REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU MERCREDI 20 FEVRIER 2013

20 fév 2013

REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU MERCREDI 20 FEVRIER 2013








Édition de 07H00 du Mercredi 20 Février 2013   |  BBC Afrique




 





Laurent Gbagbo a comparu hier devant la Cour pénale internationale. Il est
soupçonné de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre. L'audience de
confirmation des charges va durer huit (8) jours. Elle repose la question
cruciale des rapports entre justice et réconciliation en Côte d'Ivoire. Un
jugement ou la condamnation de Laurent Gbagbo ne risque-t-il pas de compromettre
cette réconciliation ? La réponse avec Christian Bouquet, professeur de
géographie politique à l'Université de Bordeaux, spécialiste de la Côte
d'Ivoire. 




 





Christian Bouquet

: La
réconciliation, elle, passe par la justice. A moins qu'on ait trouvé une autre
solution, à moins qu'on emprunte une autre voie. On entend bien les partisans de
Laurent Gbagbo exiger et sa libération, et une amnistie générale. Ça ce n'est
probablement pas la bonne voie pour la réconciliation. La réconciliation passe
d'abord par la justice et ensuite par le pardon. Par contre, ce qu'il faudrait
peut-être faire, c'est étendre aux partisans d'Alassane Ouattara la même vigueur
dans les opérations de justice qui sont pratiquées à l'endroit des partisans de
Laurent Gbagbo. Et dans ce cas là, on aurait l'impression que la justice
ivoirienne est équitable. Et que ce n'est pas une justice de vainqueurs. Mais
pour le moment, la Cour pénale internationale n'a lancé de mandat d'arrêt que
contre Laurent Gbagbo, et depuis quelques mois, son épouse. Donc pour le moment,
il n'y a que deux personnes qui sont directement concernées par la justice
internationale.




 




BBC
Afrique

: Et
pourquoi la Côte d'Ivoire traîne-t-elle les pieds pour transférer Simone Gbagbo
à La Haye ?




 





Christian Bouquet

:
Alors ça, je ne saurais pas dire à la place de l'État ivoirien. Je pense que la
justice ivoirienne croit peut-être avoir maintenant les moyens de travailler
sereinement et de façon indépendante et pour pouvoir juger sur place Simone
Gbagbo. Ce qui aurait un avantage aux yeux de la réconciliation nationale, c'est
qu'elle pourrait être jugée, éventuellement condamnée et ensuite graciée. Alors
que les jugements qui sont produits par la Cour pénale internationale ne
permettent pas la grâce présidentielle dans le pays d'origine. C'est la seule
explication que je vois pour le moment concernant le cas de Simone Gbagbo.