REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU VENDREDI 27 AVRIL 2012

27 avr 2012

REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU VENDREDI 27 AVRIL 2012

Radio Côte d'Ivoire- Edition 06H00

█ Le village de Sakré dans la sous-préfecture Taï dans le département de Guiglo dans la région du Moyen Cavally a été attaqué sans la nuit du mardi 24 au mercredi 25 avril. Seulement 26 heures après la brillante visite du Président de la république dans la région. Théodore Tanoë, AIP Guiglo.

Théodore Tanoë : L'attaque a eu lieu exactement dans le village de Sakré sur l'axe Taï-Tabou, situé à 25 km de Taï. Selon les populations rencontrées à Taï, l'attaque a commencé à 1h 25min du matin, alors que les populations se reposaient. Tirées de leur sommeil par les coups de feu, celles-ci se sont jetées dans la brousse. Les assaillants venus du Liberia s'exprimaient en anglais et en Oubi, la langue locale propre à cette région. Ils se sont rendus au domicile du ministre Gnonkonté, où ils prirent en otage plusieurs habitants après en avoir tué sept, dont un boutiquier guinéen du nom de Diallo Tidiane, d'un commerçant nigérien, communément appelé Zamanaman, d'un jeune burkinabé, d'un malade mental, d'une femme et d'un inconnu. Après avoir pillé boutiques et domiciles, les assaillants mettent le feu à plusieurs résidences dont celle du ministre Gnonkonté, avant de se retirer vers le Liberia en traversant toujours le Cavally, d'où ils sont venus. Les FRCI qui étaient sur les lieux n'ont pu contenir les assaillants car ceux-ci étaient puissamment armés. Après donc le départ des assaillants et avant l'arrivée sur lieux des casques bleus de l'ONUCI, des gendarmes et des FRCI venus de Guiglo, des dozos en représailles à l'attaque qu'ils assimilent aux jeunes oubi, ils ont incendié les habitations de quelques oubi revenus après la crise. Ils ont également incendié des maisons dont celle du chef du village encore au Liberia et tué une jeune fille. Les populations tant autochtones qu'allogènes ou allochtones, ne se sentant plus en sécurité se sont tous déportées à Taï à la recherche de refuge. Les militaires ont réussi à mettre la main sur quatre suspects, tous de jeunes oubi, entendus à la brigade de gendarmerie de Taï. Ils ont été remis au FRCI pour nécessité d'enquête. Tous les villages environnant ont également déserté leurs villages pour la ville de Taï où il se pose véritablement un problème sanitaire et humanitaire. De retour de Taï, Théodore Tanoë, AIP Guiglo pour Radio Côte d'Ivoire.

Rfi- Edition 06H30

█ Une enquête est en cours en Côte d'Ivoire après l'attaque du village de Sakré dans l'ouest. C'était dans la nuit de mardi à mercredi. Huit personnes avaient été tuées. Selon le ministère de la Défense, elles ont été victimes d'hommes armés venus du Liberia voisin. Cette attaque intervient juste après la visite du Président dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, particulièrement touché par les violences postélectorales de 2010 et 2011. Conséquence, des milliers d'habitants ont fui Sakré et ses environs pour se réfugier à Taï, à environs 30 km de Guiglo. Ils ne veulent pas rentrer chez eux.

Charlotte Idrac : Ils sont partis à pied, parfois à moto, le plus souvent sans bagage. De Sakré, mais aussi des villages environnants. Selon l'Onuci, environ 3 000 personnes se sont déplacées dans l'ouest du pays depuis mercredi. La grande majorité s'est réfugiée à Taï, dans la cour de la mairie. Joseph Dezahi, le deuxième adjoint au maire, est débordé.

Joseph Dezahi : Nos besoins sont énormes. La mairie n'avait pas prévu ça. Il n'y a que deux toilettes, le courant n'est pas permanent et ce n'est pas sécurisant.
Charlotte Idrac : Une cinquantaine de gendarmes sont arrivés ce jeudi à Taï. La mairie est aussi sécurisée par les éléments de l'Onuci. Mais les réfugiés ont peur de rentrer dans leurs villages, ils n'ont pas confiance. Sakré est le 3ème localité de la région attaqué par des hommes armés depuis le mois de septembre. La frontière est très poreuse avec le Liberia voisin. La forêt y est très dense. Il est facile de s'y cacher pour des miliciens. Les déplacés pointent aussi du doigt l'état des routes et des pistes, qui rend les patrouilles difficiles dans la zone.