REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 22 FEVRIER 2011

22 fév 2011

REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 22 FEVRIER 2011

BBC - Edition de 7 heures 00

█ Violences mais aussi multiples exactions, selon l'ONG Amnesty international qui dit avoir répertorié de nombreux cas de violations des droits de l'homme perpétrés aussi bien par les forces loyales au Président Laurent Gbagbo que les forces nouvelles qui soutiennent Alassane Ouattara. Au terme d'une mission de quatre semaines à Abidjan et dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, les chercheurs d'Amnesty International ont recensé des dizaines de cas d'atteinte aux droits humains notamment des violences sexuelles et des homicides illégaux. Gaétan Moutou est chercheur à Amnesty International. Il revient de Côte d'Ivoire et il a été joint par Nathalie Wakam.

Gaétan Moutou : Les forces de sécurité loyales à Laurent Gbagbo commettent notamment des violations des droits de l'homme, des exécutions extrajudiciaires, de violences sexuelles et des viols à l'égard des femmes et également des disparitions. Il y a également des atteintes aux droits de l'homme qui sont commises notamment par les forces nouvelles qui soutiennent Alassane Ouattara. Ces violations des droits de l'homme se caractérisent notamment par des homicides arbitraires et délibérés. Et également par des viols à l'égard des femmes.

Nathalie Wakam : Comment opèrent-ils ?

Gaétan Moutou : A Abidjan, vous avez les forces de sécurité qui font régulièrement des descentes dans des maisons, notamment dans un des quartiers de Côte d'Ivoire, connues pour être tout au moins fidèle à Alassane Ouattara. Les forces de sécurité font des descentes la nuit. Au cours de cette opération, il y a des personnes qui sont arrêtées, qui sont exécutées parfois devant leurs proches. Il y a également des femmes qui sont victimes de violences sexuelles. Et du côté des forces nouvelles, quand nous sommes allés dans l'ouest de la Côte d'Ivoire entre Man et Danané. Il y a un des responsables des forces nouvelles qui a été notamment responsable de violences à l'égard des femmes. Et il y a également au moins neuf personnes qui ont été arrêtées et détenues de manières illégales. Et au cours de la détention, ces personnes ont été l'objet de mauvais traitements.

Nathalie Wakam : Pensez-vous que ces violences sont encouragées par les deux leaders ?

Gaétan Moutou : Les deux dirigeants, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara devraient donner des instructions claires aux forces qu'ils dirigent. Aux barrières érigées pour le contrôle des véhicules, des deux côtés, on demande de l'argent. Les deux responsables politiques ne doivent pas ignorer ce qui se passe.

Gaétan Moutou, chercheur à Amnesty International avec Nathalie Wakam.

RFI - Edition de 6 heures 30

█ Ils n'étaient finalement que quatre présidents sur cinq membres du panel de l'Union Africaine. Quatre émissaires arrivés à Abidjan hier pour entamer une nouvelle série de négociation. Les chefs d'Etat ont rencontré Laurent Gbagbo et doivent s'entretenir aujourd'hui mardi avec son opposant Alassane Ouattara. Un déplacement qui ne s'est pas déroulé sans heurts. Puisque des affrontements ont éclaté, Cyril Bensimon, entre les forces de sécurité et les partisans du Président élu.

Cyril Bensimon : En débarquant hier à Abidjan, les quatre chefs d'Etat mandatés par l'Union Africaine ont pu constater que la crise post-électorale est encore bien réelle. Certes, on était loin de la révolution promise par Guillaume Soro. Mais lorsque les cortèges présidentiels ont pris la route menant de l'aéroport au centre ville, les membres du panel ont longé deux communes en ébullition. A Treichville et à Koumassi, dès le matin, les jeunes partisans d'Alassane Ouattara ont tenté de se rassembler pour faire entendre leur voix. Mais très vite, ils se sont heurtés à la répression des forces de l'ordre loyales à Laurent Gbagbo. A Koumassi d'après plusieurs témoins sur place, les forces de défense et de sécurité ont même fait usage de lance-roquettes pour disperser la foule en colère. Et dans la soirée des tirs se faisaient encore entendre. Selon des sources indépendantes, le bilan des violences est d'au moins six morts dans ces deux communes. Déjà confronté à la fermeture progressive des banques, à une hausse des prix de première nécessité et à la récession économique, les Ivoiriens espèrent que la crise post-électorale trouvera une solution au plus vite. Toute la question est maintenant de savoir si les membres du panel de l'Union Africaine disposent des clés pour trouver une issue pacifique à cette situation. Cyril Bensimon, Abidjan RFI.