REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU MARDI 12 JUILLET 2011

12 juil 2011

REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU MARDI 12 JUILLET 2011







Côte d`Ivoire: 10
millions EUR pour indemniser des entreprises françaises




 




Cyberpresse -

La Côte d`Ivoire va dédommager à hauteur d`environ dix millions d`euros 44
entreprises françaises sinistrées en novembre 2004 à la suite de violentes
manifestations anti-françaises à Abidjan, a-t-on appris lundi de source
officielle. Par ailleurs, le gouvernement ivoirien consacrera six milliards FCFA
supplémentaires (environ 10 M EUR) au dédommagement des entreprises, ivoiriennes
ou étrangères, victimes des pillages qui ont accompagné les combats du début
avril à Abidjan, épilogue de la récente crise post-électorale, a indiqué le
ministre ivoirien de l`Economie, Charles Koffi Diby. Cette aide sera débloquée
sur financement de l`Agence française de développement (AFD), a-t-il dit.
Concernant le dossier de 2004, l`ambassadeur de France à Abidjan, Jean-Marc
Simon, a déclaré: "les années ont passé, le vent a tourné. Il est apparu
récemment qu`il était maintenant urgent, indispensable de régler définitivement
ce contentieux entre des entrepreneurs français et la Côte d`Ivoire". Ce fonds
d`indemnisation de quelque 10 millions d`euros sera réparti entre les 44
sociétés françaises "les plus touchées", a souligné M. Diby après une rencontre
entre partenaires français et ivoiriens sur ses modalités de gestion. La
décision d`indemnisation pour 2004 devrait être annoncée officiellement lors de
la visite du Premier ministre français François Fillon, jeudi et vendredi à
Abidjan, selon M. Simon. Une aide aux PME sinistrées était évoquée depuis des
années sans se concrétiser, alors que les relations Paris-Abidjan restaient
marquées par de fortes tensions jusqu`à l`arrestation de l`ex-président Laurent
Gbagbo (2000-2011) le 11 avril. De nombreuses entreprises françaises, en général
des PME, avaient été frappées et environ 150 avaient disparu après les
manifestations anti-françaises des "patriotes" pro-Gbagbo en novembre 2004. Ces
violences avaient aussi entraîné l`évacuation par l`armée française de 8.000
ressortissants étrangers.




 




Alassane Ouattara :
"un nouvel élan" pour la Côte d'Ivoire




 




Le Post.fr -

Le président ivoirien Alassane Ouattara a ouvert mardi 5 juillet un séminaire
gouvernemental dont les conclusions permettront d' « insuffler un nouvel élan »
pour la Côte d'Ivoire. Après des années de crise, le pays doit maintenant
relever le défi de la sécurité et de la reconstruction économique. À l'occasion
d'un séminaire gouvernemental de deux jours lancé le 5 juillet au Palais
présidentiel à Abidjan, le président Ouattara a réaffirmé sa volonté d'insuffler
« un nouvel élan » en Côte d'Ivoire, un pays affecté par des années de crise. «
Les populations fondent de grands espoirs dans le gouvernement », a notamment
déclaré le président Ouattara, pour qui la mise en œuvre d'une « bonne
gouvernance » est un impératif de redressement. Ce séminaire – premier du genre
depuis l'investiture d'Alassane Ouattara en mai 2011 – a permis de « dresser les
lignes directrices de l'action du gouvernement ainsi qu'un état exhaustif des
actions majeures à réaliser par les départements ministériels pour les six mois
à venir ». Durant ces deux jours, chacun des ministres ivoiriens a pu présenter
un plan d'action ensuite discuté et amendé par le gouvernement en présence
d'Alassane Ouattara. Le séminaire s'est conclu sur la rédaction d'une feuille de
route qui orientera l'action du gouvernement du Premier ministre Guillaume Soro
pour les six prochains mois. La sécurité et l'économie occupent une place
centrale dans le document. La feuille de route comporte un volet sur la sécurité
des biens et des personnes dans un contexte de consolidation de la paix. Elle
accompagnera également la mise en œuvre du Programme présidentiel d'urgence de
45 milliards de francs CFA (environ 70 millions d'euros). Des actions ciblées
devraient être menées en faveur de l'éducation, de la santé et de la fourniture
d'électricité.




 




Côte d'Ivoire:
Mamadou Koulibaly quitte le FPI et crée son parti




 




Koaci.com

- Ce n'est pas une surprise, Mamadou Koulibaly a annoncé ce lundi après midi
depuis le palais de l'assemblée nationale sa démission du parti de l'ex
président Gbagbo, le Front populaire ivoirien, Fpi, dont il était un des
principaux cadres et devenu quasi moribond, au delà des problèmes financiers,
depuis la chute de ce dernier. Mamadou Koulibaly l'a annoncé ainsi: "Mon
engagement au sein du Fpi étant allé jusqu'à l'épuisement, de toutes les
possibilités compatibles avec mes convictions, j'ai décidé d'y mettre un terme"
et ajoute: "J'agirais au sein d'un parti en création dénommé liberté et
démocratie pour la république (LIDER)". Le président de l'assemblée nationale
ivoirienne a tenu par ailleurs à s'expliquer sur la raison de son départ du FPI
en ces termes: "suite au cataclysme que nous venons de vivre, la haute direction
du FPI refuse toujours un congrès bilan et exclue tout changement, même
indispensable, qui pourrait selon elle, l'affaiblir y voyant une traitrise
envers les camarades emprisonnés et exilés." ajoutant pour conclure et ça en
dira long sur son sentiment; " La direction du parti cherche surtout à préserver
des chasses gardées personnelles ou au détriment de l'intérêt général et à
masques sa propre trahison envers nos militants, nos idéaux , la Côte d'Ivoire
et la cause africaine". Le Lider, qui participera aux élections législatives
prévus pour la fin de l'année 2011, voit donc le jour sur la scène politique
ivoirienne à compter de ce lundi. Pour l'heure la ligne du parti n'est pas
connue, tout comme les personnalités qui rejoindront Mamadou Koulibaly dans
cette dynamique de rupture, mais tout indique qu'elle se situera sur les
fondements de "gauche" du parti de Laurent Gbagbo. Nul doute que les prochains
jours nous situerons sur les contours de ce nouveau parti. Rappelons que
l'ambiance au sein du Fpi vis à vis du président de l'assemblée nationale était
devenue délétère. Le cercle des purs et durs du Fpi ayant considéré comme
trahison la démarche de Koulibaly vers Ouattara au lendemain de l'arrestation de
Laurent Gbagbo.




 




Côte d'Ivoire :
Trois mois que Gbagbo a été kidnappé




 




Le Nouvel
Observateur -

Une bonne chose, Mamadou Koulibaly quitte la tête du FPI, ce que d'aucuns
pourraient considérer come stratégie à la limite de l'opportunisme. Si la
maladie de Ouattara s'avère réelle, et qu'il y a vacance du pouvoir dans un
avenir proche, alors Koulibaly assure la présidence par intérim. Rester à la
tête du FPI lui posait à l'évidence un problème de loyauté insoutenable, dans
l'hypothèse de vacance : - soit il revient sur les fraudes connues de tous qui
ont permis de mettre Ouattara à la tête de la Côte d'Ivoire, et de ce fait,
Gbagbo légitimement libéré, reprendrait ses fonctions, - soit il est désavoué
par un parti qui ne cesse depuis un bon moment de l'accuser de traîtrise, ce qui
se conçoit aisément au vu de ses déclarations. Un Président élu en résidence
surveillé ; un imposteur que beaucoup s'accordent à dire malade, et un président
de l'Assemblée Nationale à l'éthique élastique. Sans compter tous les pro-Gbagbo
arrêtés ou exilés. Quel avenir pour la Côte d'Ivoire ?




 




Charles Blé Goudé:
la résurrection du gbagboïste prodigue




 




Slate.fr

- Pour un «mort», Blé Goudé est bavard. Entre discours stéréotypé et énigme
colportée, il occupe l'espace médiatique —et un espace géographique qui suscite
toujours supputations...

Si Laurent
Gbagbo est surnommé «le Christ de Mama», c'est bien Charles Blé Goudé qui est
ressuscité d'entre les morts présumés. Des sources généralement bien informées
le disaient six pieds sous terre, et le voilà qui joue la scène du retour du
fils spirituel prodigue capable de prodiges médiatiques. Si Gbagbo le
«boulanger» ne pétrit plus sa farine de blé, son Blé continue de fermenter les
débats politiques. Et le scénario qu'il déroule est incontestablement
romanesque. En véritable Comte de Monte-Cristo prêt à organiser froidement sa
vengeance, le «général de la rue» ivoirienne est devenu le chouchou des médias
internationaux —radios européennes qui veulent s'africaniser, comme publications
panafricaines bien européanisées. S'il pourrait être reproché à l'ancien
ministre de la Jeunesse un sens immodéré des coups de théâtre, il faut lui
reconnaître de la constance dans ses opinions. «Têtu», diront certains. Dans une
lettre ouverte, il qualifiait de «postophiles» tous ceux qui avaient fait acte
de contrition pour obtenir un poste. Si les métaphores littéraires ne manquent
pas pour décrire l'obstination exceptionnelle de Blé Goudé, celle du «dernier
des Mohicans» est peut-être la plus pertinente. Combat désespéré? Peut-être.
Mais au jeu du «S'il n'en reste qu'un», Blé Goudé remporte le concours des
scores de visionnage sur YouTube. Les allocutions sont solennelles et les
certitudes ne semblent pas devoir défaillir: «Je serai le dernier à lâcher
Gbagbo», répète inlassablement l'exilé —quand bien même Gbagbo semble s'être
lâché lui-même. Enfilant les oripeaux d'un prophète en pleine traversée du
désert, le christique Goudé déclare avec emphase «qu'un jour il fera jour».
Comment un ressuscité médiatique ne serait-il pas sûr de lui, quand il déclare
croire «en l'Eternel des armées et au Dieu de justice»? Qui peut trembler, quand
il est persuadé d'avoir Dieu et YouTube avec lui? À bien écouter, les
interventions de Blé Goudé sont d'une grande banalité; même lorsque celui-ci
ironise en acceptant, à l'avance, de s'asseoir dans un box d'accusé, à la
condition qu'Alassane Ouattara s'y trouve aussi. Ses déclarations sont de
sempiternelles resucées de discours rabâchés depuis dix ans. Ces propos
n'impressionnaient, avant, que par la violence qu'ils inspiraient à un public
quasiment en transe. Ils n'impressionnent, aujourd'hui, que par leur caractère
délictueux. Le 1er juillet 2011, en effet, la justice ivoirienne annonçait le
lancement d'un mandat d'arrêt international contre l'ancien ministre et chef des
Jeunes Patriotes. Nouvelle garantie de rester un «bon client» médiatique. Dans
les mois à venir, le pouvoir de nuisance du fugitif sera proportionnel à
l'intérêt qu'il suscitera. Et cet intérêt restera conséquent si la dramaturgie
est à la hauteur. Outillé d'un fond idéologique rébarbatif, Charles «buzz» Goudé
peut compter sur la forme: les sites de partage de vidéo, la publicité virale et
le bouche-à-oreille. Le nombre et la variété des rumeurs le concernant sont le
signe que, même absent, il se maintient au premier plan de l'actualité
ivoirienne. Blé Goudé craint sans doute qu'on dévoile sa localisation
géographique, tout autant qu'il se plaît à entendre fleurir les supputations.
Secret de polichinelle? L'actuel ministre de la Justice refuse d'apparaître
comme le chasseur semé par sa proie. «Blé Goudé pense se cacher, mais on sait où
il est. Son extradition se fera», assurait-il. À observer son visage empreint de
sérénité, on jugerait avoir lu «Ya foye» («Tout va bien») sur ses lèvres. Une
source judiciaire n'affirmait-elle pas, cette semaine, que les services secrets
américains et français étaient aux trousses de l'ancien ministre de la Jeunesse?
En privé, les autorités ivoiriennes aiment répéter qu'il sera pris «le moment
venu». En attendant, l'Ivoirien moyen se contente de rumeurs qui mêlent fortune
présumée, complicités supposées et itinéraire d'agent secret. Même lorsque les
hypothèses sont formulées à l'imparfait du... subjectif. Dernière thèse en date:
un exil gambien... Le 5 juillet dernier, le site Internet Connection ivoirienne
affirmait que Blé Goudé se serait réfugié en Gambie en compagnie de Maho
Glofiéhi, ancien président du Front de libération du grand ouest (FLGO). Les
détails de l'article sont d'une précision prodigieuse. Le pseudonyme: Blé Goudé
se ferait appeler Carlos Cada, étudiant. L'itinéraire: il serait arrivé du Ghana
via le Sénégal. Son moyen de transport: le Boeing d'une compagnie basée en
Afrique du Sud. Son look: un grand boubou blanc. Son point de chute: un hôtel
rose de la commune de Sérécounda, où la Garde Républicaine gambienne l'aurait
escorté. Dans cette hypothèse que l'on précise confirmée par «une dame des
services secrets» gambiens, les autorités du pays d'accueil seraient donc
complices de l'exil de l'ancien «président de la rue» ivoirienne. L'histoire des
relations entre le président Yahya Jammeh et Laurent Gbagbo tend à étayer ce
postulat. En mars 2011, le journal sénégalais Kotch affirme que le président
gambien armerait le président ivoirien sortant. Il aurait été impliqué dans la
livraison d'hélicoptères de combat. Dès 2005, Yahya Jammeh était accusé par le
Sénégal de recevoir de l'Iran de grandes quantités d'armes, dont une partie
aurait été destinée à Abidjan. La complicité entre les pouvoirs de Banjul et
d'Abidjan daterait du temps où Laurent Gbagbo avait mis le doigt entre l'arbre
sénégalais et l'écorce gambienne, sur le dossier casamançais. En 2006, un bateau
transportant des armes pour le Mouvement des forces démocratiques de Casamance
était intercepté par la marine bissau-guinéenne. Il venait d'Abidjan. Jusqu'à
l'approche de la présidentielle ivoirienne, Modri Marie Delesse Schwisenberg,
conseillère de Gbagbo, aurait été chargée d'entretenir la flamme de la lune de
miel —et peut-être de placer quelques avoirs familiaux. Après la chute de
Gbagbo, le chef de l'Etat gambien ne reconnaît pas le président Alassane Dramane
Ouattara, affirmant, le 10 mai, que «Gbagbo a été renversé par les puissances
occidentales dont l'ONU, et remis à son ennemi juré pour être assassiné». Dans
une récente interview, Blé Goudé ne s'appropriait-il pas le propre amalgame de
Jammeh, qui comparait la chute de Laurent Gbagbo à celle de Patrice Lumumba? Il
pourrait donc se requinquer chez «tonton Yahya», en attendant que «le moment
venu» l'oblige à un nouveau virage dans son échappée.