LA REVUE INTERNATIONALE DU VENDREDI 25 MARS 2011

25 mar 2011

LA REVUE INTERNATIONALE DU VENDREDI 25 MARS 2011







Côte
d'Ivoire : l'ONU inquiète





Europe1 online

- Valérie Amos, sous-secrétaire générale de l'ONU pour les affaires
humanitaires, a exprimé jeudi "une grave inquiétude" à propos de la situation
humanitaire qui se détériore rapidement en Côte d'Ivoire. Plus de 460 personnes
ont été tuées depuis début décembre, beaucoup plus ont été blessées, y compris
des femmes et des enfants. Quelque 500.000 personnes ont été déplacées à
l'intérieur du pays et plus de 90.000 ont fui le pays, a-t-elle souligné.
"L'escalade de la violence et l'utilisation d'armes lourdes, particulièrement
dans des zones urbaines, fait monter le bilan (des morts et des blessés) dans la
population civile", a-t-elle dit. "Je suis aussi inquiète du harcèlement
d'immigrés d'autres parties de l'Afrique de l'Ouest, dont des milliers fuient le
pays", a-t-elle ajouté. "J'appelle ceux impliqués dans la violence à respecter
les civils", a-t-elle ajoute. (...)




 




52
personnes tuées à Abidjan la semaine écoulée (ONUCI)





Afriscoop -

Au
moins 52 personnes ont été tuées à Abidjan la semaine écoulée portant le nombre
des victimes de la crise post-électorale à 462 morts depuis la mi-décembre,
selon l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI). "Les
violences perpétrées en une semaine contre les populations civiles dans certains
quartiers au nord d'Abidjan ont fait 52 morts et le nombre total de morts est
passé à 462 personnes depuis la mi-décembre 2010", a indiqué jeudi à Abidjan, le
directeur adjoint de la Division des droits de l'homme de l'ONUCI, Guillaume
Ngefa, lors d'un point de presse. M. Ngefa, a relevé parmi les personnes
tuées, en une semaine, cinq enfants et sept femmes sans compter plusieurs
dizaines de blessés. "La commune d'Abobo a été marquée par les opérations
de pilonnage perpétrées par les Forces de défense et de sécurité (FDS, fidèles à
Laurent Gbagbo) à partir du camp commando d'Abobo et des quartiers avoisinants,
notamment Angré et Plateau Dokoui", a expliqué M. Ngefa. Selon lui, "les
tirs d'obus à Abobo ont fait 19 morts dans la seule nuit du 17 au 18 mars 2011".
En outre, a poursuivi M. Ngefa, "les FDS appuyées par de jeunes miliciens
ont également envahi les communes d'Adjamé, Attécoubé, Williamsville et
Yopougon, tirant et lançant des explosifs indistinctement sur des populations
civiles soupçonnées d'être pro- Ouattara". Le chef adjoint des droits de
l'homme de l'ONUCI a également dénoncé l'attaque d'un village considéré comme un
bastion de M. Gbagbo dans la commune d'Abobo par des "jeunes gens armés" ayant
fait au moins un mort parmi la population civile. M. Ngefa prévient les
responsables des FDS et les éléments du " Commando invisible", insurgés armés
partisans de M. Ouattara, que "les attaques généralisées ou systématisées
lancées sciemment contre des populations civiles pourraient constituer des
crimes contre l'humanité". L'ONUCI assure "le suivi, la documentation et
la conduite des enquêtes sur des violations et abus des droits en vue de lutter
contre l'impunité", a-t-il conclu.




 




Côte
d'Ivoire : des ONG craignent une "instrumentalisation" des religions




AFP -

Quatre ONG chrétiennes et musulmanes françaises ont dénoncé jeudi des "attaques"
en Côte d`Ivoire contre des déplacés qui trouvent refuge dans des lieux de
culte, leur faisant craindre "une instrumentalisation de la diversité religieuse
à des fins politiques". Dans un communiqué, le CCFD-Terre Solidaire, le Secours
Catholique, le Secours Islamique France et le Défap-Service protestant de
mission, appellent aussi "instamment la communauté internationale à ne pas se
désintéresser de ce conflit et à imposer des solutions réellement contraignantes
qui empêchent la




guerre
civile et permettent de protéger les populations civiles". "Signe de la
radicalité des antagonismes", les quatre associations évoquent "des attaques
contre des déplacés réfugiés dans des lieux de culte", tel que le rapporte
l`organisation humanitaire chrétienne Caritas Côte d`Ivoire, notamment à Abobo
dans une mosquée et une paroisse. "Des partenaires du CCFD-Terre Solidaire
redoutent une stratégie délibérée visant à créer des tensions inter-religieuses
au sein de la population", soulignent-elles. Quelque 20.000 personnes déplacées
se sont réfugiées dans des églises ou des mosquées, selon Caritas Côte d`Ivoire,
cité par les associations françaises. Celles-ci appellent ainsi "l`ensemble des
populations locales, quelle que soit leur confession, à ne pas céder à
l`intimidation de la violence et à ne




pas se
laisser récupérer par des politiques partisanes". Elles alertent en outre sur la
"multiplication des violations des droits de l`homme" et "la dégradation de la
situation humanitaire". Les quatre ONG estiment enfin que "les mesures prises
par la communauté internationale face à cette crise ne répondent pas à la
nécessité de protéger les civils, qui sont les principales victimes des
affrontements armés". La crise née du scrutin présidentiel du 28 novembre 2010 a
été marquée depuis mi-février par une flambée de violences qui font craindre que
le pays ne bascule dans la guerre civile.(...)




 




Côte
d'Ivoire : Paris veut renforcer la force de l'ONU




Le
Monde -

Le président français, Nicolas Sarkozy, s'est dit, vendredi 25 mars, "très
préoccupé par la situation en Côte d'Ivoire", où les violences se multiplient,
et a indiqué vouloir demander un renforcement de la force de l'ONU dans le pays
(Onuci). Le président a considéré comme "un scandale" les tirs à l'arme lourde
"contre des populations civiles innocentes", lors d'un point presse en marge
d'un sommet européen à Bruxelles. "Mais il y a une force des Nations unies" sur
place, a-t-il souligné. Et l'objectif de la résolution qu'entend proposer la
France "sera de demander à cette force des Nations unies d'interdire au moins
les armes lourdes dans Abidjan", a-t-il précisé. Les dirigeants ouest-africains
ont appelé jeudi l'ONU à renforcer le mandat de sa mission en Côte d'Ivoire et à
imposer des sanctions "plus contraignantes" à l'encontre du président sortant
Laurent Gbagbo. A l'issue d'un sommet ordinaire de deux jours à Abuja, les chefs
d'Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats d'Afrique de
l'Ouest (Cédéao, quinze pays), ont lancé cet appel alors que la crise
post-électorale en Côte d'Ivoire s'aggrave et que l'on craint une guerre civile.
L'Onuci, forte de 10 000 hommes, est dans une situation délicate. Sous le feu
des critiques des partisans de Gbagbo qui exige son départ immédiat, la
désignant comme un "ennemi de la Côte d'Ivoire" et partiale, elle est
régulièrement la cible de leurs attaques. La mission a aussi essuyé récemment de
virulentes critiques du camp d'Alassane Ouattara, reconnu président par la
communauté internationale, qui l'exhorte à "passer à l'action" et à "user de la
force légitime" pour protéger les populations civiles prises dans les violences.
Depuis la présidentielle de novembre 2010, 462 personnes ont été tuées selon
l'ONU, dont 52 durant la semaine écoulée. La communauté internationale presse
depuis des mois et sans succès Laurent Gbagbo de céder la présidence à son
adversaire.




 





Conseil de sécurité : La France veut interdire les armes lourdes à Abidjan





L'Express -

La France souhaite que le Conseil de sécurité de l'Onu interdise le recours à
des armes lourdes contre des civils par les forces loyales au président sortant
Laurent Gbagbo en Côte d'Ivoire, a déclaré vendredi Nicolas Sarkozy. "A Abidjan,
les forces de M. Gbagbo tirent à l'arme lourde sur des populations civiles
innocentes, on tire au mortier sur des marchés, c'est un scandale", a déclaré le
président français à la presse en marge du conseil européen de Bruxelles. "Mais
il y a une force des Nations unies et la résolution sur proposition française
sera de demander à cette force des Nations unies d'interdire au moins les armes
lourdes à Abidjan, au moins ça", a-t-il ajouté. Le Conseil de sécurité se réunit
vendredi pour examiner la situation en Côte d'Ivoire et réfléchir à de nouvelles
sanctions contre Laurent Gbagbo, qui refuse de céder le pouvoir au président
reconnu par les Nations unies, Alassane Ouattara. Les dirigeants de la
Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) vont demander à
l'Onu de donner aux casques bleus en Côte d'Ivoire un mandat pour une
intervention militaire "en dernier recours", a-t-on appris jeudi en marge d'un
sommet de l'organisation régionale. "(La Cedeao) demande au Conseil de sécurité
de l'Onu de renforcer le mandat de l'Opération des Nations unies en Côte
d'Ivoire (Onuci) pour permettre à cette mission d'user de tous les moyens
nécessaires pour protéger les vies et les biens ainsi que pour faciliter le
transfert immédiat des pouvoirs à M. Alassane Ouattara", précise un communiqué.




 




La
Cédéao demande un mandat de l'Onu pour la Côte d'Ivoire





Reuters

- Les dirigeants de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest
(Cédéao) vont demander aux Nations unies de donner aux casques bleus en Côte
d'Ivoire un mandat pour une intervention militaire "en dernier recours", a-t-on
appris jeudi en marge d'un sommet de l'organisation régionale. "Les dirigeants
ont convenu de s'adresser à l'Onu pour un mandat sur une intervention militaire
en dernier recours", a déclaré à la presse le président de la commission de la
Cédéao, James Victor Gbeho, en marge du sommet d'Abuja. De sources
diplomatiques, on précise que ce mandat vise à donner aux quelque 12.000 casques
bleus de l'Onu déjà présents en Côte d'Ivoire davantage de marge de manœuvre
pour protéger les civils. L'appel de la Cédéao intensifie la pression exercée
sur les Nations unies pour qu'elles agissent avec plus de fermeté en Côte
d'Ivoire, qui semble glisser vers une guerre civile, Rencontrant jeudi matin des
journalistes à Paris, Alain Juppé a appelé les casques bleus à "jouer leur
rôle". "Ils ont le droit d'utiliser la force non seulement pour se défendre mais
pour arrêter les combats et je demande au secrétaire général des Nations unies,
comme je l'ai demandé au directeur des opérations militaires de l'Onu, de faire
en sorte que l'Onuci joue son rôle", a dit le ministre français des Affaires
étrangères. Les casques bleus de l'Onuci assurent la protection d'Alassane
Ouattara, qui a remporté le second tour de l'élection présidentielle du 28
novembre au vu des résultats certifiés par l'Onu. La mission de l'Onu a accusé
les forces du président sortant Laurent Gbagbo, confirmé dans ses fonctions par
un Conseil constitutionnel constitué de proches, d'avoir utilisé des armes
lourdes contre les civils. Guillaume N'Gefa, représentant de l'Onu pour les
droits de l'homme à Abidjan, a affirmé jeudi que les forces loyales à Gbagbo
avaient bombardé des quartiers considérés comme pro-Ouattara. Au cours de la
semaine passée, a-t-il dit, ils auraient fait 50 morts, portant le bilan total
du conflit en cours à 462 morts. Le gouvernement de Gbagbo rejette ces
accusations et accuse l'Onuci et les représentants de l'Onu de prendre fait et
cause pour les "rebelles" qui, affirme-t-il, tentent de le renverser.




 




La
CEDEAO demande à l'ONU de chasser Gbagbo





Xinhuanet -

La Communauté économique des États d'Afrique de l'ouest (CEDEAO) a appelé jeudi
le Conseil de sécurité de l'ONU à forcer le président sortant ivoirien Laurent
Gbagbo à quitter le pouvoir. La Côte d'Ivoire est confrontée à une "crise
d'urgence humanitaire'' régionale parce que Gbagbo a refusé de céder le pouvoir
au président élu Alassane Ouattara internationalement reconnu, a déclaré la
CEDEAO dans un communiqué. Le bloc régional de 15 membres fait pression sur
Gbagbo pour qu'il parte depuis l'annonce des résultats du second tour de la
présidentielle du 28 novembre par la Commission électorale, déclarant M.
Ouattara vainqueur. M. Gbagbo s'accroche au pouvoir, invoquant la décision
rendue par le Conseil constitutionnel, qui l'a par la suite déclaré vainqueur de
l'élection. L'impasse a suscité des vagues d'affrontements en faisant plus de
400 morts et 500.000 déplacés. La CEDEAO avait, au départ, menacé de faire usage
de la force pour mettre un terme au régime de Gbagbo, avant de se joindre aux
missions de l'Union africaine pour le persuader de quitter pacifiquement.
Plusieurs voix se sont élevées parmi les pays africains contre une éventuelle
intervention militaire des Etats membres ni de la CEDEAO ni de l'Union
africaine.




 




Côte
d'Ivoire : le HCR craint jusqu'à un million de déplacés




AFP -

Jusqu'à un million de personnes pourraient être déplacées en Côte d'Ivoire en
raison des violences et par crainte d'une guerre civile, a estimé vendredi le
Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR). "Il y a une insécurité
grandissante à Abidjan en Côte d'Ivoire et nous assistons à une augmentation
brusque de déplacements", a expliqué une porte-parole du HCR, Melissa Fleming,
lors d'un point de presse."Selon nos estimations, il pourrait y avoir jusqu'à un
million de personnes rien qu'à Abidjan qui ont été déplacées", a-t-elle ajouté.
Les personnes fuient leurs maisons pour d'autres régions plus sûres du pays en
raison des "craintes de guerre", a-t-elle encore souligné. La Côte d'Ivoire
traverse depuis plusieurs mois une grave crise politique née de la
présidentielle de novembre 2010. Le président sortant Laurent Gbagbo refuse de
céder la place au président internationalement reconnu Alassane Ouattara,
suscitant une tension croissante dans le pays et la crainte d'une nouvelle
guerre civile. Selon l'ONU, plus de 460 personnes ont été tuées depuis début
décembre.




 




Côte
d'Ivoire : Condé contre une intervention militaire, œuvre en coulisse




AFP -

Le président guinéen Alpha Condé s'est prononcé jeudi à Paris contre une
"intervention militaire" en Côte d`Ivoire, tout en affirmant œuvrer pour une
harmonisation de la position des Africains en faveur d`un départ du président
sortant Laurent Gbagbo. "Ma position est celle de l`Union africaine. Il faut
respecter le verdict démocratique. Mais l'intervention militaire n`est pas la
bonne solution", a-t-il déclaré au cours d`une rencontre avec des journalistes.
L`UA, comme les organisations régionales africaines et les grandes puissances
occidentales, a reconnu la victoire d`Alassane Ouattara à la présidentielle du
28 novembre et cherche depuis à convaincre Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir.
"Il faut amener les différents chefs d`Etat africains à avoir une position
commune. J`ai parlé avec les chefs d`Etats d`Afrique australe avec lesquels j`ai
de bonnes relations depuis longtemps, avec Jacob Zuma (Afrique du Sud) et (José)
Eduardo dos Santos (Angola). Zuma a téléphoné à Laurent (Gbagbo) pour lui dire
qu`il fallait qu`il parte. Mais Dos Santos n'a pas encore changé de position à
ma connaissance", a affirmé M. Condé. Pour l'ancien opposant guinéen, il est
crucial que la solution à cette crise soit trouvée par les Africains eux-mêmes.
"Nous avons pu sortir le Kenya de la crise, nous devrions y arriver pour la Côte
d`Ivoire", rappelle-t-il, tout en précisant qu`il ne préconise pas un partage du
pouvoir comme cela a été décidé au Kenya. "Il ne faut pas qu`Alassane Ouattara
apparaisse comme le candidat des Occidentaux ou alors Laurent (Gbagbo) va avoir
des millions de jeunes derrière lui, souligne-t-il. Je l`ai dit au chef de la
diplomatie (Alain Juppé)", rencontré mercredi. "Je suis pour une solution
pacifique, car pour le moment, les gens meurent. Si la Côte d`Ivoire coule,
c`est la Guinée qui va brûler. Moi, j`ai déjà beaucoup de problèmes à gérer,
alors si j'ai en plus des réfugiés à gérer...", explique-t-il. Selon l`ONU, les
violences postélectorales en Côte d`Ivoire ont fait 462 tués depuis fin 2010,
dont 52 morts uniquement pour la semaine écoulée, qui a vu attaques et
affrontements se multiplier.