REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 10 AVRIL 2009

10 avr 2009

REVUE DES MEDIAS AUDIOVISUELS DU 10 AVRIL 2009


RFI – Edition du 10 avril 2009 à 6 H 30

En Côte d'Ivoire, les partisans de Laurent Gbagbo haussent le ton à propos des ex-rebelles des F.N. « L'autorité de l'état doit être effective sur tout le territoire et doit s'exercer sans partage. » C'est ce qu'affirme la coalition des partis qui soutiennent le Président ivoirien. Sans surprise, le président du Front populaire ivoirien, le parti présidentiel, est à la pointe de ce combat. Hier, Pascal Affi N'Guessan était à Paris. Christophe Boisbouvier en a profité pour lui poser quelques questions.

RFI : « Pascal Affi N'Guessan bonjour ! »

P.A.N.G. : « Bonjour ! »

RFI : « Quand est-ce qu'on va voter ? »

P.A.N.G. : « J'espère qu'on pourra le faire cette année 2009. »

RFI : « Alors depuis 6 mois, vous haussez le ton contre les ex-rebelles qui ne démobilisent pas assez vite à vos yeux. Vous voulez dire qu'il n'y aura pas d'élection tant que les F.N. n'auront pas désarmé ? »

P.A.N.G. : « Il n'y aura pas d'élection transparente, crédible et fiable si le pays n'est pas réunifié totalement, si l'autorité de l'état ne s'exerce pas entièrement et effectivement sur l'ensemble du territoire, si des combattants incontrôlés continuent d'exercer une quelconque autorité sur une parcelle du territoire. Ce serait un risque important pour la crédibilité du vote des électeurs et la question du désarmement et de la réunification du pays est une nécessité. Souvent les gens la pose en termes de préalable, mais je dirais plutôt que c'est une nécessité. »

RFI : « Mais concrètement, Pascal Affi N'Guessan, est-ce que ça veut dire que tant que les com.zone du nord n'auront pas transféré leurs compétences aux préfets, vous bloquerez le processus ? »

P.A.N.G. : « Ce n'est pas nous qui bloquerons, c'est le processus lui-même qui sera bloqué. Si les com.zone refusent de transférer l'autorité qu'ils exercent aux préfets, ça veut dire que le processus est bloqué puisqu'on ne peut pas réunifier. »

RFI : « Ne peut-on prévoir une période de cohabitation entre les com.zone et les préfets ? »

P.A.N.G. : « Ce n'est pas nécessaire. Comme on le dit habituellement, il ne peut y avoir 2 capitaines dans un bateau. L'autorité ne se partage pas. »

RFI : « Alors derrière tous ces problèmes, tous ces retards, certains se demandent si le Président Gbagbo ne repousse pas la date des élections parce qu'il a peur de les perdre. »

P.A.N.G. : « Mais ce n'est pas le Président Gbagbo qui refuse de transférer les compétences des com.zone à l'état. On ne peut pas tenir le Président Gbagbo responsable des retards. C'est lui, au contraire, qui impulse la côte. Lorsqu'on a observé que les com.zone traînaient les pieds à transférer les compétences aux préfets, c'est lui qui a convoqué tous les acteurs. »

RFI : « A propos de Laurent Gbagbo, est-ce que vous ne craignez pas que les gens disent : « Ça fait 9 ans qu'il est là et ça ne marche pas, mieux vaut changer le Président ? »

P.A.N.G. : « Mais si les retards et les blocages résultaient de sa responsabilité, on pourrait tenir un tel discours. Au contraire, ça fait 9 ans que les uns et les autres jouent du dilatoire, traînent les pieds. Grâce à Gbagbo la situation reste sous contrôle pour que nous puissions sortir totalement de ce tunnel. »

RFI : « Est-ce que vous êtes sûrs de gagner dès le premier tour ? »

P.A.N.G. : « C'est notre objectif et nous travaillons à cela. L'environnement nous semble propice parce que nous avons fait de réels progrès sur le territoire. Nos adversaires se sont affaiblis dans leurs bastions traditionnels parce qu'ils se sont discrédités dans les positions politiques par rapport à la crise du 19 septembre et je crois que notre parti doit tirer profit de cet affaissement. »

RFI : « Si Laurent Gbagbo est mis en ballottage, est-ce que nous ne craignez pas que son adversaire, que ce soit Henri Konan Bédié ou Alassane Ouattara, ne profite de l'accord politique de désistement que les 2 opposants ont conclu entre eux ? »

P.A.N.G. : « Vous savez c'est un accord qui me paraît artificiel. »

RFI : « Oui, mais ça fait 4 ans qu'il tient cet accord. »

P.A.N.G. : « Oui, ça fait 4 ans, mais c'est un accord au sommet, un accord qui est soutenu à la base. Je suis persuadé que s'il y a un 2ème tour , celui qui est retenu pour le 2ème tour ne pourra même pas bénéficier de 20 % des reports des voix de celui qui aura été recalé parce qu'entre le RDR et le PDCI, je ne crois pas que le contentieux lié à tout ce qui s'est passé en 1990, en 1999 et en 2000 que ce contentieux ait été soldé. Dans tous les cas, nous, nous savons que nous allons progresser aussi bien dans le bastion du PDCI, c'est-à-dire dans le pays akan, principalement le pays baoulé que dans le nord du pays baoulé, où les populations sont complètement déboussolées par les positions politiques que le RDR a adoptées. »

RFI : « Et si Laurent Gbagbo est battu, que fera-t-il ? »

P.A.N.G. : «Je n'imagine pas Laurent Gbagbo battu, mais puisque vous posez la question, je dirai que nous, nous sommes des démocrates et donc nous n'avons pas peur de la défaite. »

RFI : «Pascal Affi N'Guesssan, merci. »