Rfi- Edition de 6heures 30

█ En Côte d'Ivoire, ces affrontements meurtriers dimanche et hier à Sikensi à une soixantaine de kilomètre au nord ouest d'Abidjan, selon les autorités, auraient fait quatre morts et une quinzaine de blessés. Hier après midi, une délégation, composée du ministre délégué à la Défense et du ministre de la Culture, s'est rendue sur place pour rencontrer les communautés et tenter d'apaiser les tensions. Encore une fois, c'est une altercation impliquant un militaire des FRCI, les Forces républicaines de Côte d'Ivoire, qui aurait dégénérée. Le récit du capitaine Léon Allah Kouakou, porte-parole du ministère de la défense qui s'est rendu sur place.

Capitaine Léon Allah Kouakou : Il y a eu une altercation entre un soldat des FRCI et un jeune autochtone abidji. La rumeur de sa mort, alors qu'il était dans le coma est parvenue à un village qu'on appelle Bécédi. Furieuse, la population s'en prend au détachement des FRCI : deux soldats sont lynchés. Pendant ce temps, à Sikensi ville, la simple bagarre se mue en un conflit entre autochtone abidji et allogène malinké. Alors au total, nous enregistrons quatre morts, dont deux soldats, plusieurs maisons et des magasins détruits. Au moment où nous vous parlons, le calme est revenu à Sikensi, où il y a eu un fort renfort de gendarmerie et de police appuyé par les soldats de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire.

Rfi : Est ce que ces nouveaux incidents ne viennent pas confirmer une fois de plus qu'il y a un sérieux problème d'indiscipline au sein des FRCI ?

Capitaine Léon Allah Kouakou : Tout a fait. C'est pour cette raison que lorsque la semaine dernière, il y a eu six morts à Vavoua, M. le Président de la République a donné des instructions fermes pour faire rentrer les militaires en caserne. Au fur et à mesure que l'Etat de Côte d'Ivoire va doter les unités de police et de gendarmerie en moyens. Alors les Forces républicaines vont être relevées pour entrer en caserne.

█ La Côte d'Ivoire encore où le ministre du plan et du développement présentait hier le plan national de développement. Ce PND qui couvre les quatre prochaines années doit être adopté par le gouvernement courant janvier. Il se base sur un taux de croissance de 8% en 2012 pour relancer l'économie. Quelles sont ses priorités ? La réponse d'Albert Mabri Toikeusse, le ministre du Plan.

Albert Mabri Toikeusse : D'abord la question de la sécurité et de la défense nationale. Ensuite la réconciliation et la cohésion sociale sans lesquelles nous ne pouvons pas engager de développement. Il y a ensuite la reconstruction qui commence par la réhabilitation notamment des infrastructures et sociales de base. Mais en plus, engager de grands projets structurants l'aménagement du territoire. Faire en sorte que le nouveau découpage administratif qui a été fait soit accompagné par le PND pour que le développement, lui aussi, soit décentralisé. Et puis évidemment dans le soutien aux principaux secteurs pourvoyeurs d'emplois. L'exploitation minière est un axe important. Nous voulons faire d'Abidjan, la Rotterdam d'Afrique, tant dans l'exploration pétrolière que dans la transformation et dans la distribution. Et puis maintenant des secteurs non traditionnels vont être développés notamment le tourisme, les services avec un soutien très fort au secteur privé.