REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU VENDREDI 09 DÉCEMBRE 2011

9 déc 2011

REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU VENDREDI 09 DÉCEMBRE 2011








Législatives ivoiriennes: le Premier ministre appelle à la fin des violences




 




AFP
-

Le Premier ministre ivoirien Guillaume Soro a appelé jeudi à mettre un terme à
la violence "qui entoure actuellement la campagne" pour les élections
législatives de dimanche et a condamné l`utilisation de militaires par certains
candidats. Egalement ministre de la Défense, M. Soro lance un "appel pressant à
tous les partis politiques et candidats pour mettre un terme à la violence qui
entoure actuellement la campagne", selon un communiqué lu en soirée par son
porte-parole à la télévision publique. Au moins cinq personnes, dont un candidat
du parti présidentiel, ont été tuées depuis le début de la campagne samedi 3
décembre. Il a également condamné l`"utilisation d`éléments des FRCI (Forces
républicaines de Côte d`Ivoire) dans la campagne électorale des législatives".
"Il revient de façon récurrente que certains candidats se permettent, alors
qu`ils n`en ont pas le droit, de faire assurer leur sécurité par des éléments
des FRCI ou des groupes de personnes armées, c`est-à-dire des milices", selon le
texte du Premier ministre. M. Soro "a noté la présence de militaires dans des
équipes de campagne de certains candidats, ces militaires ont été identifiés,
ils seront convoqués pour être entendus et punis". Le Premier ministre "condamne
avec la plus grande fermeté ces comportements antirépublicains". Il a mis "en
garde les auteurs de l`utilisation abusive des éléments des FRCI et des milices
et leur demande d`y mettre immédiatement fin", soulignant que la "sécurisation
des législatives est le défi majeur du moment". Ce scrutin, boycotté par le
parti de l`ex-président Laurent Gbagbo, doit permettre à la Côte d`Ivoire de
tourner la page de la grave crise postélectorale de 2010-11 qui a fait quelque
3.000 morts.




 





Côte d`Ivoire : 5 morts depuis samedi, appel à la fin des violences




 




AFP
- Le Premier ministre et ministre de la Défense de Côte d`Ivoire Guillaume Soro
a appelé jeudi à mettre un terme à la violence "qui entoure actuellement la
campagne" pour les élections législatives et a condamné l`utilisation de
militaires par certains candidats. Cinq personnes, dont un candidat du parti
présidentiel, ont été tuées depuis le début de la campagne le 3 décembre en vue
des législatives de dimanche, un scrutin capital pour tourner la page d`une
crise postélectorale ayant fait 3.000 morts. Il est boycotté par le parti de
l`ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, transféré fin novembre à La Haye, où il
est soupçonné par la Cour pénale internationale (CPI) d`être "coauteur indirect"
de crimes contre l`humanité commis par ses forces lors de la crise (décembre
2010 - avril 2011). Le Premier ministre a lancé un "appel pressant à tous les
partis politiques et candidats pour mettre un terme à la violence qui entoure
actuellement la campagne", selon un communiqué lu en soirée par son porte-parole
à la télévision publique. Il a également condamné l`"utilisation d`éléments des
FRCI (Forces républicaines de Côte d`Ivoire) dans la campagne électorale des
législatives". "Il revient de façon récurrente que certains candidats se
permettent, alors qu`ils n`en ont pas le droit, de faire assurer leur sécurité
par des éléments des FRCI ou des groupes de personnes armées, c`est-à-dire des
milices", selon le texte du Premier ministre. (...) M. Soro "a noté la présence de
militaires dans des équipes de campagne de certains candidats. Ces militaires
ont été identifiés, ils seront convoqués pour être entendus et punis". Le
Premier ministre a "condamné avec la plus grande fermeté ces comportements
antirépublicains". Il a mis "en garde les auteurs de l`utilisation abusive des
éléments des FRCI et des milices et leur demande d`y mettre immédiatement fin",
soulignant que la "sécurisation des législatives est le défi majeur du moment".
Un peu plus tôt dans la journée, le ministre délégué à la Défense Paul Koffi
Koffi avait déjà dénoncé l`utilisation d`"hommes en armes" par des candidats
lors de la campagne des législatives, sans toutefois préciser s`il s`agissait de
membres des FRCI. "Lorsque vous le faites, cela correspond à une milice. Le
gouvernement va sévir", avait-il menacé, en précisant: "nous serons en mesure si
cela est nécessaire de demander à la Commission électorale indépendante
d`invalider les scrutins où les candidats auraient utilisé les hommes en armes".
Ces inquiétudes ont été relayées par le chef de la Mission de l`Onu dans le pays
(Onuci), forte de 12.000 éléments. Bert Koenders a "déploré vivement les
incidents isolés provoqués très souvent par des hommes armés présents autour des
candidats perturbant ainsi la quiétude des populations". (...)




 





Côte d`Ivoire: "incidents" provoqués par "hommes armés" autour des candidats
(ONU)




 




AFP
-

La Mission de l'ONU en Côte d'Ivoire (Onuci) a "vivement" déploré jeudi les
"incidents isolés provoqués très souvent par des hommes armés présents autour
des candidats" en lice pour les élections législatives de dimanche. Le chef de
l'Onuci et représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour la Côte
d'Ivoire, Bert Koenders, "déplore vivement les incidents isolés provoqués très
souvent par des hommes armés présents autour des candidats perturbant ainsi la
quiétude des populations", selon un communiqué. Si la campagne est "considérée
comme calme dans sa globalité", il a néanmoins demandé aux autorités "de faire
immédiatement respecter la loi en vigueur et d'assurer un traitement égal à tous
les candidats". Concernant les droits de l'Homme, le porte-parole de l'Onuci
Hamadoun Touré, a fait état, depuis le début de la campagne, de "cas de
violation et d'abus, notamment des cas d'atteinte à l'intégrité physique, des
arrestations arbitraires et des mauvais traitements ainsi que des cas
d'intimidation et de destruction de biens". L'expert indépendant des Nations
Unies sur la situation des droits de l'Homme en Côte d'Ivoire, Doudou Diène,
séjourne dans le pays depuis le 7 décembre et jusqu'au 13 décembre. Un peu plus
tôt dans la journée, le ministre délégué à la Défense, Paul Koffi Koffi, avait
lui aussi dénoncé l'utilisation d'"hommes en armes" par des candidats aux
législatives. "Certains candidats (...) se font accompagner par des hommes en
armes. Lorsque vous le faites, cela correspond à une milice", a-t-il souligné.





"Encore une fois, le gouvernement en appelle à la responsabilité des candidats.
Il n'est pas question d'utiliser des hommes armés pour vous accompagner dans vos
campagnes", a-t-il lancé à l'adresse des candidats lors d'une allocution à la
télévision publique.




 





Législatives ivoiriennes: un ministre dénonce la présence d`hommes en armes




 




AFP
-

Le ministre délégué à la Défense, Paul Koffi Koffi, a dénoncé jeudi
l`utilisation d`hommes en armes par des candidats dans la campagne des
législatives en Côte d`Ivoire. "Certains candidats (...) se font accompagner par
des hommes en armes. Lorsque vous le faites, cela correspond à une milice.
Encore une fois, le gouvernement en appelle à la responsabilité des candidats.
Il n`est pas question d`utiliser des hommes armés pour vous accompagner dans vos
campagnes", a-t-il dit à la télévision publique.




 





Législatives ivoiriennes: tension après un tir de roquette meurtrier




 




AFP
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Un tir de roquette près d`un rassemblement électoral, qui a fait trois morts, a
brusquement fait monter la tension en Côte d`Ivoire juste avant les élections
législatives de dimanche, boycottées par le parti de l`ex-président Laurent
Gbagbo. Il s`agit du premier incident grave rapporté depuis le début le 3
décembre de la campagne pour un scrutin censé définitivement sortir le pays de
la grave crise postélectorale née de l`élection présidentielle contestée de
novembre 2010 et ayant fait quelque 3.000 morts.




Trois
personnes - une femme et deux adolescents - ont été tuées mercredi à la
mi-journée à Grand-Lahou (sud) par un tir de roquette à proximité d`une place où
se préparait un rassemblement du Parti démocratique de Côte d`Ivoire (PDCI),
membre de l`alliance soutenant le président Alassane Ouattara. Une enquête est
en cours pour déterminer les circonstances de cette attaque. La situation était
calme jeudi dans cette ville côtière située à une centaine de kilomètres à
l`ouest d`Abidjan, selon des sources locales. Le ministre délégué à la Défense,
Paul Koffi Koffi, s`était rendu sur place mercredi soir. "C`est un acte
condamnable, a indiqué jeudi à l`AFP le secrétaire-général du PDCI Alphonse
Djédjé Mady, "la Côte d`Ivoire a suffisamment souffert comme cela, il faut que
les Ivoiriens se ressaisissent". "Nous souhaitons que cela soit un acte isolé.
En dehors de cet incident, je n`ai pas eu d`échos d`affrontements ailleurs",
a-t-il ajouté. La campagne doit s`achever vendredi soir. L`attaque meurtrière de
Grand-Lahou souligne que, malgré une nette amélioration, la situation
sécuritaire reste fragile, en particulier dans l`ouest, qui fut le théâtre des
pires tueries pendant la crise. De nombreuses armes circulent. Conséquence de
plus d`une décennie de crise politico-militaire, de nombreuses armes circulent
librement dans le pays, fusils artisanaux, kalachnikovs mais aussi
lance-roquettes. La sécurisation des opérations électorales constitue, avec le
taux de participation, un des grands enjeux du scrutin de dimanche, le premier
organisé depuis la présidentielle contestée de novembre. Quelque 25.000 éléments
des forces de l`ordre ivoiriennes doivent être déployés, soutenus par 7.000
membres de la mission de l`ONU (Onuci). Sur le plan politique, la victoire du
camp Ouattara ne fait guère de doute. La coalition au pouvoir devrait obtenir la
majorité des 255 sièges, ses principaux adversaires, notamment le Front
populaire ivoirien (FPI) de M. Gbagbo, boycottant le scrutin. Depuis plusieurs
jours, le FPI publie à la une du quotidien pro-Gbagbo "Notre Voie" un message à
ses sympathisants: "camarade, tu n`es pas concerné, reste chez toi". Environ 5,7
millions d`inscrits sont appelés aux urnes pour ce vote à un tour. Mais selon
des sources concordantes, il y aurait au total une centaine de candidats FPI qui
ont bravé le boycott pour se présenter en "indépendants". (...)




 





Législatives ivoiriennes : Dérive sécuritaire




 





L'Observateur Paalga -

Ce
dimanche 11 décembre 2011, les Ivoiriens sont appelés aux urnes pour élire leurs
représentants à l'Assemblée nationale. Si la présidentielle a suscité de
l'engouement et mobilisé des millions d'électeurs qui espéraient par ce scrutin
sortir définitivement de près de dix ans de crise sociopolitique, les
législatives ne semblent pas enthousiasmer les foules. Les meetings ne
regroupent pas grand monde et les candidats privilégient le porte-à-porte ou la
campagne de proximité si bien que l'un des enjeux de ces élections réside dans
le taux de participation. Plusieurs facteurs pourraient expliquer ce désintérêt
des populations. Primo : l'élection présidentielle censée tourner
définitivement les pages sombres de l'histoire de la Côte d'Ivoire a, au
contraire, plongé le pays dans un conflit meurtrier qui aurait fait 3000 morts ;
Secundo : l'opposition pro-Gbagbo ne participe pas aux législatives et s'est
retirée de tout processus de réconciliation pour protester contre le
transfèrement de l'ancien président à la Cour pénale internationale (CPI) à La
Haye. Il reste certes des indépendants FPI dans la course, mais la troupe dans
sa majorité s'est déclarée non partante. Vu que, malgré sa défaite, le candidat
du Front populaire ivoirien a recueilli plus de 46% de l'électorat, c'est une
frange non négligeable de la population ivoirienne qui se met ainsi en marge du
scrutin de ce dimanche. Dans ces conditions, les législatives manquent de
saveur et de piquant et constituent un non-événement dans la mesure où «il n'y a
rien en face» pour reprendre le slogan fétiche de l'ancienne majorité
présidentielle, et les candidats RDR et PDCI sont presque sûrs d'être élus.
L'événement de cette campagne électorale aura été cette dérive sécuritaire
avec le tir à la roquette à Grand-Lahou au sud d'Abidjan qui a laissé trois
morts sur le carreau dont un candidat du RDR. Ce grave incident est le signe que
le pays n'est pas totalement sécurisé. On se doutait que toutes les armes
n'avaient pas été rangées mais quand il s'agit d'armement de ce type qui circule
entre des mains non identifiées, il y a de quoi être inquiet. Faut-il
lier cette attaque à la récente expédition de Laurent Gbagbo à la CPI par les
autorités ivoiriennes ? Difficile d'y répondre, mais cette hypothèse n'est pas à
écarter. Dans tous les cas, à quelque chose malheur est bon ; les nouveaux
maîtres d'Abidjan savent à quoi s'en tenir pour le retour du calme dans les eaux
troubles de la lagune Ebrié.




 





L'assaut final des jeunes loups contre les dinosaures!




 





koaci.com

- L'une des curiosités pour ces législatives du 11 décembre prochain reste la
profession des certains des candidats au poste de député. A Yopougon, quartier
populaire d'Abidjan, la capitale économique, des jeunes cireurs devisent
tranquillement avec des chargeurs de wôrô-wôrô, ce vendredi matin devant
quelques affiches. « Mais, ça veut dire que moi-même, je pouvais être candidat.
Et pourquoi pas gagner » ironise l'un d'entre eux sous les injures de ces amis.
Etudiants, chômeurs, ménagères, sans emploi, pasteur, néant sont en quelques
mots le lot de professions auxquelles les ivoiriens auront droit pour la
prochaine assemblée nationale. Tous veulent apporter leur pierre à l'édifice.
Mieux, ils veulent participer et rivaliser avec les grands du milieu politique
ivoirien. « Si tu ne fais la politique, c'est elle qui te fait » c'est ainsi que
se justifie ce jeune étudiant candidat suppléant dans une commune d'Abidjan. A
pousser cette réflexion plus loin, l'on peut dire que les Ivoiriens dans leur
majorité ne veulent plus laisser que des hommes politique présider tous seuls à
leur destinée. Car déclare Maméry Koné, résident à Williamsville, dans la
commune d'Adjamé « les hommes politiques ont montré leur limite pendant la crise
post-électorale ». Même s'il ne met personne en cause, Jean Yao, trouve en cette
multiplicité de fonctions des candidats un exemple de démocratie. Il va plus
loin en disant que « ces dinosaures de la politique ivoirienne seront confrontés
à des jeunes étudiants, à des ménagères qui vivent quotidiennement la réalité ».
« On nous dit que les députés sont les porte-voix des populations. Je souhaite
que ces chômeurs et autres candidats soient porté à l'Hémicycle pour nos
intérêts » a-t-il poursuivi. Tout en remarquant qu'au cours de ces campagnes
législatives débutées le samedi 3 décembre dernier, la tendance des candidats
indépendants reste mitigée. En fait, moins aguerris, ces « jeunes loups » et
novices dans le monde de la politique, ont des stratégies de campagne qui vont
du porte-à-porte, à la sensibilisation de proximité. « Ils organisent plusieurs
meetings en même temps en des endroits différents. Cela ne nous permet pas de
voir ni d'entendre les têtes de liste s'exprimer » déplore Thibaut Djama, 33
ans, diplômé sans emploi. Conséquence : les électeurs gardent à l'esprit leurs
candidats fonciers. « Ces nouveaux candidats n'ont pas suffisamment préparés ces
élections. En plus, ils sont inconnus pour la plupart » renchérit M.Esmel
Gnagne. En tout cas, une chose reste cependant sûre, c'est que ce sang neuf
parmi les candidatures prouve que les Ivoiriens ont désormais tourné le dos au
favoritisme électoral. Ils mettent tout en œuvre avec les nouvelles autorités
pour un pays réconcilié et démocratique, où chacun a son mot à dire.




 





Côte d'Ivoire: les élections de la réconciliation?




 





L'Express -

Environ 5,7 millions d'inscrits sont appelés aux urnes pour ce vote à un tour en
Côte d'Ivoire. L'un des enjeux du vote sera le rapport de forces entre le RDR
d'Alassane Ouattara, et le PDCI d'Henri Konan Bédié. Un an après la
présidentielle qui a déclenché une grave crise et huit mois après la chute de
Laurent Gbagbo, les Ivoiriens doivent élire une nouvelle assemblée. Alassane
Ouattara espère consolider son pouvoir et rétablir un fonctionnement normal des
institutions. Mais de nombreuses incertitudes demeurent. Les urnes
aideront-elles cette fois à panser les plaies de la Cöte d'Ivoire? Un an après
la présidentielle à l'origine de la crise qui a ébranlé le pays, les Ivoiriens
élisent dimanche leurs députés. Et les trois personnes tuées mercredi à l'ouest
d'Abidjan, alors qu'un rassemblement d'un parti de l'alliance au pouvoir se
préparait à proximité, rappellent que la situation sécuritaire reste précaire
dans le pays. Par ailleurs, un candidat du Rassemblement des républicains, parti
du président Alassane Ouattara, a été "brûlé" et un "jeune" villageois tué.
Arrivé en avril aux commandes, grâce aux ex-rebelles nordistes et aux
bombardements de la France et de l'ONU, le président Ouattara entend, par ces
élections, tourner la page, consolider son pouvoir et rétablir un fonctionnement
normal des institutions. Environ 5,7 millions d'inscrits sont appelés aux urnes
pour ce vote à un tour. Le camp du nouveau chef de l'Etat, Alassane Ouattara,
devrait obtenir la majorité des 255 sièges. Son parti, le Rassemblement des
républicains (RDR) est absent de l'Assemblée actuelle, pour avoir refusé de
participer au dernier scrutin organisé, en 2000, en raison des violences
perpétrées alors contre ses militants. Confusion autour du boycott des
pro-Gbagbo. Mais le boycott du parti de l'ancien président Laurent Gbagbo, le
Front populaire ivoirien (FPI) et de ses alliés risque d'entacher la légitimité
du scrutin. Il proteste contre la détention de plusieurs dizaines de
personnalités de son bord, Laurent Gbagbo en tête, transféré à la Cour pénale
internationale pour crimes contre l'humanité commis durant la crise de décembre
2010-avril 2011, et une justice à deux vitesses puisque aucun responsable du
camp Ouattara n'a été inquiété pour les crimes postélectoraux. Pourtant, il
règne une certaine confusion parmi les partisans de l'ancien président. Une
centaine de candidats issus du FPI ont bravé le boycott des élections décidé par
leur parti pour se présenter en "indépendants". Et plusieurs personnalités
issues de l'ex-coalition au pouvoir, le Congrès national de la résistance pour
la démocratie (CNRD), ont annoncé lundi qu'elles participeraient finalement au
scrutin. En revanche, une quinzaine de candidats qui se présentaient en
"indépendants", ont annoncé mardi leur retrait des élections, pour ne pas
cautionner la mise en place d'un "pouvoir dictatorial". Quel poids pour le PDCI
de Konan Bédié ? L'un des grands enjeux du vote sera le rapport de forces entre
le parti d'Alassane Ouattara, le Rassemblement des républicains (RDR), et celui
de l'ancien chef d'Etat Henri Konan Bédié, le Parti démocratique de Côte
d'Ivoire (PDCI), sans qui Alassane Ouattara n'aurait pas obtenu 54% des
suffrages lors de la présidentielle de 2010. Un des enjeux de ces élections sera
justement le rééquilibrage des relations entre ces deux alliés. En effet, malgré
l'engagement pris fin 2010 par Alassane Ouattara de nommer une personnalité PDCI
au poste de Premier ministre, le président ramené au pouvoir par l'intervention
militaire occidentale et les combattants des rebelles du Nord avait octroyé le
poste de Premier ministre au chef de ces derniers, Guillaume Soro. L'ex-chef de
la rébellion portera les couleurs du RDR avec plusieurs de ses compagnons.
Malgré l'engagement pris fin 2010 par le président, Guillaume Soro semble
presque assuré de rester Premier ministre dans les prochains mois, réforme de
l'armée oblige. La sécurité reste fragile. En refusant de reconnaître sa défaite
après une décennie de tourmente, Laurent Gbagbo avait plongé le pays, poids
lourd économique de l'Afrique de l'Ouest aux 21 millions d'habitants, dans sa
plus grave crise. Quelque 3000 personnes ont péri dans les violences. Malgré une
nette amélioration, la sécurité reste fragile, en particulier dans l'ouest, qui
fut le théâtre des pires tueries, et les débordements de la nouvelle armée, les
Forces républicaines (FRCI), sont encore fréquents. Pour le scrutin, les forces
de l'ordre doivent être déployées en nombre: 25 000 éléments ivoiriens, 7000 du
côté de la mission de l'ONU (Onuci). Redémarrage de l'économie. Après une
récession de près de 6% en 2011, causée par la crise postélectorale, la Côte
d'Ivoire devrait retrouver la voie de la croissance l'année prochaine, si la
stabilité est au rendez-vous. Les chantiers se multiplient à Abidjan, capitale
économique. Le gouvernement a lancé une politique de grands travaux, symbolisée
par le lancement du chantier pour le troisième pont de la ville, en suspens
depuis une vingtaine d'années. Et début novembre, les autorités ont annoncé
qu'un organe public de régulation de la filière cacao et un prix garanti aux
paysans seraient restaurés après plus d'une décennie de libéralisation de ce
secteur stratégique, moteur du "miracle" ivoirien des années 1960 et 70. Les
bailleurs de fonds accompagnent fortement cette reprise, les prêts ont repris
comme les réductions de la dette, les hommes d'affaires affluentes de nouveau
dans les hôtels d'Abidjan. L'enjeu de la réforme de l'armée. Pour ramener la
paix dans le pays, Alassane Ouattara devra s'attaquer au chantier de l'armée. La
réforme promise d'une armée "républicaine", qui unisse les ex-rebelles l'ayant
porté au pouvoir et les forces qui furent fidèles à Laurent Gbagbo, se fait
attendre. Le gouvernement s'était bien engagé à intégrer dans l'armée,
rebaptisée Forces républicaines (FRCI), au moins 11000 ex-FN, mais ces derniers,
qui sont de facto déjà en place et la plupart du temps les seuls bien armés, se
livrent parfois au "brigandage" et même à des crimes dénoncés par l'ONU et les
ONG.