RFI – Edition du 25 Mai 2010 à 6 H 30

Poussée de fièvre hier au Plateau, des heurts ont éclaté autour de la Sorbonne, ce haut lieu de contestation anti-française et vaste marché informel au quartier du Plateau. Des affrontements qui ont opposé une centaine de sorbonnards, comme on les appelle favorables au Président Laurent Gbagbo à des policiers municipaux, venus les déloger. Le maire du Plateau, issu de l'opposition, avait décidé d'expulser ces sorbonnards avant la tenue jeudi des assemblées annuelles de la Banque africaine de développement. Les heurs ont fait quelques blessés A Abidjan, Norbert Navarro :

« Jets de pierres, échauffourées, on se serait cru en mai 1968 au quartier latin à Paris, même si la Sorbonne d'Abidjan n'a rien à voir avec l'université parisienne. Tôt hier matin, des agents de la police municipale du quartier du Plateau, équipés d'un engin de chantier, ont tenté de prendre d'assaut ce chaudron politique au cœur même d'Abidjan. Ils ont agi sur ordre du maire du Plateau Noël Akossi Bendjo :

N.A.B. : « Nous sommes en face d'un no man's land où il y règne et le désordre, l'insécurité, la prostitution et tous les trafics de tous genres. »

N.N. : « Est-ce vous allez recommencer ? »

N.A.B. : « Ah oui, je vais recommencer. Je vais exiger que la Sorbonne soit fermée à toute activité. »

Le maire du Plateau a déplorée l'absence de la police nationale pour épauler sa police municipale, laquelle s'est heurtée à la résistance des sorbonnards, qui montaient la garde. Ces partisans du Président Laurent Gbagbo accusent le maire d'avoir violé un accord qui les liait. Clément Nado, président de la Sorbonne solidarité du Plateau :

C.N. : « Après l'échec cuisant de la marche du 15 mai, Monsieur Akoussi Bendjo a voulu rééditer cette marche-là en prenant comme prétexte la destruction de la Sorbonne. Violer là le protocole d'accord qu'il avait signé avec nous, qui disait qu'après toutes les consultations électorales en Côte d'Ivoire, la Sorbonne acceptait de se désagréger. »

Pour offrir son meilleur profile à la Banque africaine de développement, Abidjan fait en ce moment son lifting dans le quartier de Cocody, où doit se réunir la BAD. Des constructions anarchiques ont ainsi été détruites. Le quartier d'affaires peut-il être en reste ? Beau thème de discussion pour les sorbonnards. »