REVUE DE PRESSE INTERNATIONALE DU JEUDI 13 JUIN 2013
Côte d'Ivoire: le
casse-tête du désarmement des ex-combattants à 140 millions d'euros
(Connectionivoirienne.net - 12 juin 2013) –
Le désarmement des ex-combattants en Côte d'Ivoire reste un casse-tête pour les
autorités. Plusieurs centaines d'entre eux ont manifesté leur mécontentement
lundi 10 juin à Man dans l'ouest du pays. Ils ont même paralysé la ville pendant
plusieurs heures. Ce n'est pas la première fois qu'un tel mouvement d'humeur
s'exprime.
Le sentiment
d'avoir été oubliés
La dernière fois
que des manifestations d'ex-combattants ont défrayé la chronique, c'était à la
mi-avril à Bouaké, dans le centre du pays. L'association des démobilisés avait
bloqué pendant deux jours l'entrée sud de la ville qui avait servi de capitale à
l'ex-rébellion des Forces nouvelles pendant les huit ans où le pays était coupé
en deux. Les membres de l'association avaient aussi assiégé la préfecture de
Bouaké, pour exiger la libération de leur porte-parole, arrêté pendant les
manifestations. La revendication était pécuniaire, les 200 ex-combattants
réclamaient 40 millions de FCFA, soit 200 000 FCA par personne. A part les
démobilisés de Bouaké et de Man, les ex-combattants issus pour la plupart de
l'ancienne rébellion dénoncent régulièrement le désintérêt dont ils font l'objet
de la part du pouvoir politique. Des intérêts financiers aux imbrications
politico-militaires complexes en jeu.
Si le gouvernement
ivoirien a relancé le processus de désarmement peu de temps après la fin de la
crise post-électorale, en avril 2011, l'opération est marquée par des ratés. La
manifestation des ex-combattants de Man en est l'une des illustrations. Ils
craignent de ne pas être pris en compte par l'Autorité pour la démobilisation,
le désarmement et la réinsertion (ADDR). Pour le vice-président du Mouvement
ivoirien des droits de l'homme (MIDH), maître Yacouba Doumbia, « divers facteurs
peuvent expliquer la lenteur du processus de désarmement. Il y a eu
antérieurement beaucoup de structures chargées » de cette question. Des
structures qui se tiraient dans les pattes. L'ADDR, la structure unique mise sur
pieds par le président Alassane Ouattara l'année dernière ne semble pas avoir
été la solution miracle. « Force est de constater que là encore les choses
avancent très lentement », estime Yacouba Doumbia.
140 millions
d'euros pour la réinsertion
Le gouvernement
ivoirien s'est engagé à réinsérer quelque 64 000 démobilisés. Il lui faut
beaucoup d'argent pour réaliser l'opération. Le coût de la réinsertion de la
totalité des ex-combattants est officiellement estimé à 140 millions d'euros,
soit près de 92 milliards de francs CFA. Selon le vice-président du MIDH, la
lenteur du processus peut être expliquée par l'influence des anciens commandants
de zones et d'autres gradés de l'ex-rébellion. En attente de savoir s'ils seront
ou non gardés dans les forces de sécurité, des ex-combattants affirment que
certains officiers de l'armée ivoirienne issus des Forces Nouvelles monnayent le
droit de figurer sur la liste des démobilisables. [...]
Côte d'Ivoire : Des acteurs politiques font des recommandations pour des
élections apaisées en 2015
(Xinhua - 12 juin 2013) -
Ils sont une vingtaine de représentants des huit principaux partis politiques
ivoiriens à prendre part à cette rencontre qui se situe dans le cadre de la
"plate-forme prospective des partis politiques ivoiriens" initiée par la
Fondation Friedrich Ebert en partenariat avec Audace Institut Afrique (AIA), en
vue de "préparer aujourd'hui des élections apaisées en 2015". Cette rencontre
est la 4ème du genre après la signature en mars par la "plate-forme" de 21
recommandations en vue de la tenue d'élections apaisées.
"Entre-temps, il y a eu le 21 avril des élections locales (municipales et
régionales couplées), d'où la nécessité d'organiser la présente séance, en vue
de continuer la discussion et de réajuster certains points issus des précédentes
recommandations", a relevé la directrice de l'AIA, Gisèle Dutheuil. "Il est
important aujourd'hui de pouvoir échanger sur ces points, les classer par ordre
de priorité et les actualiser", a-t-elle souligné.
Les recommandations portent notamment sur les questions de sécurité du processus
électoral, la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI), la liste
électorale et du découpage électoral. Au nom du représentant résident de la
Fondation Friedrich Ebert en Côte d'Ivoire, Marius Kouamé Adamo a justifié la
tenue de cette rencontre par les enjeux des futures échéances électorales qui
cristallisent déjà les débats politiques. Il estime "opportun" que les acteurs
politiques se réunissent "sur la base ou la vision de l'art du compromis" pour
préparer dès à présent des élections apaisées en 2015.
A l'ouverture des travaux, l'expert en géopolitique, Dodo Bohou, a fait un
exposé sur "l'art du compromis dans la vie politique". "La seule façon de
résoudre les conflits latents ou aigus est l'art du compromis qui est
l'acceptation de la relativité des choses, des causes et le refus de diaboliser
autrui pour le disqualifier", a-t-il affirmé assimilant cette façon de faire à
"la démocratie". [...]
Mali : Bamako
refuse de signer l'accord accepté par les rebelles touaregs
(Jeuneafrique.com –
13 juin 2013) –
À Bamako, d'intenses tractations ont échoué, le 12 juin, à convaincre le pouvoir
malien de signer le compromis accepté par les rebelles touaregs occupant Kidal,
en vue de la présidentielle de juillet. La signature d'un accord devrait prendre
encore plusieurs jours. Finalement, il n'y aura pas d'accord entre le
gouvernement malien et les rebelles touaregs qui occupent Kidal, dans la partie
nord du pays. Du moins, la signature ne se fera pas cette semaine comme
l'espérait la médiation burkinabè. Même les diplomates et partenaires
internationaux (ONU, Afrique de l'Ouest, Union européenne, France, entre autres)
qui se sont dépêchés, le 12 juin, à Bamako n'ont pas réussi à convaincre le
président malien de la transition, Dioncounda Traoré. « Nous avons l'espoir
d'aboutir dans quelques jours à un accord », a tenté de rassurer Pierre Buyoya,
chef de la force africaine déployée au Mali (Misma), à la sortie d'une longue
discussion de six heures avec le chef de l'État malien.
Cet accord doit
permettre un retour de l'armée malienne dans la ville de Kidal (nord-est),
auparavant refusé par les mouvements armés touaregs, dans la perspective de la
présidentielle prévue le 28 juillet dans tout le Mali, une élection jugée
cruciale par la communauté internationale. Le chef de la diplomatie burkinabè,
Djibrill Bassolé, et ses soutiens avaient fait cette visite impromptue,
mercredi, dans la capitale malienne pour tenter d'arracher le feu vert de Bamako
au compromis conclu avec les rebelles touaregs, issu des négociations menées
avec des émissaires des deux camps depuis le weekend dernier à Ouagadougou. La
signature de l'accord entre la délégation des autorités maliennes, conduite par
l'ex-ministre Tiébilé Dramé, et la délégation conjointe touarègue du Mouvement
national de libération de l'Azawad (MNLA) et du Haut conseil pour l'unité de
l'Azawad (HCUA), était initialement attendue mardi dans la capitale du Burkina
Faso. « Dès [jeudi], nous allons poursuivre les négociations à Ouagadougou », a
indiqué le chef de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma). Selon
lui, l'entretien mené avec le président Traoré n'avait « pas du tout pour but de
signer un document » le jour même. Pourtant beaucoup, y compris le chef de la
diplomatie française Laurent Fabius - qui soutenait le « bon texte » mis au
point - espéraient bel et bien l'épilogue pour ce mercredi. « Toutes les parties
ont décidé de faire un effort pour aboutir à une paix globale », a ajouté
l'ancien président burundais. [...]