REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU VENDREDI 16 DECEMBRE 2011

16 déc 2011

REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU VENDREDI 16 DECEMBRE 2011

Rfi - Edition de 6 heures 00

█ A Abidjan, la Commission électorale indépendante a annoncé les résultats officiels du vote de dimanche dernier. Résultats qui concernent les élections législatives en Côte d'Ivoire est sans surprise : c'est le RDR d'Alassane Ouattara qui obtient la majorité des sièges. A Abidjan, la correspondance de Stanislas Ndayishimiyé.

Stanislas Ndayishimiyé : Il n'y avait plus de suspens depuis mardi, la télévision publique avait déjà annoncé une large victoire du RDR, le parti du Président Alassane Ouattara. Une victoire confirmée donc avec 127 sièges sur les 255 que compte l'Assemblée nationale. Une autre donnée qui était attendue, le taux de participation. Il était de 36,56%. C'est moins de la moitié de celui de la présidentielle de l'année dernière. Mais c'est quelques points de plus lors des dernières législatives en 2000. La confirmation donc d'une faible participation à ces élections considérées comme la dernière étape de sortie de crise en Côte d'Ivoire. Avec le boycott de l'une des trois principales formations politiques du pays, le FPI de l'ex-président Laurent Gbagbo, la compétition s'est transformée en un duel entre les alliés. Le RDR et le PDCI de l'ancien président Henri Konan Bédié qui n'a obtenu que 77 sièges. L'ancien parti unique a été largement devancé par le RDR, une formation née de la scission des années 90. Une défaite amère pour la base du PDCI. Quelques candidats accusent leurs concurrents du RDR d'avoir organisé des fraudes. Ceux qui contestent les résultats ont jusqu'à mardi prochain pour saisir le Conseil constitutionnel. Stanislas Ndayishimiyé, Abidjan Rfi.

█ Toujours au sujet de la Côte d'Ivoire. Guillaume Soro a été reçu hier au siège des Nations Unies. Sur notre antenne, le 1er ministre a indiqué vouloir que justice se fasse à la suite des crimes commis lors de la crise postélectorale de 2010-2011. Après une rencontre à New York avec le procureur de la Cour pénale internationale. Ses propos interviennent deux semaines après le transfèrement et l'incarcération à La Haye de l'ex président Laurent Gbagbo.

Karim Lebhour : Guillaume Soro a été reçu au siège de l'ONU en tant que 1er ministre de Côte d'Ivoire. Mais son passé de chef des forces nouvelles était dans tous les esprits. Guillaume Soro a rencontré le procureur de la Cour pénale internationale et il a voulu se montrer coopératif, y compris, a-t-il dit sur son propre camp.

Guillaume Soro : Je n'ai aucune crainte. Je veux seulement que la justice se fasse. Et que toutes personnes inculpées de quelques bords que ce soit, nous prenons l'engagement de procéder à son transfèrement.

Karim Lebhour : Du côté de la Cpi, le procureur Louis Moreno Ocampo a dit à Guillaume Soro que son enquête se déroule en deux temps. D'abord sur les forces de Laurent Gbagbo. Mais les membres des forces rebelles seront les suivants.

Louis Moreno Ocampo : Nous avons dit publiquement et en privé au gouvernement ivoirien que nous enquêtons sur les accusations contre les troupes rebelles. Nous leurs avons dit très clairement notre mandat, être impartial. Et si nous avons des preuves que des crimes ont été commis, nous les poursuivrons.

Karim Lebhour : Plusieurs organisations de défense des droits de l'homme ont fait état d'exactions commises par certains commandants de l'ancienne rébellion. Si cela est prouvé, la responsabilité de Guillaume Soro pourrait alors être engagée. Karim Lebhour, New York Rfi.

BBC - Edition de 7 heures 00

█ La Fédération internationale des droits de l'homme et ses organisations membres ont réagi à la venue et à une déclaration de Guillaume Soro. Le 1er ministre et Chef du gouvernement de Côte d'Ivoire à l'Assemblée des Etats partis de la Cour pénale internationale. C'était hier à New York. Le Fidh considère que si l'attention portée par la Côte d'Ivoire à l'action de la Cpi est légitime, la venue du 1er ministre ivoirien ne doit interférer en aucune façon avec les enquêtes en cours de la Cour pénale internationale. Sidiki Kaba, président d'honneur de la Fidh.

Sidiki Kaba : C'est peut être une manifestation de l'intérêt de la Côte d'Ivoire à la Cpi. Et d'ailleurs cela s'est traduit par une de ses déclarations par laquelle il annonce que la Côte d'Ivoire va ratifier le statut de Rome. Pour nous, c'est une bonne nouvelle. L'autre aspect qui nous a inquiétés, c'est que cette visite ne doit pas être une manipulation diplomatique. La Cour doit pouvoir faire son travail dans l'impartialité. Bien évidemment en respectant la présomption d'innocence que toute personne qui pourrait être impliquée dans la tragédie ivoirienne, doit avoir dans toutes les circonstances. C'est la raison pour laquelle nous avons rappelé le devoir de vigilance de la Cour. Et qu'on tienne compte de cet aspect.

BBC : Redoutez-vous que les autorités actuelles ne cherchent à influencer le dossier ivoirien ?

Sidiki Kaba : Nous espérons que la Cour ne serait succomber à une telle influence ou à une pression diplomatique ou politique de quel que nature que ce soit. Il lui appartient de faire montre d'indépendance, d'impartialité en toute circonstance. Alors nous espérons donc que cette ouverture là va dans le sens plutôt d'une bonne coopération entre la Cour et l'Etat ivoirien.

BBC : Plusieurs organisations des droits de l'homme ont dénoncé la procédure de la Cpi qui pour l'instant ne cible que le camp Gbagbo alors que toutes les parties en conflit seront pénalement responsables des exactions commises lors de la crise postélectorale en Côte d'Ivoire.

Sidiki Kaba : Nous avons aussi dénoncé cet aspect. C'est qu'il ne faudrait pas qu'il y ait une justice à deux vitesses. Cela voudrait dire que toutes les parties qui sont présumées responsables des crimes qui ont été commis en Côte d'Ivoire doivent être poursuivis dans la stricte égalité des éléments que l'enquête pourrait faire ressortir. Ce qui voudrait dire que les pro-Gbagbo et les pro-Ouattara doivent être sur le même pied. Et que l'on ne doit pas avoir le sentiment de discrimination dans la poursuite. Cela est de nature à décrédibiliser la Cour.