REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 20 JANVIER 2011

20 jan 2011

REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 20 JANVIER 2011

BBC- Edition de 7 heures
Présentation : Yacouba Ouédraogo

█ A l'unanimité, le Conseil de sécurité des Nations Unies a décidé de l'envoi d'un renfort de 2.000 hommes en Côte d'Ivoire ce qui va porter à 11.500 le nombre de casques bleus dans le pays. La Côte d'Ivoire est en crise depuis le refus de Laurent Gbagbo de se rallier à la position de la communauté internationale pour qui, Alassane Ouattara est le vainqueur de la présidentielle du 28 novembre 2010. Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki Moon, a, lui, réitéré ses mises en garde aux partisans de Laurent Gbagbo pour qu'ils s'abstiennent de toutes attaques contre les casques bleus. [...]

France 24 - Edition de 8 heures

█ Côte d'Ivoire : la diplomatie échoue, vers une option militaire ? Le médiateur de l'Union africaine, Raila Odinga, menace Gbagbo de sanctions.

RFI- Edition de 6 heures 30
Présentation : Alexander Turnbull

█ Nouvelle tentative de médiation avortée donc en Côte d'Ivoire et nouvel aveu d'impuissance pour la communauté internationale. Laurent Gbagbo a rejeté la solution diplomatique proposée cette fois par l'Union Africaine. Même l'émissaire, Raila Odinga, n'a pas tardé à riposter en menaçant Laurent Gbagbo de sanctions économiques. Il reste difficile de maintenir un front commun aussi bien pour les voisins africains de la Côte d'Ivoire que pour les membres du Conseil de sécurité aux Nations Unies, Cyril Bensimon :

Tous les pays n'ont pas la même lecture de la crise ivoirienne mais tous s'entendent sur un point. Il faut tout faire pour éviter une intervention militaire à l'issue incertaine. Laurent Gbagbo profite de cette réticence et en revêtant la tenue du résistant africain au diktat étranger, il est même arrivé à provoquer quelques fissures au sein de la communauté internationale. Parmi ces propres voisins, il ne dispose d'aucun allié indéfectible de poids. Mais en Afrique, l'Angola lui a réitéré son soutien et plusieurs pays s'en tiennent à une prudente réserve. Enfin, au Conseil de sécurité des Nations Unies, par crainte de voir l'ONU s'immiscer dans les affaires intérieures d'un pays, la Russie se montre bienveillante à son égard. Conscient que le temps joue contre lui et que son rival dispose encore de fonds pour payer les fonctionnaires, Alassane Ouattara se trouve face à un dilemme. D'une part, il ne croit plus à une solution diplomatique pour évincer Laurent Gbagbo. Et de l'autre, il tient à éviter une confrontation armée qui pourrait s'avérer sanglante. Dans ces conditions, il entend resserrer les mailles du filet économique lancé sur le pouvoir en place. Pour cela, Guillaume Soro sera cette fin de semaine au Mali pour le sommet de l'Uemoa. Enfin pour assoir sa stature de chef d'Etat et être publiquement adoubé par ses pairs, Alassane Ouattara pourrait se rendre la semaine prochaine à Addis-Abeba au sommet de l'Union Africaine.

█ Laurent Gbagbo entend donc rester maitre de la situation. Et hier matin, sitôt l'émissaire Raila Odinga partit, le président sortant l'a récusé en l'accusant de prendre partie pour son opposant Alassane Ouattara. Il refuse d'ailleurs de lever le blocus du golf hôtel, le QG du président élu. (...)

█ Le nouvel ambassadeur de Côte d'Ivoire en France est arrivé hier à Paris. Nommé par Alassane Ouattara, Aly Coulibaly, a été reçu par Michèle Alliot-Marie, la ministre française des Affaires étrangères qui lui a confirmé qu'il était bien le seul ambassadeur ivoirien reconnu par Paris.

BBC- Edition de 7 heures
Présentation : Yacouba Ouédraogo
[...]
█ Alors que les négociations sur la crise en Côte d'Ivoire sont dans l'impasse, dans le pays profond, les populations paient les frais. A Duékoué, les récentes violences ont causé une grave crise humanitaire suite au déplacement massif de populations. Le reportage de notre envoyé spécial dans la région, Gilbert Tamba :

Deux semaines après les récents affrontements interethniques à Duékoué, la ville reste toujours déserte. Tous les habitants de la ville ayant fuit vers des lieux sécurisés. Conséquence immédiate de cette crise, une situation humanitaire catastrophique sur le terrain. Je me suis rendu au centre religieux de l'église catholique qui reçoit plus de 10.000 déplacés.

Un déplacé: Il y a eu l'arrivée des rebelles dans notre village. Tout le village s'est évacué et nous sommes tous venus ici à Duékoué. Ils venaient de Man. Ils avaient des armes, ils étaient sur des motos et ils sont venus en rang rentrer dans le village et nous chasser partout. Nous sommes rentrés en brousse. Donc quand nous sommes rentrés dans la brousse, il y en a qui ont profité pour passer par la brousse pour sortir à Duékoué ici. Et c'est comme ça nous sommes déjà aujourd'hui ici. Je ne sais pas si c'est vraiment des ivoiriens.

Une déplacée : En tout cas vraiment à cause des événements je suis ici depuis le lundi 3 janvier. En tout cas nous on pensait que c'était un truc de grève, et puis ça allait s'arrêter comme ça. Après ça continuait toujours. Vraiment c'était dégueulasse.

Les conditions de vie actuelle de ces déplacés sont déplorables. Comme le témoigne ce père de famille de sept enfants : « Le 1er jour, quand on est arrivé, il y a le CICR qui s'est occupé de nous, qui nous a donné des sceaux, les nattes, les machins pour que les 1ères nécessités. Bon à partir de ce jour, jusqu'aujourd'hui mes enfants, ma femme et moi, on n'a jamais, jamais, jamais rien reçu jusqu'aujourd'hui. »

Dans ce centre, il y a des gens qui ont tout perdus. Et par contre, certains ont encore la chance de retrouver leur maison mais qui ont peur d'aller dans les quartiers à cause d'une insécurité grandissante.
Le prêtre Cyprien est vicaire à la paroisse sainte Thérèse de Duékoué : « Ce n'est pas plaisant à voir. Ce n'est pas plaisant à voir. Ça fait deux semaines et quelques jours qu'ils sont là. Les cas de maladies se déclenchent maintenant. Des vieillards sont en train de souffrir. On a eu deux vieillards vraiment en état d'agonie. Il y a des morts sur place, il y a des naissances qui se font. Mais il y a un enfant qui n'a pas pu résister, qui est mort. Là où nous sommes maintenant à sept morts. Voyez, on craint les épidémies, des problèmes de salubrité, de promiscuité tout cela peut créer des maladies. Vous voyez, on étouffe là. On étouffe. »

Gilbert Tamba à Duékoué pour BBC Afrique.