REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 12 AVRIL 2010

12 avr 2010

REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 12 AVRIL 2010







RFI – Edition du 12 Avril 2010 à 8 H 30




 




Emission appels sur l'actualité de Juan GOMEZ




 




Thème : « Les Missions des Nations Unies contestées en
Afrique »




 




Jusqu'à 11 heures, heure de Paris, nous allons débattre sur la
présence des Forces des Nations Unies en Afrique, car les Missions de maintien
de la paix sont de plus en plus contestées. C'est le cas notamment en République
Démocratique du Congo. Les autorités réclament le départ des 20.000 casques
bleus avant la fin de l'année prochaine.




Au Tchad, le Président Deby n'hésite pas à qualifier d'échec la
MINURCAT. Ce sont 3.500 casques bleus déployés à l'est du Tchad et en
Centrafrique pour assurer la sécurité des refugiés et des déplacés.




Des casques bleus sont également déployés au Darfour, à l'est du
Soudan, mais aussi en Côte d'Ivoire ou encore au Libéria.




Alors, comprenez-vous la présence de ces Forces internationales
sur le continent africain ? Ces Missions de maintien de la paix sont-elles
efficaces ? Quel avenir finalement pour la MONUC, la MINURCAT, l'ONUCI et les
autres Missions onusiennes. Vous nous rejoignez au 33 1 53 92 64 40.




 




Juan GOMEZ : « Wilfrid, bonjour ! Vous êtes à Bamako au Mali.
Vous êtes ivoirien ?»




 




Wilfrid : « Oui."




 




Juan GOMEZ : «Et vous nous parlez de l'ONUCI, la Mission des
Nations Unies en Côte d'Ivoire.»




 




Wilfrid : « C'est effectivement
cela. Moi, je voudrais dire que l'ONUCI en Côte d'Ivoire a été complètement
inexistante, inefficace dans la mesure où elle n'est pas parvenue même à faire
appliquer la cessation des hostilités complètement sur tout le territoire à un
moment donné de sa présence en Côte d'Ivoire. Deuxièmement, je voudrais vraiment
m'appesantir sur la Commission des droits de l'homme de l'ONUCI qui par son
manque de volonté, par son manque de persuasion n'est pas parvenue à faire
appliquer les choses aux différentes factions en conflit : le respect des
citoyens. La protection des citoyens a été vraiment un échec lamentable par
rapport à la présidence de l'ONUCI en Côte d'Ivoire. Je m'explique. »




 




Juan GOMEZ : « Il y a un peu de vent sur la ligne
téléphonique. Wilfrid, vous, votre bilan est plutôt négatif concernant la
présence des casques bleus en Côte d'Ivoire. Ne raccrochez pas.




Aliou, vous êtes à Abidjan. Bonjour, Aliou. »




 




Aliou : « Bonjour »




 




Juan GOMEZ : « Et vous aussi, le bilan est assez critique
concernant l'ONUCI. »




 




Aliou : « Absolument. Il faut à la
vérité dire que le bilan est mitigé parce que comme l'a dit l'auditeur
précédent, nous n'avons pas obtenu l'arrêt des hostilités par l'ONUCI
directement. Il a fallu l'intervention de la Licorne. »




 




Juan GOMEZ : « Les soldats français ? »




 




Aliou : « Les soldats français.
Ensuite, avec le temps, le mandat de la Licorne et leurs actions sur le terrain
provoquent une confusion. On ne peut pas savoir exactement quel est le rôle ils
veulent jouer sur le terrain. »




 




Juan GOMEZ : « C'est-à-dire, quand vous dites quel est le
rôle. Ça veut dire que le mandat de l'ONUCI ne vous semble pas suffisamment
clair ? »




 




Aliou : « C'est un mandat
pléthorique. Il y a tellement de choses à la fois qu'on leur demande de faire,
tellement de choses à la fois que finalement ils n'en font rien, complètement,
ni efficacement. C'est ça le problème. Nous sommes tous d'accord pour la plupart
que ces mandats, aussi bien pour l'ONUCI que pour les autres mandats des Nations
Unies d'Opérations de maintien de la paix, doivent cesser rapidement parce qu'on
ne peut pas prétendre maintenir la paix dans 15 ans, alors on ne maintient rien.
On maintient l'état de non guerre ».




 




Juan GOMEZ : « L'ONUCI est sur place. Elle est en Côte
d'Ivoire depuis 2004. La MONUC est déployée sur le territoire congolais depuis
maintenant 10, 11 ans. C'est 1999. Ça vous semble trop long ? »




 




Aliou : « C'est trop long. ONUCI
10 ans, MONUC de même. C'est beaucoup trop long pour une opération de maintien
de la paix parce que finalement ils maintiennent la paix. Ils tentent de le
faire, mais ils n'impliquent pas les partenaires régionaux. Je voudrais dire par
là que par exemple, l'ONUCI pourrait, au milieu de leurs actions, demander aux
forces de la CEDEAO ou alors à des forces qui sont de la région, de participer
aux opérations de la paix en Côte d'Ivoire. Voilà. »




 




Juan GOMEZ : « D'accord. Donc, venir en soutien que les
forces ouest africaines appuient les casques bleus. Aliou merci beaucoup. La
liaison téléphonique n'était pas très bonne avec Abidjan. Merci également à
Wilfrid qui était à Bamako. »




 




 




 




 




 




 




 




 




 




 




 




RFI – Edition du 12 Avril 2010 à 6 H 30




 




Norbert Navarro, notre
correspondant en Côte d'Ivoire :




 




« Gbagbo et Soro vont en bateau. Après avoir déjeuné ensemble,
le Président et son Premier Ministre ont profité d'un dimanche après-midi radié
pour aller faire des rondes dans l'eau. A bord 'une vedette de croisière où
avaient pris place plusieurs Ministres, issus de l'ex-rébellion des Forces
Nouvelles, Laurent Gbagbo et Guillaume Soro se sont offert une petite croisière
sur la lagune ébrié, histoire de bien faire comprendre à leurs concitoyens que
la Côte d'Ivoire est certes comme un navire qui tangue, mais que ces dirigeants
sont dans le même bateau. Enfin d'éviter les hauts fonds dangereux, Laurent
Gbagbo et Guillaume Soro ont fixé le cap : la réunification du pays et la
relance du processus électoral. Mais que les matelots ne s'y trompent pas, à
bord du navire ivoirien c'est le capitaine qui tient la barre. La preuve pour se
rendre au port, Laurent Gbagbo a invité Guillaume Soro dans sa voiture et c'est
le Président qui tenait le volant. »  




 




Ajoutons qu'en ce qui concerne la liste électorale, qui
constitue l'un des points d'achoppement, le Premier Ministre Guillaume Soro a
assuré que le traitement des contentieux serait relancé. Il promet un mécanisme
pour rassurer les ivoiriens sur la crédibilité et la fiabilité de cette liste.  




 




 




BBC – Edition du 12 Avril 2010 à 6 H 00




 




█ Valérie Boni à Abidjan pour BBC
Afrique :




 




« La nouvelle Commission électorale indépendante vient de finir
ses consultations et doit se réunir pour la première fois au complet
aujourd'hui. Cela n'a empêché le FPI de Laurent Gbagbo et les Forces Nouvelles
de Soro Guillaume de s'affronter sur de nombreux points, à propos du processus
de paix. Il y a d'abord, la liste électorale de 5,2 millions de personnes, qui
était considérée comme sûre. Le FPI exige maintenant un audit de cette liste,
dite blanche, car il affirme que de nombreux fraudeurs y figurent et qu'il faut
donc l'épurer. Les Forces Nouvelles répondent que ce cas de figure est prévu par
les accords d'Ouagadougou. Ceux qui affirment que des personnes non habilitées
sont sur la liste doivent en apporter la preuve. Autre point d'achoppement, le
désarmement. Le processus, qui a commencé depuis des mois, est toujours en cours
et tourne au ralenti faute de moyens. Le camp présidentiel refuse que les
élections aient lieu sans dépôt des armes. Les Forces Nouvelles encore une fois
citent les accords d'Ouagadougou et rappellent que c'est bien ses propres
combattants que les milices d'autodéfense pro-présidentiel qui doivent être
désarmés et ce, au moins 2 mois, avant la date fixée pour les élections. Or,
pour l'instant cette date n'a toujours pas été fixée. Enfin, la réunification du
pays n'est pas non plus effective. Si les pressés et sous-pressés ont repris
leurs postes au nord du pays, ils ont bien souvent peu de pouvoir. En effet, les
commandants de zones de l'ex-rébellion sont toujours sur place et continuent, la
plupart du temps, d'administrer eux-mêmes ces régions. Bref, il reste encore
beaucoup à faire sur le terrain d'ici les élections et les différents entre le
camp présidentiel et les Forces Nouvelles risquent encore de ralentir encore le
processus, qui souffre déjà de retards chroniques. »




 




█ La rencontre entre le Président Gbagbo et le Premier Ministre
Soro Guillaume était très attendue. A l'issue de cet entretien, le Premier
Ministre Guillaume Soro a indiqué que la réunification du pays était une
question urgente. On l'écoute :




 




Guillaume Soro : « En ce qui concerne l'unicité des caisses
de l'état et le regroupement, il a été convenu qu'un chronogramme soit élaboré
en vue de mettre en œuvre ce processus. En ce qui concerne l'établissement de la
liste électorale, là aussi, le Président de la République et moi-même avons
convenu que le processus, qui avait été interrompu du contentieux soit relancé
et le Premier Ministre verra avec les opérateurs techniques quel est le
mécanisme que nous pourrons mettre  en place pour rassurer les ivoiriens sur la
crédibilité et la fiabilité de la liste électorale. En tout état de cause, très
rapidement, le Président a souhaité que des équipes techniques se mettent en
place pour rendre opérationnelles toutes ces tâches que je viens de décrire. Des
engagements ont été, non seulement énoncés mais, pris pour faire en sorte que la
Côte d'Ivoire reparte du bon pied et que très rapidement nous puissions faire en
sorte que, non seulement les élections aient lieu, mais que la réunification
soit une réalité dans notre pays. »   




 




Propos recueillis à Abidjan par Valérie Boni.