REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 23 DECEMBRE 2010

23 déc 2010

REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 23 DECEMBRE 2010



RFI- Edition de 06H30 du 23 Décembre 2010
█ En Côte d'Ivoire le discours prend une tournure martiale des deux côtés. Après l'allocution télévisée de Laurent Gbagbo réaffirmant son intention de rester au pouvoir, Guillaume Soro le 1er ministre d'Alassane Ouattara prône le recours à la force pour le déloger. Pour Guillaume Soro, il n'y a pas de dialogue possible. La Banque Mondiale a beau geler les financements de la Côte d'Ivoire, selon lui les sanctions économiques ne suffisent plus. Il demande aux Nations Unies, à l'Union Européenne et à la CEDEAO d'envisager l'envoi de militaires en Côte d'Ivoire. Une option déjà envisagé par Washington, puisque les Etats-Unis évoquent la possibilité de gonfler les troupes de l'ONUCI, la mission de l'ONU sur place. Une option à laquelle se préparent également les forces nouvelles, l'ex rébellion ivoirienne basée à Bouaké dont Guillaume Soro est le secrétaire général. Ecoutez la porte-parole des forces nouvelles, Me Afoussy Bamba :

Me Afoussy Bamba : « Pour nous, Laurent Gbagbo cherche à faire diversion. Les forces nouvelles demandent donc à ce qu'il parte. Et qu'il te reste un semblant de dignité, il se prépare justement à réponde de ses crimes devant la cours pénale internationale. Je rajouterai à ça que nous restons solidaire du mot d'ordre lancé par notre 1er responsable, à savoir le secrétaire général des forces nouvelles, 1er ministre de Côte d'Ivoire, sur la désobéissance civile à Laurent Gbagbo. Nous allons donc rester au golf hôtel jusqu'à ce qu'il s'en aille du pouvoir qu'il a usurpé. »

RFI : « Alors on dit que les forces nouvelles sont en alerte. Et notamment quelle est la situation à Bouaké ? Est-ce que les troupes ont été renforcées ? »

Me Afoussy Bamba : « Les forces nouvelles sont en alerte parce que, comme il refuse d'entendre raison. Nous, nous considérons que ce n'est que par la force qu'il partira. Parce qu'il a dit clairement sur les antennes de la RTI qu'il ne s'en irait pas. Donc on considère aujourd'hui que c'est une déclaration de guerre. Donc aujourd'hui pour nous Gbagbo Laurent doit partir et par tous les moyens il doit partir pour mettre fin aux souffrances du peuple ivoirien. Nous avons mobilisé toutes nos forces. Il faut qu'on sorte de cette situation. Dans tous les cas, il faut que vraiment on en sorte et partout les moyens y compris par la force. Et nous sommes prêts effectivement à assumer notre responsabilité devant l'histoire. »

Me Afoussy Bamba, porte-parole des forces nouvelles de Côte d'Ivoire. Propos recueillis par Ghislaine Dupont.
█ Et réponse du camp Gbagbo à l'appel de Guillaume Soro. L'usage de la force ne changera rien et si le camp Ouattara lance les hostilités, l'armée se mobilisera. Ahoua Don Mello, ministre de l'équipement du gouvernement de Laurent Gbagbo :

Ahoua Don Mello : « Il compte sur la force de la France pour arriver au pouvoir. Mais il faut qu'il sache que le plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours le maître. Et depuis 2002, il a constaté que la force n'a pas permis à qui que ce soit d'arriver au pouvoir. Et la réponse de la force populaire sera opposée à la force armée. Le peuple de Côte d'Ivoire ne rêve qu'à une chose, la paix. Et tous ceux qui chercheront par une voie quelconque à attenter à cette paix, eh bien, cette force armée là trouvera sur son chemin le peuple de Côte d'Ivoire. »

RFI : « Et l'armée ivoirienne ? »

Ahoua Don Mello : « L'armée ivoirienne. Je dirais que pour nous est le dernier rempart. »

RFI : « Est-ce que vous craignez aujourd'hui une intervention internationale, notamment de la CEDEAO ? »

Ahoua Don Mello : « Mais c'est ce qui se concocte. Mais il sera difficile d'avoir l'unanimité pour une intervention armée sur la Côte d'Ivoire. Dans la mesure où la Côte d'Ivoire est le point de rencontre de toutes les communautés de la sous région. Et donc une guerre contre la Côte d'Ivoire est une guerre contre eux-mêmes. »

Ahoua Don Mello, le ministre de l'équipement de Laurent Gbagbo. Il était interrogé par Cyril Ben Simon.
█ L'escalade dans les propos des deux côtés inquiète l'ancien Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Anan. Invité hier de Nathalie Amar sur RFI, il demande à Laurent Gbagbo de partir pour ne pas déclencher la violence. Dans ce contexte la France et l'Allemagne emboitent le pas à la Belgique qui recommande à leurs ressortissants de quitter le pays. Pas d'évacuation pour le moment. Paris évoque une mesure de précaution. Demain, les membres de la CEDEAO se réunissent à Abuja au Nigeria, pour parler de la crise ivoirienne. Abuja qui a annoncé l'évacuation du personnel de son ambassade à Abidjan. Car un obus a été découvert dans le bâtiment.