REVUE DE PRESSE NATIONALE DU VENDREDI 30 DECEMBRE 2011

30 déc 2011

REVUE DE PRESSE NATIONALE DU VENDREDI 30 DECEMBRE 2011







Droits de l'Homme en
Cote d'Ivoire – L'ONUCI DEPLORE DES VIOLS ET TORTURES




 




Le Mandat

– L'Opération des Nations Unies en Cote d'Ivoire (ONUCI), s'est dite préoccupée
par les violations des Droits de l'homme et a déploré des viols et tortures en
décembre, à l'Ouest et au Centre –Est, a-t-on constaté. « L'ONUCI reste
profondément préoccupée par les multiples violations des Droits de l'homme
imputée aux FRCI, a indiqué Kenneth Blackman, porte parole adjoint de la mission
onusienne en Cote d'Ivoire, après les événements de Sikensi L'onuci a également
documenté deux cas de de mauvais traitement  et de tortures à  Bronamoué vers
Niablé et Téiri, non loin de Bayota ainsi que trois cas de viols commis pendant
des vols à mains armées à Guiglo, a-t-il ajouté. (...)  




 




CDVR/ Charles Konan
Banny parle aux populations de l'Ouest : "Je viens pleurer avec vous tout ce qui
a été détruit"




 




Le Patriote -
"Je suis
venu compatir, prendre ma part de douleur et de responsabilité dans ce qui est
arrivé. Je suis venu m'asseoir à vos côtés pour pleurer les deux mains sur la
tête pour le grand malheur qui a frappé cette région et m'agenouiller ». Ce sont
là quelques extraits des propos très forts, tenus par le Premier ministre
Charles Konan Banny, président de la Commission Dialogue Vérité et
Réconciliation (CDVR) aux populations de Bangolo, à la place Henry Konan Bédié,
ce mardi 27 décembre 2001. Une population fortement meurtrie qu'il a eu à
visiter quand il était Premier ministre : « En mai 2006, en tant que Premier
ministre, j'ai tenu à briser le rideau de fer pour me rendre jusqu'ici. Ceci
pour dire que Bangolo faisait partie intégrante de la Côte d'Ivoire », a rappelé
le président de la CDVR qui est revenu sur ce que ces populations et lui
s'étaient dits à l'époque : « Je me trouvais sur cette même place il y'a six
ans, pour vous dire qu'un nouveau soleil de fraternité, de paix et de
développement se levait sur notre pays », a, de nouveau, rappelé Charles Konan
Banny qui regrette que le message dont il était porteur soit toujours
d'actualité : « Les vicissitudes politiciennes ne nous ont pas permis d'aller
jusqu'au bout . Me revoilà pour vous dire que le message dont j'étais porteur
demeure. Malheureusement !», a regretté le Premier ministre Charles Banny. Selon
lui, sa visite aux populations de Bangolo aura une suite qui consistera à
"dialoguer" : « Nous reviendrons pour dialoguer. Il nous faut dialoguer pour
comprendre ce qui nous est arrivé. Car, ce qui nous est arrivé n'est pas normal.
Nous devons savoir pour comprendre la vérité », a fait savoir Charles Konan
Banny qui a promis que la vérité ne sera pas « biaisée ». Pour lui, la vérité
permettra de « dégager les responsabilités individuelles » et de jeter les bases
de la réconciliation : « Les responsables répondront de leurs actes qui qu'ils
soient et où qu'ils soient », gage t il. Aussi, l'ex gouverneur de la BCEAO, a
tenu a précisé que la mission de la CDVR est une « mission nationale » : « C'est
parce que nous avons une mission nationale que nous serons à équidistance des
influences y compris la mienne », rassure Charles Banny qui entend mettre les
victimes au centre de la mission de la CDVR. « Nous devons avoir pour seul
objectif la réhabilitation des victimes. Les victimes ne seront pas aptes à
aller à la réconciliation que si la nation reconnaît leur droit à la réparation
», a souligné le président de la CDVR. A Duékoué, Charles Konan Banny, a fait
passer le même message de compassion aux populations massées sur la place
publique. En plus des mots de compassion, il a délivré à celles-ci, des messages
d'espoir : « Je viens aussi semer les graines de l'espoir. Mais également sonner
le réveil de la région ». Selon Charles Konan Banny, la région a une grande
responsabilité dans le processus qu'il conduit. Les cadres et élus de la région
ont tous fait le vœu d'accompagner le Premier ministre Banny dans son œuvre de
réconciliation.




 




Intégration
sous-régionale: Alassane Ouattara à la tête de la Cedeao ?




 




Nord Sud

- De la présidence de la République de Côte d'Ivoire à la présidence de la
Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao), Alassane
Ouattara pourrait franchir le pas? Ce bond qualitatif, s'il était réalisé, est
le vœu de l'ensemble de ses pairs de la sous-région, selon le ministre ivoirien
de l'Intégration africaine. Adama Bictogo a indiqué, hier, que « les chefs
d'Etat, membres de la Cedeao, ont décidé que le président de la République
prenne les commandes de la Cedeao». La diplomatie active du président ivoirien
est l'atout majeur qui lui vaut d'être ainsi adoubé. Les chefs d'Etat et de
gouvernement s'honorent non seulement de leur collaboration avec Alassane
Ouattara. Mais ils admirent aussi les efforts que celui-ci déploie en vue du
rayonnement de son pays depuis son accession au pouvoir. Adama Bictogo a donc
rappelé les acquis de cette politique qui repositionne la Côte d'Ivoire dans le
concert des nations. Abidjan « a réveillé » les institutions continentales et
sous-régionales tels le Conseil de l'Entente et l'Union du Fleuve Mano. Qui «
étaient mortes » et qui ont vu leur fonctionnement « redynamisé ». Si la Cedeao
n'était pas dans le même état de léthargie que les autres, elle voit quand même
certaines de ses composantes ranimées. Selon le ministre, l'engagement du pays
se justifie par l'esprit offensif que le chef de l'Etat a imprimé à
l'Intégration. Ainsi, argumente M. Bictogo, « la Côte d'Ivoire ne doit pas être
un spectateur au sein de la Cedeao ; mais nous devons être une force de
propositions ». D'où le sens de la signature de nombreux accords visant à
concrétiser l'interconnexion (infrastructures routières, ferroviaires,
électricité...) avec le Burkina Faso, le Niger et autres Etats voisins. D'un autre
point de vue, la crédibilité d'une Côte d'Ivoire, éprouvée par la crise
post-électorale, est rétablie, selon lui. Car, le pays a soldé l'ardoise de 21
milliards qu'il traînait depuis dix ans. « Pendant dix ans que la Côte d'Ivoire
était absente de tous ces organes, nous n'étions pas à jour de nos cotisations.
Or, on ne peut pas être conquérant sans avoir un esprit hardi d'ouverture »,
avance le ministre. Il s'offusque que le pays ait régressé jusqu'à la 167ème
place sur 186, parmi les nations affaiblies. Mais, « on devrait pouvoir être,
dans cinq ans, à la 40è place si notre croissance économique passe à deux
chiffres, nous gagnerions trente places par an ».




 




Rumeur de coup
d'Etat – L'ambassadeur du Liberia en Côte d'voire dément




 




Fraternité Matin

– « Le Liberia a connu 14 ans de guerre. Vu les conséquences de cette crise,
nous pensons qu'il est impérieux, entre pays voisins, de se donner la main et
d'aller à la paix le plus rapidement possible. Nous avons été très surpris de
voir le Liberia dans les grands titres de la presse ivoirienne, notamment « Le
Nouveau Réveil ». Ce journal fait du Liberia, le responsable d'une autre crise
en Cote d'Ivoire. Une telle affirmation présente notre pays comme l'ennemi des
Ivoiriens. Ce qui est faux. Nous avons une histoire. La Cote d'Ivoire a
accueilli pendant notre longue crise nos compatriotes qui fuyaient la guerre.
Ils ont trouvé refuge dans ce pays frère. Ils y ont bàti des familles. Certains
ont également trouvé la richesse ici. Le Liberia ne peut donc s'inscrire dans
une logique de déstabilisation  de la Cote d'Ivoire. (...) HON. J.d. Hodo Merriam
Sr, 1er ssecretaire chargé des affaires politiques à l'ambassade du
Liberia    




 




GESTION DE L`ETAT :
Les grandes tractations avant la formation du nouveau gouvernement




 




L'Inter -

Le premier Conseil des ministres de l'année prochaine se tiendra le lundi 9
janvier 2012. L'information a été donnée par le président de la République,
Alassane Ouattara, le jeudi 28 décembre 2011 au cours du dernier Conseil des
ministres de l'année 2011. Cette première rencontre gouvernementale de la
nouvelle année se tiendra-t-elle avec l'équipe actuelle dirigée par le Premier
ministre Soro Guillaume ? Bien malin qui pourra répondre à cette question. Car,
malgré le plaidoyer apparent du chef du gouvernement en faveur de la prorogation
du mandat des ministres, les tractations sont en cours pour la formation d'une
nouvelle équipe. Outre le fait qu'il sera réduit, selon une source proche du
dossier, ce nouveau gouvernement pourrait enregistrer l'entrée de nouveaux
cadres, à l'exception de quelques membres de l'équipe précédente. L'on cite par
exemple, la reconduction de l'actuel ministre de l'Intérieur, Hamed Bakayoko,
qui a en charge la réforme de l'appareil de sécurité. Sans oublier l'actuel
Premier ministre, qui devra parachever le vaste chantier de la réforme de
l'armée. Mais déjà, l'on nous annonce des difficultés dans la formation de ce
nouveau gouvernement qui devra être restreint et le plus représentatif possible.
La première difficulté annoncée est l'intégration des partisans de
l'ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo. Qui du Congrès national de la
résistance pour la démocratie (CNRD) ou du FPI sera représenté dans ce
gouvernement ? Même si le CNRD est un creuset politique dans lequel se fondent
tous ceux qui se réclament de l'ancien chef de l'État ivoirien, il n'en demeure
pas moins que ce groupement politique reste tributaire, en grande partie, du FPI
qui en constitue le fer de lance. Plusieurs partis membres du CNRD ont montré
des signes d'ouverture au pouvoir en place, en participant aux élections
législatives contrairement au parti fondé par Gbagbo, resté intransigeant sur la
question du boycott de ce scrutin. Aujourd'hui, le président Alassane Ouattara
devra choisir entre le CNRD et le FPI dans le prochain gouvernement, sans se
brouiller avec l'un ou l'autre. La deuxième difficulté réside dans le partage
des postes ministériels. De bonnes sources en effet, il est de plus en plus
question d'insérer dans ce gouvernement, les personnalités issues des Forces
nouvelles (FN) sous la bannière du RDR. Étant donné que ce mouvement a présenté
des cadres aux élections législatives sous les couleurs du parti au pouvoir. Le
nombre des ministres RDR pourrait être augmenté si cela était avéré, ce qui
pourrait faire grincer des dents à son allié principal, le PDCI, qui attend
toujours d'entrer en possession de la Primature comme le lui a promis le chef de
l'État. D'ailleurs sur cette question, le Premier ministre Guillaume Soro
devrait se rendre dans les tout prochains jours chez le président de la
Conférence des présidents du RHDP, Henri Konan Bédié, afin d'approfondir les
discussions. Enfin, nos sources indiquent que les points de vue achoppent
également sur le nombre de ministres et la durée de la mission du nouveau
gouvernement. Alors que le président de la République opte pour un gouvernement
de petite taille avec une mission de six mois, le Premier ministre souhaiterait
qu'il soit un peu plus élargi, mais moins que l'actuelle équipe gouvernementale
avec une durée de vie plus longue. Toutes ces tractations en cours pourraient
retarder la formation du nouveau gouvernement, que certains observateurs avertis
voyaient se concrétiser avant la fin de l'année 2011.




 




Après les tueries de
Vavoua et Sikensi, Gervais Coulibaly invite le Président de la République et le
Gouvernement ivoirien à garantir la sécurité pour tous




 




Intelligent
d'Abidjan -

Le samedi 17 décembre 2011, des affrontements sanglants impliquant des Forces
Républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI ) ont fait 4 morts et plusieurs blessés à
Vavoua. Une semaine après ces tristes évènements, les FRCI se signalaient à
nouveau, par des actes de violences, ayant occasionné là encore des morts et des
blessés à Sikensi. Le Cap Unir pour la Démocratie et le Développement (Cap-UDD),
s'associant à la douleur des parents et des proches des victimes, leur adresse
l'expression sincère de sa compassion. Ces faits graves et traumatisants pour
les populations illustrent malheureusement une situation d'insécurité
généralisée qui ne s'estompe pas. Le Cap-UDD, parti attaché à la paix et à la
sécurité pour tous, déplore profondément cette violence inadmissible. En
conséquence, le Cap-UDD invite instamment, le Président de la République et le
Gouvernement ivoirien, à poser des actes concrets, emprunts de courage et de
responsabilité, de nature à garantir la sécurité pour tous, la démocratie vraie
et le développement durable.




 




Sikensi / Après
les affrontements sanglants du lundi, La police, la gendarmerie, le préfet et le
maire au banc des accusés




 




L'intelligent
d'Abidjan -

Les affrontements meurtriers qui se sont déroulés le lundi 26
décembre 2011 à Sikensi cachent encore des mystères. Malgré la fin des
hostilités, le feu couve toujours entre les populations Abidji et Malinké qui
continuent de se regarder en chiens de faïence. Yves est un jeune
autochtone Abidji et gérant d'un maquis situé sur l'axe principal de Sikensi,
l'unique voie bitumée qui traverse la ville et qui, la nuit tombée, se
transforme en ''une rue princesse''. Pour les fêtes de fin d'année, sa cave a
été entièrement rénovée. A la veille de Noël, le 24 décembre 2011, Yves a fait
le plein de boissons pour la plupart importées. Il n'a pas retiré la moitié de
cet investissement qui est parti en fumée le lundi 26 décembre à la faveur des
affrontements meurtriers entre populations et Forces républicaines de Côte
d'Ivoire (Frci). Des affrontements qui se sont transformés en heurts
intercommunautaires par la suite et causé la mort de 4 personnes, plusieurs
blessés, des magasins pillés et des habitations incendiées. Sur les ruines de
son établissement le mercredi 28 décembre et en notre compagnie, Yves a eu du
mal à s'expliquer les événements du lundi qui ont fait partir sa cave en fumée.
Un incendie dont les pertes sont évaluées à près de 10 millions de FCFA. Il a
d'ailleurs sollicité les services d'un huissier de justice pour faire un constat
d'usage qu'il présentera à qui de droit. Mais comment a-t-on pu arriver à de
tels affrontements aussi sanglants que dévastateurs? Madeleine B., la
quarantaine révolue, tente d'expliquer. Pour cette femme Abidji, tout remonte
aux élections présidentielles de novembre 2010. Sikensi étant une localité
majoritairement acquise à la cause de l'ancien chef de l'Etat ivoirien, après la
proclamation des résultats par le Conseil constitutionnel annonçant la victoire
de Laurent Gbagbo, les Abidji ont organisé une marche géante à travers tous les
quartiers de Sikensi pour manifester leur joie. Avec l'arrestation de Laurent
Gbagbo le 11 avril 2011 qui a vu le changement d'ordre institutionnel, poursuit
notre interlocutrice, les allogènes Malinké caressaient le désir secret de se
venger de leurs hôtes Abidji. «Ce n'est pas un problème de terre. On leur (les
Malinké) a tout donné. Il ne faudrait pas qu'on mente sur nous. C'est une
affaire politique. Ils ont profité de notre protestation contre les Frci pour
s'attaquer aux Abidji. C'est vrai que nous sommes pro-Gbagbo, mais nous sommes
obligés de faire avec le président qui est là», dit-elle. Et d'ajouter : «On
demandait le départ des soldats Frci parce qu'ils ne nous arrangent plus. C'est
la deuxième fois qu'ils (les Frci) blessent un autochtone Abidji. Pour une
affaire de femme, un Frci casse la tête d'un jeune. C'était une façon pour nous
de dire que trop, c'est trop. On ne sait pas dans quel coup, les Malinké ont mis
pour eux dedans», s'est-elle insurgée. Pour cette dernière, la seule condition
qui vaille pour le retour définitif de la paix et la cohésion entre populations
Abidji et Malinké à Sikensi, c'est le dédommagement des victimes issues de ces
affrontements. «Nous vivons ensemble depuis des décennies et nous ne voulons pas
chasser qui que ce soit. Si les Malinké veulent revivre avec nous en paix, ils
doivent nous dédommager. Ils doivent reconstruire tous les magasins et les
maisons qu'ils ont incendiés. Si cela n'est pas fait, la cohabitation sera
difficile», prévient-elle. La police, la gendarmerie, le préfet Yéo Oumar et le
maire Aboh Faustin accusés. Interrogé sur les accusations qui sont
portées sur sa communauté, Oumar T., d'origine malienne s'insurge contre
l'argument politique avancé par leurs hôtes Abidji. D'ailleurs, révèle-t-il, la
plupart des populations allogènes résidant dans le quartier dit ''Djoulabougou''
sont originaires de la Cedeao (Communauté économique des Etats de l'Afrique de
l'Ouest) et n'ont aucun intérêt à ce que Sikensi parte en fumée. «Les Abidji
avancent de faux arguments pour se donner raison. Sinon, ce sont eux qui sont à
la base de ces affrontements. Nous n'avons aucun intérêt à ce que Sikensi
brûle», soutient-il. Et l'homme de poursuivre : «Si la gendarmerie et la police
étaient intervenues un peu plus tôt, tout cela ne serait pas arrivé. Mais de 6h
du matin à 14h, il n'y avait aucune autorité pour intervenir. Ni le préfet, ni
le maire n'étaient sur le terrain pour ramener les jeunes à la raison. Nous
pensons que les policiers et les gendarmes sont complices des Abidji. C'est
comme s'ils souhaitaient aussi le départ des Frci», confie le commerçant. Si les
différentes rencontres de conciliation initiées par le préfet Yéo Oumar et la
présence renforcée des forces de l'ordre ont permis actuellement de ramener le
calme, il n'en demeure pas moins que les deux (02) communautés se regardent
toujours en chiens de faïence. La ligne de non franchissement qui sépare les
quartiers ''Djoulabougou'' et Abidji doit être levée pour de bon. De sorte que
chaque habitant, qu'il soit Abidji ou Malinké, retrouve son droit à la liberté
de circuler librement dans la ville, d'enterrer ses morts et de vaquer à ses
occupations habituelles. C'est seulement à partir de cet instant qu'on pourra
parler du retour effectif de la cohésion sociale à Sikensi.




 




Situation
sécuritaire dans le pays : Ce qui attend les chefs militaires




 




Soir Info
- « Faire libérer dans les jours à venir par les Frci, les différentes localités
qu'elles occupent, interdire et réprimer toutes patrouilles isolées se réclamant
des Frci, procéder au regroupement de toutes les troupes sur des sites
appropriés, rétrocéder les infrastructures occupées par les Frci, faire
appliquer la discipline militaire aux soladts. ». Ce sont, entre autres, les
missions confiées par le Général de division Soumaïla Bakayoko, aux
ex-commandants de zones (Com-zones). Le 28 décembre 2011, il a donc mis en route
ses collaborateurs en direction de leurs zones respectives, à l'effet de faire
appliquer les mesures prises par le Chef de l'Etat Alassane Ouattara. Cela,
suite à l'exaspération du Président de la République, devant le désarroi semé
par son Armée dans certaines localités. Force est de reconnaître que cette
mission confiée à ces chefs militaires est assurément herculéenne. Surtout
qu'elle se détermine dans un temps bien précis: deux semaines maximum. Mission
difficile, parce qu'il s'agira d'inculper un autre mode de vie, une autre
conduite, un autre comportement beaucoup plus républicain, à des individus, qui
ont acquis d'autres habitudes hors des casernes. Des personnes qui se sont
frottées à la vie civile et qui en ont goutté aux délices, pendant de longs
mois, qu'il faudra ramener dans des « enclos ». Ces soldats parmi lesquels, de
nombreux, même de plus petits, se sont enrichis aux mamelles de canaux peu
vertueux. Des individus qui en un rien de temps, ont changé de vie de façon «
argentée », qui roulent carrosse et qui étaient les seigneurs dans les rues. Des
soldats qui se permettaient tout et qui ne savent même plus ce que c'est que la
vie dans une caserne. En l'espace de deux semaines seulement, les chefs
militaires doivent réussir l'exploit de ramener leurs hommes sur terre. Ils
doivent les nourrir à la discipline militaire qui rime, on le sait, avec rigueur
et souvent galère. C'est là, que se situe la hardiesse de la tâche des Wattao,
Chérif Ousmane, Fofié, Vétcho et autres. Mais ont-ils le choix? Redorer le
blason terni, même au-delà des frontières, de notre Armée qui n'était plus citée
en exemple. Une Armée crainte, non pas pour sa parfaite maîtrise de sa mission
régalienne, mais pour son indiscipline caractérisée animée par des moblots
incontrôlables. Une Armée plus souvent citée pour ses exactions à l'encontre des
populations, au sein desquelles elle n'avait de cesse de semer émoi et désarroi.
Les mémorables tristes exemples des événements de Vavoua et de Sikensi sont là,
pour qu'on se rappelle son indigne image. Des événements salissant pour l'image
de notre pays et qui avaient fini, par ne plus être du tout amusants, pour le
chef suprême des Armées. Alors, aux chefs militaires de mettre tout en œuvre,
pour rendre sociables leurs troupes. Et puis eux non plus, ne devraient pas
oublier qu'ils jouent là, leur crédibilité avec le jaugeage de leur capacité
réelle, à maîtriser leurs hommes. Leur emprise sur ces derniers. Et ils ont deux
semaines pour le prouver à la face du monde.




 




Konaté Navigué
(S.N. JFPI en exil) : "Nous ne pouvons accepter le retour à la colonisation"




 




Notre Voie
 - Enfin!!!!!! L'année 2011 s'achève. Année tragique année terrible pour
l'Afrique, pour le Moyen-Orient et pour la Côte d'Ivoire. Une situation qui ne
peut être comprise si nous ne comprenons pas l'environnement international. Que
comprendre? En effet, les crises économique et financière qui secouent le monde
depuis la crise des subprimes aux Etats-Unis jusqu'à celle de l'Europe
aujourd'hui montrent bien la crise du capitalisme, c'est à dire la fin prévue de
l'impérialisme triomphant et même triomphateur dans le monde. Montrant la fin de
l'impérialisme, elles montrent également la fin d'un cycle: celui de la fin de
la domination sans état d'âme et sans partage de l'Occident sur le reste du
monde. En effet, dans quelques années, l'Occident ne sera plus le maitre du
monde. L'incertitude de cette fin de cycle d'une part, et la peur de la montée
des pays émergents et surtout la Chine d'autre part, sont à l'origine de la
paranoïa de l'impérialisme occidental. D'aucuns penseraient à un choc des
civilisations. Il n'en est rien. En réalité, la barbarie des puissances
occidentales sur les deux espaces les plus vulnérables du monde (mais
malheureusement les plus riches du monde) à savoir l'Afrique et le Moyen-Orient,
tient de la volonté des impérialistes à l'exploitation des ressources de toutes
sortes, ressources indispensables à leur hégémonie sur le monde. Ainsi, depuis
la chute du mur de Berlin ; la guerre en Irak, le printemps arabe, l'assassinat
du colonel Kadhafi en Lybie, la guerre de la France contre la Côte d'Ivoire ne
sont rien d'autre que des guerres préventives de conquêtes et de domination
perpétuelles dans un monde désormais monopolaire. Prédateurs très peu
imaginatifs, ils utilisent toujours les mêmes méthodes. De Lumumba à Kadhafi, en
passant par Sankara et Olympio; de Nkrumah à Gbagbo, ils ont la même pratique
sexagénaire. Nostalgiques? Ils le sont. Mais la nostalgie n'est pas une question
de distance ni d'espace, mais une question de temps passé ; d'époque révolue
pour parler comme Yankelevich.(...) Chers amis jeunes de Côte d'Ivoire, le refus
des Ivoiriens dans leur ensemble d'aller aux urnes à l'occasion des élections
législatives du 11 décembre 2011 montre (si besoin en était encore) que nous
menons le bon et le vrai combat. Courage à vous. Non ! Nous ne pouvons accepter
le retour à la colonisation. Non ! Nous ne pouvons plus subir l'impérialisme.
Non, non et non!!! L'année 2011 passe avec sa tragédie. A chacun de vous qui
êtes toujours debout, je souhaite une année de plein succès. Que 2012 nous
permette de réaliser notre idéal démocratique pour notre chère Côte d'Ivoire.




 




 




Cpi : En prison
depuis le 30 novembre / Laurent Gbagbo reçoit le soutien de trois avocats




 




Le Mandat
- Sous la houlette de Me Emmanuel Altit, la défense de Laurent Gbagbo
s'organise. L'ancien président ivoirien bénéficiera, par exemple, des services
du même avocat britannique qu'un de ses codétenus, le Congolais Germain Katanga.
Avocat principal de l'ancien président ivoirien, le Français Emmanuel Altit a
convié deux de ses confrères, l'Ivoirienne Agathe Baroan et le Britannique David
Hooper, à rejoindre le collectif accrédité auprès de la juridiction
internationale.  Altit et Hooper n'en sont pas à leur première collaboration :
en 2009, ils avaient défendu conjointement Hormisdas Nsengimana, un prêtre
catholique accusé de complicité de génocide devant le tribunal pénal
international pour le Rwanda et avaient obtenu son acquittement. L'avocat
britannique est le défenseur, devant la CPI, de Germain Katanga, ancien chef de
milice accusé de crimes de guerre et, comme Gbagbo, incarcéré à la prison de
Sheveningen. Depuis son arrestation, le 11 avril dernier, l'ancien chef de
l'Etat a reçu l'assistance de plusieurs avocats, ivoiriens comme européens. En
Côte d'Ivoire, il y a un collectif de neuf avocats qui conseille les détenus du
Nord. Plusieurs avocats européens, à savoir Me Roland Dumas, Jacques Vergès,
Lucie Bouthoumieux, Marcel Celcadi et Abiba Touré.