REVUE DE PRESSE NATIONALE DU JEUDI 09 JUIN 2011

9 juin 2011

REVUE DE PRESSE NATIONALE DU JEUDI 09 JUIN 2011

Y.J. Choi chez Soro, hier/La sécurité, la réconciliation, les législatives et la relance économique à la loupe

Le Nouveau Réveil - L'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), est prête à accompagner le reste du processus de sortie de crise en Côte d'Ivoire, a déclaré mercredi 08 juin 2011, le Représentant spécial du Secrétaire général des
Nations Unies pour la Côte d'Ivoire, YJ. Choi. S'exprimant à l'issue d'une audience avec le Premier ministre, Guillaume Soro, M. Choi a indiqué que leur entretien avait porté sur la suite du processus électoral. Il a ajouté que, si les discussions ont porté pendant des mois sur la crise postélectorale, la sagesse du peuple ivoirien a permis de s'installer actuellement dans la phase post-crise. "Nous avons discerné quatre tâches essentielles à savoir la sécurité, y compris la réforme du secteur sécuritaire, la réconciliation nationale, la préparation des élections législatives qui devraient se tenir avant la fin de cette année et enfin, la relance économique, sans laquelle la vie
ne reprendra pas comme il faut ", a précisé M. Choi. Il a donc réitéré la disponibilité de l'ONUCI à accompagner le Gouvernement ivoirien et à lui apporter son assistance. "C'est évident que, compte tenu d'un certain degré d'incertitudes, la communauté internationale et le Conseil de sécurité sont conscients qu'il faut maintenir la présence de l'ONUCI dans l'ensemble de sa configuration actuelle, conformément au désir du peuple ivoirien, jusqu'après les élections législatives", a rassuré M. Choi.

Conseil des ministres : Sécurité Voici les mesures prises par le gouvernement

L'intelligent d'Abidjan - Le mercredi 8 juin 2011 de 10 heures à 11 heures 30, s'est tenu, au palais de la Présidence de la République, sous la présidence de Son Excellence, Monsieur Alassane Ouattara, Président de la République, Chef d'État, une réunion du Conseil des Ministres. L'ordre du jour de cette réunion comportait 2 communications présentées par le Ministre d'État, Ministre de l'Intérieur, Monsieur Hamed Bakayoko, relativement; (...) - La 2ème communication présentée par le Ministre d'État, Ministre de l'Intérieur est relative au plan de lutte contre le racket et le démantèlement des barrages anarchiques. Ce plan reprend les dispositions suggérées par le collège des grands commandements composés des FRCI et de la Police Nationale, dans le cadre de la lutte contre le racket et l'insécurité. Le plan de lutte proposé est articulé autour des mesures suivantes ; 1- le démantèlement des barrages anarchiques 2- le regroupement et l'encasernement de tous les militaires avec obligation faite à leurs chefs de résider en caserne et la prise en charge alimentaire et sanitaire de tous les personnels regroupés. A ce niveau il a été rappelé que le 22 avril dernier, le chef de l'État, dans une adresse aux généraux et commandants de groupements tactiques, avait indiqué que ces groupements qui avaient permis de libérer le pays, étaient des unités combattantes et non des forces de maintien de l'ordre. Monsieur le Président de la république avait à cette occasion ordonné le repli de toutes les unités militaires dans leurs casernes et bases d'origine, ainsi que le déploiement de la police et de la gendarmerie dans les commissariats et les brigades. C'est à ces dernières que reviennent les missions d'assurer la protection et la libre circulation des personnes et des biens. 3-le maintien de 5 postes de contrôle sur les corridors actuels. 4 - la création de 3 corridors à caractère économiques partant du port Autonome d'Abidjan vers le nord (Gesco), vers Anyama et vers l'est (route de Bassam). Le contrôle des véhicules de transport de marchandises empruntant ces axes ne devra plus se faire que dans l'enceinte du domaine portuaire. 5-ce système centralisé de contrôle pourra être dans un deuxième temps étendu aux gares routières, de sorte à éviter les contrôles intempestifs sur les routes. 6-la mise en place de 2 postes fixes de contrôle et de 2 postes mobiles dans les zones nord et sud d'Abidjan 7-l'instauration de 6 postes d'observation qui seront installés dans des endroits stratégiques de la ville d'Abidjan. Ces postes d'observation n'auront pas de mission de contrôle, sauf sur instruction du Poste de Commandement Mixte, 8-l'instauration de 11 patrouilles de sécurisation dans les PC secondaires 9-Pour l'intérieur du pays, la limitation du nombre de barrages à 33 et la publication de la liste correspondante 10-une brigade spéciale de contrôle sera mise en place afin de relever et sanctionner les entraves à la fluidité routière 11-la mise en place d'un centre d'écoute sera mis en place pour les populations en détresse, centre opéré avec des télé conseillers parlant le français et au moins une langue locale. 12-en parallèle à la mise en œuvre des mesures présentées plus haut, un plan national de sécurisation intégrant l'utilisation des technologies de l'information et de la communication, notamment la vidéosurveillance, sera mis à l'étude et lancé. 13-une unité de lutte contre le racket (ULR) sera également mise en place, composée d'éléments issus de la Police Nationale et des Forces Républicaines de Côte d'Ivoire (ex-FAFN, ex FANCI et Gendarmerie). Cette unité comprendra 350 éléments, tous corps et grades confondus. Le gouvernement a totalement conscience de la situation sécuritaire encore fragile à certains endroits du district d'Abidjan et voudrait rassurer les populations qu'il met tout en œuvre pour réduire dans les meilleurs délais les dernières poches d'insécurité, ainsi que les entraves à la liberté de circulation.(...)

Organisation des élections générales ; La Cei va changer

Soir Info - La Commission électorale indépendante (Cei), version Linas Marcoussis, va changer de visage. L'information n'est pas encore publique. Des sources fiables indiquent que pour les élections générales à venir, l'Institution dirigée par Youssouf Bakayoko va faire sa mue. Elle va sortir de l'état d'une ''Cei des partis politiques pour entrer dans celui d'une ''Cei normale''. En clair, la nouvelle Cei ne tiendra plus compte de la clé de répartition des sièges, telle que prescrite par la table ronde de Linas Marcoussis (banlieue parisienne) du 23 janvier 2003. Pour mémoire, cette rencontre regroupait les principaux protagonistes de la crise armée du 19 septembre 2002. A savoir le Pdci d'Henri Konan Bédié, le Fpi de Laurent Gbagbo (Chef d'Etat d'alors), le Rdr d'Alassane Ouattara, le Pit de Francis Wodié, l'Udpci de Mabri Toikeusse, le Mfa d'Anaky Kobena, l'Udcy de Mel Eg Théodore, ainsi que le Mpci, le Mpigo et le Mjp, regroupés plus tard au sein des Forces nouvelles. Toutes les entités citées avaient des sièges dans la commission électorale, en fonction de leur représentativité au plan politique. La répartition décidée à Marcoussis a été, par ailleurs, entérinée par les différents accords internationaux et par l'Accord politique de Ouagadougou (Apo) qui a conduit les Ivoiriens à l'élection présidentielle du 31 octobre puis du 28 novembre 2011. C'est donc la clé de répartition de Marcoussis qui va sauter. En lieu et place, précise nos sources, le Gouvernement ivoirien envisage de mettre en place une Cei de techniciens et de technocrates peu ou non marqués politiquement. Le régime Ouattara estime qu'il a été élu à travers des élections démocratiques, et qu'il n'est plus obligé de fonctionner comme un pouvoir de transition ou d'exception.(...)

Réconciliation nationale : Banny reçoit l`onction des religieux

Le Nouveau Réveil - sont une vingtaine, les religieux de diverses confessions réunies au sein du Conseil laïc pour la cohésion nationale (Clcn), présents hier mercredi 08 juin au cabinet du Premier ministre Charles Konan Banny. Au centre des échanges, la signature du livre d`or pour la cohésion nationale. Après une séance de prière conduite conjointement par l`Evangéliste Mangueu Gilbert et l`imam Saïdou Lentingué, le pasteur Antoinette Koukougnon, porte-parole du groupe, a invité le président de la commission dialogue vérité, réconciliation à signer le document susmentionné. A travers cet acte, la servante de Dieu dira que Ckb vient de marquer son engagement spirituel pour conduire à bon port cette mission combien difficile mais exaltante. Avec l`onction des religieux, c`est un autre soutien de taille qu`a reçu le nouveau gardien de l`arbre à palabre ivoirien.

Relations Ivoiro-ghanéennes : L`ambassadeur du Ghana échange avec les chefs traditionnels

Le Patriote - La chefferie traditionnelle occupe une place importante dans la société
Ivoirienne. Cela l'ambassadeur du Ghana en est conscient. C'est dans cette optique que son excellence Enock Kouamé a eu un entretien hier mercredi avec le Conseil supérieur des Rois et chefs traditionnels à sa résidence sise à Coocdy quartier des ambassades. L'entretien entre le diplomate ghanéen et les gardiens de la tradition s'est déroulé, pour l'essentiel, sur les relations entre les deux pays. Il a rappelé que la Côte d'Ivoire et le Ghana sont deux pays frères. Enock Kouamé a indiqué que son pays a toujours entretenu des relations fraternelles et amicales avec la Côte d'Ivoire. Les deux pays a fait remarquer le représentant de l'Etat Ghanéen ont des similarités sur le plan culturel, linguistique ainsi que sur le plan géographique. Ce qui justifie, selon lui, la présence de son pays aux côtés des Ivoiriens pendant les moments les
plus difficiles. L'ambassadeur Enock Kouamé en a profité pour réaffirmer le soutien de son pays aux nouvelles autorités Ivoiriennes. Il a expliqué que le Ghana a toujours soutenu la légalité en Côte d'Ivoire. « Le Président Atta Mills a toujours reconnu Alassane Ouattara comme le président légitime de la Côte d'Ivoire. Sa position n'a pas changé », a t-il déclaré. Ajoutant que son pays ne posera aucun acte qui puisse entraver la paix en Côte d'Ivoire. Parlant des Ivoiriens vivant au Ghana il a rassuré que ceux-ci étaient en de bonnes mains. Avant lui, le porte-parole des rois et chefs traditionnels a remercié le diplomate Ghanéen pour l'importance qu'il leur accorde.

Lettre au Procureur de la CPI : Les avocats de Gbagbo veulent noyer les crimes commis

Le Patriote - Dans un courrier en date du 29 mai dernier, les avocats de Gbagbo, Lucie Bourthoumieux, Roland Dumas, Jacques Vergès et Marcel Ceccaldi, ont adressé un courrier au Procureur de la Cour Pénale internationale (CPI). Les quatre défenseurs de l 'ancien chef de l'Etat lui demandent d'enquêter sur les événements survenus en Côte d'Ivoire depuis l'éclatement de la crise armée ; c'est-à-dire depuis exactement le 19 septembre 2002. Ils répondaient au président de la République qui avait saisi le Procureur Luis Moreno Ocampo afin qu'il ouvre «des enquêtes indépendantes et impartiales sur les crimes les plus graves commis depuis le 28 novembre 2010 sur l'ensemble du territoire ivoirien». Pour le quatuor d'avocats acquis à la cause du dictateur déchu, « (...) il s'avère impératif, au nom de la Paix, que les enquêtes (...) à diligenter partent de l'origine de la crise, c'est-à-dire du 19 septembre 2002 et non du 28 novembre 2010». Et ils en donnent les raisons : «Procéder autrement reviendrait à oublier les victimes contre l'humanité d'hier et de considérer que les massacres de Duékoué de fin mars 2011 commis par l'armée privée du président Alassane Ouattara n'avaient aucun antécédent». Un argumentaire qui a dû faire éclater de rire les observateurs de la scène politique ivoirienne en général et les Ivoiriens en particulier. La vraie motivation de cette demande, la voici : les avocats de Gbagbo veulent noyer les nombreux crimes commis par leur ''client'' depuis la date du second tour de la présidentielle qu'il a perdu et à laquelle il s'est accroché avant de «tomber comme un fruit pourri», comme l'avait dit le président de la République. Dans leur argumentaire, les avocats de Gbagbo rappellent bien que c'est le 18 avril 2003, que le gouvernement de Gbagbo a « reconnu la compétence de la Cour afin d'identifier, poursuivre et juger les auteurs des crimes commis sur le territoire ivoirien depuis le 19 septembre 2002». Mais c'est justement sur ce point précis qu'il y a débat. Gbagbo a certes reconnu la compétence de la CPI, mais il n'a jamais expressément saisi cette Cour pour lui demander d'enquêter sur quel que crime que ce soit. Durant les années qu'il a exercé le pouvoir, il n'a jamais saisi le Procureur Luis Moreno Ocampo, afin d'élucider des éventuels crimes. Sans doute parce que Gbagbo était convaincu qu'il perdrait la face. Il a fallu que le président Ouattara, qui a fait de la promotion de l'Etat de droit, son cheval de bataille, saisisse la CPI, pour que les avocats de Gbagbo réapparaissent pour exiger que les enquêtes remontent jusqu'aux événements de 2002.

Assassinats, enlèvements des opposants, tortures : Voici l'un des tueurs qui ont endeuillé la République

Le Patriote - L'assassin du colonel-major Adama Dosso est connu. Il s'appelle Lagaud Léo Jean-Noël. Il est né le 29 juillet 1963 à Bocanda. Il est sergent-chef à la garde républicaine. C'est ce sous-officier qui a tiré la rafale qui a tué l'officier supérieur à la retraite. C'était le 12 mars dernier. Mais le sergent-chef Lagaud a une particularité. Il n'était pas à son premier assassinat. A la grande républicaine, ses collègues le connaissaient comme l'exécuteur, l'ange exterminateur. C'est lui que le commandant de la garde républicaine, le général Dogbo Blé envoyait pour liquider tous ceux que le pouvoir de Laurent Gbagbo considérait comme dangereux pour le régime. Lagaud Léo Jean-Noël était tout simplement un tueur de la République des refondateurs. Et le régime FPI le lui rendait bien. Le sergent-chef est un sergent-chef. Et pourtant son traitement ferait pâlir plus d'un officier supérieur et un haut cadre du pays. Le sergent-chef Lagaud Léo Jean-Noël touche... 1.159.558 FCFA comme solde net. Vous avez bien lu ! C'est ce qui est marqué sur son bulletin de paie. Le sous-officier perçoit comme solde de base 189.100 FCFA. Mais à cette solde, vient se greffer des « primes alimentaires » et surtout des « indemnités diverses » qui s'élèvent 973.127 FCFA. Plus grave, le sergent-chef Lagaud continue de percevoir cette solde, même après la chute de Laurent Gbagbo. Comment, à la faveur du changement de régime, les intendants de l'armée ont pu laisser passer une telle chose ? On pouvait comprendre que sous l'ancien régime qu'ils aient, pour des raisons que l'on devine aisément, laissé passer une telle forfaiture. Mais aujourd'hui, une telle solde versée à un sergent-chef ne se justifie pas. Un autre fait grave. Les mouvements bancaires effectués par le tueur ces derniers jours. Le 16 mai dernier, il a fait un versement de 1.160.00 FCFA. Le 3 juin dernier, c'était 1.170.000 FCFA qu'il a versé dans son compte. Et le 20 juin dernier, c'est la somme de 1.500.000 FCFA. Sans que cela ne lève aucun soupçon la Société générale des banques qui est sa banque et auprès des autorités compétentes. On comprend maintenant pourquoi le sergent- chef Lagaud Léo et, certainement, d'autres militaires dans sa position, étaient prêts à tout pour maintenir Laurent Gbagbo au pouvoir. Car avec une telle solde, un petit sergent-chef ne peut que bousiller tous ceux qu'on lui présente comme «ennemis de la Côte d'Ivoire». Il est temps que les nouvelles autoritésmettent de l'ordre au niveau des soldes. La nouvelle armée passe aussi par là.

Sanctions contre l'ex-régime : La 2nde épouse de Gbagbo blanchie

Le Mandat - Les sanctions internationales de l'Union Européenne qui pesaient sur la seconde épouse de l'ex Chef d'Etat, Nadiany Bamba, ont été annulées, hier, mercredi 08 juin, par la justice européenne. Selon le tribunal de la Cour de justice européenne de Luxembourg, l`Union Européenne n`a pas motivé de manière suffisante, en quoi, Nadiany Bamba a fait obstruction au processus de paix et à la réconciliation en Côte d`Ivoire. La seconde épouse du Président déchu, Laurent Gbagbo avait été sanctionnée par l'UE, en janvier 2011 pour obstruction au processus de paix et de réconciliation par l`incitation publique à la haine et à la violence et par la participation à des campagnes de désinformation en rapport avec l`élection présidentielle de 2010. Tout comme les autres proches collaborateurs de Laurent Gbagbo, Nadiany Bamba avait été privée de visa et a eu ses avoirs gelés par l'UE, lors de la crise postélectorale. Suite à la prise de cette sanction, Nadiany Bamba avait demandé au tribunal européen, d`annuler cette décision. Selon les juges, pour mettre ces sanctions en application, l`UE aurait dû préciser les raisons spécifiques et concrètes qui les ont motivées. Or, il s'avère que, selon les juges, l`UE s`est limitée à exposer des considérations vagues et générales à l`encontre de l'accusée.

Axe Abidjan-Ouagadougou/Racket, tracasseries routières: Plus de 60 millions FCFA rançonnés aux usagers par jour

L'Inter - Abidjan-Ouagadougou ou Ouagadougou-Abidjan. Dans un sens comme dans l'autre, c'est un trajet difficile pour tout voyageur qui choisit de passer par la route, à bord d'un car de transport. Racket sur les routes, voirie fortement dégradée, traversée nocturne et nuit pénible dans les gares routières. C'est la galère que vivent au quotidien les usagers de cet axe. Notre carnet de route. Rallier Ouagadougou, la capitale politique du Burkina Faso, à partir d'Abidjan (Côte d'Ivoire) par la route, est un véritable chemin de croix pour les voyageurs qui choisissent les cars de transport en commun. Nous avons fait cet amer constat à l'occasion d'un voyage au Pays des hommes intègres durant la semaine du 25 mai au 1er juin dernier. Mardi 24 mai en fin de matinée, nous embarquons à bord d'un car à la gare routière d'Adjamé en direction de la ville de Bouaké. Le trajet se passe sans incident ni contrôle routier jusqu'à cette première destination. L'axe Abidjan-Yamoussoukro, à l'occasion de la traversée, présente un nouveau visage avec les nids de poule totalement refermés. Quant à l'axe Yamoussoukro-Bouaké, il est resté égal à lui-même; une route fortement dégradée. Cela n'empêche pas de découvrir à Bouaké, une ville très animée avec une circulation intense où voitures et motos se disputent la route. Contrainte de passer la nuit à Bouaké avant d'embarquer le lendemain dans un autre véhicule pour Bobodioulasso (la capitale économique du Burkina Faso), nous choisissons de nous adonner à une virée nocturne dans le quartier Ahougnansou.
Assise dans un maquis en plein air en train de déguster une soupe, nous avons l'occasion de voir de grosses cylindrées et des véhicules de type 4X4 double cabine circuler. La plupart de ces véhicules n'ont pas de plaque d'immatriculation. Un patron
d'une société de sécurité sur place avec qui nous partageons notre dîner, voyant notre étonnement, laisse entendre que tous ces véhicules viennent d'Abidjan. « Certains jeunes qui voyaient leurs amis revenir d'Abidjan avec des véhicules ont décidé également d'aller tenter leur chance. Mais, ils ne sont pas arrivés loin, puisque dans leur précipitation pour atteindre très vite Abidjan, ils ont fait une sortie de route et sont tous morts », a déploré notre interlocuteur. Triste sort pour ces jeunes qui pensaient ainsi disposer d'un véhicule avec facilité. N'empêche que certains ont réussi à ce jeu, et leurs victimes ne retrouveront plus jamais leurs véhicules arrachés de force à Abidjan et convoyés vers des destinations diverses, comme Bouaké.(...)