REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU VENDREDI 02 MARS 2012

2 mar 2012

REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU VENDREDI 02 MARS 2012

BBC - Edition de 7 heures 00

█ En Côte d'Ivoire, le Tribunal militaire fait sa rentrée judiciaire. Les procès reprennent aujourd'hui. Cela faisait deux ans qu'il n'y avait pas eu d'audience. Les juges nommés par décret en 2003 étaient indisponibles depuis 2010 à cause de la crise postélectorale. Selon le procureur militaire du gouvernement, Ange Kessi Kouamé, certains militaires ont refusé de restituer leurs armes au lendemain de la crise postélectorale.

Ange Kessi Kouamé : Après la crise, on a demandé à tous les militaires, à tous les officiers, sous-officiers et militaires du rang de restituer les armes qu'ils ont en leur possession. Lorsque vous outrepassez ces consignes, lorsque vous violez ces consignes et que vous gardez ces armes chez vous, il faut bien qu'on sache vos intentions. D'abord peu importe l'intention si vous violez une consigne. On vous demande de restituer les armes, que vous ne restituez pas. Militairement, cela constitue une violation de consigne. D'autres sont poursuivis pour des violations graves des droits humains. Je voulais vous rappeler. Je pense que ça ce n'est pas du tout un secret d'instruction. Puisque l'affaire est déjà devant le tribunal. Il s'agit des anciens militaires du Cecos, qui au cours d'une patrouille, ont obligé deux jeunes gens à des ébats amoureux. Non content de les avoir obligés à faire l'amour, ils ont filmé leurs ébats amoureux, ils ont projeté sur les portables. Il y en a même qui ont été publiés sur des sites internet. Vous voyez que ça ce sont des violations graves des droits humains qui sont insupportables, qui sont inadmissibles, inacceptables par les ivoiriens eux-mêmes.

BBC : Ce sont des infractions qui ont été commises pendant la crise et après la crise ou seulement après la crise.

Ange Kessi Kouamé : Celles que je viens d'évoquer, ce sont des infractions qui ont été commises avant la crise. Mais n'oubliez pas l'ouverture des audiences du Tribunal militaire ne se focalise pas sur les faits d'après la crise. Nous avons 137 dossiers. Sur ces 137, nous avons au maximum 40 dossiers qui concernent les événements post crise. Le reste concerne des dossiers qui depuis 2007 sont pendants devant le Tribunal militaire. Mais je pense que 99% de nos dossiers seront évoqués à ces audiences. Je tiens à préciser sur ce point que la majorité de nos dossiers concerne les infractions après 2007. Parce que n'oubliez pas que depuis 2002, date de déclenchement de la crise en Côte d'Ivoire, jusqu'en 2007, il y a eu deux amnisties. En 2003, il y a une amnistie qui a effacée tous les faits de 2002. Et après 2003, nous avons commencé à enquêter, à instruire, à réunir des dossiers jusqu'à ce qu'en 2007, il y ait une autre ordonnance qui amnistie, qui effaça tous les dossiers entre 2003 et 2007. Donc ce sont les dossiers de 2007 jusqu'à maintenant, que nous allons évoquer au cours de ces audiences. Cela peut expliquer aussi que les gens aient l'impression que les enquêtes n'aboutissent pas. Parce que j'ai souvent entendu dire ça. Que nos enquêtes n'aboutissent pas. Une enquête ne peut pas aboutir si elle est effacée par une amnistie.