REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 25 MARS 2009

25 mar 2009

REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 25 MARS 2009







RFI – Edition du 25 mars 2009 à 6 H 30




 




Le rapprochement des deux dates est assez saisissant. En Côte
d'Ivoire, on devait voter le 30 novembre dernier et on n'est même sûrs de voter
le 30 novembre prochain. Alors, quand aura lieu la présidentielle ? Pourquoi ce
retard ? Qui en est responsable ? Notre invité Laurent Dona Fologo, le président
du Conseil économique et social, ancien Ministre de Henri Konan Bédié. Il
soutien aujourd'hui le Président Laurent Gbagbo et il dirige le Rassemblement
pour la paix, le progrès et le partage. Laurent Dona Fologo est l'invité
de Christophe Boisbouvier :




 




RFI : « Laurent Dona Fologo,
bonjour ! »




 




L. D. F. : « Bonjour ! »




 




RFI : « Quand est-ce qu'on va
voter en Côte d'Ivoire ? »




 




L. D. F. : « Je souhaite le plus tôt possible, c'est-à-dire
pour moi vers la fin de l'année 2009. »




 




RFI : « Pour arriver au vote, il y
a 3 étapes : le recensement, le contrôle des fichiers et la fabrication des
cartes. Et, on n'est même pas arrivé à la fin de la première étape. »




 




L. D. F. : « Oui, mais elle n'est plus très lointaine. A mon
avis, ceux qui sont chargés de ces opérations n'en avaient pas suffisamment
apprécié ni l'ampleur, ni la complexité. Reprendre le recensement à zéro me
paraît une gageure importante. »




 




RFI : « On a été trop
ambitieux ? »




 




L. D. F. : « Oui, on a été trop ambitieux et on n'a pas été
suffisamment réalistes. Je suis allé moi-même sur le terrain pour voir comment
tout cela se déroulait. Je peux vous dire que les jeunes gens, à peu près 2.000,
qui ont été formés à la hâte ... »




 




RFI : « Pour recenser ? »




 




L. D. F. : « Pour recenser, ne maîtrisez pas la
machine. Donc, après 7 années passées entre le froid et le chaud, pour moi on
n'est plus à un mois près. Il vaut mieux que les élections soient bien
organisées, transparentes et que nous réussissions le miracle du Ghana, par
exemple ».




 




RFI : « Même si c'est l'année
prochaine, en 2010 ?"




 




L. D. F. : « Oui, j'ai souhaité que nous ne sortions pas 2009
sans les élections, mais si nous devions ajouter 1 ou 2 mois de plus pour que la
paix et la confiance reviennent. Moi, je suis prêt à payer cela. »




 




RFI : « Alors, il y a les
contraintes techniques, comme vous dites, mais certains disent que Laurent
Gbagbo ne fera pas d'élection tant qu'il ne sera pas sûr de l'emporter. »




 




L. D. F. : « Je crois que c'est un procès qui n'est pas
juste. Je crois que s'il y a un ivoirien qui devrait être pressé que se tiennent
les élections et bien c'est bien le Président lui-même. Pourquoi ? Parce que
plus on s'éloigne de la guerre et des dégâts, plus les ivoiriens oublient d'où
elle vient et qui en sont réellement les auteurs. Et cela est défavorable au
Président Gbagbo parce qu'il bénéficiait les premiers jours, après Ouagadougou
... »




 




RFI : « Après l'accord de mars
2007 ?"




 




L. D. F. : « Oui, après l'accord, il bénéficiait des soutiens
presque populaires comme étant un Président courageux qui est allé à Ouagadougou
tendre la main à ses adversaires d'hier. Tout cela lui était favorable pour une
reconduction, à mon avis. Et plus on s'éloigne, vous connaissez le peuple, plus
on s'éloigne si le peuple est atteint par le chômage grave, comme c'est le cas
actuellement, s'il n'y a pas une reprise économique rapide, c'est défavorable au
Président. C'est pourquoi, il a intérêt que les élections se tiennent le plus
tôt possible. »




 




RFI : « Vous ne craignez pas qu'il
ait beaucoup d'ivoiriens qui se disent : « Quel est l'intérêt pour la Côte
d'Ivoire de réélire quelqu'un qui est là depuis 8 ans ? »




 




L. D. F. : « Nous verrons cela. Je ne sais pas si la campagne
clarifiera les choses parce nous qui soutenons le Président sortant, nous allons
prouver que ce ne sont pas 8 ans comme les autres, ce n'est pas des années
normales. »




 




RFI : « Est-ce Laurent Gbagbo
n'est pas isolé, face à ce Rassemblement Houphouëtistes qui réunit Henri Konan
Bédié et Alassane Ouattara ? »




 




L. D. F. : « Non, parce que face à ce groupe, dit RHDP, il
est crédité d'actes sociaux importants, comme l'électrification des villages.
Donc, dans le pays Baoulé, dans le pays Agni, il a fait des avancées. Je pense
qu'elles porteront. »




 




RFI : « Dernière question Laurent
Dona Fologo. Est-ce que vous serez candidat personnellement à la
présidentielle ? »




 




L. D. F. : « Non. Nous avons estimé que Gbagbo n'a pas eu un
seul vrai mandat. Donc nous, nous sommes nombreux à penser qu'il serait juste
qu'il ait un vrai mandat pour voir de quoi il est capable. Je dis clairement que
ce que je voulais c'était d'avoir à l'Assemblée nationale un groupe
parlementaire autonome et consistant. Je vise la barre de 20 à 25 députés, de
façon à être incontournable quel que soit le Président. »




 




RFI : « Et quand vous dites quel
que soit le Président, ça veut dire que les options




sont ouvertes ? »




 




L. D. F. : « Oui. Je crois qu'aujourd'hui en Côte d'Ivoire le
seul point positif de Marcoussis c'est de dire : « tous seront candidats. »




 




RFI : « C'est-à-dire vous n'êtes
pas certain que Laurent Gbagbo va gagner ? »




 




L. D. F. : « Personne ne peut être certain à l'avance. Même
les marabouts, ils disent : « Si Dieu le veut (rire). Ils disent Inch'Allah,
n'est-ce pas ? Voilà. »




 




RFI : « Laurent Dona Fologo,
merci. »




 




L. D. F. : « Merci. »