOUTENIR LES EFFORTS DE RECONCILIATION DES POPULATIONS ET LE RENFORCEMENT DE LA COHESION SOCIALE A MAGBEHIGOUEPA, PRES D’OURAGAHIO

Magbéhigouépa, le 17 Septembre 2010... L'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) a procédé à la remise officielle de trois projets pour soutenir les efforts de réconciliation et de renforcement de la cohésion sociale à Magbéhigoépa, village situé dans le département d'Ouragahio.

Une tension latente était perceptible dans cette localité depuis que des affrontements avaient opposé au lendemain de la crise survenue en septembre 2002, des autochtones aux populations malinkés.

Le don de l'ONUCI estimé à dix huit million de francs est une contribution aux efforts pour le retour à la cohésion sociale. Il se compose d'une pompe hydraulique villageoise offert dans le cadre des Projets à Impact Rapide (QIP) de la mission, de chaises, de bâches et d'une batterie de sonorisation.
Ce n'est pas tout. L'ONUCI s'engage à financer un projet de plantation d'une centaine d'hectares pour la production et la commercialisation de pépinières d'hévéas, ceci dans le cadre des 1000 microprojets, destinés aux anciens combattants et groupes à risque.

La chefferie traditionnelle, la communauté allogène, les notables, les récipiendaires et les cadres du village, ont répondu présents à cette cérémonie, aux côtés des autorités administratives et élus, avec à leur tête, le Sous-préfet d'Ouragahio, Gisèle Makre et du représentant de l'ONUCI.

Au nom de la mission onusienne, El Hadj Bara Dieng, du Bureau des Affaires civiles a fait un plaidoyer pour un environnement électoral apaisé à travers des élections libres et transparentes. « Il est important que les élections se déroulent dans le calme afin de permettre à la Côte d'Ivoire de retrouver enfin la voie de la relance et du développement. Pour cela, chaque électeur doit exprimer son choix, de manière libre et sans aucune contrainte », a-t-il souligné.

Pour montrer que le conflit est loin derrière les habitants de Magbéhigouépa, le jeune chef du village Aristide Désiré Koudou a rappelé la décision des autochtones de faire entrer des membres de la communauté malinké, dans le bureau de la chefferie locale, à l'issue de la cérémonie de réconciliation organisée en juillet 2009 par Sébastien Dano Djédjé, alors Ministre de la Réconciliation nationale.
Pour sa part, le président du Comité de réconciliation et de suivi, Abou Charles Tokro a affirmé que la tâche confiée à son comité a porté ses fruits, car selon lui, 95% des plantations ont été rétrocédées par les populations autochtones à leurs propriétaires allogènes.
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Le Sous-préfet, a quant à elle, estimé que la date du 5 juillet 2009 restera gravée dans les mémoires des populations de Magbehigouepa. C'est ce jour qu'a été organisée la cérémonie qui a scellé la réconciliation par un accord de cohabitation pacifique et pour le retour des allogènes dans le village.
Elle a ensuite salué la remise de ces projets, fruit de la réconciliation. « C'est avec beaucoup de satisfaction que nous sommes dans ce village, aux côtés de l'ONUCI pour donner du baume au cœur des populations meurtries », a-t-elle lancé à l'assistance. Elle a ensuite exhorté les bénéficiaires des projets à en faire un bon usage, en suggérant notamment la mise en place d'un comité de gestion.

L'ancien ministre Sébastien Dano Djédjé, après avoir exprimé sa reconnaissance à l'ONUCI, a souhaité que ce genre de projets se multiplie dans d'autres localités afin d'encourager les jeunes à s'impliquer dans la dynamique de sortie de crise.

Originellement appelé Gadoukou, Magbéhigouépa, situé à 12 km à l'est de Ouragahio, et à 34 km de Gagnoa, dont le nom signifie « panier d'argile » est un village carrefour dont la population est estimée à environ 2000 habitants. Cette localité est considérée comme une « mini » Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), du fait de sa population très composite.