REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU VENDREDI 10 DECEMBRE 2010

10 déc 2010

REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU VENDREDI 10 DECEMBRE 2010


International Gbagbo négocie son départ, selon TTU
Atlasinfo.fr - "Contrairement à ce que rapportent certains médias, l'heure serait à la négociation plutôt qu'au blocage politique en Côte d'Ivoire", croit savoir la lettre TTU dans sa dernière livraison de jeudi.

Selon TTU, "Conscient que son maintien aux affaires n'est pas tenable politiquement, Laurent Gbagbo aurait accepté l'inéluctabilité de son départ du pays. L'ancien Président ivoirien tenterait actuellement de négocier un exil vers l'Afrique du Sud. Parmi ses conditions, il exigerait de quitter le pays avec 300 de ses proches et soutiens".

"Si la communauté internationale semble avoir donné son accord de principe pour le départ de 30 personnes, elle ne semble pas disposée à laisser partir un certain nombre de ses collaborateurs, susceptibles d'être recherchés par la Cour pénale internationale pour divers crimes de guerre. Gbagbo lui-même exigerait, par ailleurs, de pouvoir bénéficier de l'immunité diplomatique pour éviter des poursuites potentielles", indique TTU.

D'un point de vue politique, poursuit la lettre confidentielle, Gbagbo semble encore disposer d'appuis solides au sein de l'armée, notamment par l'intermédiaire du général de division Philippe Mangou, chef d'état-major de l'armée, qu'il a lui-même nommé en 2004.

Le dispositif français sur place compterait entre 700 et 800 hommes, essentiellement basés à Abidjan, mobilisés au titre de l'opération Licorne. Ces effectifs, auxquels s'ajouteraient des éléments des forces spéciales récemment déployés, semblent suffisants pour contenir une crise éventuelle, selon TTU.

Le Gabon demande aux Ivoiriens de tenir compte des avis de l'UA et de l'ONU
LIBREVILLE, 10 déc 2010 (AFP) - Le Gabon appelle les Ivoiriens à privilégier la paix "en tenant compte de la position exprimée par l'Union africaine (UA) et de la résolution adoptée par l'ONU", dans un communiqué officiel diffusé vendredi mais qui évite de mentionner le nom du vainqueur proclamé par ces deux organisations, Alassane Ouattara.
Le Conseil des ministres dirigé jeudi par le président Ali Bongo Ondimba "exprime, au nom du peuple gabonais, le voeu le plus ardent de voir l'Etat de Côte d'Ivoire et le peuple ivoirien privilégier la paix et la concorde nationale suite à la présidentielle qui a été organisée dans ce pays frère, en tenant compte de la position exprimée par l'Union africaine (UA) et de la résolution adoptée par l'Organisation des Nations unies (ONU)", déclare le communiqué publié par les quotidiens L'Union et Gabon-Matin.
Le texte ne nomme ni Laurent Gbagbo, président sortant proclamé réélu par le Conseil constitutionnel de Côte d'Ivoire, ni Alassane Ouattara, son opposant proclamé vainqueur du second tour de la présidentielle du 28 novembre. M. Ouattara a été reconnu président élu par l'ONU, l'UA et plusieurs pays.

Libreville affirme que son vœu pour les Ivoiriens s'inscrit dans "la tradition gabonaise léguée par le président (gabonais) Omar Bongo Ondimba (décédé en juin 2009, NDLR) d'encourager, en toute circonstance, exclusivement des solutions promotrices et garantes de la paix".

Le Gabon souhaite que la Côte d'Ivoire privilégie la paix "afin que, (...) aux côtés d'autres pays africains, (elle) participe davantage au processus engagé et irréversible d'émergence d'une Afrique qui, après les cinquante premières années d'existence de plusieurs de ses Etats, doit s'affirmer sur la scène internationale nouvelle".[...]

Côte d'Ivoire: menaces US de sanctions, suspension de l'Union africaine

ABIDJAN, 9 déc 2010 (AFP) - Les Etats-Unis ont brandi jeudi la menace de sanctions et l'Union africaine a suspendu la Côte d'Ivoire, renforçant la pression de la communauté internationale qui ne reconnaît pas la réélection de Laurent Gbagbo à la présidence.
Dans une lettre adressée à M. Gbagbo, le président américain Barack Obama "dit clairement que s'il fait le mauvais choix, (...) nous envisagerons d'éventuelles sanctions contre lui et d'autres, si besoin est", a déclaré le porte-parole du département d'Etat Philip Crowley. Mardi, M. Crowley avait appelé le président sortant à "reconnaître la volonté du peuple de Côte d'Ivoire et entamer une transition pacifique". Et lundi un haut responsable avait indiqué que, pour la Maison Blanche, Alassane Ouattarra était le vainqueur "légitime" de l'élection.[...]
L'UA suspend la Côte d'Ivoire de Laurent Gbagbo
Jeune Afrique : Le conseil de l'Union africaine (UA) a décidé de suspendre la Côte d'Ivoire de ses instances jusqu'à ce que Laurent Gbagbo cède enfin son fauteuil au président élu par les Ivoiriens et reconnu par la communauté internationale, Alassane Dramane Ouattara. Le président sortant est plus que jamais isolé.

Laurent Gbagbo aura bien du mal, désormais, à mettre ses déboires sur le dos des Occidentaux, voire des Français, puisque l'Union africaine (UA) elle-même a annoncé jeudi qu'elle suspendait la Côte d'Ivoire jusqu'à nouvel ordre. Ou plutôt jusqu'à ce que le président sortant se décide enfin à quitter le pouvoir après avoir perdu l'élection présidentielle, remportée par Alassane Ouattara avec 54,1 % des voix le 28 novembre.

« Le conseil a décidé de suspendre la Côte d'Ivoire jusqu'au moment où M. Ouattara, président élu démocratiquement, entre effectivement en fonctions », a déclaré ce jeudi Ramtane Lamamra, commissaire de l'UA pour la paix et la sécurité. L'institution panafricaine a donc suivi la position de son président en exercice, le chef de l'État du Malawi Bingu wa Mutharika, qui avait pris partie pour Ouattara dans un communiqué publié mercredi.

« J'ai demandé au leader ivoirien Laurent Gbagbo de se retirer et de donner le pouvoir au chef de l'opposition Alassane Ouattara. Il est le vainqueur de l'élection. Le président Gbagbo doit respecter la volonté du peuple exprimée par les urnes et de ce fait, doit se retirer pour éviter un autre bain de sang en Afrique », déclarait-il. « Il est grand temps que les leaders africains respectent la volonté du peuple exprimée par les urnes. [...] J'ai reçu des informations fiables et convaincantes au sujet de l'élection. Je suis d'accord avec la Communauté économique des États d'Afrique de l'ouest (Cedeao) et les observateurs internationaux pour dire que Ouattara a remporté l'élection ivoirienne du 28 novembre », avait précisé le président de l'UA.

Désert diplomatiqueLa décision de l'UA pèse lourd symboliquement. Elle s'ajoute à la suspension de la Côte d'Ivoire par la Cedeao mercredi. Et à toutes les déclarations des institutions internationales, politiques et économiques, et des pays qui ne reconnaissent qu'un seul président en la personne d'Alassane Ouattara : ONU (dont le Conseil de sécurité a finalement adopté un texte commun dans la nuit de mercredi à jeudi), UE, États-Unis, FMI, Banque mondiale, Francophonie... Le pouvoir de Laurent Gbagbo est certes bien enraciné. Mais combien de temps pourra-t-il tenir dans un désert diplomatique ?

Pour Gbagbo, "il n'y aura pas de guerre" en Côte d'Ivoire
ABIDJAN, 10 déc 2010 (AFP) - Laurent Gbagbo, l'un des deux présidents proclamés de Côte d'Ivoire, a affirmé qu'"il n'y aurait pas de guerre" dans le pays et plaidé pour une "discussion" avec le camp de son rival Alassane Ouattara, rapporte vendredi la presse ivoirienne.
"Il n'y aura pas de guerre en Côte d'Ivoire", a-t-il assuré en recevant jeudi au palais présidentiel des représentants de la communauté atchan (région d'Abidjan), selon ses propos cités par le quotidien d'Etat Fraternité-Matin. "Asseyons-nous et discutons", a-t-il ajouté, selon le journal. A l'issue de dix années de crise politico-militaire marquées par une quasi-guerre civile après le coup d'Etat manqué de 2002, le pays est en pleine tourmente depuis que les deux rivaux de la présidentielle du 28 novembre revendiquent la présidence, chacun ayant formé son propre gouvernement. Jeudi soir, le gouvernement de M. Ouattara, dirigé par le chef de l'ex-rébellion Guillaume Soro, a appelé l'armée à reconnaître l'ex-opposant comme son "chef suprême". [...]

Côte d'Ivoire: 2.000 personnes ont fui le pays depuis le 29 novembre (HCR)
GENEVE, 10 déc 2010 (AFP) - Quelque 2.000 Ivoiriens ont fui leur pays depuis le 29 novembre, au lendemain du second tour de la présidentielle qui a provoqué une crise politique entre les deux candidats revendiquant la victoire, a indiqué vendredi l'ONU. "La crise post-électorale en Côte d'Ivoire a déjà conduit quelque 2.000 Ivoiriens, en majorité des femmes et des enfants, à trouver refuge dans les pays voisins du Liberia et de Guinée", a expliqué un porte-parole du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), Andrej Mahecic, lors d'un point de presse.

La grande majorité de ces personnes (1.700) se sont réfugiées dans le nord-ouest du Libéria, dans le département de Nimba, a-t-il précisé ajoutant que 200 autres étaient "arrivées épuisées après deux jours de marche" dans la région de Nzerekoke en Guinée. Ces réfugiés, originaires de villages de l'ouest de la Côte d'Ivoire, ont expliqué avoir quitté le pays "par mesure de précaution, dans la crainte de violences si l'impasse politique persiste", a encore indiqué M. Mahejic.
Malgré un état de santé correct, la majorité de ces demandeurs d'asile ont un besoin pressant de nourriture et d'abris, a-t-il insisté.
Le HCR, qui assiste depuis plusieurs années en Côte d'Ivoire même quelque 35.000 personnes déplacées et 25.000 réfugiés venus du Liberia, a en outre souligné qu'il suivait de près l'évolution de la situation, ayant déjà "pris des mesures pour être prêt au cas où elle se dégraderait".

Les deux présidents proclamés du pays, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, sont engagés dans un bras de fer qui semble s'installer dans la durée, chaque camp laissant ouvertes toutes les options, règlement politico-diplomatique ou recours à la force.