REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU JEUDI 21 AVRIL 2011

21 avr 2011

REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU JEUDI 21 AVRIL 2011








Escalade de violence à Abidjan




Reuters
- L'armée ivoirienne a attaqué mercredi à Abidjan une milice jusqu'ici alliée,
le "commando invisible", et des combattants favorables à l'ex-président Laurent
Gbagbo.


Ces combats, qui
se déroulent dans plusieurs quartiers de la capitale économique de Côte
d'Ivoire, sont les plus violents depuis la capture de Laurent Gbagbo le 11 avril
dernier par les forces loyales au président élu Alassane Ouattara.


"Depuis quelques
minutes, nos positions à Abobo et Ayaman sont attaquées par des éléments des
FRCI (Forces républicaines de Côte d'Ivoire) qui nous accusent d'aider les
miliciens pro-Gbagbo à Yopougon", a déclaré Ibrahim Coulibaly, le chef du
"commando invisible".



Cette milice,
forte de 5.000 combattants, a combattu aux côtés des FRCI, constituées
principalement d'anciens rebelles nordistes des Forces nouvelles, actives
pendant la guerre civile de 2002, pour renverser Laurent Gbagbo.


Ibrahim Coulibaly a assuré mardi le camp du président Ouattara de la loyauté de
ses troupes et démenti que ses forces se soient brouillées avec d'autres
combattants.

Le
"commando invisible" et les ex-Forces nouvelles ont un long passé de désaccords
qui se sont parfois réglés par la violence.

Une
source proche des FRCI, qui combattent également les milices pro-Gbagbo à
Yopougon, a confirmé l'attaque contre les forces de Coulibaly, expliquant que
ces dernières n'avaient pas respecté une date-butoir pour intégrer l'armée
nationale.

Des
habitants d'Abobo joints par Reuters au téléphone ont fait état de tirs d'armes
lourdes dans la commune du nord d'Abidjan.

"Les
combats continuent, on peut entendre des véhicules se déplacer dans les rues,
mais on ne peut pas sortir pour voir ce qui se passe", a déclaré un habitant,
Amara Touré. "On entend des Kalachnikov et des armes lourdes."




 




OFFENSIVE A YOPOUGON




 




Les affrontements
faisaient également rage à Yopougon, dans l'ouest d'Abidjan, où les FRCI ont
lancé une offensive pour en évincer les derniers miliciens et mercenaires ayant
soutenu l'ex-président Laurent Gbagbo.


Alassane Ouattara
a pris les rênes du pouvoir la semaine dernière à Abidjan après des journées de
combat, ce qui a mis fin à un bras de fer postélectoral de quatre mois.


Mais de nombreux
combattants pro-Gbagbo se sont retranchés dans le quartier de Yopougon après
l'assaut des troupes de Ouattara soutenues par la France et l'Onu qui a abouti à
la capture de Laurent Gbagbo, aujourd'hui en résidence surveillée.



"Les Forces
républicaines sont passées à l'offensive", a déclaré mercredi à Reuters un
responsable du gouvernement. "Il y a beaucoup de mercenaires là-bas. Ils volent
la population. Il faut rétablir l'ordre."

Le
gouvernement n'a fait aucun commentaire officiel, mais un diplomate a confirmé
l'opération et un membre des forces de sécurité a dit qu'un "nettoyage" était en
cours.

Dans
les dernières semaines de la crise, le camp Gbagbo avait procuré des armes aux
jeunes partisans du président sortant. Il était aussi accusé depuis longtemps de
faire appel à des mercenaires pour résister aux pressions adverses.

Des
habitants de Yopougon ont signalé des combats intenses. "C'est compliqué. On
entend de fortes explosions depuis hier", a déclaré Noël Deha par téléphone à
Reuters. "Il y a des accrochages entre les Forces républicaines et les jeunes
miliciens.

Elles
veulent chasser les miliciens." [...]




 





Côte d'Ivoire : derrière les violences dans
l'Ouest, la question des terres




AFP
- Dans le village de Zeaglo, les maisons ont presque toutes brûlé: les violences
communautaires de la fin mars ont rappelé combien dans l`Ouest ivoirien riche en
cacao, la question de la propriété de la terre reste explosive.


Dans cette zone
proche de la frontière libérienne, les décombres sont les


signes des
violences qui ont accompagné les combats entre partisans du



président déchu
Laurent Gbagbo et forces du chef d`Etat Alassane Ouattara, au


commencement de leur offensive sur Abidjan.


Depuis de longues années, des conflits fonciers déchirent l`Ouest, où se


trouvent les plantations les plus fertiles du premier producteur mondial de


cacao.

Ils
opposent autochtones guéré, réputés favorables à M. Gbagbo,


propriétaires des terres et catholiques, aux "allogènes" (Ivoiriens venus


d`autres régions) et étrangers - notamment du Burkina - qui y travaillent,


partisans de M. Ouattara et musulmans.

"Nos
parents sont venus il y a 50 ans. Je suis né ici. Nous avons payé les


terres, planté, mis en valeur et maintenant les guéré veulent nous voler le


fruit de notre travail", dénonce Savadobo Mahama, 41 ans, un responsable de la


communauté burkinabé de Zeaglo.

Son
vœu: "retourner comme au temps de Houphouët", clame-t-il en référence

au
"père de la Nation" Félix Houphouët-Boigny, qui fit venir de nombreux


migrants d`Afrique de l`Ouest pour développer l`économie.

Dans
un pays où un quart de la population serait étrangère, les tensions

ont
été avivées par la politique d`"ivoirité" inaugurée dans les années 1990


avant Laurent Gbagbo, et qui a conduit jusqu`à maintenant des autochtones à


revendiquer les terres cédées à des planteurs allogènes ou étrangers.

Or,
savoir qui possède réellement la terre est difficile en l`absence de


titres formels de propriété.


"Lors de la campagne électorale, les partisans de Gbagbo promettaient que

s`il
était réélu, les étrangers seraient contraints de quitter le pays",


affirme Fofana, un Burkinabè.


Allogènes et étrangers accusent les guéré d`avoir brûlé leurs maisons avant

même
le début des combats.

"On
travaillait aux champs quand les mercenaires libériens sont arrivés

avec
les miliciens guéré, alors on s`est sauvés dans la brousse. Ma maison a


brûlé, je n`ai plus rien", explique Maxime Compaoré, 32 ans.

Mais
les maisons des guéré ont aussi été incendiées. "On ne sait pas qui a


brûlé les leurs", assure-t-il.


Longtemps, le rapport de forces fut favorable aux guéré, moins nombreux

mais
bénéficiant de l`appui des autorités. Aujourd`hui, tout a changé et les


guéré se disent victimes d`une épuration ethnique. [...]




 





Côte d'Ivoire : la Croix-Rouge appelle à un
renforcement du soutien financier




AFP
- La Fédération internationale de la Croix-Rouge


(FICR) a appelé
mercredi la communauté internationale à accroître ses dons


pour financer
l'aide humanitaire en Afrique de l'Ouest où les violences en



Côte d'Ivoire ont
provoqué un exode massif de personnes.


"Même si la crise politique ivoirienne semble toucher à sa fin, la crise



humanitaire qu'elle a engendrée ne va pas s'éteindre du jour au lendemain",



explique la FICR dans un communiqué.


L'organisation entend ainsi "accroître sa présence en Côte d'Ivoire et


intensifier son action" pour distribuer "de la nourriture et des kits


d'urgence, fournir des abris d'urgence et des services d'eau et



d'assainissement" mais aussi aider la population "à retrouver des moyens de



subsistance".

Pour
cela, la FICR a besoin de fonds alors qu'elle n'a reçu qu'une fraction

des
4 millions de francs suisses (3,1 millions d'euros) qu'elle a réclamés aux



donateurs pour ses opérations, déplore-t-elle.

"Il
est urgent que la communauté internationale recentre son attention sur

la
crise humanitaire qui prévaut en Afrique de l'Ouest", a exhorté le


coordinateur des opérations pour la FICR au Liberia, René de Vries, cité dans

le
communiqué.


"Nous faisons face à des besoins immenses et de l'aide d'urgence doit être


fournie maintenant", a-t-il insisté.


Jusqu'à présent, l'organisation a pu notamment mener une campagne


d'assainissement auprès de 19.000 ménages à Abidjan "dans certains sites de


transition accueillant des déplacés internes et dans plusieurs quartiers où

des
cas de choléra ont été signalés".

En
outre, au Liberia, où plus de 150.000 Ivoiriens ont fui depuis le début

de
la crise, la FICR soutient la Croix-Rouge locale pour l'aide aux réfugiés

et
aux familles d'accueil.



Selon les organisations humanitaires internationales, les violences


post-électorales en Côte d'Ivoire, qui ont débuté après le second tour de la


présidentielle du 28 novembre 2010, ont entraîné le déplacement d'un million

de
personnes.




 




Le Ghana évacue
le personnel non essentiel de son ambassade en Côte d'Ivoire




Xinhuanet

- Le Ghana a confirmé avoir évacué le personnel non essentiel de son ambassade
en Côte d'Ivoire pour raison de sécurité, mais a démenti la nouvelle sur la
fermeture de l'ambassade. Le journal local Stateman a rapporté mercredi que le
Ghana avait fermé son ambassade en Côte d'Ivoire après l'arrestation de Laurent
Gbagbo, ancien président ivoirien. Le vice-ministre de l'Information Ahmed Baaba
Jamal a déclaré à Xinhua que seulement le personnel non essentiel avait été
évacué lundi pour raison de sécurité. "Nous avons seulement évacué les membres
non essentiels car la situation de sécurité n'est pas favorable à leur sécurité
maintenant", a dit Jamal, expliquant qu'il y a encore des tirs à Abidjan et des
pillages. Il a précisé que l'ambassadeur Donkor n'avait été évacué et qu'il
était rentré au Ghana seulement pour la consultation de routine avec le
gouvernement. L'évacuation d'une partie du personnel de l'ambassade du Ghana
"n'a rien à voir avec les relations entre le Ghana et la Côte d'Ivoire", et les
relations entre les pays restent fortes, a indiqué le vice-ministre ghanéen.





 





Côte d'Ivoire : Ouattara devrait laisser Gbagbo
partir en exil (médiateur UA)




AFP
- Le Premier ministre kényan Raila Odinga,


médiateur de
l`Union africaine dans la crise ivoirienne, a suggéré mercredi


que le président
ivoirien Alassane Ouattara laisse partir en exil son



prédécesseur et
adversaire Laurent Gbagbo et forme un gouvernement d`union.

"M.
Gbagbo devrait être autorisé, s`il le souhaite, à partir en exil", a


estimé M. Odinga dans un entretien accordé mercredi à la chaîne de télévision


France 24 à l`occasion d`une visite officielle à Paris.

Le
Premier ministre kényan a répété qu`il était favorable à une amnistie en


faveur de Laurent Gbagbo, arrêté le 11 avril par les forces fidèles à Alassane


Ouattara, après une guerre de dix jours dans Abidjan et près de cinq mois de


crise post-électorale qui ont fait quelque 900 morts selon les Nations unies.


"Oui, je pense qu`il devrait y avoir une amnistie pour Laurent Gbagbo. M.


Ouattara devrait être magnanime dans la victoire et le laisser partir", a dit


l`ancien médiateur.

"Je
ne pense pas qu`on devrait traiter M. Gbagbo avec ses propres


méthodes", a-t-il ajouté. "On devrait (...) lui dire : +Vous quittez le pays

quoi
que vous ayez fait+, et aussi prendre des gens à lui dans le



gouvernement, de sorte qu`on ait un gouvernement élargi", a ajouté M. Odinga.



"L`élargissement (politique) est à l`ordre du jour ici, ce qui aidera à



guérir les plaies", a-t-il estimé.

Le
jour de l`arrestation de son adversaire, le président Ouattara a dit


souhaiter établir une "commission vérité et réconciliation" et a annoncé le


lancement d`une procédure judiciaire contre M. Gbagbo, son épouse Simone et

ses
collaborateurs.

Il
s`était par ailleurs dit favorable, y compris pendant son bras de fer

avec
Laurent Gbagbo, à la formation d`un gouvernement d`union nationale.




 




Les avocats de
Gbagbo à l'offensive




20 minutes

- Dans une interview accordée hier à 20 Minutes, Me Jacques Vergès a annoncé que
le collectif d'avocats chargé de défendre le président ivoirien sortant, dont il
fait partie, allait aussi défendre une douzaine de familles de victimes des
massacres perpétrés à Duékoué. Et, dans ce cadre, «porter plainte la semaine
prochaine en France contre X pour crimes contre l'humanité, visant les forces
rebelles et certains éléments de la force Licorne». «Qu'est-ce que la France
[appelée à l'aide par l'Onu le 3 avril] a fait pour protéger la population de
Duékoué. L'objectif de notre plainte est de clarifier ce qui s'est passé,
obtenir des sanctions et dédommager les familles des victimes», a détaillé
Vergès.




 




Me Collard fait scission




 




L'avocat, qui a notamment
défendu Carlos et Klaus Barbie, dit avoir «des dizaines de documents : des
témoignages des parents des victimes, des photos, des dates, des lieux...». Du 27
au 29 mars, au moins 330 personnes ont été massacrées à Duékoué, selon l'ONU,
qui accuse les forces pro-Ouattara d'être coupables de «la plupart» de ces
crimes et attribue les autres aux miliciens pro-Gbagbo. Vergès, qui publie
demain avec Roland Dumas Crimes et fraudes en Côte d'Ivoire, a par ailleurs
affirmé que le collectif avait «exclu à l'unanimité» mardi l'un de ses membres,
Me Gilbert Collard. La décision aurait été prise après que ce dernier a demandé
à Ouattara l'autorisation de rencontrer Gbagbo, en résidence surveillée.
Contacté, Me Collard a démenti. Peu après, Alain Toussaint, à l'initiative du
collectif, a indiqué que Me Collard s'en retirait «compte tenu des difficultés
avec Me Vergès», mais qu'il continuerait à s'occuper de la défense du couple
Gbagbo et de leur fille. «On siffle la fin de la récré. Il y avait des problèmes
d'ego, mais ce n'est pas le plus important. Le but, c'est de libérer Gbagbo»,
commente Alain Toussaint.




 




Laurent Gbagbo :
Le prisonnier encombrant




Sud Ouest

- Le sort de Laurent Gbagbo, en résidence surveillée dans le Nord, pèse sur le
redémarrage du pays. Et on est sans nouvelles de certains acteurs clés de
l'ancien régime. La situation se normalise lentement en Côte d'Ivoire. Hier, on
tirait encore dans Abidjan, où les militaires ivoiriens tentent de réduire les
dernières poches de miliciens pro-Gbagbo, dans le quartier de Yopougon. Et le
nouveau pouvoir d'Alassane Ouattara, soucieux des symboles, a fait raser la «
Sorbonne », qui n'est pas une université mais une sorte d'agora proche du palais
présidentiel où les Jeunes Patriotes, fervents soutiens de Laurent Gbagbo,
avaient coutume de lancer leurs diatribes anticoloniales et antifrançaises.
L'ex-président, lui, n'est plus à Abidjan. Après son arrestation, le 11 avril,
Laurent Gbagbo a été mis en résidence surveillée au nord, loin de la capitale.
On parle d'une résidence officielle à Korhogo.




 




« Bien traité »




Interrogé par « Sud Ouest »,
l'ambassadeur de Côte d'Ivoire à Paris, Ally Coulibaly, ne confirme pas le lieu
précis mais tient à souligner que Laurent Gbagbo « est bien traité et ne manque
de rien ». Il confirme aussi que Simone, son épouse, ex- « dame de fer » du
régime, est toujours retenue à l'Hôtel du Golf à Abidjan et que sa sœur Victoire
a été libérée. Sur plus d'une centaine de personnes qui entouraient le couple
Gbagbo quand il s'est rendu, les deux tiers d'entre elles - parmi lesquelles des
enfants, des femmes, des personnes âgées et des employés - ont été libérées.
Sont en revanche détenus plusieurs membres de la garde rapprochée de
l'ex-président, comme son ministre des Affaires étrangères, Alcide Djédjé, le
chef du Front populaire ivoirien Affi N'Guessan ou encore le général Dogbo Blé,
qui commandait la garde présidentielle. Manquent à l'appel, en revanche, des
personnages importants : le chef des Jeunes Patriotes, Charles Blé Goudé, se
serait réfugié au Ghana ; le président du Parlement, Mamadou Koulibaly, et celui
du Conseil constitutionnel, Paul Yao N'Dré, sont introuvables. Le sort qui leur
est réservé, et d'abord celui de Laurent Gbagbo, est essentiel. « Alassane
Ouattara n'a pas dit ce qu'il adviendrait, mais certains relèvent de la justice
nationale, d'autres d'un tribunal international », se borne à dire son
ambassadeur à Paris, qui tient à réitérer la promesse du nouveau président « de
bâtir un État de droit et une justice indépendante dans un esprit de
réconciliation ».




 




Le juge Ramaël à Abidjan




 




Ally Coulibaly précise que le
ministre de la Justice et le nouveau procureur de la République « travaillent
beaucoup » et que ce travail ne devrait pas épargner certains militaires ou
civils du camp Ouattara, s'il s'avérait que des « actes répréhensibles » ont été
commis. Il est aussi question de faire la lumière sur certaines vieilles
affaires, dont deux au moins intéressent directement Paris : la mort de neuf
soldats français dans le bombardement du camp de Bouaké, en novembre 2004, et la
mort de Guy-André Kieffer, dont la famille vient d'être reçue à l'ambassade
ivoirienne. S'agissant de la séquestration puis de la disparition jamais
éclaircie d'un journaliste qui enquêtait sur la filière du cacao, le nouveau
pouvoir affirme vouloir aider à la manifestation de la vérité et annonce qu'il
accueillera à Abidjan, à la mi-mai, le juge français Ramaël, chargé de
l'enquête.




 




"Nouveau régime" : fin de la
liberté de la presse en Côte d'Ivoire




Le Nouvel Observateur

- Ça se passe dans le silence (tout comme les massacres en cours) : pas un mot
des journaux français ni de RSF ! Dix ans de Présidence Gbagbo : tous les
journaux d'opposition (les plus nombreux !) jamais inquiétés, affichés dans tous
les kiosques où ils traitaient impunément le Président de "dictateur" (sic).
Huit jours à peine après que le dernier coup d'Etat ait installé un "nouveau
pouvoir", la presse d'opposition est vigoureusement muselée... La presse écrite
quotidienne a recommencé à paraître lundi dernier en Côte d'Ivoire. Et les
observateurs ont pu se rendre compte que les journaux "bleus", idéologiquement
opposés au nouveau pouvoir, étaient absents des kiosques. Les organisations
internationales de défense des droits des journalistes, très offensives sous le
régime Gbagbo, n'ont pas encore produit de communiqué, et les journalistes
occidentaux présents à Abidjan - les seuls à pouvoir travailler en dehors de la
"presse organique" - regardent ailleurs. Mais le fait est que les sièges de
Notre Voie et du Temps ont été entièrement saccagés et pillés par les FRCI
d'Alassane Ouattara, tandis que des hommes armés ont fait une incursion dans
l'immeuble abritant le siège du Nouveau Courrier, pour des raisons encore
floues. Les journalistes de la "presse bleue" sont l'objet de menaces et
d'intimidations quotidiennes, par leur messagerie électronique ou par téléphone.
Un exemple de ces messages. "Vous les journalistes de GBAGBO la vous aller voir
on va vous poursuivre jusqu'à votre dernier retranchement, et vous corriger un à
un. Votre protecteur n.est plus la, c'est ADO qui est la maintenant et donc vous
aller payer toutes vos injures. Il n'y aura plus de liberté de presse ici en CI
on va tous vous tuer vous les asticos de GBAGBO. A bon entendeur salut. On vous
aura tous." Au cours d'une émission sur la RCI, la radio d'Alassane Ouattara qui
a désormais le statut de radio officielle (dimanche dernier à 10 heures 30), les
journalistes du Nouveau Courrier ont été désignés comme des ennemis. [...]