REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU LUNDI 18 JUILLET 2011

18 juil 2011

REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU LUNDI 18 JUILLET 2011







Côte d'Ivoire : des
proches d'Ibrahim Coulibaly saisissent la Cour pénale internationale




 




RFI online -

Les proches d'Ibrahim Coulibaly, l'ancien rebelle ivoirien, viennent de saisir
la Cour pénale internationale de la Haye. Ils estiment avoir des preuves
irréfutables qui attestent qu'IB a non pas été tué mais assassiné le 27 avril
2011 dans le quartier d'Abobo lors d'affrontements. Regroupés au sein du
Collectif pour la justice sur l'assassinat d'IB, ils accusent les forces du
président ivoirien Alassane Ouattara de l'avoir assassiné. Un «assassinat
flagrant», selon eux, alors que la mort d'IB a été présentée comme un fait de
combat. Kader Doumbia, Secrétaire général du Collectif, dit avoir des preuves
irréfutables.
« Nous
savons bien que le 27 avril 2011, Ibrahim Coulibaly et certains de ses proches
ont été l'objet d'un assassinat ».

Depuis
plus de dix ans, IB incarnait l'instabilité politique ivoirienne. Même s'il
avait contribué à la chute de Laurent Gbagbo, le chef du «Commando invisible»
était perçu comme une menace par le pouvoir. Entre IB et le Premier ministre
Guillaume Soro notamment, il existait une rivalité sanglante. Sa disparition le
27 avril 2011, officiellement regrettée, est venue néanmoins brouiller l'image
des nouvelles autorités.




 




Côte d`Ivoire :
l`OMS apporte un appui "important" à la réforme du système sanitaire ivoirien




 




Xinhua -

Le représentant résidant de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) en Côte
d'Ivoire Mamadou Ball a indiqué vendredi à Abidjan que la structure onusienne
apporte un appui "important" au système sanitaire ivoirien.  M. Ball qui
intervenait lors d'un atelier regroupant des acteurs de la santé a fait état du
soutien actif de l'OMS à l'opération de soins gratuits dans les hôpitaux
publiques ivoiriens initiés par le gouvernement d'Ouattara.




"Nous nous attelons
à voir comment compléter l'action gouvernementale. Nous agissons dans le
contexte de la couverture sociale et sanitaire, et nous apportons un appui
technique dans le cadre des réformes engagées", a-t-il précisé. Sous la houlette
du président Alassane Ouattara, le gouvernement ivoirien a instauré depuis le 16
avril la gratuité des soins
 et
des médicaments dans les établissements sanitaires publiques du pays en raison
de la crise post -électorale.  Cette crise qui a occasionné 3.000 morts,
plusieurs dizaines de milliers de blessés et un million de déplacés selon les
autorités ivoiriennes a fortement dégradé le système sanitaire ivoirien et
appauvri de nombreux ménages.




 




En Côte d'Ivoire, la
situation se normalise à Yopougon




 




La Croix -

La plus grande commune d'Abidjan, à très forte majorité pro-Gbagbo, réapprend à
vivre après le conflit qui a mené à la chute de l'ancien président le 11 avril.
Le marché du quartier Koweït de Yopougon a retrouvé une certaine allure. En cet
après-midi ensoleillé, la longue allée en terre sur laquelle il s'étend déborde
de vendeuses dont les étals se ressemblent. On y vend des fruits, des légumes,
du maïs grillé mais aussi des habits et des chaussures. Des enfants courent.
Assis sur un petit tabouret en bois, Siaba s'amuse avec sa petite-fille, âgée
d'à peine 2 ans. Le vieil homme, vêtu d'un costume traditionnel, a le regard
sage, la pose tranquille. « Cela va beaucoup mieux, lance-il. Mais ce n'est pas
encore tout à fait comme avant. » Comme avant les longs mois de crise
postélectorale ouverte, le 28 novembre, par le refus de Laurent Gbagbo de
reconnaître sa défaite à l'élection présidentielle. Bastion de Laurent Gbagbo,
l'immense commune de Yopougon a été l'une des plus sérieusement touchées par la
crise, notamment après la chute de l'ancien président le 11 avril. Après un
large tour dans plusieurs quartiers de la commune, une image s'impose : celle
d'un quartier qui réapprend à vivre. « La plupart des gens sont revenus, estime
Franck, chauffeur de taxi. L'ambiance est beaucoup plus calme depuis la fin du
mois de mai. » Au sortir du conflit, début mai, le quartier ressemblait à une
véritable zone de guerre. De nombreux cadavres jonchaient les rues tandis que la
plupart des magasins et stations-service avaient été pillés. « Il n'y avait plus
personne ici, que l'armée et les miliciens... », raconte Franck en passant devant
un carrefour animé du quartier Sicogi. Les bars et boîtes de nuits de la rue
Princesse – réputée pour être la rue la plus festive de tout Abidjan – ont
rouvert à la mi-juin. Un signe fort que Yopougon va mieux, même s'il n'y a pas
encore foule. Pour Bertrand, qui habite du côté du quartier Maroc, c'est
superficiel. Le jeune homme, qui avait dû fuir son quartier « le lundi de Pâques
» à cause des tirs et de la pénurie de nourriture, se veut vigilant. « Les
choses recommencent un peu à tourner mais les gens sont encore méfiants. On dit
qu'il reste des armes cachées par les miliciens. Et il y a toujours des
règlements de compte ici et là », dit-il. Le 22 juin, une violente altercation
entre des membres de l'armée et ceux de la gendarmerie a causé la mort d'une
femme par balle perdue, et blessé un gendarme. Les FRCI – les Forces
Républicaines de Côte d'Ivoire, pro-Ouattara – n'ont pas encore convaincu. «
C'est une armée sans repères », estime Vincent, un gendarme actuellement au
repos forcé. Il pointe le manque de sécurité. « Il faudrait que les policiers et
les gendarmes reprennent du service pour effectuer des patrouilles communes avec
les FRCI », dit-il. Des habitants évoquent toujours des cas de vol et de racket,
d'autres trouvent que ces soldats sont encore trop nombreux dans les rues, même
si leur présence a déjà diminué. « C'est leur armée ! » lâche avec dépit Roland,
un partisan de Gbagbo, évoquant les supporteurs d'Alassane Ouattara. « On ne
peut pas ne pas les accepter... on est obligé de faire avec. Mais on les observe.
» Dans un maquis de la Cité Verte. Les relations se sont tout de même apaisées
après des premiers temps difficiles au cours desquels les FRCI ont été accusés
de pillages et de chasses à l'homme à l'encontre des partisans de Gbagbo. Membre
du comité de campagne de Laurent Gbagbo, Eugène Djué  se réjouit de cette
amélioration. « Il n'y a presque plus de tirs, dit-il. Le temps a fait son
effet. Les éléments incontrôlables qui échappaient à toute autorité sont écartés
au fur et à mesure par les responsables des FRCI », reconnaît-il. Réunis dans un
maquis de la Cité Verte, un groupe de sympathisants de Ouattara parle de
politique de manière ostensible. Inimaginable, il y a encore quelque temps. «
Pendant la crise, je récupérais des tee-shirts de campagne de Gbagbo, et je les
étendais sur mon balcon pour ne pas éveiller de soupçons, raconte Simplice, un
militant de la coalition pro-Ouattara. Avant, c'était nous qui ne pouvions pas
nous exprimer. Maintenant, ce sont les pro-Gbagbo qui n'osent plus, de peur de
voir un FRCI leur tomber dessus. »




 




Côte d`Ivoire: Blé
Goudé promet à Ouattara une opposition "non armée"




 




AFP - Charles Blé
Goudé, figure de proue du régime de Laurent Gbagbo, appelle le président
ivoirien Alassane Ouattara à cesser de réprimer les partisans du président déchu
et assure qu`il ne sera "pas un opposant qui prend les armes", dans une vidéo
diffusée samedi lors d`un meeting à Paris. "Je serai un opposant bien éduqué, un
opposant qui propose, qui critique. Je ne serai pas un opposant qui prend les
armes", affirme l`ancien ministre de la Jeunesse qui est entré dans la
clandestinité au moment de la capture de Laurent Gbagbo en avril dernier. Ce
message vidéo a été diffusé lors d`un rassemblement de la diaspora ivoirienne
pro-Gbgbo à Paris, organisé à l`initiative du Congrès panafricain des jeunes et
des patriotes (Cojep), un mouvement dirigé par Charles Blé Goudé qui a été à la
pointe de la mobilisation dans les milieux étudiants à Abidjan pendant la crise
électorale. Le message a été enregistré le 9 juillet, selon le Cojep.
Décontracté, costume bleu ciel et cravate aux rayures rouges, Charles Blé Goudé
y apparaît assis dans un jardin, devant un arbre du voyageur. Sous le coup d`un
mandat d`arrêt international délivré par la justice ivoirienne il y a quelques
semaines, il ne dit pas où il se trouve et dément les "rumeurs" qui le donnent
notamment au Bénin ou au Ghana, où se sont réfugiés plusieurs personnalités de
l`ancien régime. Tout en critiquant durement le régime d`Alassane Ouattara, il
esquisse une ouverture, en appelant le nouveau régime à "permettre" à
l`opposition d`exister. "Je voudrais lancer cet appel au régime de M. Ouattara:
quand on est à la tête d`un Etat, on enlève sa veste (...) de président de parti
politique et on évite d`instrumentaliser la justice", dit-il, dénonçant la
traque des partisans de Laurent Gbagbo, des meurtres et des détentions
arbitraires. "En Côte d`Ivoire, on parle aujourd`hui de réconciliation. Tout le
monde veut se réconcilier (...) Je pense qu`au delà des discours, des slogans,
la réconciliation doit se traduire par des actes", estime-t-il. "Tous les cadres
qui ne sont pas originaires du Nord (région de M. Ouattara) ont été chassés",
dénonce l`ancien leader estudiantin, qui craint l`installation d`une
"administration tribale". Comme il l`a déjà fait à plusieurs reprises, il
réclame la libération de Laurent Gbagbo et de ses proches, et affirme que les
poursuites judiciaires à son encontre ne sont qu`un "prétexte" pour bâillonner
l`opposition. "La place de l`opposition n`est pas en prison, elle est sur le
terrain", martèle-t-il. Laurent Gbagbo a été arrêté le 11 avril après plus de
quatre mois de crise née de son refus de reconnaître sa défaite à la
présidentielle du 28 novembre 2010 face à Alassane Ouattara, et à l`issue de dix
jours de guerre dans Abidjan. Il est actuellement en résidence surveillée dans
le Nord, comme son épouse et 13 autres proches. Ils n`ont pas été inculpés pour
l`heure. Quelque 3.000 personnes ont trouvé la mort durant la crise, la pire de
l`histoire du pays. Enfin, Charles Blé Goudé s`inquiète de la tenue prochaine de
législatives, dont la date n`a pas encore été fixée: "J`invite la communauté
internationale à interpeller M. Ouattara pour que les conditions réelles
d`élections équitables, justes et transparentes soient créées en Côte d`Ivoire
avant que nous allions aux législatives".




 




 




François Fillon en
Afrique : sur les chemins de la Françafrique




 




La Nouvelle Tribune
(Bn) -

Mensonges d'Etat. Mensonges politiques. Mensonges diplomatiques. Mensonges.
C'est ce qu'il s'est empressé au lendemain de la célébration de la fête
nationale française de venir servir aux Africains. Le premier Ministre français
a pourtant, par les destinations toutes choisies de sa tournée africaine, à une
relative exception, le Ghana, laissé entrevoir la contradiction. Entre le
discours mirifique exhibé à ces dirigeants complices et à ces peuples embobinés
et les enjeux inavoués d'un déplacement calculé. Côte d'Ivoire, Ghana, Gabon.
Entendez cacao, pétrole, bois... Les destinations choisies sont celles de
l'intéressement. Avant d'être celle d'amis et partenaires politiques. Je dirai
même celles de complices politiques. Les relations entre la France et l'Afrique
ont mis en exergue ces dernières années deux au moins des Etats où le Premier
ministre François Fillon a décidé de se rendre. La longue crise
militaro-politique qui a déstabilisé la Côte d'ivoire d'une part et la
succession au Gabon d'Ali Bongo à son père d'autre part ont prouvé, autant qu'il
eut pu en être encore besoin, que les rémanences de la Françafrique sont là et
bien là. Quant au Ghana, ancienne colonie d'une Grande-Bretagne de plus en plus
désintéressée, coincé entre Etats francophones, en passe de devenir le nouvel
eldorado pétrolier du Golfe de Guinée, il y a des raisons plus qu'évidentes pour
qu'il entre en ligne de compte des appétits français en Afrique. A la recherche
des motivations particulières, chaque destination est en effet bien pourvue. En
Côte d'Ivoire, Alassane Dramane Ouattara doit dans une large mesure son
accession au pouvoir à l'action décisive de l'opération française Licorne. Sans
cela, rien ne permet de dire qu'à l'heure actuelle, l'affreux bain de sang qui
faisait de la terre de Félix Houphouët-Boigny brasiers et carnages, aurait déjà
pris fin. La visite du Premier Ministre français, quelques mois seulement après
l'investiture en grande pompe, porte au moins deux messages. Le premier, à
l'endroit des derniers sceptiques qui se refusent à reconnaitre en la personne
du nouveau président ivoirien le dépositaire légitime de la souveraineté dévolue
par le peuple ivoirien. Concrètement, c'est la réaffirmation du soutien de la
France à celui qu'il a porté à bout de bras, de son exil parisien jusqu'à son
accession au pouvoir. Elle se traduit par une aide budgétaire de quelques
millions d'euros que la France aura tôt fait de récupérer dès que les affaires
auront recommencé à tourner entre les deux capitales. Le second message était
peut-être tout autant nécessaire que le premier. Il est adressé à Alassane
Dramane Ouattara en personne. Il rappelle sans aucun doute à l'homme sa
redevance envers la « mère-patrie ». Ce que doit Ouattara à la France, il le
devra payer. Et nous savons tous comment. Deuxième étape du séjour, le Ghana.
Nation ouest-africaine réputée pour la qualité de sa gouvernance. Pas une étape
obligée, mais pourquoi ne pas jeter un peu de poudre aux yeux de ces Africains
tatillons ? Montrer patte blanche en s'affichant sur la photo de famille d'un
régime exemplaire est toujours une bonne chose. D'autant plus que le pays en
question a depuis quelques années découvert du pétrole sur ses côtes. Des
gisements importants qui ne demandent qu'à être exploitées. Le Président John
Atta Mills saura peut-être se souvenir en son temps des grandes puissances
occidentales qui lui ont décerné, même si c'est après d'autres, le satisfecit de
la bonne gouvernance. Et composer avec elles. Troisième étape du parcours, plus
qu'évidente, celle-là : le Gabon. Terre du « parrain » de vénérée mémoire, Omar
Bongo Ondimba. Depuis l'accession d'Ali Ben, son fils et successeur à la
magistrature suprême du Gabon, les voyages officiels et officieux se sont plus
souvent effectués dans l'autre sens. Fillon vient corriger le tir. Il ne l'a
d'ailleurs pas caché. Le partenariat stratégique entre les deux pays est l'un
des plus robustes en Afrique. Chacun ayant besoin l'un de l'autre. La France
pour le pétrole, le bois et d'autres ressources naturelles qu'elle exploite à
monnaie de singe au Gabon. Les autorités gabonaises pour les privilèges et la
protection que leur accorde une France qui se bat pour leur enrichissement
perpétuel et leur impunité au pays dit « des droits de l'homme ». Si cela vous
étonne, c'est que vous faites semblant. La Françafrique, cette ignominie de
l'histoire a commencé à avoir cause liée avec l'Afrique à partir du pays de
l'Okoumé. En somme une tournée pour consolider les bases des intérêts français
en Afrique et pour développer de nouveaux partenariats stratégiques. Après, ils
viendront nous chanter, Nicolas Sarkozy en tête, que les pratiques que l'on a
désigné sous le vocable de la Françafrique sont celles d'un autre temps. Révolu.
Vous le croirez si vous voulez. Pas moi.