RFI - Edition de 7 heures 30

█ Le Président français, Nicolas Sarkozy, a lui aussi pris position hier soir. Écoutez-le.

Nicolas Sarkozy : Je suis très préoccupé par la situation en Côte d'Ivoire. Puisque je voudrais dire qu'à Abidjan, on tire à l'arme, les forces de monsieur Gbagbo tirent à l'arme lourde sur des populations civiles innocentes. On tire aux mortiers sur des marchés. Voilà, c'est un scandale. Mais il y a une force des Nations Unies et la résolution sur proposition française sera de demander à cette force des Nations Unies d'interdire au moins les armes lourdes à Abidjan. Au moins ça. Au moins ça.

RFI - Edition de 6 heures 30

█ Alors que la situation s'aggrave en Côte d'Ivoire, la Cédéao appelle à un renforcement de la mission de l'ONU sur place. Les Chefs d' Etat et de gouvernement de la communauté économique des Etats d' Afrique de l'ouest ne voudraient que le mandat de l'ONUCI soit élargi pour protéger la population.

Julie Vandal : L'idée du recours au Nations Unies n'est pas nouvelle. Elle avait été envisagée lors du deuxième sommet extraordinaire des Chefs d'Etat sur la Côte d'Ivoire le 24 décembre dernier, avant d'être abandonnée au profit de menaces. Cette fois, les Chefs d'Etat de la Cédéao sont parvenus à trouver un consensus. Selon les termes du communiqué final, les membres de l'organisation régionale ont décidé de demander aux Nations Unies, je cite « de renforcer le mandat de l'ONUCI » lui permettant d'utiliser tous les moyens nécessaires pour protéger la population et les biens, et pour faciliter le transfert immédiat du pouvoir à Monsieur Alassane Ouattara. En Clair, il s'agit de demander que les 10.000 hommes de l'opération de maintien de la paix en Côte d'Ivoire aient recours à la force, en vertu du chapitre 7 sous lequel opère l'ONUCI. Les soldats peuvent en théorie intervenir dans le cadre de la protection des civils. Sauf que jusque là, la disposition n'a pas été mise en œuvre. Ce qui suscite de vives critiques dans la région. En début de semaine, Oden Ajumogobia, le ministre des affaires étrangères nigérian, a ainsi fustigé l'attitude de l'ONU incapable d'après lui de prendre une décision ferme sur la Côte d'Ivoire. Alors qu'elle s'est rapidement mobilisée en Lybie. Julie Vandal, Lagos RFI.

█ Il y a eu d'ailleurs de nouveaux tirs d'obus dans la ville, dans le quartier d'Abobo où les habitants soutiennent en majorité le camp d'Alassane Ouattara.
Abidjan continue de se vider de sa population. D'après le HCR, 800 mille personnes ont fui leur domicile. La population qui fuit aussi dans l'ouest du pays comme l'explique Jacques Franklin, représentant du HCR en Côte d'Ivoire.

Jacques Franklin : Des informations à propos de l'ouest sont très très mauvaises dans la mesure où les forces républicaines pro-Ouattara sont en train d'avancer depuis Bloléquin vers Guiglo. Et que la population de Guiglo est en train de fuir. Elle fuit toute la violence qui se développe là bas. Ce qu'on peut dire c'est que par exemple nos bureaux ont été attaqués. Et tout a été absolument pillé de fond en comble. Et nous ne sommes pas les seuls, je veux dire par là que c'est une situation de non-droit qui se développe dans l'ouest. Il faut savoir qu'entre les forces en confrontation, il y a aussi les mercenaires libériens qui s'occupent de piller et de rançonner les populations. Et qui font énormément de dégâts. Et puis il y a le problème de sécurité auquel nous sommes confrontés. Nous pourront difficilement monitorer la situation de près. Mais il est clair que tout le monde est en fuite, que tout le monde essaie de trouver un havre de sécurité. Et beaucoup de gens sont partis vers Duékoué, Daloa, Issia et autres place, là où ils peuvent trouver de la famille, des amis, des gens qu'ils connaissent. Et donc ça ne fait qu'amplifier le mouvement de déplacement, en fait de toute la population de la Côte d'Ivoire pour le moment.

Jacques Franklin de l'organisme des Nations Unies pour les réfugiés au micro de Cyril Bensimon.