Sikensi : les populations et les Forces de l’ordre prônent la cohésion

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13 fév 2015

Sikensi : les populations et les Forces de l’ordre prônent la cohésion

Les populations et les Forces de l'ordre de la ville de Sikensi, située à 90 km au nord d'Abidjan veulent entretenir désormais de meilleures relations. Elles l'ont affirmé à l'issue d'un atelier de sensibilisation initié, jeudi 12 février 2015, dans la ville par l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) sur le thème « la contribution des Forces de sécurité de Sikensi en faveur de la consolidation de la paix et de la réconciliation nationale ».



Une soixantaine de gendarmes, policiers, agents des Eaux et forêts et de membres de la société civile (chefs coutumiers et traditionnels, jeunes, femmes et leaders d'opinion) ont pris part à cette journée de réflexion.



« Il s'agira également de créer, à l'issue de cette rencontre, les conditions d'une cohabitation harmonieuse entre les Forces de l'ordre et les populations », a expliqué Mme Richmond Mme Marie-Irène Richmond de la Division de l'Information publique qui conduisait la délégation de l'ONUCI à Sikensi.



Pour sa part, le 3ème adjoint au Maire de Sikensi, Serge Bosson, a mis l'accent sur l'importance de la sécurité et des acteurs commis à cette tâche et rappelé que la sécurité est un droit pour tous les citoyens. «La sécurité relève de l'Administration et des élus, en synergie avec les Forces de défense et de sécurité, sans oublier une composante que l'on a tendance à négliger, c'est-à-dire la population elle-même », a-t-il souligné.



Et c'est justement pour tenter d'y arriver que des experts de l'ONUCI ont fait des présentations pour expliquer leurs mandats respectifs et mieux faire comprendre aux différentes entités participant à cette rencontre, la partition que chacune d'entre elle doit jouer pour améliorer globalement la sécurité dans la localité, tout en donnant une meilleure dynamique aux relations entre les populations et les Forces de défense et de sécurité.



Ainsi, Sharazad Chidad de la composante Réforme du Secteur de la Sécurité (RSS,) a fait une présentation sur ''l'appui de l'ONUCI dans le processus RSS''. Ce processus voulu par la Côte d'Ivoire, a-t-elle indiqué, peut prendre plusieurs années, car il nécessite la remise à niveau de tous les piliers impliqués dans la sécurité.



Même schéma suivi par le Représentant de la Police des Nations Unies (UNPOL), le Commissaire Kadja Hodaballo Pitémnéyé, qui a parlé de ''la contribution de la Police des Nations Unies dans la RSS. ''



Pour sa part, Norbert Feukeu de la Division Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR), a instruit les participants sur ''les Projets de Réinsertion Communautaire (PRC) et les opportunités de réinsertion offertes aux ex-combattants'' ;



Pour sa part, Mme Yacine Fall de la composante Affaires civiles de l'ONUCI s'est penchée sur la question de la ''prévention, gestion et résolutions des conflits''.



A l'issue des échanges, les participants se sont retrouvés en atelier pour approfondir leurs réflexions, identifier les forces et faiblesses à corriger en vue d'améliorer, d'une part, les relations entre les Forces de l'ordre et la population, et d'autre part, la sécurité dans la région.



Ils ont ensuite fait entre autres recommandations, le souhait d'une plus de collaboration entre les deux parties afin que mur de méfiance soit brisé ; la réinstauration totale de l'autorité de l'Etat; la sensibilisation de la population, notamment par la radio ; la lutte contre le chômage des jeunes pour lutter plus efficacement contre la délinquance.



En outre, les représentants de la population ont demandé aux Forces de l'ordre de se départir de leur étiquette politique et d'être au service de tous. Ils ont également demandé que la police, la gendarmerie et le Service des Eaux et forêts soient dotées de moyens conséquents.



À la fin de la journée, l'atelier semblait déjà tenir ses promesses. Le Commandant de la Brigade de Sikensi, l'Adjudant Yao Konan, qui a parlé au non des Forces de l'ordre, a promis que ses pairs et lui entendent désormais semer l'amour dans le département de Sikensi. « Nous allons collaborer de la meilleure façon possible et cet engagement pris devant tout le monde, nous allons le respecter. Nous vous confirmons que la cohésion entre les Forces de l'ordre de Sikensi et les populations va se renforcer ; cela est primordial parce que nous ne vivons pas en ennemis mais en amis », a dit l'Adjudant Konan.



La société civile elle aussi, semble avoir tiré son compte de cette rencontre, comme le confirment les propos de Bilé Gnagne, Notable de Becedi. « Je suis ravi de cet atelier car on a appris beaucoup de choses, a-t-il affirmé.



Même satisfaction du côté des femmes qui ont participé à cette rencontre. « Ce séminaire nous a apporté beaucoup, ça nous a rapproché, on a joué ensemble! Vraiment, on souhaite que l'ONUCI vienne plus souvent », s'est réjoui la Présidente des femmes de Sikensi, Christine Oyou.



Un match amical de football qui a clos cette journée d'échanges, a vu la victoire de l'équipe de la société civile sur celle des forces de l'ordre. Score : 1 but à 0. Un trophée a été remis aux vainqueurs au nom de la cohésion sociale et divers gadgets aux autres participants.