REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU JEUDI 3 JUIN 2010

3 juin 2010

REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU JEUDI 3 JUIN 2010







Crise ivoirienne :
la lassitude de Blaise Compaoré




Jeune Afrique -

Le président burkinabè et "facilitateur" des accords de paix de
Ouagadougou laisse entendre qu'il pourrait cesser de s'engager directement dans
le processus ivoirien de sortie de crise. Dès cette année.




Ira, ira pas... La lenteur du processus ivoirien de sortie de
crise ne donne apparemment pas la migraine qu'aux seuls compatriotes du
président Laurent Gbagbo. Dans une interview, mercredi 2 juin sur France 24, le
président burkinabè Blaise Compaoré, qui mène une médiation en Côte d'Ivoire, a
lui aussi affiché son scepticisme et, pour tout dire, une certaine lassitude
devant les aléas de la réconciliation ivoirienne, allant jusqu'à avertir qu'il
pourrait cesser, en 2010, tout effort direct de « facilitateur » des accords de
paix signés en 2007 à Ouagadougou.




« Il est certain que mes limites effectivement peuvent s'arrêter
au cours de cette année », a affirmé Compaoré, « si à une certaine date » la
crise n'a toujours pas trouvé de solution. Au-delà de 2010, « je m'en occuperai,
a-t-il tenu à ajouter, mais pas à ce niveau-là ». Menace, agacement, coup de
pression ? Quoi qu'il en soit, le président burkinabé, comme son homologue de
Côte d'Ivoire, reste persuadé que l'élection présidentielle tant attendue - elle
est sans cesse repoussée depuis la fin du mandat du président ivoirien, Laurent
Gbagbo, en 2005 - se rapproche à grand pas.




La démobilisation de
ex-rebelles au point mort




« Je pense que nous pouvons espérer que, très bientôt, une date
(du scrutin) sera fixée », estime M. Compaoré. « La commission électorale et le
gouvernement vont bien sûr s'accorder très rapidement sur l'établissement d'une
liste [électorale, NDLR] qui sera acceptée par tous. (...) Il y a un travail
pour la réunification (du pays) qui est engagé », a-t-il salué, tout en avouant
ne pas croire que des « difficultés » puissent faire revenir le pays « à la case
départ », c'est-à-dire la guerre.




La liste a fait l'objet mercredi d'une réunion des principaux
acteurs, notamment M. Gbagbo et le Premier ministre Guillaume Soro, chef de
l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN). « La question des irrégularités sur la
liste électorale provisoire a été largement débattue afin de trouver les
solutions qui permettent de rassurer (...) tous les candidats », a déclaré à la
presse M. Soro.




Il y a « urgence » à « vider cette question et aller à la liste
définitive et faire en sorte que les élections se tiennent le plus rapidement
possible », a-t-il dit. Mais l'autre aspect de la sortie de crise, la
réunification du pays, piétine. Elle est censée connaître une relance le 15
juin, avec le début du regroupement dans des casernes des éléments ex-rebelles
devant rejoindre l'armée à terme. Mais cet « encasernement » reste suspendu,
notamment à des contraintes de financement.




 




 




La médiation de Blaise Compaoré se poursuit, selon la Côte
d'Ivoire




 Radio
France I
nternationale (RFI)-
Le président burkinabè Blaise
Compaoré annonce, dans un entretien diffusé mercredi 2 juin par la chaîne France
24, qu'il pourrait cesser en 2010 sa médiation dans la crise ivoirienne, alors
que le scrutin présidentiel se fait toujours attendre en Côte d'Ivoire. A
Abidjan, on se contente d'indiquer que pour l'instant, la médiation du chef de
l'Etat burkinabè se poursuit.




Mercredi à la
mi-journée, à Abidjan, les propos du président Blaise Compaoré, diffusés par
France24, ne suscitaient que ce simple commentaire d'une source proche du
président Gbagbo : « Nous ne voyons pas
le problème. Pour l'instant, la médiation du chef de l'Etat burkinabé continue
et se déroule normalement. Et de toute façon, les élections auront lieu cette
année
».




(...)Autre réaction en
mi-journée, celle du représentant en Côte d'Ivoire du facilitateur burkinabé,
Boureima Badini, qui confirme lui aussi que la médiation continue normalement.




Alors pour autant,
la question est de savoir si cette médiation peut continuer ainsi dans les mois
qui viennent. Le président burkinabé évoque ses limites. On ne peut donc écarter
les contraintes de sa propre campagne électorale, quand Blaise Compaoré sera
candidat à sa propre succession.