REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU MERCREDI 21 DECEMBRE 2011

21 déc 2011

REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU MERCREDI 21 DECEMBRE 2011







La Côte d'Ivoire
engage une "diplomatie active" pour la reconstruction post-crise du pays




 




Xinhuanet -
Le
gouvernement ivoirien est engagé dans une "diplomatie active" pour attirer les
bailleurs de fonds afin que le pays redevienne un pays de croissance au sortir
de la violente crise postélectorale, a déclaré mardi le ministre des Affaires
étrangères, Daniel Kablan Duncan. "Nous devons avoir une diplomatie
active pas seulement au niveau politique mais également au niveau économique
pour attirer les bailleurs de fonds afin que le pays redevienne un pays de
croissance, de développement", a déclaré Daniel Kablan Duncan lors d'une
conférence de presse sur les "visites d'amitié et de travail " du président
Alassane Ouattara. De la mi-novembre à la mi-décembre, Alassane Ouattara
a visité le Bénin, le Togo, le Niger, le Burkina Faso et la Guinée, dans la
sous-région ouest africaine, avant de se rendre en Belgique. Pour le
ministre des Affaires étrangères, ces différents déplacements rentrent dans le
cadre de la recherche de la paix et de la sécurité en Côte d'Ivoire et dans la
sous-région mais visent également à relever les défis de la relance économique
et de la reconstruction du pays. "Les retombées de ces visites vont se
sentir l'année prochaine", selon M. Kablan Duncan qui annonce un "flot"
d'investisseurs sur la Côte d'Ivoire. A Bruxelles, a-t-il indiqué,
Alassane Ouattara s'est entretenu avec plus d'une dizaine d'entreprises privées
intéressées par des investissements dans les domaines du transport, du négoce
café- cacao, de l'agro-industrie et de la gestion portuaire. "Ces
entreprises ont réitéré leur volonté d'accroître leurs investissements en Côte
d'Ivoire de l'ordre de 500 millions d'euro à partir du début de l'année 2012", a
relevé Daniel Kablan Duncan. Le but de cette "diplomatie active", a-t-il
poursuivi, est de " faire en sorte que la croissance qui a été négative cette
année (- 5%) et qui sera positive l'année prochaine (8,5%) puisse atteindre 10%
en 2015". "Nos diplomates doivent faire en sorte de vendre notre pays à
l'extérieur pour que la Côte d'Ivoire soit un pays émergent à l'horizon 2020", a
conclu le ministre des Affaires étrangères.




 




Police militaire en
RCI : Il faut d'abord raccommoder le treillis




 




L'Observateur Paalga
-

Recevant, le lundi 18 décembre dernier à Abidjan, tous les chefs des hauts
commandements militaires, de la gendarmerie et de la police au palais
présidentiel du Plateau à la suite des échauffourées survenues entre des
éléments des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) et des populations à
Vavoua (Centre-Ouest, région du Haut-Sassandra) le week-end écoulé (qui auraient
fait cinq morts et de nombreux blessés), le président ivoirien, Alassane Dramane
Ouattara, a réitéré sa volonté de ne plus tolérer de tels actes, qui sont de
nature à influer négativement sur le climat socio-politique et économique, en
pleine normalisation, et sur les perspectives de croissance annoncées. A
cet effet, donnant un ultimatum de 48 heures pour mettre de l'ordre aux patrons
de l'armée ivoirienne, ADO a décrété désormais la «tolérance zéro» à
l'indiscipline dans les armées et la police et annoncé la mise sur pied d'une
police militaire "pour inspecter les rues et traquer les soldats qui font le
rodéo en ville". Force est de reconnaître que c'est une bonne idée que de
créer une police militaire, qui a pour rôle d'assurer la sécurité et
l'application des lois au sein d'une organisation militaire ; en somme de tenir
à carreau les hommes en treillis. On se souvient encore du temps où la
police militaire quadrillait Ouagadougou disciplinant les éléments indisciplinés
de notre Grande Muette. La restauration des patrouilles par le ministère de la
Défense en 2007, avec comme numéro vert, le 80 00 11 05, a justement été saluée
à sa juste valeur. A la faveur des mutineries et des exactions de militaires qui
ont émaillé notre pays cette année, il n'est d'ailleurs pas rare de rencontrer
des véhicules de patrouilles estampillées PM sillonnant la capitale à certaines
heures de la nuit. Leur présence a sans doute contribué au retour à l'ordre dans
les casernes du Pays des hommes intègres. Autant dire que l'instauration
d'une police militaire sur les bords de la lagune Ebrié contribuera, à n'en pas
douter, à rendre plus républicaines les Forces ivoiriennes et, partant, à
consolider la paix. «En plus de la question de la réconciliation
nationale, la délicate équation de la reconstruction de la Grande Muette
ivoirienne, composée des Pro-Gbagbo, des éléments des forces nouvelles et de
supplétifs, reste un des dossiers-clés qui doit figurer en bonne place sur la
table du président Alassane Dramane Ouattara», écrivions-nous justement dans
notre édition du mardi 20 décembre 2011. Cependant, le vrai fond du
problème c'est que, pour avoir une vraie police militaire, il faut d'abord qu'il
y ait de vrais militaires. Ce qui n'est pas encore le cas en Côte d'Ivoire vu le
caractère hétéroclite de son armée. Avant donc de discipliner les éléments des
FRCI, il faudrait faire d'eux de vrais soldats en leur inculquant les valeurs
républicaines, dont l'enracinement n'a pas été favorisé par les conflits qu'a
connus le pays. En d'autres termes, il faut, avant tout, raccommoder le treillis
usé par la crise.




 




Comment les
Ivoiriens conçoivent-ils la réconciliation ?




 




Afrik.com -
Après une
décennie de guerre militaro-civile et une crise postélectorale, qui a fait 3000
morts, selon l'ONU, l'heure est à la réconciliation en Côte d'Ivoire. Cette
réconciliation tant souhaitée par les nouvelles autorités du pays sera-t-elle
possible avec le transfert de Laurent Gbagbo à la CPI ? A Abidjan, les avis
divergent. Certains Ivoiriens insistent pour que justice soit faite et
pour qu'on définisse les responsabilités de chacun avant d'envisager une
véritable réconciliation. D'autres par contre, pensent que la réconciliation
doit primer sur la justice afin d'effacer les différents. « Les Ivoiriens
ont payé les frais de cette crise qui a plongé dans le deuil de nombreuses
familles » « Chaque Ivoirien a été victime de cette crise. D'aucuns ont
perdu leurs frères, leurs pères ou leurs sœurs, c'est-à-dire : un membre
important de sa famille. Et mon souhait le plus ardent c'est de ne plus revivre
ce cauchemar », lance Moustapha Koné, 30 ans, gérant d'un cyber café. Pour lui,
toute cette affaire repose sur Laurent Gbagbo qui a ses yeux, est le seul
responsable. « A cause de lui, les Ivoiriens vivaient dans la clandestinité. Il
a réussi à instrumentaliser la jeunesse. On se regardait en chien de faïence »,
dit-il. « Les autorités actuelles doivent avoir le sens du pardon »
Adrien Kouamé, 26 ans, étudiant en Sociologie à l'Université de Cocody ne
partage pas cet avis. Au contraire, il sollicite la tolérance des nouvelles
autorités du pays en vue d'aider le peuple à se pardonner. « La réconciliation
veut dire quoi ? C'est d'oublier ce qui s'est passé. Par conséquent, quand deux
familles sont en combat et qu'on veut les réconcilier, on ne doit pas dire : «
vous qui êtes en faute, on va vous punir ». Au contraire : « on dira tout
simplement qu'on vous pardonne et vous vous serrez les mains et après vous
partez sur de nouvelles bases. En ce qui concerne la Côte d'Ivoire, il serait
convenable qu'au nom de la réconciliation, que tous les prisonniers politiques
soient libérés », suggère le jeune homme. « La paix n'a pas de prix ».
« Un mea-culpa pour tous les acteurs politiques de ce pays », estime en
revanche Vanessa coiffeuse résidant à Youpougon. « Il faut que nos acteurs
politiques s'asseyent autour d'une même table de négociation pour discuter de ce
qui s'est réellement passé. Ils doivent se poser la question de savoir : D'où
est venu ce problème ? Après cela, organiser une campagne de sensibilisation à
travers tout le pays », préconise-t-elle. Même son de cloche pour Deli
Daniel, 30 ans, prestataire dans une Agence de Communication : « Il faut qu'on
se regarde en face et oser se demander pardon. La paix n'a pas de prix. Il faut
sensibiliser surtout les jeunes pour éviter qu'ils soient à la solde des
politiciens dont le seul objectif est de briguer un mandat présidentiel ».




 




Les «anti Soro»
président de l'assemblée brandissent l'argument de l'âge minimum requis




 




Koaci.com -

Ca y va en coulisse de la politique ivoirienne, et le thème Guillaume Soro à la
présidence de l'Assemblée nationale n'en finit pas avec celui du nouveau
gouvernement attendu, suscite toutes sortes de surenchères, polémiques voire
haines.  L'argument de poids des anti Soro est son âge. Pour ses derniers dont
en toile de fond on retrouverait selon nos informations, Mamadou Koulibaly, Dje
Dje Mady et un certain Francis Wodié, l'âge minimal requis pour devenir
président de l'assemblée est selon la constitution du pays, quarante ans.
L''actuel premier ministre et nouveau député de Ferkéssedougou les aura certes
bientôt mais il faudra attendre mai 2012. En effet, né le 8 mai 1972 à Kofiplé,
sous-préfecture de Diawala, dans le département de Ferkessédougou en pays
Sénoufo au nord de la Côte d'Ivoire, Guillaume Soro ne serait pour ses
détracteurs pas en mesure de briguer la présidence de l'assemblée nationale.
Pour ces derniers, le débat serait même clos de fait et donc pas d'actualité.
Les chipoteurs des interprétations constitutionnelles s'arrachent actuellement
les cheveux au PDCI car toujours selon nos informations, c'est une horde de
cadres du parti d'Houphouet qui ramène constamment l'argument de l'âge de Soro
aux oreilles du président Henri Konan Bédié qui apprend t'on serait fatigué de
l'entendre jusqu'à ne plus accorder d'audience et s'en aller reposer à Daoukro.
Au delà de la question du médiatique Soro à la présidence de l'assemblée
nationale, tout indique à cette heure et ce au grand dam des teigneux du PDCI
que la présidence de l'institution parlementaire sera assurée, à moins d'une
surprise de dernière minute, par un député issu du parti d'Alassane Ouattara, le
RDR, compte tenu de sa majorité au sortir du dernier scrutin législatif. Nous
apprendrons de proches de Soro ce mardi au sortir de sa séance de travail avec
le président de la république que le jeune premier ministre s'amuserait de cette
discorde à propos de son âge. (...)




 




PDCI/RDA: Bédié
poussé vers la sortie




 




Le Pays -
On l'a
surnommé le sphinx de Daoukro, son village natal, pour sa capacité à traverser
le temps et à se sortir des situations inextricables. Henri Konan Bédié,
président du PDCI/RDA (Parti démocratique de Côte d'Ivoire / Rassemblement
démocratique africain) a en effet su résister à l'épreuve des soubresauts
politiques que son pays a connus depuis la mort du président Houphouët en 1993.
Sa dernière prouesse a été de transformer sa défaite électorale au premier tour
de la présidentielle de novembre 2010, en une véritable victoire politique.
Nimbé d'une nouvelle aura, celle du vieux sage accepté de tous, il est apparu
comme le recours pour tous les Ivoiriens. Il est devenu en quelque sorte le
Mandela ivoirien. Mais cette image de rassembleur commence à être écornée au
sortir des dernières élections législatives. Une fronde s'est faite jour au sein
de son propre parti, pour dénoncer sa gestion des législatives. Bédié, frappé
par le poids de l'âge, malgré sa cure de jouvence politique née de son alliance
avec ADO, arrivera-t-il à déjouer une fois de plus les pièges dressés sur son
chemin ? Une évidence s'impose, l'heure de la retraite approche, si elle n'a
sonné. En fait, Bédié aurait dû opérer une retraite en douceur de la tête de son
parti, et se contenter du nouveau rôle que lui a taillé ADO, à savoir être une
force morale tant pour les houphouëtistes que pour tous les Ivoiriens. Mais au
lieu de cela, il a plongé à fond les mains dans le cambouis politique, en gérant
directement les questions de positionnement au sein des candidats de son parti.
Le mauvais score de ce dernier a donc mis en relief cette mauvaise stratégie du
sphinx de Daoukro. Il s'est trop impliqué dans la vie du parti et doit donc en
assumer les résultats. Avec 77 sièges, le PDCI/RDA arrive loin derrière le RDR
qui en a décroché 127. « Il n'y a pas match », comme on le dit sur les bords de
la lagune Ebrié, entre le parti originel d'Houphouët et celui de ses fils
spirituels. Outre la survie politique même de Bédié, ce score réduit la marge de
manœuvre du PDCI dans ses tractations avec le RDR. Le parti de Ouattara peut se
passer de l'aide de son allié, dans un parlement qu'il domine largement. Il
pourrait donc lui venir à l'idée de s'affranchir de ce copinage qui laissait
croire qu'il y a un président et un vice-président en Côte d'Ivoire, Alassane
Ouattara et Henri Konan Bédié. Par ailleurs, avec son score, le PDCI perd un
atout qui était de traiter d'égal à égal avec le RDR au sein du parlement. Cette
situation inconfortable va l'obliger à batailler ferme pour obtenir le
portefeuille de Premier ministre, qui est pourtant le fruit d'un arrangement
électoral avec le RDR. « En politique, la trahison est une question de date »,
disait Talleyrand. Sans remettre en cause le sens de la parole donnée de ADO, on
ne peut cependant occulter le fait qu'en politique, tout est question
d'opportunité. Qui pouvait parier que jusqu'à ce jour, le PDCI n'occuperait pas
le strapontin de Premier ministre ? Les législatives n'ont donc pas apporté au
PDCI des arguments supplémentaires pour jouer un rôle de partenaire
incontournable pour le RDR. Peut-être son président, Henri Konan Bédié, doit-il
en tirer les conséquences ? En tout cas, il pourrait être poussé vers la sortie
par le nouveau courant contestataire. A lui de savoir anticiper les choses.