REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU MERCREDI 25 MAI 2011

25 mai 2011

REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU MERCREDI 25 MAI 2011

RFI - Edition de 7 heures 30

█ Amnesty International dénonce l'inaction de l'ONUCI à la fin du mois de mars dernier. A Duékoué, 800 personnes avaient été exécutées sommairement dans cette ville de l'ouest ivoirien par les forces pro-Ouattara. Selon Amnesty International, la mission de l'ONU en Côte d'Ivoire, n'est pas intervenue pour empêcher le massacre.

Stéphane Oberreit, Amnesty International : Alors que toutes les forces pro-Gbagbo avaient fui la ville, le 29 au matin, il n'y avait plus de forces pro-Gbagbo qui combattaient dans Duékoué. Et c'est durant cette journée qu'une grande partie des massacres ont été commis dans le quartier « carrefour ». C'était vraiment, on peut dire, un quartier qui était mis à feu et à sang.

RFI : Vous dites que des femmes criaient à l'aide et l'ONUCI ne les a pas entendu ou n'a pas voulu les entendre ?

Stéphane Oberreit : Absolument. Le nombre de témoins qui nous ont dit, on a informé les soldats de l'ONUCI de ce qui se passait dans le quartier « carrefour ». Il y avait cette chasse à l'homme, il y avait ces exécutions etc.... Et effectivement, aucune intervention dans ce quartier pour voir, pour arrêter ce qui se passait. Ils étaient à un kilomètre. Donc leurs troupes sont passées devant le quartier qui était à feu et à sang. Ils ont été interpellés. Les gens leurs ont expliqué ce qui se passait, ça se voyait, il y avait un flot continu de personnes sur la route qui fuyaient le quartier. A nouveau, nous attendons des réponses. Pourquoi cette non-intervention ? Jusqu'à présent, l'ONUCI n'a pas pu nous donner des éclaircissements, outre de dire qu'ils étaient assiégés. Ce qui n'était certainement pas le cas le 29. Le 28 oui, il y avait des combats, entre les deux parties, le 29 non.

█ L'ONUCI n'a pas souhaité réagir. Elle dit avoir dépêché une commission d'enquête à Duékoué. La mission de l'ONU en Côte d'Ivoire affirme que ses conclusions seront rendues publiques à la fin de la semaine.

RFI - Edition de 6 heures 30

█ Un rapport d'Amnesty International sur les exactions qui ont ensanglantées la Côte d'Ivoire. L'organisation de défense des droits de l'homme estime que les deux camps pro-Gbagbo et pro-Ouattara se sont rendus coupables de crimes contre l'humanité. Mais aujourd'hui, elle interpelle clairement Alassane Ouattara, l'appelant à mettre un terme aux exactions qui se poursuivent contre les partisans de son prédécesseur.

Salvator Saguès, Amnesty International : Les partisans avérés ou supposés de Laurent Gbagbo continuent à être pourchassés. Les plaies ne sont pas cicatrisées. Ce que nous disons c'est que si Alassane Ouattara ne donne pas un ordre immédiat à ses forces de mettre un terme à ce qui se passe et à juger ces personnes, la Côte d'Ivoire va aller vers de nouvelles violences. On est loin d'une réconciliation.

RFI : Quel message adressez-vous à Alassane Ouattara ?

Salvator Saguès: Deux messages. Le premier, c'est qu'il reconnaisse la responsabilité de ses forces et qu'il suspende les responsables dans l'attente d'un procès. Et la deuxième, c'est qu'il protège la population. Beaucoup sont encore en brousse ou sont dans des camps de déplacés dans des conditions terribles et n'osent pas rentrer chez elles.

RFI : Pour vous à Duékoué l'implication des FRCI dans les massacres ne fait aucun doute ?

Salvator Saguès: Nous avons parlé à plus de 100 personnes. Ils ont tous dit que les gens qui ont tués avaient des uniformes, des rangers, avaient des voitures. Mais surtout le jour du massacre de Duékoué, le 29 mars, toute la ville était aux mains des FRCI. Ils étaient responsables de ce qui se passait là. Et pour tuer 800 personnes en allant les chercher de maison en maison, ça prend beaucoup de temps et la responsabilité des FRCI ne fait aucun doute.

Propos recueillis par Nicolas Champeaux.

█ Les forces pro-Ouattara pointées du doigt dans les exactions de Duékoué. Elles le sont aussi dans l'assassinat d'un journaliste à Abidjan. Cette fois-ci c'est Reporters sans frontières qui l'affirment. Selon RSF, Sylvain Gagnetaud, journaliste de radio Yopougon, présenté comme favorable à l'ancien Président ivoirien, Laurent Gbagbo, aurait été arrêté début mai lors d'une opération de ratissage des forces pro-Ouattara. Il aurait été exécuté peu après, en compagnie d'autres jeunes suspectés d'être des miliciens dans ce quartier de Yopougon, qui était présenté comme un quartier favorable à Laurent Gbagbo. [...]