BBC – Edition du 7 Mai 2010 à 6 H 00

 

Valérie Boni :

 

« Le week-end dernier, un communiqué de la CEI et du Premier
Ministre annonçait la reprise des opérations du contentieux électoral suspendu
depuis le 10 février. Ce processus annonce la reprise effective des travaux  la
Commission, qui avait été dissoute mi-février et reproposée quelques semaines
après. Jusque là, la CEI poursuivait ses consultations. Bamba Yacouba,
porte-parole de la CEI explique en quoi consiste le traitement de cette 1^ère
phase du contentieux.     

 

Bamba Yacouba : « L'opération annoncée est une opération qui
vise à déterminer le statut des pétitionnaires, inscrits sur la liste
litigieuse, dite liste grise. Il s'agit, en des termes clairs, de savoir qui
peut figurer sur la liste électorale provisoire. »

 

L'opposition indique qu'elle rejette le communiqué publié par la
CEI et le Premier Ministre. Elle affirme ne pas avoir été associée aux
consultations qui ont conduit à la reprise du traitement du contentieux
électoral. De plus, le RHDP estime que le texte n'est pas en accord avec les
décisions prises en présence  du Facilitateur en février dernier. Ce texte
indiquait que le contentieux devait être traité en 21 jours. Or, si la 1^ère
phase débute lundi et doit durer 15 jours, l'opposition remarque que pour
l'opération suivante sur la liste provisoire, aucune durée n'a été déterminée
par la Commission. Djédjé Mady, président du directoire du RHDP :

 

« Le directoire du RHDP exige la préservation des acquis du
processus électoral, notamment la liste blanche de 5.300.000 électeurs, élaborée
selon le mode opératoire consensuel, déclaré fiable et équilibré par Monsieur
Choi. Le directoire du RHDP exige le respect scrupuleux du mode opératoire
consensuel pour toute réclamation sur la liste électorale et déclare qu'il ne
tolérerait pas des radiations arbitraires et fantaisistes, qui priveraient des
citoyens de leur nationalité. Le directoire du RHDP décide de former avec tous
les partis politiques, qui veulent des élections maintenant, et les mouvements
de la société civile, un Front de refus de la dictature. »

 

Concernant la date des élections, réclamée par l'opposition,
Bamba Bakary estime lui qu'il faut avancer pas à pas.  

 

Bamba Bakary : « Quand est-ce que les élections auront lieu ?
Tout ce qu'on peut vous dire c'est que nous travaillons à ce que les élections
aient lieu en 2010. Ça c'est une certitude. Maintenant, de vous donner une date,
vous savez ce que nous a coûté de donner des dates dans cette CEI-là. Je pense
qu'il faut maintenant être prudent et faire en sorte que tout soit clair pour
qu'on avance sereinement, voilà. »

 

Le processus électoral doit conduire à la tenue d'un scrutin
présidentiel, sans cesse reporté de puis la fin du mandat du Président Laurent
Gbagbo en 2005. Ces élections sont censées clore la crise née du coup d'état
manqué de 2002. »

 

 

RFI – Edition du 7 Mai 2010 à 6 H 30

 

Norbert Navarro :

 

« Curieux échanges hier entre l'opposition ivoirienne et la
Commission électorale indépendante. Après 3 mois d'interruption, le processus
électoral redémarre lundi prochain, selon des modalités propres à satisfaire les
exigences du Président Gbagbo. Craignant la grande lessive de la liste
électorale, l'opposition, sans attendre, lance une mise en garde. Alphonse
Djédjé Mady, porte-parole du  RHDP, la coalition de l'opposition :

 

« Le directoire du RHDP déclare qu'il ne tolérerait pas des
radiations arbitraires et fantaisistes, qui priveraient des citoyens de leur
nationalité. Le RHDP décide de former avec tous les partis politiques, qui
veulent des élections maintenant, le Front de refus de la dictature, dès la
tenue du présent point de presse. »

 

Le grand mot de « dictature » étant lâché, les ivoiriens
auraient, à bon droit, de quoi s'inquiéter, à la réserve près que la Commission
électorale indépendante, pourtant contrôlée par cette même opposition, souligne
que la prochaine reprise du processus électoral est le fruit d'un consensus
politique. Bamba Yacouba, son porte-parole :

 

« Le mode n'a véritablement pas changé. Mais, la CEI
travaille dans un esprit de consensus. C'est ainsi qu'elle a reçu, à plusieurs
reprises, la classe politique, les organisations de la société civile. Elle
n'arrêtera pas de discuter avec les uns et les autres pour sauvegarder l'esprit
du consensus. »

 

Ainsi va la vie politique ivoirienne, mais l'essentiel est de
nouveau palpable, le processus électoral bouge et l'on se remet à oser croire à
des possibles élections cette année. »  

 

« Le directoire du RHDP exige la préservation des acquis du
processus électoral, notamment la liste blanche de 5.300.000 électeurs, élaborée
selon le mode opératoire consensuel, déclaré fiable et équilibré par Monsieur
Choi. Le directoire du RHDP exige le respect scrupuleux du mode opératoire
consensuel pour toute réclamation sur la liste électorale et déclare qu'il ne
tolérerait pas des radiations arbitraires et fantaisistes, qui priveraient des
citoyens de leur nationalité. Le directoire du RHDP décide de former avec tous
les partis politiques, qui veulent des élections maintenant, et les mouvements
de la société civile, un Front de refus de la dictature. »

 

 

 

 

RFI – Edition du 7 Mai 2010 à 7 H 30

 

Et certains s'impatientent concernant ces futures élections. Des
jeunes de l'opposition ont voulu organiser un rassemblement hier devant le siège
de l'ONUCI, justement pour demander la tenue de ces élections et pour dénoncer
aussi le laxisme de la communauté internationale.

 

Finalement, pas de rassemblement. Ces jeunes ont été dispersés
par les forces de l'ordre. Selon la Coalition pour le changement, un de leurs
militants a été arrêté, 10 autres ont été légèrement blessés.