REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU MERCREDI 21 MARS 2012

21 mar 2012

REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU MERCREDI 21 MARS 2012






Côte d'Ivoire : Ahoussou chargé par Ouattara de renouer avec le
FPI




 




koaci.com

- Après Banny (voir article de KOACI), Ouattara a reçu ce mardi le Premier
Ministre Jeannot Ahoussou dans le cadre d'un déjeuner de travail hebdomadaire en
prélude au Conseil des Ministres du mercredi. A sa sortie, Ahoussou a brièvement
exprimé que le gouvernement avait clairement décidé de s'inscrire dans la
reprise du dialogue avec le camp Gbagbo et ce, selon les propos tenus, dans un
cadre "officiel". A l'en croire la dynamique de dialogue avec l'opposition,
particulièrement avec le FPI (Front Populaire Ivoirien) et LMP (La Majorité
Présidentielle) serait plus qu'une priorité pour les autorités ivoiriennes
version Ahoussou-Ouattara voire même une caution politique pour la
réconciliation. Mission périlleuse pour Ahoussou  Une nouvelle démarche de
rapprochement qui, au delà de l'épineux dossier des prisonniers du FPI, pourrait
pourtant rester sans suite compte tenu notamment du faible crédit accordé au
garde des sceaux Ahoussou par le camp de celui pour lequel il s'est occupé de le
transférer à la Haye. L'espoir pourrait venir d'Amani Nguessan qui pour sa part,
au même titre que Folgo ou Gervais Coulibaly, a déjà dans l'ombre entamé le
rapprochement pour le dialogue avec le camp Ouattara. Reste désormais à savoir
si ce dernier bénéficie encore du soutien d'une base populaire pro Gbagbo
toujours aussi importante en Côte d'Ivoire.




 




Procès de  la filière Café-Cacao en Côte d'Ivoire  enfin la
vérité ?




 




Le Pays

(Burkina Faso)- La démission du Premier ministre Guillaume Soro le 8 mars
dernier, suivie de son élection à la présidence de l'Assemblée nationale, la
nomination de son successeur, Me Jeannot Ahoussou Kouadio qui a formé son
gouvernement dans la foulée, ont, quelque peu, éclipsé un autre événement
important qui a lieu actuellement en Côte d'Ivoire. Il s'agit du procès des
ex-barons de la filière café-cacao qui s'est ouvert il y a maintenant près de
deux semaines. C'est un procès qui était très attendu pour faire la lumière sur
des détournements, des pillages et des gaspillages de ressources générées par
cette juteuse filière estimées aujourd'hui à 900 milliards de F CFA. Plusieurs
fois programmé surtout en 2010, le procès a fait l'objet de plusieurs renvois
pour « une bonne administration de la justice ». En cette année 2012, tous les
éléments et toutes les conditions semblent être (enfin) réunis pour faire la
lumière sur ce scandale qui a éclaté en 2007 sous le régime Gbagbo. La preuve
est que le procès s'est bien ouvert et n'a pas fait l'objet de renvoi comme par
le passé. Depuis deux semaines donc, les personnes mises en cause dans cette
affaire, une trentaine en détention préventive depuis juin 2008, mais qui
comparait libre aujourd'hui, répondent des faits de « détournement de fonds,
d'escroquerie, d'abus de biens sociaux, de faux et usage de faux en écriture
privée de banque ». Des faits qui seraient commis entre 2002 et 2008 et pour
lesquels chacun des accusés risque 20 ans de prison s'il est reconnu coupable. 
Durant 2 mois environ, des personnalités comme Lucien Tapé Do (l'homme au
chapeau panama), Angéline Kili, Henri Amouzou, Didier Gbogou, etc. auront à
répondre des travers de leur gestion en leur titre d'anciens responsables de
structures s'occupant de la filière née des cendres de la fameuse CAISTAB comme
la Bourse du café-cacao (BCC), le Fonds de régulation et de contrôle du
café-cacao (FRC), le Fonds de développement et de promotion des activités des
producteurs de café-cacao (FDPCC), etc. A priori, on doit s'attendre à ce que la
lumière et toute la lumière jaillisse du scandale mis au grand jour par une
vaste opération « mains propres » ordonnée en 2007 par l'ancien président
Laurent Gbagbo. Mais si l'opération avait eu le mérite d'être menée à l'époque,
on peut se demander s'il y aurait eu un procès équitable dans cette affaire de
crime économique mais qui a des implications politiques vu que les gros poissons
épinglés sont des proches du leader du Front populaire ivoirien (FPI). Le
scepticisme était grand que le pouvoir Gbagbo en place acceptât de juger des
personnes qui pourraient faire des révélations embarrassantes surtout qu'il est
de notoriété publique que la filière était aussi une vache à lait, une pompe à
sous pour le régime en place. Ç'aurait été se faire hara-kiri car le pouvoir, à
l'époque, n'avait certainement pas manqué de bénéficier abondamment et indûment
de cette manne ne serait-ce qu'à travers l'effort de guerre obligatoire. Les
bruits de détournements étaient même parvenus par exemple aux oreilles du
journaliste franco-canadien et spécialiste de la filière café-cacao, Guy André
Kieffer, qui a mystérieusement disparu en 2004 en voulant en savoir davantage.
Au fil du temps, cette inquiétude est devenue une certitude avec les nombreux
renvois du procès des ex-barons de la filière café-cacao qui est vitale pour la
Côte d'Ivoire parce que représentant environ 20% du PIB (produit intérieur brut)
du pays. Mais aujourd'hui, avec le changement de régime, cet obstacle est, en
principe, levé. Et on est en droit de s'attendre à un procès équitable qui
permettra de faire éclater la vérité dans cette affaire.  A terme, le procès
sera également un signal fort en direction des planteurs dont la défense des
intérêts était le dernier des soucis des dirigeants des structures éclatées de
la filière. Il permettra aussi de tirer des leçons pour réussir la
réorganisation de la filière chère au régime Ouattara.




 




Côte d'Ivoire : les
rongeurs de la fève dans la souricière




 




L'Observateur Paalga

- Juin 2008 : une vingtaine de barons de la filière café-cacao sont envoyés à la
Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (MACA) sur ordre de l'ex-président
Laurent Gbagbo, lequel avait écrit au procureur de la République, pour qu'une
enquête soit ouverte sur des malversations dans ce domaine juteux. Le virus de
l'enrichissement illicite semblait avoir fait des victimes dans les rangs de ces
responsables du Groupement professionnel des exportateurs de café-cacao (GEPEX).
Laurent Gbagbo voulait montrer à la Communauté internationale à l'époque qu'il
n'y avait pas de parapluie qui tienne dès lors qu'on avait rempli ses poches
avec les deniers publics. On avait d'ailleurs espéré que le procès allait se
tenir avant la présidentielle, c'est-à-dire avant la castagne politique. Mais
nul n'ignorait aussi que l'ex-chef de l'Etat savait jusqu'où il pouvait pousser
le bouchon judiciaire.




Premier produit
d'exportation du pays pendant des décennies, le café-cacao a toujours été l'une
des principales mamelles économiques de Côte d'Ivoire, qui biberonnait et les
Ivoiriens et la sous-région. Laurent Gbagbo s'est appuyé sur ce butin naturel
pour asseoir son pouvoir et acheter les armes avec lesquelles il a tenu tête aux
forces d'ADO et de l'ONU. Tout comme le Port autonome d'Abidjan (PAA), la
filière café-cacao, un secteur stratégique s'il en est, a toujours été confiée à
des hommes proches du palais. Problème : la gestion de cette filière a souvent
flirté avec l'opacité tout comme l'est l'or noir dans d'autres cieux. C'est un
département qui relève de la présidence ivoirienne et gare à quiconque osera
fouiner dans les méandres de ce Trésor public. Pour avoir humé de trop près les
miasmes de ce café-cacao, le journaliste franco-canadien (1) disparaît le 16
avril 2004. Avec le recul, on sait à présent que le jugement de ces gourous de
la filière ne pouvait pas se tenir du temps de Gbagbo, car le déballage aurait
éclaboussé la présidence ivoirienne. Capital dans l'économie et les finances
ivoiriennes, le café-cacao est donc aussi un enjeu du pouvoir. On ne peut donc
que se féliciter de ce procès, où les accusés comparaissent libres, et souhaiter
surtout que le jugement soit équitable et que toute la lumière soit faite sur
cette page sombre de l'économie de ce pays. Car bien souvent, dans ces grands
procès politico-économico-médiatiques, on laisse la proie pour l'ombre, et ce
sont des comparses qu'on sanctionne, laissant les vrais délinquants à col blanc
narguer les populations avec leurs milliards mal acquis. S'il est vrai que ce
sont les rongeurs de la fève ivoirienne qui ont été pris dans la souricière, ils
doivent répondre de leurs actes qui confinent au crime économique. Après
jugement, si la preuve est administrée que certains ont trempé les babines dans
les détournements des 900 milliards (somme qu'auraient dissipé certains
responsables entre 2002 et 2008), alors ils doivent rendre gorge. Si le dossier
est vide, ils doivent recouvrer la liberté. Le procès est celui des dérives du
régime déchu, soit ! Mais il sonne également comme un avertissement pour le
pouvoir d'ADO, qui doit éviter de tomber dans les mêmes travers que son
prédécesseur. Il doit ouvrir l'œil et le bon.




 




Le Centre social de
Bongouanou sauve une adolescente de 16 ans d'un mariage forcé




 




AFP -
 
La Cellule de lutte contre les violences basées sur le genre (VBG) du Centre
social restructuré de Bongouanou (centre-est, région du N'zi) a réussi à
soustraire une adolescente de 16 ans d'un mariage forcé que ses parents
projetaient de lui faire contracter au Mali. La jeune fille a été extraite, à
Bouaké, du car qui la transportait vers le Mali par la direction régionale des
Affaires sociales, suite à l'alerte donnée par la police de Bongouanou saisie
par le Centre social. A la gare de Bongouanou, des voyageurs, émus par le
calvaire de l'adolescente dont les parents avaient lié les mains et les pieds
pour parer à toute tentative de fuite, ont saisi cette structure publique aux
fins de délivrer l'adolescente. La jeune fille qui a bénéficié, trois jours
durant, de l'assistance d'une ONG, a regagné Bongouanou sous escorte onusienne.
Son père, M. Sanogo Karim, qui rechignait à la recevoir l'a finalement réadmise
chez lui après avoir longuement été sensibilisé sur le fait que l'acte qu'il
avait posé aurait pu le conduire en prison, au vu des nouvelles dispositions sur
les droits de l'enfant et de la femme.