REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 23 MARS 2010
RFI – édition du 23 mars 2010 à 6 H 00
 
En Côte d'Ivoire, l'ancienne rébellion persiste et signe. Les 
Forces Nouvelles affirment que le désarmement de leurs combattants n'est pas le 
préalable à l'élection présidentielle, qui est officiellement prévue fin avril 
ou début mai. Des proches du Président Gbagbo avaient encore réclamé ce 
désarmement la semaine dernière. 
 
Norbert Navarro : « Fréquemment, 
les partisans de Laurent Gbagbo exigent le désarmement de l'ex-rébellion des 
F.N., dirigée par le Premier Ministre Guillaume Soro. Mais, la semaine dernière 
aux Nations Unies, c'est le Conseiller diplomatique du Chef de l'Etat, Alcide 
Djédjé, qui l'a, à son tour, exigé. Piqués au vif, les F.N. ont donc répliqué 
hier à Abidjan. Maître Bamba Affoussi, porte-parole des F.N. :
 
« Nous, F.N., nous estimons que justement, puisque la guerre 
est finie et que le pays est réunifié, qu'on ne nous ramène pas en arrière, en 
nous disant qu'il faut un désarmement comme préalable à l'élection 
présidentielle pour avancer. En tout cas, nous constatons qu'il y a des propos 
qui sont tenus et qu'il faut que ces propos-là arrêtent parce que justement ce 
n'est pas fait pour ramener la paix. »
 
« L'enjeu de ce dialogue de sourd est rien moins que le 
démantèlement d'un système mis en place depuis 7 ans par les ex-rebelles. Avec à 
leurs têtes des seigneurs de guerre, appelés Com.zones, qui continuent de régner 
économiquement sur 60 % du territoire ivoirien, en dépit du redéploiement de 
l'administration et de l'unicité des caisses de l'état, prônés par l'accord 
politique d'Ouagadougou. Pour l'heure, ce n'est qu'une bataille de communication 
que se livrent par lieutenants interposés les 2 têtes de l'exécutif ivoirien, le 
Président de la République et le Premier Ministre. Pour combien de temps 
encore ? » 
 
 
BBC – édition du 23 mars 2010 à 6 H 00
 
En Côte d'Ivoire, la paix des braves semble être revenue entre 
l'ex-rébellion des Forces Nouvelles et le camp présidentiel. La tension était 
une nouvelle fois montée entre les 2 camps sur la question du désarmement. Ils 
se sont retrouvés hier pour des explications et ils semblentm s'être compris. 
Mais néanmoins, il reste de nombreux problèmes à régler avant les élections. Le 
point à Abidjan avec Valérie Boni :
 
« La semaine dernière des responsables du parti présidentiel 
estimaient que les élections n'étaient pas possibles sans le désarmement. Les 
F.N. ont rétorqué que 2 camps étaient concernés par le dépôt des armes. En 
effet, tous doivent être démobilisés avant la date prévue des élections, soit 2 
mois pour les milices pro-présidentielles et 1 mois pour F.N. Ce qui de toute 
façon semblait difficile à respecter, si les élections ont lieu début juin, 
comme annoncé par les autorités. Autre difficulté, la réunification du pays. Si 
l'administration a commencé à se redéployer, les seuls représentants  de l'état 
dans les zones sous contrôle des F.N. font souvent de la figuration. Les 
commandants de zones des F.N. elles surveillent souvent toutes les charges de 
l'état, sans en référer au préfet ou au sous-préfet. Quant à l'unification des 
caisses de l'état, si les douanes et les impôts sont à nouveau dans les zones 
Nord, ce qui rentre dans les caisses est loin de représenter la recette du 
terrain. Enfin, autre point sensible, la liste électorale. Le contentieux sur le 
sujet n'est pas vraiment résolu, malgré les instructions précises des accords 
d'Ouagadougou. Et tant que ce différent n'est pas résolu, notamment entre le 
camp présidentiel et l'opposition, il parait plutôt compromis d'aller à un 
scrutin en toute sérénité. Bref, autant de choses qui devraient être résolues 
dans les jours à venir ou en tout cas, dans un très court délai pour pouvoir 
aller aux élections avant la 2ème moitié de 2010. »
 
 
Hier à l'issue de sa rencontre avec les F.N., le FPI au pouvoir 
semble satisfait. Le président du parti Pascal Affi N'Guessan.
 
Pascal Affi N'Guessan: « Il était important que nous 
puissions échanger pour parler des questions du désarmement, de la liste 
électorale, de la Commission électorale indépendante, enfin de toutes ces 
questions qui touchent à l'accord politique d'Ouagadougou et au règlement de la 
crise ivoirienne. Les F.N. ont tenu à nous rappeler les différentes modalités 
retenues pour réaliser le désarmement. Sur quoi, nous sommes totalement 
d'accord. Ils ont tenu aussi quand même à nous rappeler la grande disponibilité 
des F.N. à s'inscrire dans ce schéma. Ils ont évoqué les retards pris par le 
processus, notamment la réhabilitation des casernes, qui doivent accueillir les 
5.000 ex-combattants, candidats à l'armée nouvelle. Ils ont évoqué cela comme 
véritablement l'obstacle majeur à l'heure actuelle. »
 
BBC : « Est-ce qu'un délai a été 
fixé en vue de la mise en place de toutes ces structures et du désarmement 
effectif ? »
 
Pascal Affi N'Guessan: « Non, non, mais puisque ce n'est pas 
à nous de fixer des délais, puisque les délais dépendent de la mise en œuvre de 
ces aspects du désarmement. La priorité est que les moyens ne soient pas un 
obstacle à la réalisation du désarmement, de la réunification et de la 
restauration de l'autorité de l'état sur territoire. »
 
 
Radio nationale – édition du 23 mars 2010 à 6 H 00
 
Processus de sortie de crise. 
L'heure est à l'apaisement, les Forces Nouvelles sont en offensive auprès des 
partis politiques, comme il a été inscrit dans les résolutions de leur dernier 
conclave à Bouaké. A la table du Front populaire ivoirien et selon le chef de 
délégation Koné Mamadou les choses se sont bien déroulées.
 
Koné Mamadou : « Depuis quelques jours les Forces Nouvelles 
ont entrepris une tournée politique pour expliquer de vive voix à tous les 
acteurs majeurs de la sortie de crise, les dispositions et conclusions 
auxquelles elles avaient abouti à l'issue de leur séminaire et conclave à 
Bouaké. C'est dans cet ordre d'idée que nous sommes arrivés ici pour rencontrer 
le FPI. Nous avons eu des entretiens très riches, des propositions et des 
observations pertinentes ont été faites de part et d'autre. Nous en avons pris 
bonne note et je pense que chaque camp ira rendre compte à sa hiérarchie. »
 
Et pour la hiérarchie du FPI, la communication en cette période 
très importante. Affi N'Guessan Pascal, président du Front 
populaire ivoirien.
 
Pascal Affi N'Guessan : «Le principe même de cette rencontre 
est une avancée, une avancée importante. Nous avons tenu véritablement à rendre 
hommage aux Forces Nouvelles, à saluer l'initiative et à remercier le Premier 
Ministre Guillaume Soro, secrétaire général des F.N., d'avoir permis cette 
rencontre. Pour que nous sortions de la crise et nous allions à des élections 
apaisées, il faut que nous échangions. Il faut que nous communiquions. Il faut 
que nous discutions autour de toutes les questions qui peuvent nous diviser pour 
que les uns et les autres nous comprenions les motivations des différentes 
revendications, que nous voyons ensemble si elles sont pertinentes, si elles 
entrent dans le cadre des moyens pour permettre au pays d'avancer. Comment nous 
pouvons faire pour, justement, nous approprier tous ces questions et travailler 
à leur mise en œuvre de façon consensuelle. Nous sommes dans un processus 
inclusif et nous devons avancer ensemble. »
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