RFI – édition du 31 mars 2010 à 6 H 30

Le Président Laurent Gbagbo a reçu hier soir une délégation des
Forces Nouvelles. L'ancienne rébellion avait sollicité une audience afin de
relancer le processus de sortie de crise. Le camp présidentiel et les FN ne sont
pas d'accord sur un désarmement comme préalable aux élections et sur le sort à
réserver à la liste électorale provisoire. Cette entrevue a-t-elle permis de
débloquer la situation ? En sortant du palais présidentiel, le Ministre du
Tourisme Sidiki Konaté, qui parlait au nom des Forces Nouvelles, s'est
montré plutôt rassurant.

Sidiki Konaté : « Nous avons
parcouru 80 km aujourd'hui sur 100 km qu'il nous fallait sur pour arriver à
paix. Il reste 20 km. Nous allons avec la même détermination, le même défi
attaquer les difficultés qui vont se poser à nous dans un esprit de concertation
parce que les Ivoiriens attendent de nous la paix. La Côte d'Ivoire a fait le
choix d'un type de désarmement qui pose le principe de la réunification. Il y a
des problèmes, liés plus à des problèmes logistiques, techniques, financiers que
des problèmes politiques. Nous avons parlé parce que c'est le Chef de l'Etat et
le Premier Ministre, qui ensemble doivent trouver des solutions. Et les
solutions sont attendues par les Ivoiriens. Donc, il n'y a pas de tabou. Je vais
vous rassurer que les Forces Nouvelles restent dans la logique de construire la
paix. La guerre ne peut même pas être évoquée dans notre vocabulaire, ce serait
une trahison vis-à-vis des ivoiriens. Il faut parler de paix. Il faut construire
cette paix, malgré les difficultés et avec les difficultés. »  

Sidiki Konaté, interrogé hier par Norbert Navarro.

Une seconde rencontre est prévue entre Laurent Gbagbo et les
Forces Nouvelles. Le Président ivoirien, qui doit se rendre, en principe demain,
à Bobo-Dioulasso au Burkina Faso, où il rencontrera le Président Blaise
Compaoré, médiateur dans le crise ivoirienne. Le Premier Ministre ivoirien
Guillaume Soro est également attendu au Burkina dans les heures qui viennent.