REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU JEUDI 6 DECEMBRE 2012

6 déc 2012

REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU JEUDI 6 DECEMBRE 2012







Edition de 06H30 du
Jeudi 06 Décembre 2012   |  RFI




 




(...) Le Chef de l'État
ivoirien était hier l'invité de la radio privée Europe 1 où il a aussi parlé de
son pays en pleine reconstruction. Le Président a notamment assuré que la
sécurité était maintenant normalisée. Une déclaration qui a largement été
commentée par la classe politique ivoirienne.




 




Stanislas
Ndayishimiyé
: « La sécurité est revenue,
mis à part des poussées de tension », a dit le Chef de l'État Ivoirien Alassane
Ouattara, avant d'ajouter que je cite « maintenant les discussions ont commencé
au niveau politique, que les partisans de l'ancien Président comprennent que la
Côte d'Ivoire est en marche. Et qu'il vaut mieux prendre le train pendant qu'il
ne roule pas trop vite. » Commentaire du Secrétaire Général à l'intérim du FPI,
le parti de l'ex-Président Laurent Gbagbo, « la sécurité n'est pas revenue pour
tous les ivoiriens ». Richard Kodjo rappelle les arrestations et détentions
arbitraires, ainsi que les cas de torture lors des récentes poussées des
tensions. Des violations des Droits de l'homme dénoncées par le Secrétaire
général adjoint de l'ONU aux Droits de l'homme, Ivan Semonovic, qui vient de
séjourner en Côte d'Ivoire. Concernant les discussions politiques, le Secrétaire
Général à l'intérim du FPI dit qu'il n'y en a pas aujourd'hui et que son parti
est demandeur d'un dialogue direct et franc avec le pouvoir depuis juillet 2011.
Quand à la Ligue des Mouvement pour le Progrès, une alliance de partis
pro-Gbagbo de moindre envergure, son Président actuel, Appiah Kabran estime que
les discussions commencées en avril dernier avec le pouvoir n'avance pas et
qu'il faut sortir des déclarations d'intention plus ou moins fortes pour entamer
un vrai dialogue.




 




Transcript dans  leur
intégralité :




 




Edition de 06H30 du
Jeudi 06 Décembre 2012   |  RFI




 




La Côte d'Ivoire vue de
Washington. Quels bilans font les américains des 18 premier mois de la
présidence Alassane Ouattara ? Philip Carter est un témoin privilégié, il est
Ambassadeur des États Unis à Abidjan, depuis septembre 2010. Il vient d'Assister
à la Conférence de bailleurs de fonds pour la Côte d'Ivoire à Paris. Il est
l'invité de Christophe Boisbouvier




   




RFI
: Philip Carter bonjour !




 




Philip Carter III
: bonjour !




 




RFI
: Mardi, à Paris, le Président Ouattara a sollicité
trois milliards d'euros pour les trois ans à venir. Que peut faire les États
Unis ?




 




Philip Carter III
: Pour notre part, nous sommes en train de
préciser notre budget pour cette année. Mais avant, nous avons donné environ 300
millions de dollars. La majorité de notre assistance va dans le secteur de la
santé. Nous avons un programme de transition pour aider la Côte d'Ivoire qui
doit être éligible pour le MCC, le Millenium challenge corporation.




 




RFI
: Samedi dernier, un haut responsable des Nations
Unies a dénoncé des cas de torture et de détention arbitraire en Côte d'Ivoire.
Qu'est-ce que vous en pensez ?




 




Philip Carter III
: Oui, je connais cette déclaration et j'ai
presque les mêmes perspectives. Nous partageons les mêmes perspectives avec M.
Koenders.




 




RFI
: Donc vous êtes inquiet ?




 




Philip Carter III
: Oui.




 




RFI
: La répression de la part des Frci est consécutive à
plusieurs attaques entre août et octobre. Qui peuvent être les auteurs de ces
attaques ?




 




Philip Carter III
: Je ne suis pas sûr, il y a beaucoup de
rumeurs des deux côtés. Je pense que vous êtes bien placé pour poser cette
question au Ministère de l'Intérieur. 




 




RFI
: Le Ministère de l'Intérieur dit que les attaques
viennent des partisans de Laurent Gbagbo. 




 




Philip Carter III
: Je pense que ça c'est correct, mais il y
a aussi peut-être d'autres éléments.




 




RFI
: Quand vous dites d'autres éléments. Peut-il y avoir
des gens qui sont déçus par le nouveau régime ?




 




Philip Carter III
: Oui peut-être, il y a là des éléments qui
sont un peu déçus avec le manque de changement, peut-être dans leur vie
quotidienne. Mais je voudrais dire que le gouvernement a un programme de
développement en Côte d'Ivoire.




 




RFI
: Alors vous dites que des réformes sont nécessaires
dans la sécurité. Est-ce que le gouvernement doit dissoudre les troupes
irrégulières, les milices dozos, par exemple ?




 




Philip Carter III
: Au centre de ces questions, c'est d'avoir
un programme de réforme du secteur de la sécurité. Un programme qui va définir
le rôle de chaque élément de sécurité, le rôle de la police, de la gendarmerie
et des militaires. Mais aussi d'adresser ces questions que vous avez posé.
Comment on peut régulariser la situation actuelle ? Comme ces groupes
irrégulièrs, comme les dozos et les autres.




 




RFI
: Et du côté de la justice.




 




Philip Carter III
: C'est la même chose, parce que l'objectif
du gouvernement, c'est d'assurer que le système judiciaire en Côte d'Ivoire sera
équitable, ouvert et qui prend en compte toutes les questions de l'impunité.
Nous sommes là pour encourager la restructuration du système judiciaire. Mais il
faut que ce soit une sorte de mouvement par le gouvernement pour atteindre les
promesses qu'il a fait. 




 




RFI
: Quand vous dites « justice équitable », voulez-vous
dire que les com-zones suspects de crime doivent être arrêtés ?




 




Philip Carter III
: A mon avis, je ne peux pas être très
spécifique, mais je voulais dire que, comme le Président Ouattara a dit que tous
les responsables qui ont commis des crimes seront traduits devant la justice. 




 




RFI
: Qu'est-ce que vous pensez de la promotion de
certains com-zone au poste de préfet ?




 




Philip Carter III
: A mon avis, c'est une décision
inquiétante.  




 




RFI
: Inquiétante ?




 




Philip Carter III
: Inquiétante parce qu'on peut dire que le
rapport de Human Rights Watch, par exemple, ça pose des questions. 




 




RFI
: Si aucun partisan d'Alassane Ouattara n'est arrêté,
est-ce que la réconciliation est possible ? 




 




Philip Carter III
: Plusieurs ivoiriens, nous disent qu'on
ne peut pas avoir de réconciliation sans justice. Mais ça c'est la question de
la justice équitable.




 




RFI
: Et si le gouvernement ne tient pas ses promesses de
réforme. Est-ce que vous pourriez poser des conditions à une aide future ?




 




Philip Carter III
: Je ne peux pas parler de l'avenir,
mais nous avons des attentes. C'est clair que l'on veut établir une sorte de
culture démocratique en Côte d'Ivoire. Et la pierre angulaire de toute cette
idée de démocratie, pour moi ; c'est les Droits de l'homme, c'est la justice
équitable, c'est la bonne gouvernance. Afin d'établir un processus démocratique
durable. Et ici l'objectif, c'est d'avoir un pays émergent. Je suis optimiste
que le gouvernement va traiter ces questions.    




 




RFI
: Simone Gbagbo transférée à la Cour pénale
internationale à La Haye. Est-ce que c'est une bonne idée ou pas ?




 




Philip Carter III
: Ça c'est une décision entre la Cpi et le
gouvernement de Côte d'Ivoire. Et j'espère qu'ils vont trouver une solution
mutuelle.




 




RFI
: Et Laurent Gbagbo qui est à La Haye depuis un an.
Est-ce qu'il peut être une solution pour la réconciliation ou est-ce qu'il est
hors jeu ?




 




Philip Carter III
: Gbagbo est à La Haye. Je pense qu'on doit
traiter cette question de la réconciliation avec les individus qui sont  en Côte
d'Ivoire maintenant. La question de Gbagbo, à mon avis, c'est une question
dépassée.




 




RFI
: Philip Carter merci




 





-------------------------------------------




 




 




Edition de 06H30 du
Jeudi 06 Décembre 2012   |  RFI




 




Au Ghana la campagne
électorale est terminée. Le Chef de l'État sortant qui assure l'intérim depuis
la mort de John Atta Mills en juillet dernier affrontera sept candidats.
Notamment le leader du principal parti d'opposition Nanan Akufo Addo. Et le
scrutin s'annonce plutôt serré. Ce vote sera suivi de près par les ivoiriens
installés au Ghana : des partisans de l'ancien Président Ivoirien Laurent
Gbagbo, réfugiés dans le pays après la crise de 2010 et 2011. Reportage de Sarah
Tissère.




 




Sarah Tissère
: Voici à Accra l'un des petits maquis où les ivoiriens en exil au Ghana se
retrouvent pour écouter du zouglou ou manger un attiéké. Des partisans de
Laurent Gbagbo qui attendent les élections ghanéennes avec un peu
d'appréhension. Ils ont été accueillis l'an dernier par dizaine de milliers au
Ghana sous le règne du NDC et de son parrain l'ancien Chef de l'État Ghanéen
Jerry Rawlings qui entretenait de bonne relation avec l'ex-Président ivoirien.
Mais comme Hilaire, ils craignent que le vent tourne si l'opposant Nanan Akufo
Addo devait l'emporter.




 




Hilaire
: Les partisans de Nanan Addo Akufo, quand tu
causes avec eux. Ils te disent que si Nanan Akufo est élu, nous les réfugiés, on
va nous chasser.





 




Sarah Tissère
: Pendant la crise ivoirienne, Nanan Akufo Addo avait appelé l'ex-président
Ghanéen à s'impliquer pour que Laurent Gbagbo quitte le pouvoir paisiblement. Et
lors du dernier débat présidentiel à Accra, il a reproché au NDC et au Président
Mahama de ne pas avoir ouvert la bouche officiellement depuis le rapport
d'experts de l'ONU accusant des Ivoiriens exilés au Ghana de comploter contre le
Président Ouattara. Ange, lui, reste toutefois serein.




 




Ange
: Les gars suivent leur constitution, les gars suivent
la justice ici. Lorsqu'ils ont lancé un mandat d'arrêt contre monsieur Koné
Katinan, par exemple, bon le Président Ghanéen pouvait l'extrader directement.
Mais il a préféré mettre ce problème là, à la main de la justice. Je me dis que
les juges font leur travail.




 




Sarah Tissère
: Justin Koné Katinan, ex-Ministre de Laurent Gbagbo, a été par deux fois arrêté
à Accra à la demande de la Côte d'Ivoire qui l'accuse de crime économique et de
crime de sang, puis remis en liberté sous caution. Les juges se sont jusqu'ici
opposés à son extradition.




 




Sarah Tissère, Accra
RFI