RFI – Edition du 9 Mai 2008 à 6 H

Troisième réunion du CPC sur la crise ivoirienne aujourd'hui à Yamoussoukro. Cette rencontre destinée à veiller à l'application de l'accord de paix d'Ouagadougou de mars 2007 sera présidée par le Médiateur Blaise Compaoré, en présence du Président Laurent Gbagbo, du Premier Ministre Guillaume Soro, de l'ancien Président Henri Konan Bédié et de l'ancien Premier Ministre Alassane Dramane Ouattara. A son arrivée hier dans la capitale ivoirienne, Blaise Compaoré, le Président burkinabé, a estime que la présidentielle en Côte d'ivoire prévue le 30 novembre pourra se tenir à cette date. Retrouvons en Côte d'Ivoire Valérie Bony :

«Le Président Compaoré a fait le déplacement en personne pour participer à la rencontre de CPC qui se tient régulièrement depuis la signature de l'accord d'Ouagadougou. Les parties ivoiriennes et le Médiateur se rencontrent pour faire le point sur le calendrier du processus. C'est la première réunion depuis que la C.E.I. a annoncé la date du 30 novembre pour le premier tour de l'élection présidentielle. Le Président Compaoré estime d'ailleurs qu'avec la détermination des protagonistes, il ne doute pas que les élections pourront raisonnablement se tenir en novembre. Il reste cependant beaucoup à faire avant les élections. Depuis la semaine dernière, les F.N. ont débuté la première phase de désarmement. Les ex-combattants ont commencé à se regrouper et à déposer les armes. Du côté de l'identification des populations, les audiences foraines, qui ont permis l'obtention de jugements supplétifs pour les personnes qui n'avaient jamais été déclarées à l'état civil, touchent à leur fin. Plus d'un demi million de personnes ont pu être recensées. Il reste également à reconstituer le registre de l'Etat civil détruit lors de la crise. Il viendra ensuite le tour de l'identification des populations en tant que tel qui permettra la mise à jour de la liste électorale. Par ailleurs, la réunification des caisses de l'Etat est également en cours. La Douane et les Impôts doivent reprendre du service dans le Nord et remplacer l'administration mise en place par l'ex rébellion. Jusqu'à présent même si le processus de paix a pris du retard, il semble progresser sans heurts, d'autant que les problèmes de manque de financements extérieurs pour les autorités ivoiriennes semblent se résoudre. Il y a deux jours le patron de l'Opération des Nations Unies a annoncé l'octroi par la France, le Japon et les Etats-Unis de plus de 100 milliards de F.CFA, destinés à l'élection et au processus de sortie de crise. ».

RFI – Edition du 9 Mai 2008 à 7 H 30

C'est aujourd'hui qui se tient à Yamoussoukro en Côte d'Ivoire aujourd'hui la 3ème réunion du CPC, le cadre permanent de concertation. Les Présidents Laurent Gbagbo et Blaise Compaoré seront là, de même que le Premier Ministre Guillaume Soro, ainsi que les principaux leaders de l'opposition ivoirienne, Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié. Cette réunion sera l'occasion de faire un bilan d'étape sur l'application de l'accord d'Ouagadougou, après l'annonce de la date de la présidentielle pour le 30 novembre. Cette table ronde va permettre aussi de discuter des actions à entreprendre pour sécuriser le processus électoral. Cyril Ben Simon :

«Pour cette réunion du CPC en Côte d'Ivoire, il devrait bien sûr y avoir la photo des 4 leaders ivoiriens réunis autour du Facilitateur burkinabé, mais comme le dit une figure de la vie politique locale, ce ne sera pas pour autant une rencontre de courtoisie. Pour tenir la date du 30 novembre pour l'élection présidentielle, chacun le reconnaît, il va falloir accélérer le processus de sortie de crise. Lors de la réunion à huis clos, les 5 hommes devraient donc faire valoir leurs points de vue sur le processus d'identification, sur le redéploiement de l'administration et sur les moyens de sécuriser les élections. Le RDR sera-t-il entendu dans sa demande de prolonger les audiences foraines ? Pas sûr. Le Comité d'évaluation de l'accord d'Ouagadougou s'étant déjà prononcé contre. Autre sujet qui devrait susciter d'âpres discussions, comment vont collaborer l'Institut national de la statistique et la société SAGEM, chargée de mener à bien l'identification ? Concernant la sécurisation du processus électoral, les membres du CPC devraient appeler au déploiement des brigades mixtes FANCI – FN, qui aujourd'hui encore reste à l'état embryonnaire. Enfin, lors de la réunion, Blaise Compaoré devra appeler les ex belligérants au calme. Depuis quelques jours, les rapports entre le FPI de Laurent Gbagbo et les F.N. de son Premier Ministre Guillaume Soro se sont en effet dégradés en raison de déclarations qui montrent que les rancœurs ne sont pas encore totalement dissipées. »