REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU LUNDI 06 JUIN 2011

6 juin 2011

REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU LUNDI 06 JUIN 2011



CI: La BAD en appui à la Côte d'Ivoire, 77 milliards CFA pour la reconstruction du pays

Koaci.com - La Côte d'Ivoire vient de recevoir un grand appui financier de la Banque Africaine de développement (BAD). Le pays bénéficiera d'un financement de 77 milliards CFA—l'équivalent de 150 millions de dollars américains—de la première institution de développement africaine afin de pouvoir mieux restaurer des services sociaux et administratifs de base. Le Conseil d'administration du groupe de la BAD a approuvé l'octroi de ces ressources—un programme qui vise à apporter une réponse rapide à la demande sociale pressante et à promouvoir la cohésion sociale et la réconciliation nationale en Côte d'Ivoire. Ce financement est constitué principalement des dons de deux organes du Groupe de la BAD, notamment la Facilité en faveur des Etats Fragiles, et le Fonds de développement africain. A travers ces ressources, la Banque souhaite contribuer à atténuer la forte pression exercée sur le budget de l'état en termes de dépenses sociales urgentes induites par la crise postélectorale qui a fait des milliers de morts et occasionné un déplacement massif de populations. Ce financement du groupe de la BAD permettra au gouvernement ivoirien de faciliter le rétablissement des services de 50 pour cent des formations sanitaires de base, et le fonctionnement de 50 pour cent des écoles et des centres de protection sociale. Il facilitera aussi l'accès de 80 pour cent de la population à l'eau potable et à l'assainissement. Le financement contribuera également au fonctionnement de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation.(...)

Côte-d'Ivoire, qui pour diriger la nouvelle armée ?

ConnectionIvoirienne.net - Le développement d'un pays va de pair avec une armée forte, unifiée, respectueuse des lois républicaines et de la vie de tous les citoyens. Un corps prêt à assurer la sécurité des personnes et des biens 24h/24 dans la discipline et dans les règles d'un État de droit. Après la guerre et la mise en place du gouvernement de 36 membres l'on est à se poser la question à quand la mise en place d'une armée unifiée ? Surtout que le maître mot du moment, c'est la Reconstruction. Une reconstruction qui ne peut se faire sans la garantie d'une bonne sécurité pour les personnes et les biens. Les Frci (Forces républicaines de Côte-d'Ivoire) créées par décret en mars 2011, sont certes venues à bout des mercenaires, soldats et miliciens du clan de l'ex-Président, avec l'aide de la France (Licorne) et de l'ONUCI. Mais, le plus dur commence. Qui à la tête de cette armée que le Président Alassane a présentée dans son discours d'investiture comme une armée réunifiée ? La question mérite d'être posée. Tant le pays vit des moments sécuritaires troubles après la guerre. L'argent n'aime pas le bruit. Encore moins celui des canons et des Kalachnikovs. Il faudra mettre au sommet de l'armée celui ou ceux qui possèdent les compétences et le mérite vrais. Le général Gueu Michel pourrait avoir ce profile. Les généraux Kassaraté, Mangou, Bakayoko, Doué ou Kouakou Nicolas aussi. A Abidjan, il se murmure que le président Ouattara attend le rapport imminent de l'ONU sur les tueries et massacres, afin de savoir les généraux dont les responsabilités pénales seraient engagées selon l'ONU. Ces derniers ne seraient tout simplement plus éligibles au sein du nouvel état-major réunifié. Déjà, des regards se tournent vers Soumaila Bakayoko et Gueu Michel, deux généraux qui ont conduit de main de maitres l'offensive des FRCI sur Abidjan. Si des seconds couteaux tels que Chérif Ousmane (Papa Guépard), Ousmane Coulibaly (Ben Laden), Zakaria Koné, capitaine Eddy Medy, le commandant du détachement des FRCI de Duékoué-Koné Daouda ou le ComZone de l'Ouest Losséni (Los de Man) etc... étaient épinglés...les deux généraux resteraient en course pour le poste de CEMA.

CI : Licorne aux commandes, principale garantie pour la Côte d'Ivoire de Ouattara

Koaci.com - Le sentiment d'insécurité est toujours palpable en Côte d'Ivoire et dans un contexte de retour à la croissance, Alassane Ouattara exhorte, telle une garantie, l'aide de la France. Selon nos informations, la crainte du camp Ouattara d'être victime demain d'un coup de force militaire est forte. Depuis que le nouveau président ivoirien a levé le voile de ses aspirations militaires, demandant comme lors de son investiture et à Deauville au G8, expressément à l'armée française d'assurer la sécurité intérieure du pays, les espoirs de sécurisation renaissent, mais les inquiétudes quant aux réactions des Frci apparaissent. En effet, un bon nombre de combattants Frci voient d'un mauvais œil le glissement français de Ouattara. Si certains d'entre eux se voyaient déjà en position de force dans le pays, d'autres constatent amèrement un manque de confiance sous couvert d'aide à la refonte de l'armée ou autre coopération. La pilule de l'efficacité et du professionnalisme de l'armée française semble avoir du mal à passer chez certains anciens de Bouaké, retrouvés dans l'incapacité de prendre l'ascendant sur les forces de Laurent Gbagbo lors de la crise post électorale. À l'inverse, la satisfaction semble totale pour la partie « pdci » des Frci, qui y voient un gage de stabilité. Nul doute qu'Alassane Ouattara anticipe tout éventuel schéma de déstabilisation tant les appétits de pouvoir sont réels. Les précédents de basculement par la force s'accumulant depuis 1999 dans le pays ont nourri des ambitions personnelles et fait naître un type de personnalités jadis introuvables en Côte d'Ivoire. Le nouveau président ivoirien suivrait-il les traces du père fondateur de la nation, Houphouët qui, à son époque avait conclu ce deal avec l'ancienne puissance coloniale pour assurer le développement de son pays. Y verrait-on une première influence de l'esprit Houphouetiste du Rhdp? Aujourd'hui, la Côte d'Ivoire de Ouattara demande 15 à 20 milliards d'euros au monde extérieur et tend bien convaincre pour les recevoir. Devant un passage d'une patrouille de Licorne dans la commune d'Adjamé, deux éléments des Frci réagissent devant nous, deux attitudes qui reflètent la situation. Si le premier s'active pour les aider à circuler et exprime son enthousiasme, l'autre reste assis et sans réaction. C'est alors que nous tentons de l'interroger sur son sentiment vis-à-vis de Licorne, aucune réponse mais une attitude qui en dira long sur une aigreur sourde. C'est alors que nous tentons de provoquer une réaction. «Alors vous ne saluez pas ceux qui ont enlevé Gbagbo ? » lui demande-t'on sur un ton amical, «Faut quitter là ! » nous répond-t'il en se levant avec son arme à la main comme si l'embarras de notre ludique question avait réveillé une frustration. L'autre élément quant à lui nous avouera son plaisir de voir la France prendre en main la sécurité, il nous avouera surtout vouloir au plus vite quitter ses habits de militaires qui pour ce dernier sont de circonstance. Il nous confiera ses ambitions en matière d'élevage sans, à aucun moment, mentionner une aide quelconque du nouveau pouvoir en place. Beaucoup d'observateurs craignaient la prise en otage de Ouattara par les nouveaux hommes en armes, par cette volonté politique affichée, tout indique qu'au contraire, tout sera mis en place pour l'éviter en espérant que le cadre démocratique sera installé et plus jamais menacé.

Une mission délicate pour Guillaume Soro ?
Xinhuanet - La nouvelle équipe gouvernementale ivoirienne de 36 membres est connue depuis mercredi. Cumulativement à son poste de Premier ministre, Guillaume Soro occupe le poste de ministre de la Défense. L'une des missions fondamentales assignées au gouvernement en général et à son chef en particulier se trouve être la réunification de l'armée. (...) Toutefois, sur le terrain, la tâche s'avère ardue, d'autant que de gros nuages persistent dans la cohabitation entre les deux forces qui continuent de se regarder en chiens de faïence, en dépit des gros efforts et tentatives de rapprochement menées ces derniers jours par les autorités civiles et militaires. "Il est bon de créer une armée unifiée, mais qui va la diriger ?", s'interroge Andréa Téisson, l'une des responsables de la jeunesse communale à Yopougon (quartier situé à l'ouest d'Abidjan). Plusieurs scenarios se dessinent ainsi pour Guillaume Soro qui devra proposer à la tête de la nouvelle armée un chef qui serait à la hauteur. Il s'agit d'un officier dont la rigueur, le professionnalisme et l'efficacité ne doivent faire l'ombre d'aucun doute. De sources militaires, un chef d'état-major pourrait être nommé en toute responsabilité comme d'habitude pour diriger au quotidien l'armée et donner de nouvelles orientations, mais deux personnalités militaires pourraient aussi être nommées dont l'une issue des ex FDS et l'autre des ex FAFN. "Il s'agit de nommer un chef d'état-major et un chef d'état-major adjoint, et ceux-ci vont se donner la main pour diriger la nouvelle armée", expliquent ces sources. Alassane Ouattara place l'unification de l'armée au rang des conditions pour la réconciliation nationale. La mission que le chef de l'Etat a ainsi confiée à Guillaume Soro en lui attribuant les fonctions de Premier ministre et de ministre de la Défense apparait indubitablement comme une mission délicate. Pour nombre d'observateurs, M. Soro devra ainsi puiser dans toutes ses ressources et faire preuve de tact et de subtilité pour trouver une solution à ce casse-tête. Le nom du nouveau chef d'état-major de la nouvelle armée ivoirienne devrait être connu dans les prochains jours avec l'espoir de voir la "grande muette" retrouver les valeurs qui l'incarnent, entre autres la cohésion, la loyauté et le professionnalisme.

CI : Alassane Ouattara, le chrono suisse du palais

Koaci.com - « il faut toujours être à l'heure » nous confiait tout souriant Alassane Ouattara alors en pleine campagne électorale, c'était en 2010, en 2011, désormais président installé, cette préoccupation semble devenir un principe fondamental. En effet, une révolution de la montre s'opère depuis la relance des activités politiques. Impulsée par le premier responsable de l'Etat qui souhaite annihiler par son exemple les habitudes de l'heure africaine. Rigueur oblige donc et fini le temps du "pavanage" ou autre retard désinvolte, qui veut travailler avec Ouattara doit se lever tôt et arriver à l'heure. C'est en tout cas le constat que nous faisons d'une semaine d'observation. À chacun des rendez vous protocolaires ou nous avons été conviés, Alassane Ouattara soit devance tout le monde, soit en fini alors que les retardataires quant à eux se voient dans une position quelque peu d'embarras pour les plus chanceux. En effet, audience, conseil, réunion, tout est taillé à la précision d'un mouvement Suisse, si ses proches collaborateurs semblent être au pas du battement de l'aiguille, les autres sont contraints de se plier à l'ordre imposé de fait. « Sous Gbagbo, on pouvait arriver en retard, là ça change » glisse le ministre de l'intérieur arrivé en retard et pris de panique alors qu'Alassane Ouattara a devancé la plupart de ses ministres en salle de conseil ce vendredi. Ils seront plusieurs, nous ne les citerons pas cette fois ci, à se mordre les doigts des habitudes passées. Déjà l'expression est dans toutes les bouches, "Alassane c'est un vrai blanc", comme pour insister sur les préjugés que l'on souhaiterait inverser du côté du nouveau président.
Si la qualité de l'organisation des rendez vous fait encore défaut à cette heure, tout indique une refonte progressive qui sera aussi pour nous autres journalistes, essentielle. Les heures d'attentes passées sous l'ancien régime semblaient être la conséquence directe de ce qui était alors considéré comme une fatalité quasi naturelle mais "ironisée" avec des sourires qui trahissaient la lassitude et mettait en évidence l'inconsidération des "faibles". Premier point précieux pour Ouattara, qui par son attitude entend, au-delà de l'exemplarité, bien rompre avec certaines habitudes qui servaient à juste titre la caricature d'un ensemble pourtant appelé au changement et au progrès. Alassane Ouattara n'a sans nul doute pas fini de nous mettre en porte-à-faux devant nos mauvaises habitudes. Nous avons été conviés ce lundi à 12h à la présidence pour l'audience d'Alpha Blondy, promis, nous y serons à 11h30 si tant est que nos noms ne soient pas oubliés sur la liste d'accès, comme quoi y'a encore du boulot ! En attendant les autres bonnes surprises, reste désormais à savoir si cette volonté affichée tiendra avec le temps.

Côte d'Ivoire : Des partisans de Gbagbo torturés et tués à Abidjan

Human Rights Watch - Les représailles déchaînées commises par les forces pro-Ouattara ont déjà entaché la nouvelle présidence. « L'espoir d'une ère nouvelle après l'investiture du président Ouattara va s'estomper rapidement à moins que ces horribles exactions contre les groupes pro-Gbagbo ne cessent immédiatement. Le président a promis à maintes reprises des enquêtes et des poursuites crédibles et impartiales ; il est maintenant temps de tenir ces promesses. »,Corinne Dufka, chercheuse senior sur l'Afrique de l'Ouest à Human Rights Watch .(Dakar, le 2 juin 2011) - Les forces armées fidèles au Président Alassane Ouattara ont tué au moins 149 partisans réels ou supposés de l'ancien Président Laurent Gbagbo depuis leur prise de contrôle de la capitale commerciale, à la mi-avril 2011, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Les miliciens pro-Gbagbo ont tué au moins 220 hommes dans les jours ayant immédiatement précédé et suivi l'arrestation de Gbagbo, le 11 avril, alors que le conflit de près de quatre mois touchait à sa fin. Entre les 13 et 25 mai, Human Rights Watch a interrogé 132 victimes et témoins des violences perpétrées par les deux parties lors de la bataille d'Abidjan et dans les semaines suivant l'arrestation de Gbagbo. Les meurtres, les actes de torture et les traitements inhumains commis par les forces armées de Ouattara ont continué alors qu'un chercheur de Human Rights Watch se trouvait à Abidjan, prenant clairement pour cible les groupes ethniques au cours d'actes de représailles et d'intimidation généralisés. « L'espoir d'une ère nouvelle après l'investiture du président Ouattara va s'estomper rapidement à moins que ces horribles exactions contre les groupes pro-Gbagbo ne cessent immédiatement », a déclaré Corinne Dufka, chercheuse senior sur l'Afrique de l'Ouest à Human Rights Watch. « Le président a promis à maintes reprises des enquêtes et des poursuites crédibles et impartiales ; il est maintenant temps de tenir ces promesses. » Les Forces républicaines de la Côte d'Ivoire (FRCI) de Ouattara ont tué au moins 95 personnes non armées à Abidjan au cours des opérations menées à la fin avril et en mai, quand elles ont bouclé et fouillé des zones auparavant contrôlées par les milices pro-Gbagbo, selon le constat de Human Rights Watch. La majorité des violations documentées ont eu lieu dans le bastion pro-Gbagbo de longue date de Yopougon, l'épicentre de la bataille finale à Abidjan. La plupart des meurtres ont été des exécutions à bout portant de jeunes issus de groupes ethniques généralement alignés avec Gbagbo, dans ce qui semblait être une punition collective pour la participation de ces groupes aux milices de Gbagbo.(...)