ONUCI FM

 

L'entretien du Président
de la République de Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara accordé à ONUCI FM a été 
diffusée intégralement  dimanche 02 décembre à 11h00 sur ONUCI FM et une
rediffusion a été proposée au auditeurs  lundi 03 décembre après le journal de
07h00.

 

Le Chef de l'Etat
Ivoirien s'est prononcé pendant 30 minutes sur le nouveau gouvernement, la
justice, le DDR, la Réforme du Secteur de la sécurité, la question des Droits de
l'homme et els enquêtes qui vont être ouvertes sur leurs violations, le nouveau
Gouvernement, Justice, DDR/SSR ..

 

Edition de 05H30 du
Lundi 03 Décembre 2012   |  RFI 

 

Nous partons maintenant
en Côte d'Ivoire où les autorités et l'armée sont depuis plusieurs semaines sous
les feux des critiques des associations de défense des Droits de l'homme.
Plusieurs rapports successifs accusent, en effet, les militaires d'arrestation
et de détentions arbitraires. Certaines personnes révèlent même être torturées.
La plupart des victimes de ces exaction, des personnes soupçonnées d'être des
sympathisants de l'ancien Président Laurent Gbagbo. Maureen Grisot, à Abidjan, a
rencontré une de ces victimes.

 

Maureen Grisot
: Ce militaire est resté enfermé pendant plus de
deux mois dans un camp des FRCI, les Forces Républicaines de Côte d'Ivoire. Il
refuse qu'on donne son nom.

 

Le Militaire
: Ils nous ont mis dans des barriques d'eau,
brûléS avec du sachet, ils nous ont chicoté. On nous a enchaîné avec des
cadenas. On ch...où on dormait. On ne nous soignait pas, malgré nos blessures.
Vraiment c'était difficile à vivre là bas.

 

Maureen Grisot
: Sur son torse et son dos, brûlures des sacs
plastiques qu'on faisait fondre sur sa peau. Cet homme servait dans l'armée du
temps de Laurent Gbagbo, resté en poste sous l'ère d'Alassane Ouattara. On
l'arrête en mars 2012, alors que les rumeurs de coup d'État fomentés par des
pro-Gbagbo commencent à circuler.      

 

Le Militaire
: Ils ne te posent pas de questions pour dire oui
ou non si tu as fait ça. C'est eux-mêmes qui t'accusent pour dire que tu veux
faire un coup d'État. Aujourd'hui avec tout ce qui se passe dans le pays, si on
me reconnaît, c'est ma mort.

 

Maureen Grisot
: Depuis sa libération, cet homme a repris une vie
normale. Mais il garde la peur au ventre, car c'est suite aux attaques des mois
d'août et septembre que la répression a été la plus dure. Selon Amnesty
international et Human Rights Watch, c'est par dizaine que les jeunes étaient
ratissés dans les quartiers d'Abidjan considérés comme favorables à l'ancien
Président. Si les tortures sont loin d'être systématiques, ils étaient détenus
pendant plusieurs jours dans des salles sans eaux ni électricité. Leurs geôliers
en auraient libéré certains contre de l'argent. Mais Paul Koffi Koffi, le
Ministre délégué à la Défense refuse de parler d'arrestation ou de détention
arbitraire.

 

Paul Koffi Koffi
: Puisque ce sont des gens en arme, donc la
réaction appropriée pour les arrêter amènent nos hommes à utiliser aussi les
mêmes moyens que l'ennemi. Nous ne rejetons pas en bloc le fait que certains
éléments aient pu commettre des exactions ou des bavures. Et quand cela est
connu et su, nous ouvrons les enquêtes.

 

Maureen Grisot
: Mais certaines victimes affirment ne pas avoir
confiance en leur justice. Ce climat inquiète l'ONU. Ivan Simonovic est le
Secrétaire général adjoint des Nations Unies pour les Droits de l'homme. Il
terminait dimanche un séjour de près d'une semaine en Côte d'Ivoire.

 

Ivan Simonovic
: Il ne fait d'aucun doute qu'il y a eu des cas
d'arrestations ou de détentions arbitraires. Certaines personnes ont été aussi
torturées. Malheureusement, dans l'histoire de la Côte d'Ivoire, il y a
plusieurs cycles de violence. Il est important de briser ce cycle sinon les
périodes de paix ne seront que des intervalles entre des périodes de conflits. 

 

Maureen Grisot, Abidjan RFI.