Rfi - Edition de 6h30

En Côte d'Ivoire, la mission d'évaluation de la CPI conduite par la procureur adjointe, Fatou Bensouda, a commencé à travailler, une mission qui doit s'achever le 6 juillet. Fatou Bensouda a été claire, hier, à l'issue d'un entretien avec le président Alassane Ouattara. Elle enquêtera sur les crimes commis par toutes les parties, entre le second tour de la présidentielle fin novembre et début mai.
Et Laurent Gbagbo dans tout cela ? Sera-t-il jugé par la justice internationale ou par les tribunaux ivoiriens ? Ecoutez la réponse de Jeannot Ahoussou Kouadio, le ministre ivoirien de la Justice.

Jeannot Ahoussou Kouadio, ministre de la Justice : Suite aux différentes enquêtes qui continuent, les magistrats décideront. S'ils s'avèrent que les faits, les témoignages, les enquêtes démontrent que M Laurent Gbagbo est passible de crimes contre l'humanité, il ira devant la Cour pénale internationale. Si ce n'est pas le cas et que c'est pour des délits moins graves, il sera poursuivit ici par les tribunaux ivoiriens, nous avons la capacité.

Rfi : Comment se fait-il qu'à ce jour aucune poursuite, aucune enquête n'a été lancée sur des membres des FRCI qui sont accusés de violations graves des droits de l'Homme ?

Jeannot Ahoussou Kouadio, ministre de la Justice : Les FRCI, on prétend qu'ils ont commis des crimes sur la zone de Duékoué. Je viens d'avoir un courrier du procureur du tribunal de Daloa, dont dépend Duékoué, qui me fait état de la nécessité d'auditionner certains éléments de l'ONUCI, qui étaient à Duékoué au moment où les faits se passaient. Donc je vais écrire à M Choi, pour lui demander qu'on entende des soldats marocains, qui étaient à Duékoué, comme témoin. Si les témoignages sont concordants contre les éléments des FRCI, je peux vous assurer que ceux-ci seront inculpés et placés sous mandat de dépôt.
Propos recueillis par Cyril Bensimon