REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 14 DECEMBRE 2010

14 déc 2010

REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 14 DECEMBRE 2010

RFI- Edition du 14 Décembre 2010 à 7H30

█ Difficile de faire plus crispé en Côte d'Ivoire et pourtant la situation s'est tendu un peu plus encore hier pendant quelques heures à Abidjan. Des forces de sécurité fidèle à Laurent Gbagbo ont bloqué l'accès de l'hôtel du Golf qui sert de QG à son rival Alassane Ouattara et à son gouvernement. Pendant quelques heures donc, elles ont fait face à quelques centaines de mètres d'écart à des éléments des forces armées des forces nouvelles et à des casques bleus chargés de protéger Alassane Ouattara. En fin de journée ce blocus a finalement été levé. Abidjan, Norbert Navarro :

« La journée s'est achevée mieux qu'elle n'avait commencé hier à l'hôtel du Golf d'Abidjan. Aux abords de ce vrai camp retranché en bordure de lagune où réside sous bonne garde Alassane Ouattara, les barrages érigés dès l'aube par les FDS ont été levés en fin d'après midi. Sur le boulevard en contre bas, la circulation était alors d'autant plus fluide que rares étaient les automobilistes osant se risquer dans ces parages. Devant l'hôtel clos de barbelés circulaient pèle mêle casques bleus des contingents jordaniens, bangladeshi ou togolais et autres ex-rebelles des forces nouvelles lance-roquette à l'épaule gouttant le calme revenu après une journée très tendue. Garés ça et là, des blindés blancs des Nations Unies, des pick-up armés de mitrailleuses, tout un arsenal venu en renfort à la suite d'un accrochage entre ex rebelles des forces nouvelles et FDS ayant fait plus de bruits que de mal. Les 1ers voulant sans y parvenir forcer un barrage des 2nd. Pour la 1ère fois depuis le 2nd tour de la présidentielle, les gardes prétoriennes des camps Gbagbo et Ouattara se sont donc défiées hier armes à la main et c'est en l'air que les balles ont été tirées.
Norbert Navarro, Abidjan, RFI> »

█ De son côté, Guillaume Soro, le 1er ministre d'Alassane Ouattara, a déclaré qu'il s'installerait vendredi avec ses ministres au siège du gouvernement à Abidjan. Et avant cela, jeudi, il compte se rendre avec son cabinet dans les locaux de la radio télévision ivoirienne pour y installer un nouveau directeur. La RTI sous contrôle du camp Gbagbo actuellement.

█ Dans ce contexte d'annonce de tension à venir, les 27 ministres des affaires étrangères de l'Union Européenne réunis à Bruxelles, hier, ont opté pour des sanctions ciblées contre le camp Gbagbo. Rien de précis pour le moment, une liste des personnes visées doit être établie ainsi que le détail de ces sanctions qui devraient se traduire par des restrictions de visas et des gels d'avoir.

█ Alors on le voit, l'ensemble de la communauté internationale réclame le départ de Laurent Gbagbo, mais il y en a qui croit à une entente possible entre les deux rivaux. Ce sont les évêques ivoiriens. Après une rencontre avec Laurent Gbagbo en fin de semaine dernière, ils se sont rendus hier chez Alassane Ouattara. Le président de la conférence épiscopale ivoirienne, monseigneur Joseph Aké parie sur une solution pacifique :
Monseigneur Joseph Aké : « Nous sommes allés l'écouter et voir avec lui ce que nous pouvons faire pour que la situation soit résolues. Il a développé un peu ce qui s'est passé et donc il nous a demandé de poursuivre la médiation pour que nous puissions arriver rapidement à une solution définitive et pacifique. »

RFI : « Quel était le point fort de ce que vous a dit Alassane Ouattara ? »

Monseigneur Joseph Aké : « Le point fort, c'est qu'il faut éviter le bain de sang. Et ça, cela nous réconforte. Il faut éviter tout ce qui est confrontation, affrontement. Et je crois que là dessus, il a été ferme, tout le monde a été ferme. Il ne faut pas arriver à un affrontement. »

RFI : « La communauté internationale dans son ensemble demande à Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir. Est-ce que la commission épiscopale est sur cette position également ? »

Monseigneur Joseph Aké : « Non. La commission n'a pas de position. La commission épiscopale d'abord ce sont des évêques, on n'a pas tous les éléments pour pouvoir apprécier les choses. Nous, ce que nous voulons aujourd'hui, c'est que les acteurs politiques se mettent ensemble pour nous sortir de la crise. Si nous prenons position, il y aura des blocages. Pour l'instant, nous leur demandons de se rencontrer et de chercher ensemble à leur niveau, nous l'essentiel c'est qu'on arrive à la paix. C'est à eux de nous sortir de la crise. »
Monseigneur Joseph Aké, président de la conférence épiscopale ivoirienne avec Ghislaine Dupont.

J'ajoute pour clore ce dossier ivoirien que Laurent Gbagbo a annoncé qu'il prolongeait encore une semaine le couvre-feu décrété à la veille du 1er tour de la présidentielle. Couvre-feu allégé puisqu'il court désormais de minuit à 5 heures du matin.