RFI- Edition de 6 heures 30

█ En Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara a nommé Soumaïla Bakayoko à la tête de la nouvelle armée, premier acte de la réorganisation urgente de cette armée ivoirienne. Les FRCI sont sensées fusionner avec les ex-FDS en place sous Laurent Gbagbo. Mais la division demeure encore dans les faits.

Sarah Tisseyre : Soumaïla Bakayoko a déjà eu le temps de se faire à son fauteuil. Voilà en fait déjà quelques semaines que le nouveau Chef d'Etat major de l'armée s'est installé dans les bureaux de son prédécesseur Philippe Mangou. De nature posée, le plus haut gradé des ex-forces nouvelles, est présenté comme consensuel : il n'a pas l'image d'un chef de guerre. L'un de ses plus grands défis, il le dit lui-même, ce sera d'unifier les forces républicaines de Côte d'Ivoire, les FRCI. Puisque la nouvelle armée est sensée fusionner les forces d'Alassane Ouattara et l'ex-armée régulière, ainsi que certains des jeunes miliciens qui leur ont été associés. Il va valoir ramener tout le monde dans les casernes et démobiliser les recalés au risque de créer des frustrations. Autour de Soumaïla Bakayoko, le casting se veut visiblement équilibré, sans doute dans un souci de réconciliation. Nommé Chef d'Etat major adjoint, le général Detoh Letoh est l'ancien patron de l'armée de terre. Il s'était rallié au camp Ouattara au tout début de la bataille d'Abidjan. L'autre grand défi qui les attend, c'est la normalisation sécuritaire. Ou, comment faire rentrer dans la légalité les com-zones ? Ces chefs de guerre de l'ex-rébellion qui contrôlent le nord du pays depuis 2002, et qui se sont répartis Abidjan depuis trois mois en sept zones d'influence. Comment rétablir la police et la gendarmerie dans le rôle qui est le leur ?

Autres nominations à la tête de l'armée de terre, de l'armée de l'air et de la marine. Le Président a nommé là, d'ancien FDS à ces postes. En revanche le général Kassaraté patron de la gendarmerie jusqu'ici cède sa place à Gervais Kouakou Kouassi, issu des forces nouvelles.