REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU MERCREDI 08 JUIN 2011

8 juin 2011

REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU MERCREDI 08 JUIN 2011


EU court annuls assets freeze on wife of I. Coast's Gbagbo

Source: AFP World News / English Date: June 08, 2011
Luxembourg, June 8, 2011 (AFP) - A court said Wednesday that European governments were wrong to slap an assets freeze on the second wife of ousted Ivory Coast president Laurent Gbagbo and ordered the restrictions lifted pending appeal.
"The General Court annuls the measures freezing the funds of Nadiany Bamba," a statement from the court read, citing as its grounds that EU member states "did not provide a sufficient statement of reasons as to how Nadiany Bamba obstructs the process of peace and reconciliation in Cote d'Ivoire."
Bamba was listed as director of the Cyclone group which publishes the newspaper Le Temps and the court recalled the EU grounds as: "Obstruction of the peace and reconciliation processes through public incitement to hatred and violence and through participation in disinformation campaigns in connection with the 2010 presidential election."
After an accelerated hearing by five judges, more than normal, the court said the EU had failed to communicate to Bamba "the reasons underlying those measures in order that that person may exercise his rights of defence and his right to effective judicial review."
It "merely set out vague and general considerations" and not "the actual and specific reasons" for the listing.
"As a consequence, the General Court annuls the contested measures, to the extent that they relate to Ms Bamba."
Around 3,000 people were killed in the stand-off that followed the November 2010 presidential polls when Gbagbo refused to accept the election authority's finding that he lost, after a decade in charge of a cocoa-rich country riven by civil war tensions.
Both the Gbagbo camp and winner Alassane Ouattara's backers were accused of atrocities.

La justice européenne annule des sanctions contre une des épouses de Gbagbo

AFP - La justice européenne a annulé mercredi des sanctions décrétées par l`UE à l`encontre de la seconde épouse de l`ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, Nadiana Bamba, privée de visa et dont les avoirs avaient été gelés. Le tribunal de la Cour de justice européenne à Luxembourg a affirmé dans son arrêt que l`UE "n`a pas motivé de manière suffisante en quoi Mme Nadiany Bamba a fait obstruction au processus de paix et à la réconciliation en Côte d`Ivoire". Directrice du groupe de presse Cyclone qui éditait notamment le quotidien "Le Temps", favorable à Laurent Gbagbo, Mme Bamba avait été sanctionnée par l`UE en janvier pour "obstruction au processus de paix et de réconciliation par l`incitation publique à la haine et à la violence et par la participation à des campagnes de désinformation en rapport avec l`élection présidentielle de 2010". Mme Bamba avait demandé au tribunal européen d`annuler cette décision. Les juges ont estimé que l`UE aurait dû préciser "les raisons spécifiques et concrètes" qui ont motivé les sanctions. Or, l`UE "s`est contentée d`exposer des considérations vagues et générales" à l`encontre de Mme Bamba, ont-ils déploré.(...)

Côte d'Ivoire : la FIDH dresse un tableau sombre de la situation des droits de l'homme

Xinhuanet - La Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) séjourne depuis plusieurs jours en Côte d'Ivoire où elle a rencontré les autorités ivoiriennes après avoir mené des missions d'investigation sur le terrain. A chacune des étapes de sa visite, la présidente de la FIDH Souhayr Belhassen a dépeint un tableau sombre de la situation des droits de l'homme en Côte d'Ivoire dans le contexte actuel de crise post - électorale. "La situation est dramatique. Les exactions et les violences sont à un niveau d'intensité assez terribles", a déploré Mme Belhassen au cours d'un entretien avec la presse, énumérant des cas de meurtres, de viols, de violences sexuelles, d'enlèvements et de disparitions forcées.
"Nous interpellons les autorités ivoiriennes pour que soit mis fin à l'impunité", a-t-elle souligné. La FIDH a effectivement réitéré son vœu lundi à la plus haute autorité ivoirienne, le président Alassane Ouattara au cours d'une rencontre avec celui-ci. "Nos préoccupations concernent la sécurité, la justice et la réconciliation des Ivoiriens. Ce qui manque à la commission dialogue, vérité et réconciliation qui a été créée c'est la dimension justice. On a mis la charrue avant les bœufs. Nous insistons sur le fait qu'il faut agir pour que l'impunité ne règne plus", a énoncé Souhayr Belhassen. La responsable du FIDH a toutefois indiqué que son organisation est favorable à une justice paisible et sereine, et non à une justice de vengeance. Le chef de l'Etat ivoirien a rassuré la délégation de la FIDH de ce que son plan d'action repose sur la mise en œuvre d'une justice transparente et équitable pour tous afin que cesse toute impunité dans le pays. "Nous voulons construire un Etat de droit dans la sérénité et dans la paix retrouvée entre tous les fils et filles du pays. Aucun Ivoirien ne sera exclu de cette volonté politique", a promis M. Ouattara. La Côte d'Ivoire tente de retourner à la normalité après une crise postélectorale aigüe qui a occasionné au moins 3 000 morts et un million de déplacés selon les autorités ivoiriennes.

Côte d`Ivoire : toujours des exactions, la justice doit être équitable (FIDH)

AFP - Les "exactions" se poursuivent en Côte d`Ivoire, a souligné mardi la Fédération internationale des droits de l`Homme (FIDH), demandant que la justice n`"exonère" personne après une sanglante crise postélectorale. "Il y a encore aujourd`hui en Côte d`Ivoire des exactions qui se commettent", a déclaré la présidente de la FIDH, Souhayir Belhassen, lors d`une conférence de presse à Abidjan, après un séjour au cours duquel elle a notamment rencontré le nouveau président Alassane Ouattara. "Il reste des Ivoiriens qui ont peur. Même quand ils ont subi des exactions ils ont peur de se rendre dans les commissariats, qui souvent n`existent pas, ont été brûlés, détruits", a-t-elle poursuivi, tout en reconnaissant que les autorités cherchent "des solutions pour sortir de ce cycle infernal".
Selon Mme Belhassen, il faut "engager des actions judiciaires contre tous les auteurs et responsables des graves violations des droits de l`Homme", dans le camp du président déchu Laurent Gbagbo et dans le camp Ouattara. "Il ne faudrait pas une justice sélective, une justice des vainqueurs" qui "exonère" certains, a insisté le président d`honneur de la FIDH, Me Sidiki Kaba, accompagné de responsables d`organisations ivoiriennes de défense des droits de l`Homme. "Ce serait une source de violences futures", a-t-il averti. Selon le nouveau pouvoir, près de 3.000 personnes ont été tuées durant la crise née du scrutin de novembre 2010 et les dix jours de guerre à Abidjan entre forces pro-Gbagbo et combattants pro-Ouattara qui, appuyés par la France et l`ONU, ont arrêté l`ex-président le 11 avril. La présidente de la FIDH a par ailleurs regretté le "flou" juridique concernant le sort des responsables du régime déchu actuellement en résidence surveillée. Il faut "qu`ils soient formellement inculpés ou libérés", a-t-elle jugé.

Le retour de la BAD en Côte d`Ivoire est "imminent", selon son président

AFP - Le retour du siège de la Banque africaine de développement (BAD) à Abidjan "est imminent", a déclaré mardi son président Donald Kaberuka, qui se trouve à Lisbonne afin de participer à partir de jeudi aux assemblées annuelles de la BAD. Le siège de la BAD avait été transféré, provisoirement, d`Abidjan à Tunis en 2003 en raison de l`instabilité politico-militaire en Côte d`Ivoire. La Côte d`Ivoire, premier exportateur mondial de cacao, est le pays le plus riche de l`Afrique de l`Ouest francophone. "Je peux vous assurer que le retour de la BAD à Abidjan est imminent", a affirmé M. Kaberuka, lors d`un point de presse, précisant que les gouverneurs régionaux de la BAD doivent évoquer cette question jeudi.
Les gouverneurs "vont prendre en considération le fait que la Côte d`Ivoire se stabilise avec Alassane Ouattara et que le pays se normalise", a-t-il indiqué. "Nous devons réhabiliter avant nos bâtiments, a expliqué par ailleurs l`ancien ministre des Finances du Rwanda. Ce sont des travaux assez complexes. Mais aussitôt les bâtiments prêts et la sécurité assurée sur place, on va retourner à Abidjan". M. Kaberuka s`exprimait avant la 46e réunion du conseil des gouverneurs de la BAD qui se tiendra jeudi et vendredi sous le thème d`"une croissance inclusive en Afrique". La ministre française des Finances Christine Lagarde y est attendue vendredi, jour de la clôture des candidatures pour la direction générale du Fonds monétaire international (FMI), dans le cadre de sa campagne pour prendre la tête du FMI.
Interrogé sur la succession de Dominique Strauss-Kahn à la tête du FMI, M. Kaberuka a estimé qu`il n`était "pas important de savoir si c`est un Africain ou pas". "L`important est que ce choix soit fait avec rigueur et transparence", a-t-il souligné regrettant en outre que la voix de l`Afrique "se fasse si peu entendre au sein des organisations économiques et financières internationales".

La France et la Côte d'Ivoire évoquent la relance de leur coopération

Xinhuanet - L'ambassadeur de France en Côte d'Ivoire Jean Marc Simon et le Premier ministre ivoirien Guillaume Soro ont évoqué mardi à Abidjan la relance de la coopération entre les deux pays. Le diplomate français s'est réjoui du réchauffement des relations franco-ivoiriennes constaté ces dernières semaines. Selon M. Simon, la reprise est marquée par la visite de personnalités françaises ces derniers jours en Côte d'Ivoire dont les membres d'une mission financière venus apporter un appui au développement économique ivoirien. "Dans ce même cadre, le ministre de la Défense et le Premier ministre français viendront en Côte d'Ivoire dans les prochaines semaines", a-t-il annoncé. On assiste de manière véritable à une décrispation dans les relations entre la Côte d'Ivoire et la France qui étaient tumultueuses sous le régime du président déchu Laurent Gbagbo. A l'issue de la crise post électorale qui a vu l'exercice du Pouvoir par le président Alassane Ouattara, la France a apporté une aide à la Côte d'Ivoire dans des secteurs tels que la santé et l'économie. Une mission financière conduite par le conseiller financier pour l'Afrique à la direction générale du trésor de la France s'est ainsi entretenue lundi avec le ministre ivoirien de l'Economie et des finances sur les questions relatives à la reprise économique. Bien avant, l'Agence française de développement (AFD) avait débloqué un prêt de 200 millions d'euros au profit de la Côte d'Ivoire.

La Côte d'Ivoire de la prévarication surfe sur la Côte d'Ivoire de la réconciliation. Les bons comptes... bancaires font les bons amis !

La dépêche diplomatique - Début de semaine véritablement déprimant pour ceux qui se préoccupent, encore, des « affaires ivoiriennes ». Et ce ne sont pas les interviews de Charles Blé Goudé et de Mamadou Koulibaly, publiés dans Jeune Afrique (5 juin 2011), qui peuvent mettre du baume au cœur. On peut y lire, sous la signature de Pascal Airault - qui réussit là un joli coup journalistique -, les fanfaronnades du premier, qui se voit toujours en Charles De Gaulle (mais ils n'ont que le prénom en commun) : « Si quelqu'un doit être récompensé et félicité pour ses activités en faveur de la paix, c'est Blé Goudé Charles », et le cynisme du second, toujours président de l'Assemblée nationale : « On rêvait d'une nouvelle Côte d'Ivoire et on déplaçait des montagnes. Dix ans plus tard, nous étions pleins de fric. On disait qu'on voulait ouvrir le marché ivoirien au monde entier mais, dans les faits, on a fait des deals avec les plus grosses entreprises françaises ». L'un et l'autre disent vouloir jouer une nouvelle partition politique en Côte d'Ivoire après avoir fait dansé tout le pays et la sous-région, pendant plus de dix ans, sur l'air de « la danse macabre », et avoir « battu le tambour avec les tibias des morts ». Et il en reste quelque chose. Hier, dans Le Monde (daté du mardi 7 juin 2011), Christophe Châtelot, envoyé spécial à Sassandra, ramenait tout le monde aux réalités d'aujourd'hui : son reportage dans l'Ouest-ivoirien était titré : « Côte d'Ivoire. L'impossible réconciliation ». Il plane au-dessus des cadavres l'ombre de Laurent Gbagbo, « l'homme qui, au lendemain de sa défaite électorale du 28 novembre 2010, préféra plonger son pays dans le chaos plutôt que de rejoindre la tête haute, le club restreint des chefs d'Etat africains qui ont accepté de quitter démocratiquement leur poste » ; et la présence de Charles Konan Banny, « politicien madré presque septuagénaire, au regard globuleux, [qui] se dit déterminé mais [...] n'est guère précis », n'est pas plus rassurante ; l'homme « confortablement assis dans son luxueux bureau jouxtant son immense villa abidjanaise » est celui qui préside, justement, la Commission pour le dialogue, la vérité et la réconciliation en Côte d'Ivoire. C'est dire qu'avec Blé Goudé, Koulibaly et Konan Banny, dans leurs luxueux costumes, leurs impeccables chemises blanches et leurs cravates signées de grands couturiers, ceux qui, en brousse, ont vu les leurs se faire dépouiller, violer, découper en morceaux ou être abattus, ne sont pas au bout de leur peine...(...)