REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 13 AVRIL 2010

13 avr 2010

REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 13 AVRIL 2010







RFI – Edition du 13 Avril 2010 à 5 H 30




 




En Côte d'Ivoire, le ton monte du côté du camp présidentiel
contre le Premier Ministre Guillaume Soro. Depuis hier, Pascal Affi N'Guessan,
le président du Front populaire ivoirien, le parti au pouvoir, est à Paris où il
rencontre la presse et il lance un défi à Guillaume Soro. Pascal Affi
N'Guessan
est l'invité de Christophe Boisbouvier. 




 




Christophe Boisbouvier : « Pascal
Affi N'Guessan, bonjour ! »




 




Pascal Affi N'Guessan : « Bonjour ! »




 




Christophe Boisbouvier : « Vous
dites que vous êtes pressé d'aller aux élections, mais dans le même temps vous
réclamez le désarmement des ex-rebelles avant ces élections. Est-ce que ce n'est
pas une façon de renvoyer ces élections aux calendes grecques ? »




 




Pascal Affi N'Guessan : « Non pas du tout. Il s'agit plutôt
d'une façon de garantir des élections justes, libres et transparentes. On peut
les faire que si la réunification du pays est effective, si la sécurité est
assurée à la fois pour les acteurs électoraux, qui vont faire campagne, que pour
les électeurs qui vont aller aux urnes. »




 




Christophe Boisbouvier : « Alors,
le Secrétaire Général des Forces Nouvelles, qui est aussi Premier Ministre,
Guillaume Soro, affirme que cette disposition que vous réclamez, ce désarmement
avant les élections, ça ne figure pas dans les accords d'Ouagadougou de 2007. »




 




Pascal Affi N'Guessan : «Il faut qu'il relise les accords
d'Ouaga qu'il a signés lui-même parce qu'il est écrit clairement dans l'accord
complémentaire 4 que le désarment doit avoir lieu 2 mois avant les élections. »




 




Christophe Boisbouvier : « Il dit
que ce qui est prévu c'est l'encasernement avant et la réunification de 2 armées
1 mois après les élections. »




 




Pascal Affi N'Guessan : « Non, non ! Il faut savoir que le
désarmement comporte 3 volets. Il y a le volet encasernement d'une partie des
combattants, mais en même temps qu'on les encaserne, on les désarme. Mais, ces
combattants seront encasernés parce qu'ils sont candidats à la future armée.
Donc, on les encaserne en prévision de la future armée. L'autre volet du
désarmement, c'est le déploiement des brigades mixtes. Donc, il y a une partie
des ex-combattants, autour de 4.000, c'est le chiffre qui a été arrêté, qui va
être intégrée à l'ensemble des brigades qui vont sécuriser l'ensemble du
territoire national. L'autre volet du désarmement c'est la démobilisation de
tous les autres ex-combattants contre le paiement de 500.000 francs. Alors, ceux
qui sont démobilisés sont automatiquement désarmés. C'est la mise en œuvre de
ces 3 volets qui réalise l'opération de désarmement. Ce qui est prévu 1 mois
après les élections, c'est la mise en place de la nouvelle armée. Et cette
opération doit être terminée au plus tard 2 mois avant les élections. »




 




ophe Boisbouvier : « Visiblement
vous n'êtes pas du tout d'accord sur l'interprétation des accords d'Ouaga ? »




 




Pascal Affi N'Guessan : « Je crois qu'on est d'accord, mais
que le Premier Ministre ne veut pas assumer cette responsabilité qui lui
incombe. »




 




Christophe Boisbouvier : « Autre
point de blocages, Pascal Affi N'Guessan, la liste électorale. Vous dites que la
liste blanche, la liste provisoire de 5.300.000 électeurs, est entachée
d'irrégularités. Le Représentant spécial de l'ONU, YJ Choi dit, au contraire,
que c'est une bonne liste. Alors, qui a raison ? »




 




Pascal Affi N'Guessan : « Bon, de toute façon, qu'elle soit
bonne ou pas, c'est l'audit que nous avons demandée qui devrait nous situer.
Nous ne disons pas que cette liste est à jeter. Nous disons que c'est une liste
à vérifier, à contrôler pour qu'elle soit fiable, qu'elle soit propre et qu'elle
puisse inspirer confiance à tous. C'est tout ce que nous demandons. Au cours du
contentieux, nous avons observé qu'il y a beaucoup d'éléments frauduleux sur la
liste, que cette liste blanche n'est pas, en fait, totalement blanche. L'autre
revendication de l'audit c'est qu'on assure que cette fraude est localisée,
qu'il n'y a pas une fraude massive, que cette liste est propre, pas trop sale et
qu'on peut véritablement aller aux élections sur la base de ces 5.300.000. »




 




Christophe Boisbouvier : « Quand
vous dites beaucoup d'éléments frauduleux, c'est quelques milliers, c'est ça ? »




 




Pascal Affi N'Guessan : « Nous n'avons aucune idée, mais les
observations faites des quelques lieux d'enrôlement et dans des circonscriptions
où le fichier de l'état civil avait été informatisé, nous a permis de relever
des centaines d'inscriptions de personnes qui ne méritaient pas d'être sur la
liste. »




 




Christophe Boisbouvier : « Sur la
question du désarmement, vous invoquez l'accord d'Ouagadougou, mais Guillaume
Soro rappelle que vous n'avez pas signé cet accord et que c'est avec le
Président Gbagbo qu'il négocie, pas avec vous, qui êtes chef de parti. »




 




Pascal Affi N'Guessan : « Oui, j'ai eu l'occasion de lui
rappeler que le Président Gbagbo est le Chef de l'Etat de Côte d'Ivoire et qu'il
agit, donc, au nom de tous les ivoiriens. Et de dire aussi que la Côte d'Ivoire
appartient à tous et que nous sommes, donc, tous fondés à revendiquer que ce
pays soit réunifié dans son intégrité territoriale. »




 




Christophe Boisbouvier : « Si
Guillaume Soro n'obtient pas ce que vous réclamez, c'est-à-dire le désarmement
des ex-rebelles des Forces Nouvelles, que doit-il faire, à votre avis ? »




 




Pascal Affi N'Guessan : « Je pense qu'il faut qu'il tire les
conséquences de son impuissance. »




 




Christophe Boisbouvier :
« C'est-à-dire ? »




 




Pascal Affi N'Guessan : « Mais, je crois, c'est-à-dire, qu'il
rende le tablier et permettre au pays de chercher d'autres voies de sorties de
crise. »




 




Christophe Boisbouvier :
« C'est-à-dire qu'à ce moment là, vous lui demanderez de partir, c'est ça ? »




 




Pascal Affi N'Guessan : « Bien sûr. Je crois que, dans les
jours à venir, le Premier Ministre Soro Guillaume aura des choix douloureux à
faire. Soit, il a la capacité de réunifier le pays, de restaurer l'autorité de
l'état sur l'ensemble du territoire, conformément à l'accord politique d'Ouaga,
soit, il n'en a pas la capacité et il rentra le tablier. »




 




Christophe Boisbouvier : « Alors,
le Président Gbagbo, lui, n'en met en cause la position de Guillaume Soro comme
Premier Ministre, au contraire, ce dimanche il l'a reçu à Abidjan. Est-ce qu'il
n'y a pas un désaccord entre le Président Gbagbo et vous ? »




 




Pascal Affi N'Guessan : « Non, pas du tout. Même si demain le
Chef du Gouvernement devrait partir ce n'est pas pour cela qu'il ne faut pas le
recevoir chez soi, faire une balade en bateau sur la lagune Ebrié. Je me demande
même si cette balade n'est pas une balade d'adieu. »




 




Christophe Boisbouvier : « Vous
savez ce que disent beaucoup d'ivoiriens, c'est que en multipliant tous ces
préalables avant d'aller aux élections : les listes, le désarmement, peut-être
demain la tête du Premier Ministre, c'est que vous avez peur de perdre. »  




 




Pascal Affi N'Guessan : « Même s'il n'avait pas d'élections,
nous aurions demandé le désarmement et la réunification du pays parce que la
Côte d'Ivoire est un pays de 322.462 Km2. Nous ne voulons pas, en tant que
responsables politiques tolérer que la frontière de la Côte d'Ivoire légale ne
s'arrête qu'à Bouaké. »




 




Christophe Boisbouvier : «Vous ne
mettez pas la barre tellement haut que finalement on ne votera pas cette année,
peut-être même pas en 2011 ? »




 




Pascal Affi N'Guessan : « Non, nous ne mettons pas la barre
haute et je vous assure que si la semaine prochaine les rebelles libèrent les
territoires qu'ils occupent, dans la même semaine, nous pouvons aller aux
élections. Donc, la question de la date des élections dépend de la date du
désarmement et la date du désarmement dépend des Forces Nouvelles. »




 




Christophe Boisbouvier : « Pascal
Affi N'Guessan, merci. »




 




 




Radio nationale – Edition du 13 Avril 2010 à 6 H 00




 




█ Une mission d'évaluation des Nations Unies séjourne en Côte
d'Ivoire pour la mise en œuvre du processus de sortie de crise. Cette mission
conduite par Raisedon Zenenga a rendu visite au Président de la
République et cette audience lui a fait du bien.




 




Raisedon Zenenga : « C'est la mission d'évaluation des
Nations Unies envoyée par le Secrétaire Général des Nations Unies pour préparer
la future direction et le rôle de l'Opération des Nations Unies en Côte
d'Ivoire. Ce n'est pas un exercice inédit, nous le faisons aussi tous les deux
ans. Nous mesurons les progrès réalisés par le processus de pais, mais également
par notre Mission dans la mise en œuvre du processus de paix. Il s'agit de
savoir où nous en sommes avec le processus de paix. Nous cherchons les vues de
la direction de ce pays, c'est-à-dire les plus hautes autorités, mais également
les autres acteurs. C'est notre premier jour, donc, nous venons juste de
commencer notre ouvrage. Nous voulions avoir la vision du Chef de l'Etat sur la
façon dont notre Mission ce comportait et nous lui sommes très reconnaissants
pour la profondeur de vues et surtout le briefing qu'il nous a fait. »




 




 




█ Abidjan paralysé toute la journée d'hier suite à l'arrêt de
travail des transporteurs, qui dénoncent la hausse du prix du carburant. Les
abidjanais en ont terriblement souffert.




 




█ Un projet de la CEDEAO pour la mise en œuvre efficace du plan
national de lutte contre la traite et le travail des enfants. Un atelier de
convergence de vues.