REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 17 DECEMBRE 2010

17 déc 2010

REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 17 DECEMBRE 2010

i TELE- bulletin d'information de 11H

(...) i TELE : Quelle est la situation aujourd'hui à Abidjan
Hamadoun Touré, porte-parole de l'ONUCI : Ce matin on peut parler de calme tendu
i TELE : Vous les redoutez ces manifestations ?
Hamadoun Touré, porte-parole de l'ONUCI : Absolument, nous les redoutons aujourd'hui comme nous les avions redouté hier et même avant.
Il y a un dispositif à un double niveau. Le premier niveau diplomatique sont les relations que nous continuons d'avoir et les contacts avec toutes les parties pour que le calme et la sérénité ne soient pas rompues. Le deuxième dispositif est sécuritaire, il est composé de patrouilles dans la ville et même dans le pays

VOA- Edition du 17 Décembre 2010 à 05H30

█ Les Etats- Unies avertissent Laurent Gbagbo, le président sortant ivoirien , que la communauté internationale lui donne quelques jours pour quitter le pouvoir ou il devra faire face à des sanctions. Un haut responsable du département d'état américain a expliqué que son pays ainsi que la France et les puissances africaines lançaient un ultimatum à Laurent Gbagbo pour quitter le pays. Selon lui monsieur Gbagbo a semblé comprendre la situation. Alors que la Côte d'Ivoire à nouveau dans la crainte ce matin de revivre les violences d'hier. La marche organisée à l'appel du président Ouattara pour reprendre le contrôle de la radio télévision ivoirienne a donné lieu à des affrontements entre la police et les manifestants. Confrontation qui a fait 20 morts selon le camp de monsieur Gbagbo et 30 selon les partisans de monsieur Ouattara. Hier le Conseil de sécurité de l'ONU a mis en garde toutes les parties qui seraient tenues pour responsable des violences contres les civiles, répondront devant la justice.

RFI- Edition du 17 Décembre 2010 à 06H30

█ En Côte d'Ivoire, le camp d'Alassane Ouattara est déterminé. Ses partisans appellent à une nouvelle marche sur la télévision nationale et sur le siège du gouvernement à Abidjan.
Oui. Une nouvelle tentative puisqu'hier déjà, ils étaient descendus dans la rue avec pour objectif le siège de la RTI, la télévision d'état, un pilier du régime de Laurent Gbagbo. Mais les forces de défense et de sécurité restées loyales à Laurent Gbagbo les en ont empêchés. Le face à face a donné lieu à de véritables scènes de guerre avec tirs de mitrailleuses ou de lances roquettes. Le calme est revenu dans l'après midi Norbert Navarro :

« Traversée d'Abidjan sous haute tension hier à après midi. Le calme est alors pourtant revenu sur la ville. Théâtre le matin d'émeutes et de scènes de combat. Mais les rares véhicules civils qui se risquent à vive allure sur les artères désertes ajoutent une note d'angoisse à l'omniprésence de forces de l'ordre sévèrement armées. Au carrefour de l'Indénié des hommes du centre de commandement des opérations spéciales montent la garde sur un pick-up équipé d'une mitrailleuse de calibre 12.7 en batterie. Sur le boulevard lagunaire, le café de Rome est désert. C'est là qu'une fusillade nourrie a éclaté en fin de matinée au bord de la lagune Ebrié. Pas âmes qui vivent non plus dans le quartier du Plateau au cœur d'Abidjan traversé pour éviter le pont Charles de Gaulle verrouillé par des soldats de la garde républicaine appuyé par un blindé. Direction le pont Félix Houphouët Boigny, aux extrémités la garde républicaine encore mais sans blindé, Kalachnikov au poing, casque de combat vissé sur la tête, les militaires filtrent le trafique. Pour franchir le barrage sans encombre, mieux vaut baisser les vitres faire un signe amicale de la main et ça passe. Boulevard Giscard d'Estaing, la voie est libre. le quartier de Treichville est tranquille. Au carrefour Solibra, une vingtaine d'homme de la brigade anti émeute sont en faction dans leur camion. Ce sont les derniers hommes en arme croisés sur le parcours. De la zone 4 aux limites de Port Bouët, tout est calme on respire. Norbert Navarro, Abidjan RFI »

█ Alors au final difficile d'établir un bilan de ces violences. La Croix rouge parle d'au moins 11 morts et 80 vingt blessés. Dans le camp d'Alassane Ouattara, on parle d'une trentaine de morts et de 110 blessés. Quant au ministre de l'intérieur du gouvernement Laurent Gbagbo, il faisait état hier soir de 20 morts, 10 du côté des forces de défense et de sécurité et 10 du côté des manifestants. Les combats ne se sont pas limités à la capitale économique Abidjan. Des affrontements ont aussi éclaté au centre du pays, à Tiébissou entre les forces loyales à Laurent Gbagbo et l'ancienne rébellion, favorable elle a Alassane Ouattara.

█ Situation très tendue donc et cela inquiète le Conseil de sécurité de l'ONU. Il met en garde les auteurs d'attaques contre des civiles. Ceux-ci seront tenus responsables de leurs actes et traduit en justice. C'est ce que dit la déclaration du Conseil. Inquiétude aussi de l'ambassadeur de France pour les droits de l'homme, François Zimeray. Il est actuellement en visite à Kinshasa en RDC :

« Je voudrais moi en tant qu'ambassadeur pour les droits de l'homme dire ma tristesse devant le spectacle désolant qui se déroule devant nous avec la mort de victimes innocentes, de civiles, avec le déni électoral auquel nous avons assisté. Les élections sont un droit, leurs respect est un devoir pour chacun. Et le respect de la vie humaine est devoir absolument sacré. Il faut qu'on comprenne que la lutte contre l'impunité est un combat mondial qui est engagé partout. C'est une revendication de tous les peuples du monde. Cette lutte contre l'impunité, c'est un progrès de l'humanité et ce progrès ne s'arrêtera pas. Donc avis à tous ceux que ça peut intéresser. Il y a aujourd'hui des juridictions, il y a aujourd'hui des organisations qui ne laisseront pas faire. »

Des propos recueillis par Bruno Minas.

VOA- Edition du 16 Décembre 2010 à 18H30

█ Hamadoun Touré : « Ce qui est pacifique conformément à la volonté exprimée par le peuple ivoirien le 28 novembre. Plus la situation est complexe plus elle exige qu'il y ait des initiatives diplomatiques. Mais fondé sur ce qui a été dit, c'est-à-dire la sauvegarde des résultats du 28 novembre. »

VOA : « Le président de la commission de l'Union Africaine était de passage à Abidjan. Est-ce qu'il y a eu des entretiens entre lui et les patrons de l'ONUCI ? »

Hamadoun Touré : « Je sais qu'il est attendu à Abidjan. Nous entendons d'abord son arrivée et puis savoir quel rôle il attend de nous ? Et quelles informations ils souhaiteraient obtenir de nous ? »

VOA : « Il semble que le pire est encore à venir. Puisqu'on parle d'une nouvelle marche demain. Que va faire l'ONUCI ? »

Hamadoun Touré : « Il faut faire très attention aux événements. Parce que de plus en plus cela crée des inquiétudes. Cela risque de mettre en cause tous les efforts qui sont en cours actuellement pour régler pacifiquement la crise post électorale. Cela aussi risque d'alourdir les difficultés des populations qui ont payées un lourd tribut et qui le 28 novembre ont espérées exprimer leur volonté pour que justement la crise soit terminée.»

Hamadoun Touré, porte parole de l'ONUCI à Abidjan.