REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU VENDREDI 10 FEVRIER 2012

10 fév 2012

REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU VENDREDI 10 FEVRIER 2012







 




Sylvain Miaka
Ouretto, président par intérim du FPI: «Laurent Gbagbo n`est pas homme à se
laisser abattre»




 




RFI online - Que
devient Laurent Gbagbo ? Est-il animé par une volonté de revanche ? Deux mois
après son transfert à la prison de La Haye, aux Pays-Bas, l'ancien président
ivoirien a reçu, lundi 6 février 2012, la visite de l'un de ses fidèles, Sylvain
Miaka Ouretto, qui est aujourd'hui président par intérim du Front populaire
ivoirien, le FPI. De passage à Paris, il répond aux questions de Christophe
Boisbouvier. RFI : Vous avez passé trois heures, ce lundi 6 février 2012, avec
l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, dans sa prison de La Haye aux
Pays-Bas. Comment va-t-il ?




 




Sylvain Miaka
Ouretto : Il va bien et nous nous sommes même embrassés très fortement. Nous
nous sommes jetés dans les bras l'un de l'autre. C'était vraiment émouvant.




 




RFI : Comment
l'avez-vous trouvé ? Plutôt abattu ou plutôt combatif ?




 




S. M. O. : Pour le
moment, Laurent Gbagbo n'est pas homme à se laisser abattre. C'est un homme
combatif qui avait toutes ses idées en place et qui posait des questions sur
tous les aspects de la vie nationale et même internationale.




 




RFI : Il écoute la
radio ? Il regarde la télé ?




 




S. M. O. : Nous nous
sommes retrouvés dans une petite salle close où je n'ai pas vu de télévision, de
radio, mais peut-être que dans sa chambre, il y a la télé et la radio mais je
n'ai pas accédé à sa chambre personnelle.




 




RFI : Quels sont les
livres qu'il lit ?




 




S. M. O. : On n'en a
pas parlé mais les derniers ouvrages qui ont été publiés sur sa vie, sur la vie
politique nationale, je crois pouvoir dire qu'il en dispose. De plus, il m'a
demandé si j'avais eu un exemplaire du livre de Charles Onana [Côte d'Ivoire :
le coup d'Etat, aux éditions Duboiris, NDLR].




 




RFI : Vous avez donc
passé près de trois heures avec Laurent Gbagbo ce lundi. Est-ce que ça veut dire
que, malgré votre titre de président du FPI (Front populaire ivoirien), c'est
toujours lui le vrai patron ?




 




S. M. O. : Ce serait
trop prétentieux de dire qu'on met de côté Laurent Gbagbo, dans ce qui se passe.
Non, ce ne serait pas juste. Il est le père fondateur du Front populaire
ivoirien et ancien chef d'Etat. (...) Quels que soient le bagage et l'expérience
que nous puissions avoir, nous avons besoin de lui. Donc pour moi, c'est encore
l'occasion de venir puiser dans son expérience pour conduire la lourde charge
qui se retrouve entre mes mains par la force des choses.




 




RFI : Il vous a fait
des recommandations j'imagine ?




 




S. M. O. : Laurent
Gbagbo n'est pas du genre à faire des recommandations. Il demande simplement
comment ça se passe. C'est tout. Sinon, il ne donne pas de directives de façon
rigide.




 




RFI : Des
orientations ?




 




S. M. O. : Voilà. Il
émet des opinions. Par exemple, moi je soulève quelques questions. Je dis : nous
travaillons mais l'environnement devient de plus en plus étouffant parce qu'il y
a trop de voix qui s'élèvent de gauche à droite et tout ça pour coordonner, ça
pose problème. Il a dit : « Il faut être assez rigoureux parce que, quand même,
le parti a une vie et c'est à toi qu'il appartient en tant que président du
parti désormais de mettre de l'ordre dans la maison ».




 




RFI : Donc ça veut
dire que ceux qui se revendiquent comme porte-parole, tels Justin Koné Katinan
ou Assoa Adou, ne sont pas ses porte-parole ? C'est vous le vrai patron, c'est
ça ?




 




S. M. O. : Je crois
pouvoir dire que oui. Mais tous ceux que vous venez de citer, ce sont des
camarades qui apportent quelque chose dans la lutte que nous sommes en train de
mener.




 




RFI : Vous avez donc
boycotté les législatives de décembre. Mais est-ce que vous allez boycotter
aussi longtemps que vos amis politiques seront en prison ?




 




S. M. O. : Je ne
souhaite pas cela au sens où nous avons posé des préoccupations objectives. La
question de l'insécurité en Côte d'Ivoire, la question de la présence un peu
partout d'hommes en armes qui terrorisent les populations, c'est un problème qui
constitue une entrave sérieuse au bon déroulement du jeu démocratique.




 




RFI : Si la sécurité
s'améliore, vous pouvez envisager d'aller aux élections locales ?




 




S. M. O. : C'est un
des aspects de la question. Nous avons posé le problème aussi d'équilibrer la
composition de la CEI, la Commission électorale indépendante. Ça n'est pas bon
que cette Commission soit aussi déséquilibrée. Sur 31 membres de la Commission
centrale, nous ne sommes représentés que par deux personnes. C'est ça, le
problème de fond. Toutes les questions de listes électorales qui ont été
réajustées - et nous n'avons pas été partie prenante dans le jeu - ce sont des
préoccupations réelles. Donc que ces autorités tirent courageusement les leçons
pour appeler à la discussion afin qu'on s'entende sur l'essentiel des règles du
jeu. Si ceci est fait, nous nous considérons toujours comme un parti des
élections puisque notre ligne fondamentale, c'est la transition pacifique à la
démocratie.




 




RFI : Est-ce que
vous avez vu un Laurent Gbagbo revanchard ?




 




S. M. O. : Pour
Laurent Gbagbo, ce n'est pas la revanche. Pour peu que le pouvoir qui est en
place autour du président Alassane Ouattara veuille faire son travail, Laurent
Gbagbo va l'apprécier. C'est un jeu circonscrit dans le temps, c'est pour ça
qu'on parle d'alternance. Selon notre Constitution, c'est cinq ans. Nous on se
présentera aussi comme une alternative.




 




Famille
houphouëtiste : scène de ménage à Abidjan




 




L'Observateur Paalga

- On le sait, le président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara doit son pouvoir
à son aîné Henri Konan Bédié, président du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI).
En effet, conformément à l'Alliance du Rassemblement des Houphouëtistes (RHDP),
le sphinx de Daoukro a appelé à voter pour son jeune frère pour mettre fin au
pouvoir des refondateurs avec à leur tête Laurent Gbagbo. Bien d'observateurs
politiques avaient en son temps douté de la sincérité de l'homme et du report
des voix du peuple baoulé en faveur du candidat du Rassemblement des
républicains. Mais la suite des événements leur donnera tort. Bédié a tenu ses
engagements au point d'accepter avec son staff de manger de la vache enragée à
l'hôtel du Golf, où il est resté en compagnie de son frère jusqu'au dénouement
de la crise postélectorale, qui a fait plus de 3 000 morts. L'un des premiers
engagements que devrait tenir le pouvoir actuel, c'est d'attribuer la Primature,
actuellement occupée par Guillaume Soro, à son allié, mais pour diverses
raisons, le PDCI ronge toujours son frein. A cette situation viennent s'ajouter
les résultats, mitigés, des législatives, qui ont augmenté le nombre de
mécontents et de frustrés au sein du parti. C'est dans ce contexte que le
président de l'ancien parti unique a tenu un discours qui laisse voir les
premières lézardes du RHDP sur les bords de la lagune Ebrié : lors de la
traditionnelle présentation de vœux du Parti, il a déclaré sous les acclamations
des militants : "L'élection de notre jeune frère Alassane Ouattara et les
actions entreprises depuis son accession à la magistrature suprême montrent à
l'envi que notre position était juste quand bien même de petits réglages doivent
encore être effectués pour un meilleur fonctionnement de notre alliance". Il dit
savoir que "de nombreuses questions continuent d'être posées à ce sujet dans les
salons tout comme sur la place publique au sujet de notre alliance et surtout de
son fonctionnement". Enfin, le président du parti a annoncé une réunion du
Bureau politique pour, entre autres, se pencher "sur les problèmes de notre vie
en commun". Une scène de ménage comme il n'en manque pas dans toute union. Mais,
peut-on véritablement dire qu'il y a une ombre entre les deux présidents ? Rien
n'est moins sûr : ADO ne manque pas de consulter son aîné sur les grandes
décisions et certainement qu'ils se parlent en permanence pour s'accorder sur le
fonctionnement de leur alliance. Quoi qu'il en soit, il n'était pas évident de
trouver meilleure solution pour faire face à la situation sécuritaire du pays
que de confier pour le moment le poste de Premier ministre au chef de guerre,
censé maîtriser ses troupes. Selon toute vraisemblance, le perchoir lui est
réservé lorsqu'il aura les 40 ans, le 8 mai prochain, l'âge minimum pour assumer
cette autre lourde responsabilité selon la loi fondamentale. C'est pourquoi le
Conseil constitutionnel traîne depuis les pieds avec les résultats des
législatives. Les réglages dont parle Konan Bédié pourraient être d'abord
destinés à calmer l'impatience de ses militants en les contentant un tant soit
peu et en mettant du même coup une petite pression sur l'allié. Qu'à cela ne
tienne, le duo a tout intérêt à renforcer ses liens, surtout que les partisans
de l'ancien président ne sommeillent ni ne dorment.




La
Côte d'Ivoire se dote d'une nouvelle compagnie aérienne




 





20minutes.fr -


La compagnie aérienne de Côte d'Ivoire va reprendre en avril ses
activités sous une nouvelle appellation, Air Côte d'Ivoire, deux Airbus A319
assurant des liaisons régionales, ont annoncé ce jeudi les autorités
ivoiriennes. Par un décret signé ce jeudi, le gouvernement a créé cette
compagnie, dont le capital sera détenu à 51% par l'Etat et à 35% par Air France,
le reste étant aux mains d'investisseurs privés. "Le premier vol est prévu pour
fin avril et le capital de la nouvelle entité est d'environ 25 milliards de
francs CFA" (environ 38 millions d'euros), a déclaré le porte-parole du
gouvernement, Bruno Koné. La compagnie remplacera Air Ivoire, qui a fait
faillite. Un responsable du ministère des Transports a déclaré qu'Air Côte
d'Ivoire commencerait à fonctionner avec deux appareils en leasing assurant des
liaisons régionales. "Nous allons commencer avec deux Airbus A319. Puis l'année
suivante, nous ferons passer la flotte à trois appareils. Mais si le besoin d'en
fait sentir, nous aurons les moyens d'augmenter le nombre d'appareils", a dit ce
responsable ayant requis l'anonymat.




 




Vague de
licenciements dans des entreprises parapubliques




 




Xinhuanet -
La
Société de transport abidjanais (Sotra) a effectivement mis en oeuvre lundi sa
mesure de dégraissage de son effectif à travers le licenciement de quelque 1.200
agents, dernier épisode d'une série de licenciements d'agents exerçant dans des
entreprises parapubliques ivoiriennes. La Sotra n'a pas publié la liste
des agents concernés. Elle a plutôt adressé des courriers personnalisés
informant les agents qu'ils sont mis en "chômage technique pour une durée de
deux mois renouvelables", a appris Xinhua jeudi auprès d'un machiniste licencié.




"Ce sont nos
délégués (du personnel) qui nous ont remis nos lettres de licenciement. Ils
disent dans la lettre que c'est un chômage technique mais je sais que c'est un
licenciement en bonne et due forme", dénonce-t-il. Le dégraissage de ce millier
d'agents (sur 3.600) s'inscrit dans le cadre du redressement de la Sotra en vue
de lui permettre de "retrouver son autonomie financière", a indiqué son
directeur général, Méité Bouaké. La direction de la Sotra a annoncé le 27
janvier un plan stratégique de développement dénommé "Contrat Sotra" évalué à
99,4 milliards FCFA qui vise à doter l'entreprise vers 2016 de 970 engins dont
27 bateaux-bus (contre 90 engins actuellement opérationnels), transporter 300
millions de passagers par an et porter le chiffre d'affaires, actuellement
déficitaire, à 42 milliards FCFA. Avant la Sotra, le Port autonome d'Abidjan (PAA)
avait libéré fin décembre dernier, 120 agents peu après la mise en chômage
technique de 322 travailleurs de la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI).
Dans le secteur de l'hôtellerie, environ 400 travailleurs des établissements
parapublics ont été licenciés ou mis en chômage technique. Un peu plus de 400
agents de la défunte compagnie aérienne nationale Air Ivoire sont sur le carreau
depuis sept mois après la liquidation de leur entreprise. Ils sont depuis lors
sans salaires et n'ont toujours pas perçu de droits de licenciement. La nouvelle
Air Côte d'Ivoire ne devrait en employer que la moitié, ont prévenu les
autorités. Dans le secteur bancaire, le président Alassane Ouattara a annoncé
lors de sa dernière visite officielle en France la privatisation des banques
ivoiriennes publiques, laissant planer une menace de réduction des effectifs
lors de la mise en œuvre de cette mesure. A la Fonction publique, le ministre
Gnamien Konan vient de faire savoir que le nombre de concours de recrutements de
nouveaux fonctionnaires sera réduit tout en annonçant que le départ à la
retraite anticipée sera proposée aux fonctionnaires et agents de l' Etat en
fonction. Avec 70% de jeunes sans emplois et un Ivoirien sur deux vivant avec
moins d'un dollar par jour, les Ivoiriens attendent les mesures de lutte contre
la pauvreté annoncée par le président Alassane Ouattara lors de la campagne
présidentielle.