REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU VENDREDI 29 AVRIL 2011

29 avr 2011

REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU VENDREDI 29 AVRIL 2011







L'ONU reconduit l'embargo sur les
armes contre la Côte d'Ivoire




 




Xinhuanet
-  Le Conseil de sécurité de l'ONU a reconduit jeudi l'embargo sur les armes
contre la Côte d'Ivoire et renouvelé les mesures d'interdiction de voyager et le
gel des avoirs financiers de certaines personnalités politiques ivoiriennes dont
l'ancien président Laurent Gbagbo. Selon une résolution adoptée à l'unanimité,
le Conseil de sécurité a prorogé jusqu'au 30 avril 2012 "les mesures concernant
les armes, les opérations financières et les voyages" imposées par des
résolutions adoptées en 2004, en 2010 et en 2011, ainsi que l'interdiction faite
à tout Etat d'importer des diamants bruts provenant de la Côte d'Ivoire imposés
en 2005. Aux termes de la résolution, le Conseil de sécurité a décidé d'examiner
ces mesures "à la lumière des progrès accomplis dans la stabilisation de la
situation sur l'ensemble du territoire, la tenue d'élections législatives et la
mise en œuvre des principales étapes du processus de paix", au plus tard le 30
avril 2012. Il a aussi décide de procéder à un examen à mi-parcours des mesures
prorogées, au plus tard le 31 octobre 2011, "en vue éventuellement de modifier,
de lever ou de maintenir, avant l' échéance du 30 avril 2012, en partie ou dans
sa totalité, le régime des sanctions, en fonction des progrès qui auront été
accomplis dans le processus de paix, ainsi que des faits nouveaux concernant les
violations des droits de l'homme et les élections législatives". Le représentant
permanent de la Côte d'Ivoire, Youssoufou Bamba, estime que les mesures de
sanctions sont nécessaires, notamment pour consolider la fin de l'état de
belligérance en Côte d'Ivoire. "La résolution de ce jour, qui exhorte de la
façon la plus claire possible les combattants armés illégaux à déposer les
armes, devrait contribuer notablement au retour de la paix et de la sécurité en
Côte d'Ivoire", a-t-il ajouté. Le représentant permanent de la Côte d'Ivoire
auprès des Nations Unies a signalé que la restauration de l'ordre public et de
la sécurité était au premier rang des préoccupations du président ivoirien
Alassane Ouattara. A propos de la réconciliation nationale, M. Bamba a fait
savoir que M. Ouattara avait décidé de mettre sur pied, dans les semaines à
venir, une commission "Vérité et Réconciliation".




 




 




UN Security Council
maintains arms embargo in Ivory Coast




 




Deutsche
Presse-Agentur

- The UN Security Council on Thursday decided to maintain for another year the
arms embargo it imposed on Ivory Coast to curb the illegal flow of weapons into
the troubled West African nation. The arms embargo will continue until April
2012, and other measures including a freeze of assets and travel ban ordered
against some individuals of the regime of former president Laurent Gbagbo will
remain in effect. The Security Council said in a resolution adopted unanimously
that the UN mission in Ivory Coast must continue to monitor and assist the new
government in Abidjan to disarm illegally armed combatants, collect those
weapons and fight the illicit traffic of small arms and weapons. Ggagbo
surrendered on April 10 to the new government of President Alassane Ouattara,
who won the elections held in November. The surrender ended months of fighting
between the two sides, which severely disrupted the Ivory Coast's political and
economic conditions. The council warned against the continued presence of
mercenaries in Ivory Coast and called for UN missions in that country and in
Liberia to work with both governments to deal with the issue. Ouattara's
ambassador to the UN in New York, Youssoufou Bamba, said the arms embargo and
sanctions against the former regime would help the new government's efforts to
restore order and security. "We cannot let those efforts become compromised by
the arms smuggling," Bamba said. "A normal life has returned, while the
government is taking are of urgent daily matters in Abidjan."




 




 




Les agences
humanitaires s'efforcent de rester impartiales




ABIDJAN/DAKAR, 25
avril 2011 (IRIN)

- Selon les ONG, l'impartialité des agences humanitaires des Nations Unies et
des ONG continue à être remise en question et doit être clairement réaffirmée en
Côte d'Ivoire, étant donné le rôle direct joué par les forces de maintien de la
paix de l'ONU dans les combats.




Les agences
humanitaires, qu'il s'agisse de celles de l'ONU ou d'ONG, prennent délibérément
leurs distances avec la Mission des Nations Unies en Côte d'Ivoire (l'ONUCI), de
façon à pouvoir atteindre les populations les plus à risque, ont dit certains de
leurs membres à IRIN.






« Les noms de nos personnels nationaux sont sur leur
badge et les gens pourraient associer tel ou tel nom avec une certaine
orientation politique...Nos personnels n'ont pas le droit d'exprimer de
vues politiques au nom de l'ONG »






L'ONUCI a tiré sur
les unités militaires de l'ex-président Laurent Gbagbo qui pilonnaient l'Hôtel
du Golf où était installé le président Alassane Ouattara. Le chef de l'ONUCI ,
Alain Le Roy, a défendu les actes de l'ONUCI, disant que la mission avait été
obligée de réagir, après des attaques directes contre les civils et les forces
de maintien de la paix, y compris au siège de l'ONUCI.




Les travailleurs
humanitaires doivent être particulièrement prudents dans toutes les missions
onusiennes intégrées (dans lesquelles les missions humanitaires et militaires de
l'ONU sont gérées conjointement), a souligné Philippe Conraud, Coordinateur
humanitaire d'Oxfam Afrique de l'Ouest, « surtout dans le cas présent, où les
actes de l'ONUCI ont été sujets à controverse en Côte d'Ivoire comme à
l'étranger. »




Séparation




Oxfam garde ses
distances avec l'ONUCI et son personnel souligne systématiquement - qu'il
s'adresse à des chefs de village ou des forces militaires - qu'il n'a aucun lien
avec l'ONUCI. « Le principe de base pour nous, pour les ONG, est de rester
courtois, cordial avec tout le monde, que les gens soient armés ou pas... Je salue
les gens à tous les barrages routiers tenus par les FRCI [les Forces
Républicaines de Côte d'Ivoire, l'armée de M. Ouattara], je salue l'ONUCI, mais
ça ne va pas plus loin, » a dit à IRIN Philippe Conraud, directeur des
opérations humanitaires d'Oxfam.




Selon lui, il est
extrêmement important de rappeler ceci à tous les personnels nationaux. Dans les
zones difficiles qui ont été le théâtre de

conflits ethniques
,
comme c'est le cas dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, Oxfam envoie des équipes
issues d'autres provinces du pays pour s'assurer qu'elles ne soient pas
considérées comme partisanes. « Les noms de nos personnels nationaux sont sur
leur badge et les gens pourraient associer tel ou tel nom avec une certaine
orientation politique...Nos personnels n'ont pas le droit d'exprimer de vues
politiques au nom de l'ONG. » 




Ed Schenkenberg van
Mierop, président du Conseil international des agences bénévoles (ICVA), un
réseau de 70 organisations non gouvernementales nationales et internationales, a
indiqué la semaine dernière dans un communiqué, que plusieurs ONG locales
censées distribuer l'aide humanitaire au nom de l'Agence des Nations Unies pour
les réfugiés (le HCR), dans des zones contrôlées par les forces pro-Gbagbo,
avaient dû rendre cette aide à l'organisme, parce que l'ONUCI avait donné
l'impression de prendre position dans le conflit. Le HCR n'a pas souhaité faire
de commentaires.




 




Suite à la lutte de
pouvoir qui s'est jouée à Abidjan, le Bureau des Affaires Humanitaires des
Nations Unies (OCHA) a, pour tenter de se dissocier des unités militaires,
arrêté d'utiliser les véhicules des Nations Unies et préféré louer à la place
des véhicules locaux, a dit Carlos Geha, directeur adjoint du bureau d'Abidjan,
la capitale commerciale. C'est l'un des exemples de bonnes pratiques destinées à
améliorer la sécurité du personnel humanitaire, qui sont mentionnées dans le
rapport «

To Stay and Deliver
.
» [Rester et fournir de l'aide] que l'Ocha vient de publier.




« Nous nous
démarquons de l'ONUCI et nous insistons toujours pour dire que nous sommes des
humanitaires, » a insisté M. Geha, ajoutant qu'OCHA était aussi en train de
mettre en place des règles de fonctionnement pour préserver l'espace
humanitaire, interdisant entre autres l'usage d'une protection armée.




Le Comité
International de la Croix-Rouge (CICR), qui est mentionné en exemple dans le
rapport pour être particulièrement proactif et efficace dans sa façon de
communiquer son impartialité, a eu peu de mal à se faire accepter en Côte
d'Ivoire, a dit son responsable de la communication à Abidjan, Kelnor
Panglungtshang. « Il y a eu durant le conflit quelques accusations d'un côté et
de l'autre, mais dans l'ensemble, nous sommes bien acceptés ici, et nous avons
pu accéder aux personnes démunies, excepté dans les cas où les affrontements
directs nous barraient le chemin, » a t-il dit à IRIN.




 




Besoins médicaux




La sécurité à
Abidjan s'est améliorée dans presque tous les quartiers, sauf ceux de Yopougon
et Abobo, où l'armée des FRCI de M. Ouattara se serait battue contre une milice
qui a [pourtant] contribué à amener M. Ouattara au pouvoir.

L'eau et l'électricité ne
sont toujours pas disponibles
dans certains quartiers, en partie
parce que des câbles électriques ont été détruits, selon le fournisseur
d'électricité.




« Les besoins
humanitaires sont encore énormes, » a dit Louis Vignault, porte-parole du Fonds
des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), qui a lancé un appel pour réunir 30
millions de dollars afin de répondre aux besoins de la population en matière
d'eau, d'installations sanitaires, de nutrition et d'éducation en situation
d'urgence.




Le CICR, les ONG et
les agences onusiennes soulignent [l'importance] des besoins en fournitures
médicales, pour pouvoir reconstituer les stocks des cliniques et des hôpitaux
qui ont été détruits ou pillés. Le CICR fournit des kits médicaux aux cliniques
et hôpitaux d'Abidjan, ainsi qu'à 17 cliniques et hôpitaux de Korhogo, Bouaké,
Man, San Pedro et Aboisso.




 




 




Ivory Coast: A UN
failure - Politicians stressing regional differences are laying the ground for a
future civil war -


The UN's 'winner takes all' strategy has placed great tension on
a society strained by its colonial past, scholar says.




 




Opinion p
ublished
by Al Jazeera
-


The United Nations had a plan for Ivory Coast: to oversee
elections and install a 'winner-takes-all' state president.  Having failed to
secure a political solution, the UN joined with French forces and one side in
the civil war in Ivory Coast to forcibly overthrow the government that had lost
the election but refused to quit. The discovery of mass graves of civilian
victims of gruesome violence suggests that the UN may have reignited the
North-South civil war instead of healing it. The alternative to a
'winner-takes-all' strategy would have been a transitional power-sharing
arrangement that would have embraced both sides in the civil war as a way of
finding a way beyond the civil war. But the UN wanted a national election, which
it enforced in October 2010. I first read about the debate in an article by an
independent Ghanaian analyst who had earlier helped broker peace settlements
between fighting groups in Sierra Leone and Liberia. He wrote before about the
UN decision to break the post-election political deadlock with a military
intervention:  The three protagonists, Henri Konan Bedie, Alassane Ouattara and
Laurent Gbagbo could have been prevented from contesting for state power through
a transitional arrangement that embraced all three egos but with a caveat
preventing each one of them from participating in future elections as they laid
down the foundations to reorder the Ivorian society. [...] The combined experience
of the three is a national asset that must not be left polarized to the
disadvantage of the country. This is what the UN has denied the people of Cote
d'Ivoire. Determined that the military intervention be both surgical and
successful, the UN joined hands with France.  The resulting French invasion of
Ivory Coast has compounded the UN failure. [...]





The views expressed in this article are the author's - Mahmood
Mamdani- own and do not necessarily reflect Al Jazeera's editorial policy.




 




 




Mort d'IB: Ce n'est pas Soro qui va
pleurer




 




L'Observateur Paalga
- La mort du sergent Ibrahim Coulibaly, dit "IB", le 27 avril 2011 n'est pas
sans rappeler celle de Jonas Savimbi, le "Galo Negro" (Coq noir), en Angola.
Comme l'ex-chef de l'UNITA, qui était devenu un frein à un retour de la paix en
Angola, IB apparaissait au fil des jours comme un obstacle à l'Unité des Forces
armées républicaines et un rival, pour ne pas dire un ennemi, du Premier
ministre, Guillaume Soro, et au-delà, un danger réel pour le quinquennat d'ADO.
[...] L'armistice entre IB et Soro était irréalisable. Politiquement, à une autre
échelle, cette liquidation ôte un petit caillou de la chaussure d'Alassane
Dramane Ouattara. En réalité, ce dénouement tragique n'est pas inédit dans
l'arène politique ou plutôt dans les palais présidentiels. Lorsqu'un chef est
confronté à deux camps de fidèles qui s'entre-déchirent, la solution idoine pour
lui est de jouer au conciliateur au mieux, au pire de laisser faire et
d'accepter le camp vainqueur. ADO, qu'il le veuille ou non, n'aura donc plus à
gérer le duel Soro/IB qui s'annonçait. Il récolte le bénéfice de cette mort, car
désormais, il aura à gérer le pouvoir avec le PDCI et les ex-Forces nouvelles.
Bien sûr, comme promis, il fera appel à des compétences du FPI mais étêté, on
doute que le commando invisible ne disparaisse avec son chef. Pour tout dire,
dans le tournant politique actuel de la Côte d'Ivoire, IB, qui n'a pas su faire
rapidement sa mue, était plus utile mort que vivant. Même latente, la raison
d'Etat est toujours, hélas, mortelle.