REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU LUNDI 16 AVRIL 2012
Côte
d'Ivoire : dialogue attendu entre le pouvoir et l'opposition, vers une
normalisation de la vie politique
Xinhuanet -
La
réconciliation nationale se présente pour les populations et les autorités
ivoiriennes comme un défi majeur après la crise post-électorale aigüe qui a
secoué le pays cinq mois durant. La mise à mal de la cohésion sociale s'est
traduite par des frictions entre l'opposition et le pouvoir qui ont abouti au
boycott des récentes élections législatives par l'opposition dont les requêtes
s'articulent autour de la libération des personnalités pro-Gbagbo en détention
et la garantie de sécurité pour tous. A maintes occasions, les nouvelles
autorités du pays se sont dites favorables à la carte du dialogue. "Le dialogue
n'est pas rompu entre le pouvoir et l'opposition. Il y a toujours eu une main
tendue de du gouvernement et du président de la République. Il y a peut-être
d'autres phases, d'autres modes de communication à expérimenter, mais le
dialogue se poursuit tous les jours", a déclaré le porte-parole du gouvernement
Koné Bruno à l'issue d'un conseil des ministres. "Nous avons pris la décision de
reprendre contact avec l'opposition dans un cadre officiel. Le gouvernement sera
désormais l'interlocuteur de nos frères et sœurs du Front populaire ivoirien (FPI,
parti de Laurent Gbagbo). Nous allons discuter", a pour sa part énoncé le
Premier ministre ivoirien Jeannot Ahoussou lors d'un conseil de gouvernement. De
part et d'autre, les acteurs affirment se trouver dans les bonnes dispositions
pour discuter et saisir ainsi la main tendue par l'autre. "En tant que fils du
pays nous sommes prêts à nous inscrire dans le processus de reconstruction du
pays. Le gouvernement a promis de nous envoyer un courrier nous invitant à la
table de discussions. Nous attendons ce courrier", a déclaré le président par
intérim du FPI, Sylvain Miaka Oureto. "Nous prenons acte de la proposition de
dialogue et nous souhaitons que le pouvoir en crée les conditions", a renchéri
le secrétaire général adjoint de ce parti Alphonse Douati. Le pouvoir et les
pro-Gbagbo devraient ainsi se retrouver dans les prochains jours pour renouer
les fils du dialogue. "C'est une bonne chose d'engager les discussions avec
l'opposition qui constitue aussi une force politique. Elle a boycotté les
élections législatives mais je pense qu'au sortir du dialogue, elle devrait
s'impliquer dans la vie du pays en prenant part aux élections municipales à
venir et aux prochains gouvernements", a estimé Karim Bamba, leader de
l'organisation " Paix et Développement". Pour celui-ci, la paix n'a pas de prix
et des concessions doivent être faites de part et d'autre pour faire baisser la
tension sociale. De l'avis de plusieurs observateurs, la reprise souhaitée du
dialogue entre Pouvoir et opposition donnera un coup de pouce à la normalisation
de la vie politique dans le pays.
Côte d'Ivoire : Alassane Ouattara pas du tout rassuré pour sa
visite à l'Ouest
Koaci.com -
Si
Mabri, Ouloto, Konaté et compagnie sont sommés de tout faire pour baliser le
terrain et de faire en sorte que tout se passe bien, KOACI.COM apprend que le
président Ouattara ne serait à cette heure pas du tout rassuré sur le plan de
l'organisation et de la sécurité pour son voyage dans l'ouest ivoirien prévu
sauf changement de dernière minute, du 21 au 24 avril prochain. Ce dimanche
encore Alassane Ouattara aurait réitéré son exigence d'une préparation sans
faille auprès de Mabri Toikeuse apprend-on d'une source de l'UDPCI, parti de
l'actuel chef de mission du voyage et ministre d'Etat du gouvernement. Dans le
département de Toulepleu, nous apprenons que le nettoyage a déjà commencé, un
important dispositif militaire FRCI appuyé d'éléments de la force licorne et de
service de renseignement policier a été déployé depuis plus d'une semaine en vue
de s'assurer du dispositif sécuritaire. Certaines sources indiquent que des
arrestations ont déjà été observées. Bon nombre d'observateurs pointent déjà la
dynamique de communication sous jacente en vue de redorer l'image d'un président
quelque peu affaibli par le manque de résultats politiques depuis son arrivée au
pouvoir en mai 2011. Maintes fois reporté, le voyage dans l'ouest ivoirien
intervient dans un climat de tension entre les populations de cette partie de la
Côte d'Ivoire et le nouveau locataire du palais présidentiel d'Abidjan. Climat
d'animosité du essentiellement aux massacres perpétrés par le camp de l'actuel
président ivoirien lors de la crise post éléctorale.
Côte
d'Ivoire : l'épouse du journaliste Guy-André Kieffer revient sur les lieux où
son mari a disparu
RFI Online
-
Osange Silou-Kieffer, l'épouse du journaliste franco-canadien,
Guy-André Kieffer, disparu en avril 2004, est à Abidjan depuis le 13 avril, pour
rencontrer notamment les autorités judiciaires ivoiriennes. Elle est accompagnée
d'un membre de Reporters Sans Frontières. Elle se rend ce lundi 16 avril sur le
lieu où son mari a disparu. Cela fait huit ans, jour pour jour, que Guy-André
Kieffer a disparu, sur le parking d'un centre commercial à Abidjan où il avait
rendez-vous. Le journaliste franco-canadien enquêtait alors sur les
malversations, notamment dans la filière cacao. L'enquête menée en France sur sa
disparition s'est orientée vers des cercles proches du pouvoir de l'ex-président
Laurent Gbagbo, et spécialement de son épouse. L'ancien aide de camp de Simone
Gbagbo, Anselme Séka Yapo, dit Séka Séka, détenu aujourd'hui à Abidjan suite à
la crise postélectorale de l'année dernière, a été entendu plusieurs fois par le
juge français, Patrick Ramaël, mais cela n'a rien donné. L'audition de Simone
Gbagbo, il y a trois ans, non plus. Huit ans après, la famille de Guy-André
Kieffer espère toujours savoir ce qu'il est devenu. Elle a peu d'espoir qu'il
soit encore vivant, et aimerait retrouver son corps. Des ossements découverts
près d'Issia, sur indication d'un témoin, au juge Ramaël se sont révélés être
ceux d'une autre personne. Osange Silo-Kieffer, revenue en Côte d'Ivoire pour la
première fois depuis 2004, compte sur la détente des relations entre la France
et le nouveau pouvoir ivoirien, pour obtenir la lumière sur le sort de son mari.
Côte
d'Ivoire : l'Etat va en guerre contre les exportations frauduleuses de noix de
cajou
Xinhuanet-
Le
gouvernement ivoirien a décidé d'aller en guerre contre les exportations
frauduleuses de noix de cajou vers les pays frontaliers qui ont atteint au cours
de la campagne écoulée un record de plus de 100.000 tonnes représentant le quart
de la production nationale. Les stratégies de lutte ont été examinées lors d'un
atelier de trois jours qui a pris fin dimanche à Bondoukou, dans l'est du pays,
sur le thème "Porosité des frontières et exploitations frauduleuses des noix de
cajou". Selon le président du conseil d'administration de l'Autorité de
régulation du coton et de l'anacarde (Areca, étatique), Bamba Mamadou, la région
de Bondoukou est non seulement l'une des plus importantes zone de production de
l'anacarde en Côte d'Ivoire, mais également la plus grande porte de sortie
frauduleuse des noix de cajou vers le Ghana, particulièrement, à cause de la
porosité des frontières. "La situation inquiète l'Etat", a-t-il indiqué relevant
qu'en 2011 moins de 280.000 tonnes de noix de cajou avaient été enregistrées au
port d'Abidjan pendant que le Ghana dont la production nationale est estimée à
25.000 tonnes a transformé au plan local environ 17.000 tonnes et exporté près
de 125.000 tonnes de noix de cajou. L'atelier, qui a été initié à la faveur du
lancement officiel de la campagne de commercialisation de la noix de cajou au
titre de l'année 2012, a permis de réfléchir sur les stratégies à mettre en
place en vue de "mettre fin ou du moins de limiter le phénomène à des
proportions raisonnables". L'atelier a également permis de faire un diagnostic
objectif des causes de fuite des noix de cajou vers les pays frontaliers,
notamment le Ghana, d'identifier les mesures adéquates permettant de lutter
efficacement contre le phénomène, de sensibiliser les acteurs de la filière sur
les bonnes pratiques en matière de qualité et de sensibiliser les autorités sur
les dispositions réglementaires mises en place pour encadrer la campagne 2012.
La Côte d'Ivoire est le premier pays africain producteur de noix de cajou et
deuxième au plan mondial après le Vietnam.