RFI – Edition du 12 septembre 2008 de 6 H 30

En Côte d'Ivoire, 322 sous-officiers de la Police nationale, qui avaient manifesté en février pour réclamer leur reliquat d'une prime alimentaire, ont été suspendus et privés de solde durant 10 mois. La direction de la Police nationale estime que ces fonctionnaires réclamaient une prime à laquelle ils n'avaient pas de droit puisqu'ils n'avaient pas pris part à la guerre. Cette sanction, qui n'est ni forte ni faible, est une mise en garde à l'endroit de tous les fauteurs de troubles, a prévenu la direction de la Police. A Abidjan, Norbert Navarro :

« Ils étaient 322, tous CRS ou policiers de la brigade de surveillance des personnalités, ils avaient osé ériger des barricades et lancé des grenades lacrymogènes sur leurs propres collègues pour réclamer le paiement d'un reliquat de prime. Il leur en coûtera, au terme d'une enquête de l'inspection générale des services. La sanction est tombée : 10 mois de retrait de travail et de solde. Ils voulaient de l'argent, on leur coupe les vivres. Ces policiers en colère exigeaient la totalité d'une prime baptisée « hauts les cœurs ! », versée jusqu'en 2007 à ceux qui avaient pris part à la guerre, ce qui n'était pas leur cas, puisque ces fonctionnaires étaient fraîchement sortis de l'Ecole de police. Pour eux, comme pour leur famille, le coup est rude, mais au-delà de leur coûteux mouvement d'humeur, on remarquera que cet avertissement est lancé par le pouvoir après l'opération « mains propres », qui a débuté le 18 juin dernier dans la filière café – cacao, mais aussi après la reprise en mains de 8 mutineries au sein des Forces Nouvelles dans le nord du pays, alors que certains fonctionnaires, comme par exemple, quelques agents des affaires maritimes et portuaires d'Abidjan, sont tentés depuis quelques jours par des actions de grève ici ou là. »